Chapitre 17
-Que vas-tu faire maintenant ? Me demande quelqu'un posté juste devant moi.
Je n'ose pas relever la tête parce que j'ai reconnu la voix de cet individu. Arthur Roy. Je le déteste mais il est tout le temps près de moi. Nous nous connaissons depuis la maternelle. Il a été mon meilleur ami, quand j'y repense. Maintenant, il me blesse, me détruit et me tabasse presque jusqu'à la mort. Je pousse un long soupire et relève quand même la tête pour lui faire face. J'ai peut-être peur de Kilian mais Arthur, je le connais encore assez pour savoir qu'une partie de lui se souvient de ce que nous avons été. Je n'ai jamais réussis à le faire réagir mais au fond de moi-même, je crois qu'il regrette le mal qu'il m'a fait ou alors d'avoir été mon meilleur ami ; je ne saurais dire lequel des deux.
-Que veux-tu que je fasse, hein ? Si je me mets à courir, je sais très bien que tu vas me rattraper. Fais-moi du mal, je t'en prie, je ne te retiens pas, déclarais-je sèchement en le regardant dans les yeux.
-Tu es conne ou quoi ? S'énerve-t-il sans raison.
Je le dévisage, ne comprenant pas sa réaction. Je le laisse me faire du mal et à la place, il se contente de me « demander » si je suis conne. Je tente d'affronter ces iris verts virant vers un noir obscur mais je suis trop faible pour cela. Je baisse la tête et regarde mes pieds que je relève et descends avec gêne. Je vais avoir mal, je le sens. Il s'abaisse et se retrouve accroupit devant moi, me regardant avec douceur. Je détourne le regard parce qu'il me prend en pitié. Il prend mon menton entre son pouce et son index pour que je le regarde dans les yeux. Je n'ai pas besoin ni envie de sa pitié, il m'a déjà fait assez de mal comme ça que pour en rajouter une couche mais c'est bien lui ça ; il a toujours aimé rajouter une ou plusieurs couches à n'importe quoi. Je ferme les yeux et prend une grande inspiration pour avoir le courage de lui répondre ; ce que je n'ai pas habituellement.
-Que veux-tu à la fin ? Tu ne m'as pas déjà fais assez de mal comme ça que pour recommencer encore une fois ? M'exclamais-je en haussant le ton pour montrer mon mécontentement.
Il fait les gros yeux, sûrement surpris, étonné et interloqué que je lui parle de cette façon après tout ce qu'il m'a déjà fait. Je suis censée le détester de toute ma chair mais une partie de moi qui ressasse le passé ne peut s'empêcher de continuer de l'aimer et de l'apprécier comme un meilleur ami. C'est un vrai dilemme qui se pose devant moi et une guerre qui s'offre en moi. Je ne saurais dire quel camp va gagner mais j'espère que c'est celui de la haine parce qu'après tout ce qu'il m'a fait, je détesterais l'aimer. Je le regarde dans les yeux alors qu'il commence à se reprendre, secouant légèrement la tête avec un sourire en coin sur les lèvres. Qu'est-ce qui peut bien le faire sourire de la sorte, putain ? Je commence à croire que c'est lui l'imbécile dans cette histoire de merde.
-J'aimerais que tu me pardonnes. Je suis prêt à racheter mes erreurs, à tout recommencer à zéro et à ce que l'on redevienne des meilleurs amis ; comme avant. Tu serais d'accord Sophia ? Demanda-t-il avec assurance.
J'ai l'impression d'être à la fois dans un rêve et dans un cauchemar. Comment peut-il oser me demander une chose pareille après tout ce qu'il m'a fait ? Il est vraiment con ma parole ! Je crois qu'il tente de me mettre hors de moi. Mais d'un côté, il paraît tellement sincère que j'en suis désarmée et que j'en perds mes mots. J'aimerais le prendre dans mes bras mais aussi lui cracher le plus de saloperies à la figure que je peux. Je ne sais pas quoi faire, me retrouvant dans un sale piège.
Il pourrait très bien faire semblant pour encore plus me faire de mal ensuite. Il en serait capable, le connaissant. Mais sa sincérité est tellement grande et paraît tellement vraie que je ne sais pas quoi en penser. Je triture mes doigts, essayant de trouver un moyen de combler le vide et le silence entre nous. Il attend une réponse que je ne saurais lui donner. Je n'ai pas envie de souffrir de nouveau mais je sais que peu importe le choix que je ferais ; il finira par me faire du mal d'une façon ou d'une autre. Je joue encore un peu avec mes doigts et prends une inspiration pour répondre à sa question.
-Arthur... Non, mais... Désolée mais c'est non, murmurais-je doucement.
Il fait les gros yeux et fronce les sourcils. Je n'ai pas besoin de voir son visage pour connaître sa réaction. Il n'a pas été mon meilleur ami dans le passé pour rien –je le connais encore par cœur. Il va se mettre en colère et je le sais à sa façon de crisper les poings au point que ces phalanges deviennent blanches et de contracter sa mâchoire à en voir les doigts qui grincent mais aussi à en avoir mal. Il me protégeait dans le passé et maintenant il me persécute. Cela ne va jamais cessé, je le sais autant que lui. Il se relève d'un seul coup et chotte dans un caillou, trainant là. La pluie s'abat à nouveau mais maintenant, ce n'est plus que sur moi mais sur nous deux.
« Le bien fait dans le passé ne remplacera jamais le mal fait dans un passé moins lointain et dans le présent mais le bien fait dans le futur n'aura pas oublié non plus tous les détails du passé qu'il soit lointain ou proche. »
***
En gif, c'est Arthur.
Qu'avez-vous penser de ce chapitre?
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