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Après avoir abandonnée son amie à un pâté de maison de la sienne, Malicia entra à la hâte chez elle. Le temps de faire le chemin jusqu'à son quartier, le ciel c'était déjà assombri. Seul les quelques lampadaires fonctionnelles illuminaient des recoins de la route. Ce n'est pas même un chat qui trainait dehors, seul le bruit des quelques gouttes s'étalant sur le sol encore mouillé ne raisonnait avec les pas de la jeune fille. Le chemin était vraiment dans un état déplorable, pas même uniforme ce qui laissait la place à de large flaque pas même évitable à se créer. Mal essayait difficilement d'éviter ses flaques qui décoraient le sol, sautant par dessus lorsqu'elle arrivait à les apercevoir dans une lueur des lampadaires pour finalement enfoncer ses chaussures dans une boue encore liquide et collante. On entendait vaguement des voix graves s'élevaient, sûrement des futur pacificateurs sortant de leur dure journée d'entrainement à la recherche d'un endroit pour se détendre et rigoler pour finir la soirée sur une note plus agréable.
Malicia hâta un peu plus le pas, une légère peur de se faire prendre apparaissant dans son ventre. Elle arriva finalement devant la jolie et agréable petite maison qu'elle habitait avec ses deux parents. Similaire à celle à sa gauche comme celle à sa droite, c'était une bâtisse à deux étages qui ressemblait à toutes celles qui composaient le quartier. La jeune fille vérifia discrètement par la fenêtre où de la lumière s'échappait si une figure se baladait à l'intérieur du salon ou non. Le champ s'emblait libre. Alors, sans un bruit, Mal se faufila par l'entrée sur la pointe des pieds, retira ses chaussures dont la couleur normale était caché sous une couche de boue et ferma la porte derrière son passage. D'un geste le plus doux possible, elle ouvrit le meuble de l'entrée et rangea ses chaussures dedans. Tant pis pour la saleté, elle lavera ça demain au réveil. Lentement, priant intérieurement qu'il ne fasse un bruit, elle ferma le meuble et soupira. Maintenant une nouvelle mission l'attendait, elle devait rejoindre l'escalier sans se faire remarquer, monter ses marches grinçantes le plus discrètement possible jusqu'à atteindre sa chambre où elle sera enfin en sureté. Une dernière inspiration pour gonfler le courage, un regard discret à droite vers la cuisine pour vérifier qu'il n'y avait bien personne dans les parages, et elle s'élança toujours sur la pointe vers la cage d'escalier qui lui faisait face. Mais c'était sans compté sur sa mère qui, installée au fond du canapé dans le salon, un livre à la main ne rata pas son arrivée.
Déjà la moitié du chemin parcouru vers les marches, la rousse sursauta bruyamment lorsqu'elle entendit le raclement de gorge vers sa gauche. Elle tourna la tête, une expression paniquée dessinée dessus, pour enfin découvrir la femme qui l'attendait. Celle ci rigola silencieusement en découvrir l'expression de sa fille qui devinait déjà ce qui l'attendait. Un long discours qui la réprimandait sur ses habitudes.
"- Ne pensez vous pas que c'est une heure tardive pour rentrer jeune fille ? Demanda t-elle dans un ton faussement sérieux.
- Désolé. J'étais avec Hera et je n'ai pas vu le temps passé. S'excusa t-elle sincèrement, une petite mine sur le visage baissé et les mains ramassées dans son dos. "
La mère souria calmement avant de simplement soupirer.
"- Tu sais très bien que je ne t'en veux pas, je sais que vous ne faites rien de dangereux. Mais je préférerai que tu ne dépasses pas le couvre feu, je n'ai pas envie de te retrouver le lendemain ramasser par les pacificateurs et enfermer en cellule.
- Ne t'inquiète pas. Je ne me ferai pas prendre aussi facilement. Répondit Mal en rigolant.
- Nous t'attendions pour souper, viens t'asseoir à table. S'exclama soudainement la voix grave de son père depuis la pièce voisine, coupant au passage l'échange des deux femmes."
Mal accourra jusqu'à la table à manger où étaient déjà installés les couverts. Sa mère déposa son livre sur la table basse avant de rejoindre sa fille et son mari qui posa au milieu de la table un plat fumant. Chacun se servit soit même. Les bruits de couverts qui s'entrechoquaient dans l'assiette résonnaient dans la pièce pendant que chacun restait concentrer sur sa nourriture. L'ambiance était plus pesante que d'habitude. Après tout, dans moins de vingt quatre heures se sera la moisson et Mal sera sur les listes pour une dernière année.
"- Tu es prête pour demain ? Osa finalement demander son père. "
À la différence de ce que l'on pouvait imaginer, les parents de Malicia n'était pas de grands tyrans voulant voir leur fille sortir victorieuse des jeux pour la gloire et l'image.
Bien sûr ils lui avaient appris à se battre, c'était déjà leur travail, mais ils connaissaient la peur bleue qu'avait leur fille pour le sang. Ils savaient que l'envoyer aux jeux étaient simplement la faire souffrir plus qu'autre chose et la jeter directement dans les dents de la mort. Après tout, avait elle vraiment une chance de s'en sortir ? Ils ne voulaient pas perdre leur fille unique. Image, devoir ou encore fierté, tout cela ne valait rien face à leur seule enfant.
Depuis que Mal avait son nom dans les enfants possiblement pigés, le jour de la moisson était devenu un sujet plutôt tabou et l'ambiance lors ce que celui ci arrivait devenait soudainement pesante et sombre. Habituellement, ils discutaient joyeusement autour de la table en racontant ce qu'ils avaient fait de leur journée. Mais pendant ce repas là, le silence avait vaincu face aux discussions habituelles.
" - Je suppose, souffla incertaine la rousse. Bien qu'il s'agissait de la dernière moisson pour elle, la peur de se faire appeler était même forte que les années précédentes.
- Aller. Tu as dix huit ans et donc seulement sept papiers. Plus que cette année. Essaya de la rassurer sa mère tout en venant caresser doucement son bras.
- Oui, plus que cette année.. répéta d'une petite voix Mal comme pour se calmer elle même. "
Peu importe combien de fois on lui disait ça, peu importe combien de personnes venaient essayer de la calmer, elle ne pouvait se battre contre son stress. Ce n'est que sept chances sur des milliers. Mais Mal a toujours été une fille trop chanceuse. Et cela faisait justement six fois que sa chance n'avait pas encore fait sa magie. Sûrement attendait t'elle le dernier moment pour se faire remarquer, la dernière année où Mal pouvait être pigée, la dernière chance pour la jeune fille de "gagner" son billet non retour pour le capitole.
La fin du repas se passa dans le même silence par lequel il avait commencé.
Une fois les assiettes finies, la jeune fille s'attela sans attendre à la vaisselle, une manière pour se faire pardonner de son retard même si on ne lui en voulait pas, ainsi que pour laisser son esprits se concentrer sur autre chose et ne plus divaguer sur la moisson. Mécaniquement, elle frottait les couverts sous un jet d'eau si froid qu'il brulait sa peau et les posa près de l'évier fourchette après fourchette. Une fois la dernière assiette lavée, la rousse salua poliment ses parents en leur souhaitant bonne nuit avant de monter d'un pas lourd vers sa chambre. Elle ferma silencieusement sa porte avant de finalement souffler une fois de plus, plongé dans la pèce totalement sombre. Enfin seule dans sa pièce préférée. Une fois enfermée dans sa chambre elle avait l'impression d'être protégé du monde extérieur et du futur incertain qui la guettait. Qu'enfin la porte fermée, la moisson et toute l'angoisse que cet évènement lui apportait ne pouvait plus l'atteindre. Ici c'était chaleureux, une odeur familière occupait la pièce, celle de la lessive à la lavande qu'ils utilisaient pour laver les draps.
Il faisait une nuit particulièrement noire aujourd'hui. En venant se poser un instant devant la fenêtre, elle remarqua un étrange ballon de lumière dans le ciel. La lune. Une pleine lune. Elle était proéminente, remplie et si lumineuse. On pouvait lire de drôles de dessins sur sa surface, sûrement ses cratères. Ce n'était que la lune, pourtant Mal ne pouvait détourner les yeux et laissa même échapper un murmure d'admiration pour l'astre. Tout comme le soleil, elle ne l'avait presque jamais vu à cause de l'épaisse couche de brune qui ne quittait jamais le ciel. Mais on dirait que pour cette nuit, ces nuages s'étaient évaporés.
"- Magnifique, dit elle sans voix."
Elle avait vu beaucoup de belle chose dans sa vie : de beaux bijoux, des fleurs colorés, des instruments lumineux ou même des flamboyants feux d'artifice. Mais rien de tout cela n'égalait ce satellite. Mal venait d'en tomber amoureuse, comme un coup de foudre. Elle était incapable de détourner le regard de cette demoiselle, ensorcelée par sa lumière.
L'astre l'apaisait, lui faisait oublier tous ses tracas, toutes ses mauvaises pensées. À la regarder ainsi, elle ne pensait plus à la moisson de demain, à sa peur de se faire piger, à son traumatisme du sang. Elle ne voulait pas détourner le regard, ne voulait pas aller se coucher, de peur que ses cauchemars reviennent la hanter.
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26.0620/131223
● une recherche scientifiquement a prouvé que les commentaires permettent aux auteurs d'être 90% plus déterminé à écrire les chapitres suivant.
Signé,
La méchante reine.
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