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Chapitre 6 ☾

second year

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Écosse, 1972

Et pourquoi pas une bombabouse ?

— N'importe quoi, intervint James. Ils sauront que c'est nous, et ces fouines iront le répéter à Minnie.

Emeraude soupira longuement, passablement contrariée par cette conversation, qu'elle trouvait d'une futilité affligeante. Elle était assise à la bibliothèque, un vieux livre de sort ouvert devant elle, aux côtés de Sirius, James et Remus.

Ce dernier l'avait convaincu, non sans mal, de fraterniser avec les deux amis. Au début très réticente; elle avait proclamé, haut et fort, en plein dîner dans la grande salle, qu'elle refusait de passer du temps avec des gobelins farfelus qui, en plus de lui attirer des problèmes, risquait de drastiquement faire chuter son quotient intellectuel, elle s'était faite avoir.

A force d'insistance, et aidé de son arme secrète; son regard miel suppliant, qui ressemblait à si méprendre à celui d'un chiot en détresse, son ami l'avait finalement persuadé.


Aussi, depuis le début de cette seconde année d'étude à Poudlard, Emeraude passait donc son temps libre avec les jeunes garçons, essayant, bon gré mal gré, de rester courtoise et aimable, par sympathie pour Remus, qui était d'ailleurs devenu son meilleur ami.

Le garçon avait été une véritable bouée de sauvetage pour elle durant sa première année, en dépit de ses nombreuses disparitions qui survenait la plupart du temps en fin de mois, il avait été présent pour elle, plus qu'aucun autre. Il l'avait, notamment, empêchée de succomber à la tristesse qui l'assaillait chaque fois qu'elle recevait une nouvelle lettre de son père.

Dans ces écrits cinglants, il lui contait combien elle était une déception, lui certifiant qu'elle faisait honte au nom des Stormwood. Il l'avait même empêché de rentrer chez elle lors des vacances d'automne de l'année passée, au mépris des vives protestations de sa mère et de son jumeau.

Sygrid, elle, lui avait envoyé des tonnes de parchemins remplies d'amour et de chaleur, dont émanait toujours une douce odeur de blé, qui se distinguaient de celles froides, tranchantes, respirant le sel et l'acier, de son paternel. Exprimant sa fierté de la voir réussir dans ses études.

Emeraude n'aurait jamais songé que son père puisse prendre la nouvelle de sa répartition aussi mal. Certes elle était envoyée dans une maison qu'il n'affectionnait pas — et c'était un euphémisme— mais elle restait tout de même sa fille...

Il avait néanmoins dû se résoudre à cesser ses lettres lorsque l'impensable avait surgit; Jasper, qui avait fait sa rentrée en tant que première année, avait été expédié chez les Serdaigle, faisant ainsi de lui une autre déception pour son père, qui ne considérait comme acceptable, que la grande maison des verts et argents .

Aurel, au mois de Septembre, s'était tout de même permis d'envoyer une beuglante à Jasper en plein repas. Tous les regards de la Grande Salle, élèves comme professeurs, s'étaient tournés vers lui, et la voix rauque qui déblatérait des infamies. Le pauvre garçon, couvert de honte, avait fuit à grande vitesse vers la volière trouvant du réconfort auprès de sa chouette, Molda.

Em était venu le réconforter peu de temps après— à la suite d'une longue recherche de plusieurs heures, à travers tout Poudlard. Elle savait que son jeune frère était plus fragile qu'elle aux attaques de son père, lui qui n'avait jamais rêvé d'autre chose que de le rendre fier, et elle avait fait de son devoir de le protéger jusqu'à ce qu'il soit assez vigoureux pour se défendre seul.

Cet événement avait été le dernier du genre, et pour cause, cela avait eu de terribles conséquences. Sygrid s'était violemment rebiffé contre son mari, le menaçant d'un divorce, et Aurel, bien trop énamouré de sa femme, n'avait eut d'autre choix que de stopper cet harcélement mesquin.

— Et toi tu en penses quoi Em ? L'interpella James.

La petite fille fut brusquement tirée de ses songes, elle souleva des paupières lourdes vers le garçon.

— Je pense que c'est complètement idiot, renifla-t-elle en refermant son livre. Si vous voulez vous en prendre aux Serpentards il vous faudra trouver mieux qu'une bombabouse.

Remus acquiesça d'un hochement de tête, peu désireux de s'attirer les représailles des verts et argents.

Bien qu'il se retrouve, trop souvent malgré lui, dans les farces de ses amis, il refusait catégoriquement de participer. Il se contentait de les accompagner, comme un chaperon, dans leur aventures, s'assurant qu'ils ne faisaient rien de trop répréhensible. Même si James et Sirius s'acquittaient souvent des plus grosses bêtises, Emeraude n'était pas en reste, loin de là, et c'était bien pire depuis qu'elle traînait avec les deux troubles faits.

— T'as une meilleure idée Stormwood ?

Em se tourna vers Sirius, avec un rictus aux coins des lèvres. Les anciens rivaux avaient désormais, plus ou moins, enterré la hache de guerre. Jusqu'à un certain niveau, leur relation se composait d'une franche camaraderie — même si l'un ou l'autre trouvait toujours le moyen de s'envoyer des fions.

— En fait oui, sourit-elle. Vous savez où on peut trouver du colorant rouge dans ce château ?

Les garçons échangèrent un regard intrigué. James arqua un sourcil.

— Moi oui. Mais qu'est-ce que tu veux qu'on fasse d'un colorant ?

Le sourire d'Emeraude s'élargit, et ses yeux noisettes luirent de malice.

— Et bien, ce serait fort dommage que les serpents se retrouvent à porter les couleurs de Gryffondor...non ?

Sur le visage de James et Sirius s'afficha le même sourire complice, comprenant où la petite fille souhaitait en venir. Remus, qui comprit aussi, poussa un soupir à s'en fendre l'âme. Il voulait son lit, un chocolat chaud, et de nouveaux amis.

— On s'en charge, déclarèrent les deux bougres, de concert.

Le lendemain, tous les élèves de serpentards s'étaient retrouvés avec les cheveux et les vêtements affublés des couleurs des rouges et ors, et le château entier, aux petites heures du matin, avait tremblé sous les hurlements des serpents, faisant rire la petite bande responsable de leur malheur.

Ceux-ci étaient d'ailleurs dans le parc de l'école, profitant des dernières chaleurs de l'été, Emeraude était assise, les fesses dans l'herbe, son chat noir sur les jambes et un livre à la main, Remus profitait du calme environnant pour finir ses devoirs, et, Sirius et James jouaient aux échecs sorciers, adossés à un arbre, une barre de concentration entre les sourcils.

— Les garçons ! S'écria soudain une voix, perçant le calme.

Au son strident de cette voix, Emeraude grimaça. La propriétaire de ce timbre suraiguë, elle la connaissait bien, et elle ne l'appréciait guère. Un seul coup d'œil écoeuré vers elle, confirma ses craintes.

Une petite brune galopait depuis le lac vers le quadrio. Cette enfant s'appelait Dorcas Meadowes, elle était à Gryffondor, tout comme eux, et vouait une obsession, presque malsaine, à la personne de Sirius.

Il se retourna d'ailleurs vers la fillette, tandis que James profitait de cette distraction pour décapiter sa tour.

— Salut Dorcas.

Elle s'avança vers Sirius et James, adressant un signe de la main à Remus, et ignorant, très certainement volontairement, Emeraude, qui l'embrasa d'un regard noir.

Cette espèce de sangsue leur collait toujours aux basques, à chaque pas dans l'enceinte du château, elle avait l'impression de sentir son œil de rapace sur son dos, comme si elle était une cible à abattre. C'était fortement déplaisant comme sensation, et ne faisait qu'accroitre la colère qu'elle pouvait ressentir pour Dorcas.

De plus, elle savait qu'elle n'était là que pour l'aîné des Black, difficile de ne pas le remarquer, ses minaudages en sa présence étaient clairement affichés, sans aucune gêne. Dorcas aurait tout aussi bien pu se trimballer avec une pancarte "J'aime Sirius Black" que ça n'en aurait pas été plus flagrant.

Ce comportement, puéril et superficiel, portait sur les nerfs d'Emeraude. Que pouvait-elle bien trouver à Sirius pour en être ainsi transie ? Il avait de beaux yeux, c'était indéniable, mais la beauté de ses iris grises n'avait d'égale que son arrogance. Une fois sa bouche ouverte, le charme était rompu.

Dorcas se posta devant ses amis, debout face à Sirius. Elle passa délicatement une de ses boucles brunes derrière son oreille, faussement timide, et Em se sentit prête à la baffer.

— Je t'ai ramené des dragées. Je les ai achetés moi-même.

— Génial ! S'exclama James. T'es une chic fille Dora.

Il se jeta sur les confiseries avant que Sirius ne puisse les atteindre et s'en fourra une bonne poignée dans la bouche. Emeraude émit un éclat de rire, qui fit fuir Abalone, tandis que Remus, bien plus soucieux des sentiments de Dorcas, pinça les lèvres, réprimant la tentation de se joindre à l'hilarité de son amie.

James posa son regard perplexe sur eux;

— Qu'esh-ce qui argh? Demanda-t-il la bouche pleine de sucrerie.

— Elle s'appelle Dorcas sombre crétin, précisa Em, sourire aux lèvres. Et je pense que ces bonbons étaient destinés à Sirius.

Remus hocha la tête, les joues gonflées et le cou rouge. Contenir son amusement dans cette situation, plus que comique, relevait de la torture. James se tourna vers la propriétaire du sac de confiseries, mais celle-ci s'était enfuie en couinant comme une enfant, les larmes aux yeux.

— Bravo, l'interpella son amie. Tu as fait fuir la prétendante de Sirius.

— C'est pas grave, lança ce dernier en attrapant un bonbon. Elle s'en remettra.

Il mit la sucrerie dans sa bouche, mais la recracha aussi sec.

— Argh ! J'ai eu goût vomis.

Ses amis explosèrent de rire, tous cette fois, devant sa mine dégoûtée, il les rejoignit bien vite, et les bruits de gorges des quatre enfants emplirent le parc.

Emeraude essuya une larme qui avait roulé sur sa joue d'un revers de la main, et observa les garçons. Ils étaient encore en train de rire au sol, James frappait la terre du poing, peinant à se remettre des récents événements. A ce moment précis, en voyant leur visages joyeux et enfantins, Em se dit, pour la première fois, que ce n'était pas si mal, finalement, de faire partie du petit groupe.

Remus, qui s'était calmé le premier, jeta un rapide coup d'oeil à sa montre à gousset, offerte par sa mère, et devint livide;

— On doit être en cours dans cinq minutes. Dépêchez-vous !

Il ne se préoccupa pas de Sirius et James, attrapa Em par les aisselles et l'a remis sur ses pieds, sous les plaintes de celle-ci.

— C'est bon papa, pesta-t-elle. On arrive.

Les quatre amis se précipitèrent vers les couloirs, bousculant quelques élèves au passage. En arrivant près de la porte de leur cours de potion, James rentra, avec un soupçon de brusquerie, dans deux de leurs camarades, qu'Emeraude reconnut sans mal. Il s'agissait de Lily Evans et de Severus Rogue.

La petite brune considéra brièvement Lily, qui assassinait son ami du regard, ses yeux verts bouteilles flambant.

— Fais attention Potter, grogna t-elle, pour ensuite pivoter vers Severus, reprenant d'une voix plus douce. Ça va ?

Il acquiesça tandis que James ne décrochait pas son regard de la petite rousse. Emeraude aussi la zieuyta, mais pas pour les mêmes raisons, et son regard, à elle, était bien plus dur que celui de James.

La petite fille ne supportait pas Lily, et c'était réciproque. La rouquine lui reprochait de ne pas intervenir quand les garçons s'en prenaient à Severus, et l'aînée des Stormwood lui reprochait son côté moralisateur et madame je-sais-tout.

Autant dire que la cohabitation, le soir dans leur dortoir commun, n'était pas de tout repos. Marlène — dont les espoirs d'une grande amitié entre les quatres fillettes avaient été réduits à néant— et Alice avait même convenu d'un code secret, afin de s'avertir quand la situation dérapait, afin de pouvoir se carapater loin de la foudre.

— Désolée Lily-Jolie, s'excusa James. Servillus, tu n'as pas autre chose à faire ? Comme aller en cours.

— Ou te faire un shampoing, railla Sirius.

Emeraude lui envoya un coup de coude dans l'estomac qui lui coupa l'air. Il se prostra en avant, et elle lança un regard navré au Serpentard, qui, aussi aimable qu'a son habitude, lui en renvoya un, noir de haine.

Elle roula des yeux et soupira lourdement, attirant l'attention.

— Si vous avez décidé de vous chamaillez comme des gamins libre à vous, s'agaça -t-elle. Remus et moi on va en cours, avant de se faire engueuler par Slughorn.

Sur ces mots, elle attrapa le biceps de son meilleur ami, et tourna les talons pour rejoindre sa classe. Ils s'installèrent ensemble à leur table habituelle, et furent vite rejoints par les quatre autres enfants. Severus s'installa du côté des élèves de sa maison, les garçons prirent place derrière leur amis, et Lily s'asseya tout devant, à la droite de Mary Macdonald.

— Hé Stormwood, murmura Sirius, incliné vers elle.

Elle émit un grondement guttural, proche de l'ours, mais, après avoir jeté un coup d'œil circulaire à l'ensemble de la classe, consentit à se tourner vers lui.

— Quoi, Black ?

— On est désolés, il pointa du pouce James, qui hocha la tête. On ne voulait pas t'énerver.

Elle les toisa d'un œil incendiaire, et se détourna vivement, sans leur répondre.

Pendant les quinze minutes qui suivirent, elle tenta de se concentrer sur le cours de potion, se moquant de leurs appels intempestifs. Mais, alors qu'elle pensait qu'ils s'étaient résignés, un petit oiseau de papier se posa sur son bureau. Elle lança un regard derrière son épaule, mais les deux garçons semblaient concentrés, pour changer, sur leur chaudron.

Méfiante, elle déplia délicatement le mot , sentant le poids du regard intrigué de Remus peser sur elle.

"Il se passe quoi avec les deux autres nigauds ?

Signé, la plus belle blonde de Poudlard"

Les yeux noisettes de Em se posèrent instinctivement sur Marlène, trois tables devant elle, qui lui fit un petit clin d'œil. Em sourit et attrapa discrètement sa plume pour répondre à son amie. Si Remus était de loin son meilleur ami, Marlène était sa confidente et la plus étrange de ses amies.

Elles partageaient le même dortoir depuis plus d'un an, et si Emeraude avait réussi à supporter les remarques incessantes de Lily, sans céder constamment à son impulsivité, c'était bien grâce à la petite blonde.

"Rien de nouveau, ils ont fait les idiots et maintenant je dois me retenir de les frapper.

Signé, le p'tit dragon de Poudlard"

Elle envoya son mot, en soufflant dessus pour qu'il s'envole, formant un très joli aigle, tout en épiant Slughorn, afin de s'assurer qu'il ne la regardait pas, une fois le mot dans les mains de sa destinataire, celle-ci adressa un grand sourire à Em et lui fit signe qu'elles en discuterait plus tard. Remus lança un regard désapprobateur à la petite brune mais celle-ci leva les mains en l'air en signe d'innocence.

Cinq minutes plus tard, elle reçut un nouveau mot et l'ouvrit prestement.

"Qu'est-ce qu'on dois faire pour que t'arrêtes de bouder la grincheuse ?

Signé, tu sais qui c'est."

Em ne se tourna même pas vers les expéditeurs du petit parchemin, se contentant d'écrire une réponse brève.

"Ce n'était pas à moi qu'il fallait présenter des excuses faces de trolls mais à Evans et Rogue ! Maintenant suivez le cours avant que je ne vous dénonce à Remus"

Elle fit s'envoler la note, et fut surprise de sentir une main sur son épaule, quelques secondes après.

— J'irais m'excuser auprès de Lily Jolie, susurra James. Mais ne compte pas sur moi pour adresser la parole à Servillus.

Em poussa un soupir, dépitée, mais ne le contredit pas. De toute façon, dès qu'il s'agissait de Lily, James se mettait dans tous ses états.

Il avait décidé de s'intéresser à elle lors de la rentrée de Septembre, confiant à ses amis —dont, désormais, à son grand damne, Emeraude faisait partie— que ses yeux verts et son caractère de feu lui plaisait presque plus que le quidditch.

Emeraude trouvait ce comportement idiot, immature, et particulièrement crispant, mais ne l'accablait pas pour autant, enfin, du moment qu'il ne la harcelait pas avec Lily.

Il se passa une main dans les cheveux, les ébouriffant un peu plus. Un geste habituel chez lui, qui agaçait fortement la petite brune. Il proclamait, à qui voulait bien l'entendre, que ça lui donnait un certain style, comme s'il descendait constamment d'un balai, et que ses cheveux avaient encore le volume que leur donnait le vent.

— Très bien, finit par capituler Em, bougonne. Mais ni manque pas, et toi aussi Black.

Celui-ci haussa une épaule.

— Évidemment. Au fait Stormwood, tu vas au sélection de Quidditch cet après-midi ?

— Pourquoi ? Elle lui lança un sourire narquois. Tu veux être ma pompon girl ?

— T'aimerais bien hein ?

— Toi, en petite tenue dans les gradins, acclamant mon prénom ?

Elle fit mine de réfléchir.

— Oui, oui, j'adorerais.

Sirius grimaça sous les rires discrets de James et Remus qui ne perdait rien de la conversation, suivant l'un et l'autre du regard, comme s'il se renvoyait une balle de tennis. L'idée d'un Sirius en tenue de cheerleader semblait beaucoup amuser ses amis.

— Moi aussi j'y vais, l'informa le binoclard. On se rejoint sur le terrain.

Emeraude approuva d'un geste évasif du menton, et les laissa déblatérer, se concentrant sur son mélange, à la couleur jaune pisse, qui avait surtout été réalisé par son meilleur ami. Mais, elle ne pouvait réfléchir, tant elle tremblait d'impatience.

Elle était très bonne sur un balai, elle ne savait cependant pas si elle saurait se débrouiller en quidditch, même si ce sport l'attirait depuis toujours. A l'époque —avant qu'elle n'entre à Poudlard—son père, son oncle, Jasper et elle assistaient à chaque championnat.

Son frère, Emery, avait été accepté dans l'équipe de Serpentard lors des sélections de Septembre, gagnant le rôle de poursuiveur, et elle espérait bien être admise dans l'équipe de sa maison afin d'avoir l'occasion de l'affronter. Elle lui prouverait, enfin, et aux yeux de tous, qu'elle était meilleure que lui.

———————

Emeraude se tenait droite comme un piquet, au centre du terrain, prête à enfourcher son balai. James, à sa droite, ébouriffait ses cheveux pour la énième fois.

Il coula un regard aux gradins, apercevant la tignasse rousse de Lily, arrangée en queue de cheval, retenu par un nœud épais, couleur flashy, qui faisait grimacer Emeraude. Elle était installée à la gauche de Dorcas, qui ne regardait pas le terrain, mais le garçon brun qui se tenait juste devant, dos à elle. Sirius était assis aux côtés de Remus, ils étaient là pour encourager leur amis, geste qui touchait bien plus Em qu'elle ne le laissait paraître.

Celle-ci avisa les gradins noir de monde avec un brin de circonspection.

D'ordinaire, jamais autant de personnes ne venait aux sélections, seulement, cette fois, James Potter et Emeraude Stormwood faisaient partie des concurrents, et ça, ce n'était pas rien.

En à peine plus d'une année, les deux jeunes gens avaient acquis une grande popularité au sein de l'école, surtout grâce à leurs tours idiots, comme ceux qu'ils avaient infligés aux serpentards. Et, même si Emeraude ne se faisait que rarement prendre —trouvant toujours une bonne excuse— tout le monde savait qu'elle était le cerveau des opérations.

Cela lui avait valu l'étiquette de « fauteur de trouble » auprès de ses professeurs, ce qui amusait beaucoup la petite fille. Bien qu'elle soit une élève exemplaire dans ses notes, elle adorait ajouter le chaos là où régnait le calme.

Elle fit un signe de la main à ses amis, qui lui rendirent, puis elle donna un coup dans le bras de James.

— Arrête de fixer Evans, ordonna-t-elle. C'est flippant.

Il tourna son buste vers elle.

— Tu crois qu'elle est là pour moi ? S'enquit-il, les yeux brillants d'espoirs.

— Je pense surtout qu'elle est là parce que Dorcas l'a traîné ici, répondit Em la mine contrite. Concentre toi sur les sélections au lieu de l'admirer.

James acquiesça, l'air soudain très grave. Le capitaine, un certain Kingsley Shacklebolt, les invita à approcher.

— Je vais vous faire passer quelques tests de base afin d'évaluer votre niveau, aboya-t-il, autant pour eux, que pour le public. Et rappelez-vous, ce n'est pas parce que vous faisiez partie de l'équipe l'année dernière que vous en ferez partie cette année, compris ?

Tous hochèrent la tête.

Emeraude pouvait lire la volonté de vaincre de chacun de ses camarades, reflétant la sienne comme un miroir. Son esprit de compétition bouillonnait dans son crâne, frappant comme un gong. Cette ambiance, chaleureuse et angoissante, n'en était que plus stimulante. Elle voulait à tout prix faire partie de l'équipe, et elle comptait bien prouver qu'elle avait sa place parmi les rouges et ors.

Sa convoitise tournait autour du poste d'attrapeur, elle était rapide, vive d'esprit, et avait de bon réflexe, c'était fait pour elle. Personne ne lui volerait. James, quant à lui, souhaitait revendiquer le poste de poursuiveur.

Le coup de sifflet fendit l'air. Les deux amis échangèrent un sourire complice, avant d'enfourcher leur balais, et de filer vers les cieux.

Après quelques tours de piste, pour s'échauffer, Emeraude repéra le vif d'or et fondit sur lui, poussant son corps en avant. Le vent sifflait dans ses oreilles, et ses yeux se plissèrent sous la pression des bourrasques. Les cris d'encouragement de la foule en dessous d'elle la motivèrent à donner son maximum.

D'un coup de bassin, elle bascula sur le côté, en même temps que le vif d'or, et s'élança vers les nuages, si bien que, en quelques secondes, on ne la vit plus du tout.

Les hurlements cessèrent d'encourager, et tous se concentrèrent sur le ciel —sur le cercle rond, qu'elle avait percé dans le nuage, en le crevant comme une toupie— la respiration coupée, attendant le retour de la petite fille.

Et puis, soudain, après quelques instants dans une attente terrible, une ombre sortit dans une nuée de vapeur d'eau, telle une fusée, et fit un pique vers les gradins. Les élèves reprirent leur souffle.

Emeraude, passa deux fois au-dessus des têtes, puis lança un grand sourire à la foule, et, d'un geste victorieux, brandit son poing, dans laquelle s'abritait une petite boule dorée aux ailes vives, qui frétillait encore un peu dans sa paume.

Tous s'exclamèrent, certains surpris, d'autres ravis, et plus encore soufflés par le spectacle. Remus applaudit aussi fort qu'il le pouvait, rougissant ses mains, et Sirius siffla à l'aide de ses doigts repliés, à l'intention de son amie.

Fière de son effet, elle redescendit lentement, contractant les cuisses et le ventre. Une fois le pied à terre, les jambes couvertes de frissons désagréables, elle s'approcha de leur capitaine. Le bloquant entre trois doigts, elle lui tendit le vif d'or tandis qu'il s'écarquillait.

— Non d'un petit bonhomme, renifla-t-il, récupérant son bien. Ça fait six ans que je suis à Poudlard et je n'ai jamais vu quelqu'un attraper le vif d'or aussi rapidement. Tu ferais un très bon élément.

— Alors ça veut dire que je suis prise ?

Elle attendait la réponse de Kingsley avec une nervosité quasi palpable. Les concours c'était son truc, mais uniquement quand elle était certaine de gagner. Là, elle devait se reposer sur l'avis d'un tiers, pas forcément objectif puisque encore adolescent, et ça lui était insoutenable.

Mais le métisse se fendit d'un large sourire, la bouille rayonnante;

— Ça me parait évident.

Tendant son autre main, il l'invita à une salutation cordiale.

— Bienvenue dans l'équipe de Gryffondor, Stormwood.

Emeraude observa sa main une seconde, et la serra, les membres gourds. Après ça, il s'éloigna d'elle en sifflotant, retournant jauger les autres concurrents.

La petite brune battit des cils, une fois, deux fois, trois fois, sans parvenir à réaliser. Abasourdie, plus que si elle ne s'était pris un coup sur le crâne, il lui fallut une bonne minute pour se rendre compte des propos de son capitaine, et, en conséquence, de se mettre à sauter sur place, en poussant de petits glapissements.

— J'en déduis que t'as été sélectionnée, s'amusa une voix dans son dos.

— Ou alors elle a une envie pressante, rajouta une autre.

Em pivota sur ses talons, bondissante, pour se retrouver face à ses deux amis. Elle ne prit même pas la peine de réagir à la remarque de Sirius—il en aurait était trop satisfait— elle s'élança vers son meilleur ami, et l'étreignit avec puissance, riant à gorge déployée. Les bras enserrant sa taille, il se joignit à son rire, en la faisant tournoyer.

— J'ai été prise Remus !

— J'en ai pas douté un instant.

Il la reposa, et elle s'écarta, lui décochant un sourire radieux, qui mangea la moitié de son visage. Ses yeux noisettes pétillaient d'excitation, et son nez tacheté s'était froncé. Elle était vraiment heureuse.

— Ça suffit les embrassades, y'a des enfants innocents ici.

Elle roula des yeux vers le ciel, sans se départir de sa bonne humeur, et se tourna vers Sirius.

— Tu ne me feras pas croire que tu es un enfant innocent Black, pouffa-t-elle, malicieuse. Au fait, t'étais très convaincant en pompom girl.

Il lui lança un juron bien senti, sous le regard à la fois amusé et réprobateur du balafré. Emeraude rit de bon cœur à la réaction de l'aîné des Black.

Irrité et vexé, celui-ci la poussa légèrement, d'un coup de poing à l'épaule, et elle lui tira la langue, loin d'être blessée, sous les ricanements de Remus.

Sans crier gare, le rire cristallin de la jeune sorcière mourut dans sa gorge. Petit à petit, comme si une vague glacée engloutissait sa joie, elle pâlit. Ses amis ne purent que constater le changement.

Sirius fronça les sourcils, perturbé, et suivit la direction que prenait les yeux de la brune, juste derrière son épaule. Lentement, il fit volte-face. Et ses yeux tombèrent sur deux iris, identiques à celles de son amie...Emery.

Il était adossé aux gradins et observait le trio avec un sourire en coin. Sirius gronda entre ses dents en apercevant le serpentard, et lui, comme Remus, se placèrent instinctivement devant la sorcière.

Sirius disséqua Emery d'un regard noir, et celui-ci s'empressa de  lui rendre l'appareil, plus froid qu'un iceberg en plein Arctique.

La rivalité entre ces deux là n'avait fait que s'accroître depuis leur entrée à Poudlard, aucun d'eux ne supportait l'autre, créant ainsi de nombreux conflits entre leurs groupes respectifs.

Emeraude poussa un long soupir en constatant la joute des deux garçons.

— Par Morgane, pouvez-vous arrêtez de vous comportez comme des imbéciles ?

Elle bouscula ses deux amis, brisant le mur protecteur qu'ils avaient formé devant elle. Em se plaça face à eux, croisa les bras sur sa poitrine, et tapa du pied, hérissée par leur attitude.

— Retournez vous asseoir, ordonna-t-elle. James à encore besoin de vos encouragements.

— Quoi ? Se récria Sirius. Certainement pas. On ne te laisse pas avec cette espèce de fouine.

— Je suis d'accord avec lui Em, acquiesça Remus.

Elle foudroya Sirius du regard, et posa une main rassurante sur le bras de son meilleur ami.

— Je sais que c'est un Serpentard, mais c'est aussi mon frère Remus.

Il hésita un instant, elle ne flancha pas, déterminée.

— Très bien, gémit-il vaincu. Mais si tu as besoin de nous, on est juste à côté.

Em hocha la tête.

Son ami attrapa le biceps de Sirius, l'entraînant avec lui vers le terrain, malgré les vives protestations, jurons, et coups du garçon.

— Lâche-moi ! Si tu la touches face de crotale, je jure que-

Emeraude passa une mèche de ses cheveux derrière son oreille, alors que les cris de Sirius étaient emportés au loin. Elle inspira à fond, cherchant son courage, et se retourna vers son frère.

— Ils sont mignons, tes chiens de garde.

— Oh ne commence pas, l'avertit-elle, un doigt levé, la mâchoire crispée. Je me passerais de tes commentaires.

Il s'avança vers elle en marmonnant un truc sur la qualité déplorable de ses fréquentations.

— Tu voulais quelque chose ? Demanda t-elle, exaspérée.

Les yeux d'Emeraude examinèrent les traits, quasi-identique aux siens, de son jumeau. Passant de la courbe de ses pommettes, à la légère cicatrice sur son menton —obtenu lors d'une bagarre entre les deux garçons Stormwood.

Il n'avait pas beaucoup changé en un an, et pourtant, elle arrivait difficilement à le reconnaître.

Des tensions s'étaient installées entre eux depuis quelques temps, surtout dû au fait qu'Emery était devenu le chouchou de leur paternel. Mais également, à cause de l'impérissable conflit qui subsistait entre leurs deux maisons. Au début, ils avaient tentés, par amour l'un envers l'autre, de passer outre, mais les entourages bien distincts qu'ils possédaient les avaient finalement éloignés.

— Je voulais te féliciter, admit-il, subitement nerveux. Tu as mérité ta place dans l'équipe.

La sorcière s'écarquilla sous le coup de la surprise. Elle s'attendait à beaucoup de choses, remontrances, perfides critiques, ou encore, tout simplement, un regard emplit de dédain, mais certainement pas à des félicitations.

Elle lui sourit doucement, bien trop rapidement gagnée par l'euphorie, qui ne l'avait pas réellement quittée, et qui faisait frémir ses orteils.

— Merci. Ça nous donnera l'occasion de nous affronter autre part que dans la cour de l'école.

Il lui renvoya son sourire, bien qu'un poil tordu de son côté.

Ce n'était pas dans ses habitudes de complimenter sa sœur, ni qui que ce soit d'autre, et ce geste exceptionnel le mettait profondément mal à l'aise.

Il se racla la gorge, dansant d'un pied à l'autre, puis son éternel air goguenard refit surface, et quand ses yeux rencontrèrent de nouveau ceux d'Emeraude, aucune trace de gêne n'y résidait. Seule une volonté farouche habitait ses prunelles.

— Ainsi Poudlard me verra, encore une fois, te surpasser dans une matière.

Elle prit une bouffée d'air, les épaules détendues, et un léger rictus ourlant ses lèvres. Elle aussi était bien plus à l'aise lors ce qu'ils se jetaient des avanies au visage. C'était davantage eux. Bien plus rassurant que les compliments et mots doux.

— Je ne crois pas. La seule matière dans laquelle tu me surpasse, c'est celle de la stupidité, putride gobelin.

— Nous verrons cela sur le terrain.

Ils échangèrent un regard de pur défi, le cœur plus léger, et se tournèrent le dos, s'éloignant chacun vers leurs occupations respectives.

Deux maisons, deux vies, deux êtres, mais un nom, une seule destinée, entrelacée.

- Gigi

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