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47 _ Juste en se comprenant

Quelques semaines plus tard

Le pick-up s'arrête devant la maison, plein de matériel. Amaury et son frère s'en extirpe, s'avançant vers moi. Chester gambade gaiement derrière eux tandis que Lexie patiente derrière moi. L'homme aux yeux vairons m'offre un rapide baiser avant de m'expliquer ses derniers achats.

Depuis le procès, je suis définitivement revenue à Livingston. Toutes mes affaires y ont été rapatriées, l'appartement est rendu au propriétaire. Liv ne va pas tarder à me rejoindre. Elle attend simplement que son petit ami soit prêt. En réalité, lorsqu'on y réfléchit bien Liv et Livingston semblent extrêmement liés de par leur nom. Tout paraît me mener ici, au fond...

La confrontation avec ma famille a été houleuse. Ils ne comprenaient pas pourquoi je leur avais volontairement caché tout cela. Finalement, ils ont rencontré Eliott et Lexie. Rapidement, ils ont déchiffré mon comportement. De même, ils se sont déjà attachés à Xie. Cette dernière tentait de cacher son enthousiasme, à l'idée de se trouver dans une famille. Cependant, tout le monde l'a parfaitement deviné. Ils s'intègreront bien, j'en suis certaine.

— Tu nous aides ou tu fais juste acte de présence? questionne le barman.

Je le bouscule gentiment en lui passant devant, atteignant le véhicule avant lui. J'attrape maladroitement quelques planches. Seulement, lorsque je me tourne, je manque de percuter Eliott qui esquive le danger au dernier moment.

— Pardon! m'exclamé-je, confuse.

— Bon, finalement, on va se débrouiller. Je veux pas avoir de mort sur la conscience, marmonne Amaury.

Vexée, je le fusille du regard alors que mon petit ami récupère l'arme du crime.

— Il y a des outils dans la voiture, si tu préfères, me conseille-t-il.

J'acquiesce. Amaury s'esclaffe malgré mes avertissements implicites. Je lève les yeux au ciel en commençant à vider l'automobile. Depuis deux semaines, nous avons entamé les travaux de la cabane dans les bois. J'en avais besoin, au moins étant que le propriétaire. Retourner sur les lieux a été dur. Toutefois, en peu de temps, il projetait déjà les aménagements.

Finalement, il a décidé de revoir les plans afin de réorganiser totalement la maison. En effet, à la base, elle était prévue pour contrer Esteban : aucune pièce n'est visible de l'extérieur. De plus, il souhaite vraiment que nous ayons notre coin à nous, où Lexie n'aurait pas besoin d'aller. Également, elle aurait un espace à elle. Il y a longuement travaillé pendant son rétablissement. Comme si construire un nouvel espace de vie lui permettait d'aller de l'avant.

Ainsi, nous déchargeons tout le matériel acheté récemment. Les travaux sont déjà bien entamés. Les murs calcinés ont disparu, remplacés par de nouvelles cloisons, toujours boisées. Je dépose les affaires au centre de la pièce. Eliott et moi nous retrouvons provisoirement seuls.

— Ne porte pas de poids, pour ton dos, me prévient-il.

Je lève le regard vers lui. Ses iris bicolores s'éclairent de bienveillance. Je fronce les sourcils, doutant de la finalité de sa demande. Il s'approche de moi, posant sa main sur ma nuque afin d'embrasser mon front.

— Quand nous aurons terminé, Lexie veut aller se baigner dans le lac, m'apprend-il.

— Avec le monstre? m'amusé-je.

— Ah non... Maintenant qu'elle vit avec son papa, elle s'est persuadée qu'il n'existe pas.

Sa voix vibre de fierté, de même que son grand sourire. Mon cœur s'accélère, trop heureuse de le voir aussi confiant.

— Comment allons-nous faire alors? j'ironise, posant une main sur sa hanche.

— Bonne question. Hier soir, elle le cherchait pour devenir ami avec elle, rit-il.

Je secoue la tête, un sourire étirant mes lèvres. Puis, je profite de ce moment de répit pour me nicher dans ses bras. Ils se referment automatiquement autour de moi, protecteurs. Son odeur n'a pas changé, comme si sa peau avait intégré les senteurs du bois.

— C'est pas comme ça qu'on va avancer, ronchonne soudainement Amaury, venant d'entrer dans la maison.

Je ne bouge pas d'un millimètre, Eliott non plus.

— "Non mais, je ne veux pas de relation pour l'instant", affirme le barman en nous imitant ironiquement. "Je ne suis que de passage, je repars bientôt."

Je pouffe de rire face à sa plate imitation de nous tandis que mon compagnon lève les yeux au ciel. Amaury continue ses jérémiades en déambulant dans la pièce. Finalement, il se tourne vers nous, l'air extrêmement sérieux :

— Vous êtes de piètres menteurs.

— Nous n'avons pas fait exprès, me défends-je en m'éloignant de l'étreinte confortable d'Eliott.

— Tu veux qu'on parle de toi? "Mary est la sœur de mon pote, je peux pas faire ça", affirme le menuisier, amusé.

— Sérieusement? Et tu oses nous réprimander? m'offusqué-je.

— C'est pas pareil, balbutie-t-il, gêné.

J'éclate de rire malgré moi, gagnant un regard noir de sa part.

— Très bien, je ne dirais rien. Juste parce que tu m'as aidée lorsque j'étais ivre dans ton bar, je promets.

A côté de moi, j'entends les ricanements d'Eliott. Curieuse, je me tourne vers lui un sourcil haussé. Son visage rougit alors qu'il détourne le regard.

— Une remarque, peut-être? m'enquiers-je en croisant les bras.

— Scène de ménage en vue, chuchote Amaury, enfonçant ses mains dans ses poches.

— Je te rappelle, juste comme ça, que tu te demandais pourquoi mes yeux n'étaient pas de la même couleur, déclare mon petit ami, rieur.

— Oh, très drôle! A mon corps défendant, j'avais trop bu et c'était la première fois que j'étais confrontée à cela, j'explique, un tantinet vexée.

— Je sais, murmure-t-il avant d'embrasser mon front.

— M'en fous, marmonné-je.

La petite blonde apparaît soudainement, essoufflée d'avoir couru.  D'un geste rapide, elle dégage son visage de ses cheveux blonds.

— Papa, il y a des gens en bas, annonce-t-elle.

Bien malgré moi, je ne peux pas empêcher ce battement de cœur plus fort que les autres lorsque j'entends ce terme pourtant si commun. Papa...

— J'arrive, Post-It.

Il la suit à l'extérieur tandis que je les observe à la dérobée. Par la suite, mon regard s'intéresse à la bâtisse en reconstruction. Plus aucune trace de l'incendie n'entache les murs. Les travaux avancent bien, je me vois déjà continuer d'y vivre encore longtemps.

— Tu dois vraiment l'aimer pour accepter de quitter New-York afin d'emménager ici, remarque soudainement Amaury.

Je penche légèrement la tête, le sentant plus calme et plus sérieux que précédemment.

— Donne moi une seule personne sur Terre, autre que son frère, qui puisse ne pas l'aimer.

Il cligne des yeux avant de m'offrir un léger sourire de convenance.

— Il a eu de la chance de tomber sur toi, conclue-t-il avant de s'éclipser.

Surprise, je reste là durant quelques instants. Je me remémore les remontrances qu'il avait eu à mon égard, lorsque je me rapprochais un peu trop d'Eliott. Aujourd'hui, il semble ne pas regretter de m'avoir permis d'entrer dans sa vie.

Je descends lentement les marches afin de rejoindre mes parents ainsi que mon frère et ma sœur qui sont venus découvrir mon nouveau lieu de vie. Je les salue chaleureusement, heureuse de les voir ici. C'est la première fois qu'ils se rendent en ces lieux si importants pour moi. Dans les yeux de mon père, je discerne de la curiosité. Ceux de ma mère reflète un certain soulagement. Lexie reste accrochée à la jambe de son père, presque timide. Les présentations faites avec Amaury, je les invite à découvrir le paysage.

Mon frère se rapproche de moi, un sourire indéfinissable aux lèvres. Tandis que nous progressons le long du lac, je l'interroge du regard.

— Tu sais, si je t'agaçais tant que ça, tu n'étais pas obligée de t'enfuir si loin.

Je perçois une once de regrets dans sa voix. Les mains dans ses poches, il observe l'horizon. Émue par les paroles de mon cadet, je prends quelques instants avant de répondre d'une petite voix :

— Je suis mieux ici, tu le sais bien.

— Parfois, je songe que si je m'étais montré plus présent pour toi, tu n'aurais pas eu à vivre tout cela. Et puis, j'observe ce que tu possèdes aujourd'hui et je ne sais plus trop ce qui est le mieux.

Malgré moi, un sourire trouve sa place sur mon visage. Je bouscule le légèrement afin de lui montrer que tout roule pour moi. Il manque de trébucher. Seulement, au lieu de me reprocher mon éternelle maladresse, il pose un regard bienveillant sur moi.

— Ne le répète pas à Alice, mais tu as toujours été ma sœur préférée, chuchote-t-il.

— Tu ne peux pas dire ça! je m'exclame, attirant l'attention de tout le monde.

Pourtant, je donne un coup sur le bras de mon semblable. Il s'esclaffe en levant les yeux au ciel face à ma force presque inexistante. Doucement, une main se glisse dans la mienne. Je comprends rapidement qui s'agit de Lexie. Ses grands yeux océans me sidèrent, comme toujours.

— Dis, tu en as mis du temps avant de m'annoncer que j'étais tonton, s'amuse mon petit frère.

Je ris doucement face à son expression joyeuse. Le troisième membre de la fratrie nous rejoint. Mon aînée ne comprend pas tous mes agissements, ce que je conçois totalement. Nous n'étions pas très proches à l'origine. Ces derniers évènements ont accentué cette distance malgré nous. Cependant, j'espère sincèrement que notre relation s'arrangera.

— Tu nous fais visiter ton humble demeure? questionne-t-elle, l'air enthousiaste.

J'accepte, entraînant tout ce petit monde dans la maison. Lorsque nous atteignons la pièce à vivre encore en travaux, Xie tire discrètement sur ma main. Je laisse Eliott présenter l'endroit à mes proches, préférant me baisser afin de me trouver à la même hauteur que l'enfant.

— Tu veux bien aller te baigner avec moi dans le lac? Il paraît qu'il y a un gentil monstre qui y vit.

Face à son expression si innocente, je ne parviens pas à réprimer un petit rire amusé avant d'acquiescer. J'ai remarqué une chose : dès qu'il commence à y avoir du monde, la petite se montre plus réservée, elle ose à peine nous déranger pour demander quelque chose. Elle avait tellement l'habitude de vivre uniquement avec son oncle qu'elle ne sait pas comment s'y prendre. Quand je relève le regard pour observer Eliott, je devine qu'il ne semble pas si à l'aise non plus. Ne souhaitant pas l'incommoder plus longtemps, je l'appelle. Il nous rejoint rapidement, l'air rassuré.

— Mademoiselle veut aller rencontrer son nouvel ami, annoncé-je, lui arrachant un regard d'exaspération.

Pour l'instant, son atelier et la chambre de Lexie servent de dépôt d'affaires et de meubles. Seule Post-It n'est pas trop dépaysée puisqu'elle dormira toujours au même endroit lorsque nous aménagerons à nouveau ici. Je n'ai pas eu besoin de trop insister pour récupérer une cheminée dans la pièce à vivre.

— Va mettre ton maillot de bain. Mais, tu ne vas pas dans l'eau tant que Xa ou moi ne sommes pas arrivés, prévient-il.

Elle acquiesce avant de disparaître dans sa pièce sous notre regard. Par la suite, nous rejoignons ma famille. A cet instant, je remarque à quel point Chester paraît craintif face à eux. Il ne s'en approche pas mais garde un œil sur leurs mouvements. Il reste à nos côtés, protecteur.

Lui aussi, a bien changé depuis notre rencontre.

* * *

Tout le monde est parti. Ainsi, je m'allonge dans le hamac de fortune installé entre deux arbres. Un pied dehors, je me balance lentement, admirant la nature qui m'entoure. Apaisée, mes paupières chutent. J'écoute simplement le bruit des clapotis du lac. L'après-midi a été calme. Lexie s'est rafraichie dans l'eau tandis que les adultes discutaient tranquillement sur la berge. Cela me soulage de ne plus avoir à travailler. Ces quelques semaines de vacances me permettent de me reposer, malgré les travaux à effectuer.

Une douce caresse flatte ma joue, m'amenant à ouvrir les yeux. Face à moi, je découvre le visage serein d'Eliott. Ses yeux vairons brillent d'une lueur de joie appréciable.

— C'est mon hamac, le prévins-je.

Il rit doucement alors que je lui souris, détendue.

— Je ne m'y risquerais pas, promis. Tu m'accompagnes? J'ai une surprise pour toi.

Je hausse un sourcil, intriguée. Il me tend sa main calleuse, j'y glisse la mienne. Puis, il m'entraîne vers la maison. Seulement, je m'arrête avant lui, remarquant un détail important.

— Attends, j'ai du courrier!

En effet, le petit panneau levé sur la boîte aux lettres m'indique la présence de quelque chose qui m'y attend. Manifestement, Eliott attendait justement que je m'en rende compte. Alors, j'ouvre la boîte en métal qui n'était pas verrouillée et en sors une enveloppe. Sous ses yeux, je la décachette, découvrant ainsi un papier manuscrit. Où il est simplement écrit : Je t'aime.

Je regarde Eliott, perdue. Un sourire amusé étire ses traits. Il hausse vaguement les épaules :

— Je me suis simplement rappelé que j'avais dû te l'annoncer comme ça. Alors qu'aujourd'hui, je te le dis.

Manifestement fier de cette évolution, il ne se défait pas de sa jovialité. Quant à moi, je plie presque religieusement la feuille afin de la ranger dans ma poche.

— Je la classerai avec celle où tu m'expliquais que tu ne pouvais pas être avec moi. Tu t'en souviens? le taquiné-je.

— Eh, tu n'es pas juste, marmonne-t-il, vexé.

Il se renfrogne, fronçant les sourcils. Je lie mes mains sur sa nuque, l'embrassant furtivement. Sa moue me donne presque envie de rire. Simplement, je préfère m'abstenir, ne souhaitant pas réellement le blesser.

— Tu n'es plus du tout le même homme que j'ai rencontré, annoncé-je.

Il me fixe intensément, cherchant à deviner s'il s'agit d'une bonne ou d'une mauvaise chose. Alors, je m'empresse de le rassurer :

— Tu es plus libre, beaucoup moins renfermé sur toi-même. Et, cette timidité toujours présente s'est atténuée.

— Tu as changé aussi, assure-t-il.

— Ah bon? je m'étonne.

Il penche légèrement la tête tandis que j'attends plus d'explications de sa part.

— Tu étais complètement terrifiée à l'idée d'être seule, explique-t-il.

— Non, ce n'est pas...

Je me tais de moi-même, prenant conscience qu'il a raison. J'avais tellement peur que personne ne veuille plus jamais de moi après ces trois échecs. Je m'étais lourdement trompée. Son index remonte mon menton. Ainsi, je peux aisément me perdre dans ses prunelles bicolores.

— Je peux te montrer mon cadeau, maintenant?

Un peu désorientée, j'acquiesce en le suivant. Main dans la main, il me mène dans son atelier, l'endroit où l'odeur de bois se fait la plus forte. Il pousse doucement la porte, me permettant d'y entrer. Cette pièce n'a pas été modifiée puisqu'elle était intacte. Nous enjambons un tas de planches ainsi que d'innombrables outils jonchant le sol. Un drap blanc semble cacher quelque chose, contre le mur..

— J'y travaille depuis plusieurs semaines, m'apprend-il.

A présent anxieux, il se dirige vers le bout de tissu. Il en attrape un coin puis tire doucement dessus. Il tombe par terre, entraînant l'envolée de centaines de copeaux de bois. Alors, je relève la tête afin de découvrir probablement sa plus belle œuvre. Sur un pan de bois conséquent, une biche et un dragon coexistent. Côte à côte, ils paraissent vivants. Je m'avance vers eux. La pulpe de mes doigts frôlent tous les détails floraux qui les entourent. Une sorte de clairière j'ai l'impression. Je sens presque la brise qui fait voler les fleurs.

Je me concentre plus sur les deux animaux. Le dragon paraît bienveillant. Une de ses ailes protège la biche. Cependant, cette dernière a l'air forte, contrant tous les dangers. Elle se situe au sommet d'une montagne qu'elle a probablement gravi. Les reliefs sont saisissants. Comme si je pouvais attraper ces personnages et les tenir dans mes mains.

— Tu as dû y passer des heures, soufflé-je, estomaquée.

— Hum, oui, mais ce n'est pas important. Comme nous reconstruisons la maison, j'ai imaginé que cela pourrait faire office de tête de lit.

— Oh... Tu sais, me lever le matin représente déjà une épreuve. Alors en plus, depuis que tu partages mon lit, c'est pire. Je crois que, finalement, je vais monter mon cabinet d'avocats dans ma chambre.

Sa main se pose timidement sur ma hanche et il me pousse doucement contre lui.

— Dois-je en conclure que tu aimes bien?

— Évidemment...

L'image que renvoie cette sculpture résume tellement bien nos histoires. Savoir que je pourrais la voir tous les jours, me remémorer ce par quoi nous sommes passés me plaît beaucoup. Chacun de notre côté, nous sommes partis de loin. Finalement, nous sommes arrivés à ce point de paix avec nous-même.

Juste en se comprenant.

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Bonsoir tout le monde!

Alors, qu'avez-vous pensé de ce dernier chapitre? Comme d'habitude, j'aime bien revenir sur l'évolution de mes personnages :)

L'épilogue arrivera ce week-end (et oui, c'est la fin...) alors profitez encore un peu d'Eliott et Auxanne!

Bonne fin de soirée :*

Fantine

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