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13 _ Bon à rien

— Que vas-tu lui dire? m'enquiers-je.

Déjeunant tranquillement devant la cheminée, Lexie ne s'est toujours pas levée. Chester a eu droit à sa gamelle du matin. Allongé par terre, on pourrait le prendre pour un tapis. Manquerait plus que je marche dessus sans faire exprès...

— Je ne lui ai jamais menti, confie-t-il. Seulement, je préfèrerais attendre un peu avant de lui en parler.

— Comme tu le sens, lui souris-je avant de prendre une gorgée de lait chocolaté. D'ailleurs, tu savais qu'Amaury était venu me faire la morale hier?

Surpris, Eliott pivote vers moi. Son déjeuner terminé devant lui, il patiente simplement que je finisse le mien.

— Je me suis fait remonter les bretelles parce que je devenais trop proche de toi, marmonné-je.

Il se met à rire en levant les yeux au ciel.

— Manifestement, cela n'a servi à rien, vu où nous en sommes, affirme-t-il du bout des lèvres.

Je pose ma tête sur son épaule, abondant dans son sens. En venant, ce matin, je souhaitais simplement discuter. Il est vrai que j'espérais également pouvoir le convaincre de nous laisser une chance. Finalement, c'est Chester qui nous a permis d'aller de l'avant. Liant doucement mes doigts à ceux d'Eliott, j'imagine la réaction de Liv lorsque je lui apprendrais la nouvelle. Je sais déjà que cette relation sera beaucoup plus douce que celles que j'ai entretenues auparavant. Toutefois, c'est ce dont j'ai besoin. Je ne suis pas certaine que cela fonctionnera entre nous. La distance risque d'être compliquée à gérer mais, nous trouverons des solutions. Je l'espère...

En réalité, je ne sais pas trop ce que je suis en train de faire. Eliott m'attire, c'est indéniable. Je n'ai pas supporté lorsqu'il m'a repoussée, me priant de quitter sa vie. J'ai essayé, sans résultats concrets. Peut être ai-je autant à perdre qu'à gagner? Quel est le ratio de cette relation? Et pour Eliott et Lexie?

Perdue parmi tous ces doutes qui m'obscurcissent l'esprit, je relève le visage afin de l'observer. Il ne sourit pas non plus, préoccupé par ses interrogations à lui.

Est-ce réellement une bonne idée?

Brusquement, Eliott se défait de mon emprise. Je n'ai pas besoin de me retourner pour deviner que Lexie est réveillée. Elle apparaît rapidement devant nous, les cheveux emmêlés et serrant un doudou contre elle.

— Salut, murmuré-je.

— Tu as encore eu un accident de voiture?

— Non, tout va bien, ne t'en fais pas.

— Alors, pourquoi tu es là?

Elle se frotte les yeux en bâillant, cherchant à comprendre la raison de ma présence en ces lieux. Quant à moi, je me triture les méninges, à la recherche d'une réponse crédible, en vain. Elle commence à s'impatienter, fronçant les sourcils.

— Elle n'avait plus d'œuf, intervient précipitamment Eliott.

Décidément... Entre Amaury qui trouve le prétexte du bois de chauffage et lui, celui des œufs... Même Lexie se montre suspicieuse. Elle ne cherche pas plus loin et se dirige tranquillement dans la cuisine sans un mot de plus. Son oncle étouffe un soupir, m'amenant à penser qu'il regrette peut être son choix. Sauf que lorsqu'il se lève, il s'empare de ma main afin de la presser avant de me laisser avec Chester. Je décide de rester ici, en tentant de me rassurer comme je peux. Hypnotisée par les flammes face à moi, je ne parviens même pas à réfléchir à cause du manque de sommeil. Le chien semble sentir ma détresse puisqu'il me rejoint rapidement sur le canapé, sa tête sur mes genoux.

— Moi aussi, je t'aime bien, chuchoté-je.

Il aboie gaiement, m'arrachant un sourire. Je crois bien qu'il m'a adoptée, finalement.

— Auxanne, souffle une voix derrière moi.

Je me retourne vivement pour faire face à des yeux vairons, inquiets mais plus légers que d'habitude.

— J'ai bien compris que ton ex t'avait fait souffrir sauf que ce n'est pas dans mes projets, tu sais. Je culpabilise rien qu'en écrasant un moustique alors, tu penses bien que te faire du mal...

Je ris doucement face à son visage d'ange. Lexie ne se trouve plus dans la cuisine, probablement est-elle partie s'habiller ou que sais-je encore. Glissant une main sur sa nuque, je le rapproche de moi pour l'embrasser. Il me laisse faire, si bien que le baiser dure un peu plus longtemps que prévu. Appuyé sur le dossier du canapé, il m'observe entre ses cils, l'air concerné.

— Qu'est-ce qui t'effraie le plus? s'informe-t-il.

— De ne pas savoir où je vais?

Il contourne le sofa pour prendre place à côté de moi. Chester grogne lorsqu'il le force à descendre puis traîne la patte jusqu'à la cheminée.

— Tu as changé d'avis? s'inquiète soudainement Eliott, peu sûr de lui.

— Non, pas du tout, m'empressé-je de le rassurer. Je réfléchis trop, c'est tout.

Je m'assois en tailleur, de travers sur le canapé afin de me trouver face à lui.

— Et si c'était moi qui vous faisais du mal? questionné-je d'une voix mal assurée.

— Auxanne, je n'ai jamais vu Lexie aussi heureuse de faire des gâteaux, Chester accepter quelqu'un et moi...

— Toi? continué-je.

— Avoir une estime de moi, conclut-il, le regard dans le vide.

— Eliott-

— Donc, tu ne feras de mal à personne ici, me coupe-t-il rapidement.

A cet instant, je ressens tellement sa souffrance que j'aimerais pouvoir la prendre et la jeter dans les flammes. A la place, je l'enlace avec mes bras trop petits. Tendu, il laisse échapper un soupir sur ma nuque.

— D'accord, je te crois, affirmé-je.

Me reculant, je prends son visage en coupe entre mes mains puis le regarde droit dans les yeux. L'un, vert comme l'espoir. L'autre, bleu comme la sagesse.

— Il me faut juste un peu de temps pour réapprendre à faire confiance.

— J'en ai besoin pour apprendre alors, renchérit-il.

Submergée par l'émotion face à cet homme détruit, la seule chose que je suis capable de faire afin de ne pas m'effondrer est de l'embrasser. C'est ainsi que nous échangeons un baiser, aussi tendre que sauvage. Aussi furtif que savoureux. Puisque je n'oublie pas que Lexie peut revenir d'un moment à l'autre.

— Et toi? Qu'est-ce qui te fais peur? m'enquiers-je en tenant toujours son visage.

Mes pouces caressent ses pommettes tandis qu'il réfléchit en fronçant les sourcils.

— De découvrir une facette de moi que je ne connais pas, avoue-t-il finalement.

— Laquelle?

— Je n'en sais rien justement. Elle menace de sortir depuis que tu es arrivée sauf que je ne parviens pas à savoir si elle est bonne ou mauvaise, explique-t-il, l'air torturé. Je suis paumé.

— Bien alors, à deux, nous pourrions retrouver notre chemin. Tu ne crois pas? souris-je.

Une esquisse de sourire étire alors ses lèvres, faisant voler mille papillons dans mon ventre. Eliott est beau, il n'y a pas à tergiverser là-dessus.

— Et puis, tu n'es pas tout seul. Il y a pas mal de vie ici, tu ne trouves pas?

— Si, murmure-t-il en regardant son chien, les yeux débordant de tendresse.

Lexie nous rejoint à cet instant, habillée et traînant encore son doudou ainsi qu'un énorme sourire.

— Elle a une idée derrière la tête, déclare Eliott.

— Tonton, tu sais, j'ai étudié le prénom d'Auxanne, affirme-t-elle en s'asseyant par terre.

Étonnée, je me tourne vers l'homme à ma gauche qui me répond d'un sourire rassurant. Il incite la petite à continuer.

— Tous les deux, on a les deux mêmes premières lettres, le E, le I et deux fois une même lettre, récite-t-elle.

Face à ma surprise grandissante, Eliott entreprend de m'expliquer :

— Elle fait tout le temps ça, chercher des liens entre son prénom et celui des autres. Alors, j'avais pris le temps de le décortiquer avec elle. Même si elle n'a pas tout à fait terminé l'apprentissage de la lecture à l'école, elle sait lire.

— Et écrire! s'exclame Lexie en dépliant une feuille.

Elle vient s'installer entre nous deux, pour nous montrer sa trouvaille. Nos deux prénoms y sont inscrits en graphie enfantine et appliquée. Des lettres sont en couleurs spécifiques, d'autres entourées.

— Regarde. J'ai demandé à tonton de m'aider. On a le E, le X, la double voyelle en commun. Mais en plus, on est Xie et Xa! s'écrie-t-elle en souriant de toutes ses dents.

Je ris doucement en récupérant le papier qui semble très important pour elle.

— Xie et Xa, répété-je dans un murmure.

— Tu as vu tonton Eliott! C'est trop bien!

Nous échangeons un regard et il n'a pas besoin de m'expliquer. J'ai compris que ce petit jeu sert principalement à la rassurer. Dans ce cas, j'y adhère de bon cœur. Elle paraît si mature parfois, que je n'ai pas l'impression d'être en face d'une enfant. Alors, elle se raccroche à des petits détails, comme les ressemblances dans les prénoms.

— D'accord, ça me va, affirmé-je.

— C'est vrai?

— Mais oui, ris-je en lui rendant sa feuille.

Sauf qu'à la place de la récupérer, elle me saute dans les bras, l'air tellement heureuse que je me surprends à l'être réellement.

— T'es la meilleure! s'exclame-t-elle dans mes bras.

Son oncle la couve du regard sans intervenir, sentant probablement que ce serait inutile. Manifestement, les surnoms sont de coutumes dans cette famille et j'apprécie le mien. D'habitude, on m'appelle plutôt Aux'. Cependant, ici, Xa a un sens. Ça change tout.

— Je vais te faire un dessin, tu préfères quoi?

— Dessine ce dont tu as envie.

Elle saute du canapé, court dans sa chambre, et revient, les bras pleins de feutres et de crayons qu'elle éparpille par terre dans son recoin du salon.

— Tonton Eliott, tu lui feras un animal en bois, pas vrai? Je lui ai dit que tu le ferais!

Ce dernier vire au rouge, comme d'habitude. Les yeux écarquillés, ils nous observent tour à tour, comme s'il ne savait plus quoi faire.

— Tu les as vus? s'enquiert-il.

— Oui, dans sa chambre. Ils sont magnifiques, soufflé-je.

Il paraît ému, comme s'il n'y croyait pas. Il doute de lui, c'est effroyable. Lexie semble s'en rendre compte puisqu'elle refait l'aller-retour pour exposer plein de petits animaux sur la table basse face à nous. Tous plus beaux les uns que les autres, j'ai l'impression qu'ils sont vivants tant ils sont bien faits. J'en prends un dans ma main et remarque que tout a été pensé pour que l'enfant ne se blesse pas. Un ours, aux traits précis mais enfantins me fait face.

— Splendide, chuchoté-je.

— Merci, balbutie Eliott en se frottant la nuque.

— Il faut que tu lui dises ton animal préféré, insiste Lexie en s'appuyant sur les genoux de son oncle.

— Mais, il ne veut peut être pas, tenté-je en voyant à quel point il est mal à l'aise.

— Si, murmure-t-il. Dis moi et je ferai ce que je pourrais.

— C'est vrai? Un alpaga alors!

Les deux personnes face à moi haussent un sourcil, étonnés. Si bien que je détourne le regard, embarrassée. J'ai toujours adoré cette bestiole, depuis toute petite.

— Sinon, tu peux me faire Chester, ce sera très bien aussi, bredouillé-je.

— Non, je ferai un alpaga, affirme-t-il.

— Merci, dis-je, rassurée qu'il ne me prenne pas pour une folle.

Lexie repart sur son dessin, un peu plus loin.

— Eliott, je me souviens que je t'avais demandé si tu construisais des choses en bois. Déjà à ce moment-là, tu ne semblais pas à l'aise avec ça. Je ne comprends vraiment pas pourquoi, c'est du travail extrêmement minutieux.

— Je n'aime pas trop montrer ça, confie-t-il.

J'observe les quelques figurines déposées face à moi. Aucune ne semble avoir de défaut. Lentement, je relève la tête vers lui.

— Pourquoi doutes-tu autant de toi?

Il fronce les sourcils, comme s'il cherchait une réponse sauf qu'il n'en trouve manifestement pas.

— J'ai toujours été un bon à rien, conclue-t-il en ramassant les objets puis se levant, en me laissant complètement éberluée.

Choquée, je sens mon cœur s'affoler en voyant cet homme avoir une si mauvaise estime de lui-même. Reprenant mes esprits, je lui cours après, jusque dans la chambre de Lexie qui nous observe curieusement. Je ferme la porte derrière moi, même s'il refuse de me faire face.

— Pour quelle raison pense-tu une chose aussi affreuse? questionné-je, la voix étranglée.

— Parce que c'est la vérité.

Il place patiemment ses œuvres sur une petite étagère, faisant exprès de les repositionner plusieurs fois. Quant à moi, je m'approche sans un mot jusqu'à l'enlacer par derrière en le prenant par surprise. Sa respiration se saccade, comme s'il allait pleurer. Sauf qu'il ne le fait pas.

— Je ne suis absolument pas d'accord avec toi. Il me suffit de voir Lexie pour le savoir.

Comme il ne daigne toujours pas me répondre, j'insiste :

— Tu embrasses divinement bien, aussi.

Ce coup-ci, il se retourne. Je savais que le mettre mal à l'aise suffirait à le faire réagir. Même si je pense totalement ce que je viens de dire...

— Eliott, ne te dénigre pas ainsi. Tu n'as aucune raison de le faire.

Les bras croisés sur son torse, il ne semble toujours pas me croire. Qu'importe, je parviendrai à le faire changer d'avis un jour, j'en suis certaine. Je me dresse sur la pointe des pieds, liant mes mains derrière sa nuque.

— Prouve moi encore une fois à quel point tu es un bon à rien, comme tu dis.

— Auxanne...

Je l'incite à le faire, frottant mon nez contre le sien. Finalement, il cède en prenant fougueusement possession de mes lèvres. Comme tout à l'heure, ses gestes sont possessifs. Urgents. Et, à nouveau, il se montre tout autre dans ce genre de moment. Prenant totalement le contrôle, il nous laisse tout juste ce qu'il faut d'oxygène, ne s'écartant que lorsque cela devient vital.

Doucement, je passe ma main sous son pull pour la poser à l'emplacement de son cœur, qui bat la chamade. Il frissonne sur mon passage, fixant mon mouvement.

— Tu n'es pas un bon à rien, Eliott, affirmé-je, sûre de moi.

— Tonton Eliott, j'ai fini mon dessin! s'exclame Lexie derrière la porte en me faisant sursauter.

— D'accord, murmure-t-il, sans que je sache s'il me parle à moi ou à sa nièce.

Il me décale doucement afin d'ouvrir la porte derrière laquelle la petite blonde attendait. Il s'accroupit à sa hauteur tandis qu'elle attend son verdict. Ils discutent à voix basse jusqu'à ce qu'elle s'avance vers moi et me tente sa feuille. Je la récupère et souris, attendrie face aux traits appliqués formant un Chester quelque peu déformé.

— Il est très joli, merci beaucoup.

Lorsque je pose le regard sur Eliott, je le trouve, les prunelles posées sur nous.

Perdu.

Meurtri, abimé, froissé.

Brisé.

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Bonjour!

Un chapitre important. En effet, même si Eliott ne dévoile pas une partie de son passé, il met au grand jour son terrible mal être. C'est tout aussi essentiel... Qu'en pensez-vous?
De Lexie et ses prénoms ? Xa et Xie !

Un grand merci à toutes les personnes qui ont pris le temps de répondre à mes questions sur le chapitre 12. Je sais comment diriger l'histoire maintenant :)

Je propose un truc mais il faut me dire si cela fait trop ou si deux chapitres par semaine suffisent? Si j'en rajoute un le vendredi, qu'en diriez-vous? Je prends de plus en plus de plaisir à écrire cette histoire et j'avance plutôt bien, pour l'instant!

Je répondrai à vos commentaires demain. Je vous dis à quelque part dans la fin de semaine, selon quand aurais-je le temps de poster en ayant relu le prochain chapitre!

Fantine

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