Les flocons de neige s'entassaient sur le sol.

Les mains de la jeune fille étaient rougit par le froid et ses joues étaient aussi rouges que ses longs cheveux écarlates.

Elle était très loin de l'orphelinat à présent, au beau milieu d'une magnifique forêt.

Le silence régnait, on aurait dit que le monde entier s'était tu.

« Les forêts d'Ireland sont tout de même vraiment très calmes. »

Koyo s'asseyait sur un tronc sec pour se reposer un temps.

Elle déposa son sac à terre et sortit son violon de sa housse.

La jeune fille saisit doucement l'archet et prit son instrument avec précaution avant de le placer sous son menton.

C'était la seule chose que lui avait légué sa mère avant de partir.

Elle voulait que sa fille apprenne à en jouer.

Et elle disait aussi qu'elle était trop jeune pour avoir un enfant, mais qu'elle l'aimait de tout son cœur et qu'elle ne l'oublierait jamais.

Elle avait demandé que Koyo soit libre, mais dès qu'elle avait disparu sa fille avait été placée dans un orphelinat.

Un jour, une infirmière est arrivé. Elle était venue exprès pour Koyo, elle lui a tout raconté sur sa mère et elle lui a donné son violon en répétant les vœux de sa mère.

À cette époque la jeune fille venait d'avoir 14 ans.

Elle avait prit pendant 2 ans des cours dans un petit conservatoire.

Mais cette année Mme Poit n'autorisa pas les sorties hors du bâtiment et la jeune fille ne put reprendre les cours.

Aujourd'hui elle avait 16 ans, presque 17.

C'était aussi pour cela qu'elle voulait absolument partir, avec le fait que sa mère voulait qu'elle soit libre... enfin... C'était deux des raisons.

Elle déposa son archet sur une corde et ferma les yeux.

C'est pour toi Maman...

Elle commença à jouer, c'est comme si elle racontait une histoire.

Elle est pour toi...

Puis elle commença à chanter :

Tu as dis que je devais être libre.

Mais ce monde ne m'as pas autorisé cette liberté...

Son violon résonnait dans la grande forêt.

Tu as dis que tu voulais que je sois heureuse.

Tu as dis que tu m'aimais.

Mais peux-tu me le prouver ?

Sais-tu seulement les larmes que j'ai versé ?

Sais-tu le nombre de fois où j'ai rêvé à toi en regardant le ciel ?

Sa voix augmentait de volume et de clarté, elle était submergée par la chanson.

Tu ne sais rien de moi.

Tu ne sais plus rien de moi.

Sais-tu seulement qui je suis vraiment ?

Les autres disent que je suis stupide de rêver.

Les autres veulent me décourager.

Mais moi je sais qui je suis...

Ses larmes coulent sur le bois de son violon.

Je suis...

- Hey !

Elle ouvrit brusquement les yeux, surprise.

Deux ronds verts la fixait avec intensités.

- Hey !

Répèta encore une voix grave qu'elle comprit appartenir à la personne face d'elle.

- Euh... Salut...

Elle répondit en haussant des sourcils.

La personne s'éloigna un peu d'elle.

C'était « un adolescent » à la chevelure étrangement rouge pomme, presque de la même couleur que les cheveux de la jeune fille mais en plus clair.

Il devait être un peu plus âgé et il faisait bien une tête de plus qu'elle.

- T'fais quoi ici ?

Lui demanda-t-il en observant les environs.

- Euh... Je... Je jouais du violon.

Balbutia-elle en le regardant surprise.

- Je l'ai entendu ça.

Répond-t-il avec un grand sourire qui la fit rougir de honte : il l'avait entendu !

- Tu joues très bien.

- Euh... Merci.

Elle cligna plusieurs fois des yeux : mais qui est ce gars ?

- Tu t'appelle comment ?

Il rapproche son visage du sien en disant cela.

- Ko... Koyo... je m'appelle Koyo...

- Cool ! Moi c'est Nagi !

"Euh... Cool ? Je ne sais pas trop quoi dire."

Pensa Koyo toujours en le fixant.

- Bon sal...

Commence-t-il avant de se stopper, il la regarda plus attentivement puis dit avec de grands yeux.

- T'es cheveux sont rouges foncés.

Il les prit dans sa paume et les regarda attentivement.

- Et tu t'appelles Koyo...

- Arrête !

Elle se dégagea rapidement de sa prise.

Il la regarda pourtant en souriant.

- Pourquoi tu souris ?

Elle demanda bêtement.

- Car je crois que tu es celle que je cherchais.

Elle répéta comme un perroquet :

- Je suis celle que tu cherchais ?

- Yep ! T'inquiète je vais rien te faire, je dois juste te donner ton paquet et je m'en vais.

Elle sera son violon contre elle comme pour se rassurer.

- Tiens !

Il lui tendit un paquet emballé dans du tissu.

- Q'est-ce que c'est ?

Il la regarda hébété.

- Bah, je sais pas. C'est pour toi, moi je suis juste facteur.

- Tu es facteur ?

Elle répondit complètement perdue.

Il hocha de la tête puis fronça des sourcils.

- Akiory

Lui lance-t-il.

- Hein ?

- Tu t'fous de moi là !

S'énerva-t-il en croisant des bras.

- Mais quoi ?!

Elle s'exclama en le regardant réellement intriguée.

- Non me dit pas que...

Murmura-t-il en regardant le paquet avec intention avant de chuchoter un "merde c'est une humaine"

- Je me suis trompé, Bye !

Dit-il en commençant à partir.

- Non attends !

Elle commença à lui courir après oubliant son sac.

« Tant pis, j'ai mon violon ! »

Se dit-elle tout en accélérant.

Il sortit un petit bocal de sa poche, toujours en courant, et le lança devant lui.

Aussitôt une poudre colorée l'enveloppa et il commença à disparaître.

Pas question !

Dans un élan de folie, elle attrapa le bord de son blouson.

La poudre l'envahit aussi et elle eut juste le temps de voir le visage surprit de Nagi avant de sombrer dans les ténèbres.