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Chapitre 7: Prise de contact (Partie 5)

– Voiture de patrouille vingt-trois, vous me recevez ? Il y a une poursuite sur la route douze, dans le quartier du port maritime. Un bus a été volé, nous avons besoin de renforts.

Cela faisait déjà dix bonnes minutes que les forces de l'ordre pourchassaient le bus volé. La plupart des effectifs disponibles avaient été mobilisées. Peu de personnes savaient qui était dans ce bus, mais leurs supérieurs ne cessaient de les assurer que c'était de la plus haute importance.

– Bien reçu, on y va tout de suite.

– Ça tombe bien, on est juste à côté !

– N'empêche, pourquoi un bus ? Ce n'est pas ce qu'il y a de mieux pour fuir discrètement ! Et puis, il est plus facile de fuir à bord d'une navette qu'avec un véhicule qui roule !

– Cherche pas à comprendre, le type a dû paniquer et improviser...

La voiture de patrouille vingt-trois parvint à rejoindre la route douze en longeant la mer, juste derrière le bus volé.

– Le pot ! On n'aura pas à le chercher pendant trois plombes !

– Le lâche pas, surtout !

Ils accélérèrent pour se mettre à côté du bus. Ce n'était pas net, mais il leur semblait que c'était plutôt actif là dedans.

– Mais t'es malade ? C'est de la folie !

– Pas si on calcule bien notre coup ! Ça vaut la peine d'essayer, t'es pas d'accord ?

– Mais à la moindre erreur...

– Ne t'inquiètes pas, ça marchera !

– Mais de quoi ils parlent là dedans ? demanda un des agents.

– Je sais pas, mais en tout cas, ils sont putain de bruyants !

Les deux compères comprirent ensuite que la course était bientôt terminée. En effet, ils virent qu'après le prochain virage, un barrage avait été érigé et deux patrouilleurs aériens étaient aussi en position.

– Ils sont coincés ! Et ils ne peuvent pas faire demi tour, ils ont une douzaine de véhicules qui leur collent au cul !

– Tu ne trouves pas qu'ils ont mis en place beaucoup de moyens justes pour des voleurs de bus ?

– Qu'est ce que tu crois ? Qu'ils ont juste volé un bus pour le fun ? Ils ont du faire un coup avant, et c'est tout ce qu'ils ont trouvé pour se faire la malle ! Tu réfléchis trop !

– Peut être, mais ils roulent un peu trop vite, non ?

– Ils ont les flics aux fesses ! Tu crois vraiment que respecter les limites de vitesse est leur priorité ?

– Non, mais dans ce virage...

– Qu'est ce que tu...

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase.

Le bus n'avait jamais eu l'intention de tourner dans ce virage. Il percuta de plein fouet le bord de la voie et continua ainsi à rouler dans le vide. Puis il percuta le sol et commença à rouler sur lui même sur les quais du port. Dans un terrible bruit de métal qui se tord et de pneus qui explosent, le véhicule termina sa course avec un dernier rebond avant d'atterrir dans la mer. Le bus disparut sous les flots, laissant derrière lui des bulles d'air qui éclatèrent à la surface de l'eau.

La voiture de patrouille vingt-trois s'arrêta et les deux agents descendirent pour regarder l'étendu des dégâts, choqués.

– Quel bordel ! explosa le conducteur. Ils se sont donnés autant de mal pour s'enfuir, et ils finissent par se noyer ? J'y comprends plus rien !

– Cherche pas à comprendre... soupira son partenaire. C'est le problèmes des inspecteurs, pas le notre...

***

Au même moment, la nouvelle de ce qui s'était passé dans la villa des Éclats Azurés commença à faire le tour de la ville souterraine. De nombreuses théories sur ce qu'il s'y était réellement passé furent émises, mais, comme toujours dans ce genre de cas, aucune n'approchait de la vérité.

– Mais c'est pourtant évident ! Il était là pour voler Drudite ! clama quelqu'un.

– N'importe quoi ! S'énerva une femme. Il voulait faire passer un message aux autres notables et a tenté de le tuer !

– Vous n'y êtes pas du tout ! C'était une tentative de prise d'otage ! insista un deuxième homme.

Dans l'un des bars du monde de l'ombre, de nombreux passionnés de complot s'étaient réunis pour échanger leurs points de vue.

– Pas du tout! s'écria l'un d'eux. Il est clair que...

Il fut interrompu par un soudain changement de la tension dans les environs. Ils levèrent tous les yeux et virent un symbole se dessiner au dessus d'eux. Le symbole commença alors à briller, aveuglant tout le monde, et des cris suivis de bruits sourds se firent entendre.

Lorsque la lumière se dissipa, les occupants du bar aperçurent d'abord une petite fille flotter doucement dans les airs avec un air inquiet.

– Vous allez bien ? demanda-t-elle.

– Ça dépend ce que tu veux dire par bien...

Les clients baissèrent alors leurs regards pour obsever un groupe de personnes en tenues de soirée, affalées les unes sur les autres sur le sol.

– Je le crois pas... On est encore en vie !

– Je vous avez bien dit que ça allait marcher !

– Rappelle moi de ne plus jamais écouter tes plans...

Dans un râle général, les intrus se relevèrent avec mal.

– Je dois quand même admettre que c'était bien pensé ! reconnut un homme à lunettes. De cette façon, ils ne se rendront compte de notre disparition que quand ils découvriront le bus. Et comme on est à présent de l'autre côté de la ville, ils ne viendront pas nous y chercher tout de suite...

– Ouais, ben, je n'ai jamais été fan de téléportation, et c'est la dernière fois que je le fait dans un véhicule qui a un accident en roulant à quatre-vint-dix kilomètres par heure !

– Arrête de te plaindre, Cap ! On est en vie, c'est déjà ça !

– C'est pas vrai...

Le groupe reporta son attention sur les autres occupants de la pièce et constata qu'il attirait tous leurs regards. L'un d'eux s'approcha en bafouillant.

– Vous... Vous êtes bien... Dark Raven, n'est ce pas ?

Sans vraiment surprendre ses compagnons de par son comportement, Dark afficha un large sourire et s'approcha de son interlocuteur.

– En effet, c'est pour un autographe ?

L'homme écarquilla les yeux.

– Vraiment ? Je peux ?

À ces mots, le reste de la salle se réveilla.

– Hé, moi aussi j'en veux un !

– Mes enfants n'en reviendront pas si je reviens avec votre autographe !

– Monsieur Raven, laissez moi vous serrer la main !

– Poussez pas, j'étais là avant !

Dans la cohue, le reste de l'équipage fut écarté à un bord de la salle.

– J'en reviens pas ! s'exclama Lisa. Ça fait à peine deux jours qu'il est là, il n'a pratiquement rien fait depuis son arrivé, et il est déjà devenu l'idole de la population !

– Il n'a pas rien fait, comme tu dis, expliqua son frère. Il a réussi à tenir tête à l'un des juges les plus influents de la ville et s'en est sorti après avoir manipulé tout le monde. Plus d'une personne est victime des échecs du système judiciaire, et personne ne peut aller à son encontre. Les personnes qui ne font pas confiance au système voient les personnes qui le déjouent comme de véritables héros. Si on ajoute à ça la personnalité de Dark, ce n'est pas étonnant qu'il ait réussi à conquérir le cœur de beaucoup de personnes à Athènes.

– Oui, soupira Mel, mais je trouve quand même qu'il en fait un peu trop. On est supposé faire profil bas pendant que...

– Excusez moi...

Mélodie se retourna, surprise, pour dévisager une jeune femme qui se tenait alors derrière elle. Elle n'était pas seule.

– Vous ne seriez pas Mélodie Hawk, par hasard ?

Déstabilisée, la mercenaire regarda autour d'elle, voyant qu'elle était lentement encerclée par une petite foule.

– Hein ? Euh, oui, pourquoi ?

Se fit alors entendre un véritable cri d'admiration et le nouveau groupe se rua vers Mel.

– Je le savais! C'est bien elle !

– Vous étiez époustouflante pendant le procès ! Sans vous, Dark Raven n'aurait jamais réussis à s'en sortir !

– À part le juge Storm, pas une seule femme n'avait autant de prestance que vous dans une salle d'audience !

– Vous êtes incroyable !

– Hé ! Attendez ! Stop ! s'écria Hawk alors qu'elle était submergée par la foule.

Une fois de plus, la plupart des membres de l'équipage fut écarté de la conversation. Ils commençaient à se sentir à l'étroit dans ce bar.

– C'est marrant ! Ça, je ne l'avais pas vu venir !

– Vraiment ? s'étonna Sophie. Moi, je me demandais pourquoi ce n'était pas arrivé avant...

Après un moment, la foule sembla réaliser leur présence et s'intéressa à eux.

– Vous êtes les compagnons de Dark Raven et de Mélodie Hawk, n'est ce pas ?

– Waouh, incroyable ! Vous en avez, de la chance, de pouvoir voyager avec des personnes aussi incroyables!

Déstabilisés, les membres de l'équipage gérèrent chacun à sa manière la situation.

– Incroyable ! C'est vous le pilote de l'équipage ?

– Je n'avais jamais vu de médecin aussi canon !

– Où avez vous trouvé un tel œil ?

– Si jeune et déjà mécanicienne !

– Aller, arrêtez de nous ignorer et parlez nous !

– On le voit tout de suite que vous êtes le cerveau du groupe !

– Quel rôle avez vous dans l'équipage ?

– C'est étonnant qu'une enfant soit dans un tel groupe !

– Vous êtes la déesse des quoi ?

Un groupe entra au beau milieu de ce capharnaüm et réclama le silence. Comme il était obéi, il était clair pour Dark et Mel qu'il s'agissait de responsables de la ville souterraine.

– Dark Raven, dit l'un d'eux, c'est un véritable honneur de vous accueillir dans notre modeste quartier. Nous avons tant entendu parlé de vous.

– Me connaissant, ce n'était pas seulement en bien, pas vrai ?

– C'est vrai, mais ici, ce n'est pas important... Beaucoup de personne dans ces souterrains ont accomplis des choses dont ils ne sont pas fiers, mais ils sont malgré tout les bienvenus. Vous et vos compagnons êtes nos invités.

– Nous vous remercions pour votre accueil, dit Mel avec respect.


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