Chapitre 2: Les étincelles d'Athènes (Partie 3)
– Tiens, si ce n'est pas le jeune Sillas que voilà !
Sillas sorti de sa rêverie où se mêlaient dossiers d'affaires et éclairs de rage pour se tourner vers son interlocuteur. Quand il avait commencé à travailler sous les ordres de Storm, il avait été incapable de le regarder droit dans les yeux, mais il avait fini par surmonter cette sensation de gêne qu'il ne ressentait plus
– Juge Osiris ! Vous m'avez surpris, j'étais en train de passer en revu les dossiers du jour ! Vous êtes en charge des affaires de fraudes et corruptions aujourd'hui, non ?
Le dieu était intrigué par Sillas. De tous les humains ici, il faisait parti des rares qui n'avaient pas l'air pitoyable face à lui. Il était étrange que tous les secrétaires de Storm commençaient à développer une certaine audace face à lui, mais aucun n'étaient autant à l'aise que Sillas en lui parlant. Ceci l'intéressait au plus haut point.
– Dites moi, demanda-t-il en se rendant sympathique, Storm ne vous surmène pas trop ? Étant donné que c'est une vrai acharnée du travail, ça ne doit pas forcément être facile de suivre le rythme !
– Oh, non, merci de vous inquiéter pour moi, mais je vais bien ! Le juge Storm est quelqu'un de très impliquée dans son travail, ce qui fait que je n'ai aucun mal à assurer mon rôle !
– Magnifique ! s'exclama Osiris, tout en se demandant ce qui clochait chez cet humain.
Même lui, qui était pourtant un dieu, ne se sentait pas à l'aise devant Storm, sachant que son tempérament avait contraint bien des secrétaires à démissionner. Il avait du mal à concevoir qu'il existe une personne capable de tenir face à cet ouragan sans être terrorisé. Il avait soit un courage démesuré, soit un besoin urgent d'aller voir un spécialiste.
– Bien, je vais vous laisser, alors ! J'imagine que vous avez besoin d'encore un peu de temps pour préparer vos dossiers !
– En fait, j'ai déjà presque terminé, je vais donc pouvoir aller me détendre avant le début des procès...
– Efficace, comme toujours ! clama Osiris en s'éloignant.
Cet humain l'effrayait plus qu'il oserait l'avouer. Non seulement il n'avait pas peur d'un dieu et de la colère semi divine de son employeur, mais il parvenait à accomplir rapidement un travail qui prendrait à ses trois secrétaires des heures à finir. Comme quoi, les humains aussi étaient capables de faire des choses impressionnantes.
***
– Bon, annonça Mel, vous avez quartier libre jusqu'à quatre heures. On se retrouve tous devant le palais de justice à ce moment là. D'après Athé, les procès prennent fin à cinq heures, mais il parait qu'y assister est une des activités les plus populaires d'Athènes, donc on ferait mieux d'en profiter tant qu'on est là !
– Je vous rappelle que nous ne sommes pas là pour jouer les touristes... lui souffla son second.
– Nous ne pourrons pas rencontrer Storm avant la fin de la journée, réexpliqua Athéna, alors autant profiter de la ville.
– Elle a raison, admit Lisa. On ne va pas se tourner les pouces pendant des heures ! Je dois aller acheter des pièces pour mon nouveau projet, puis on ira faire du shopping ! Il est temps qu'on trouve des vêtements pour Athé !
– Je suis d'accord, reconnut le médecin de bord. Elle ne peut pas continuer d'emprunter ceux des autres !
– J'imagine que l'on va toutes les quatre faire les boutiques... abdiqua Mel. Tu pourrais aller faire un saut à la guilde, Zac ? Je sais que nous ne sommes pas venu ici pour ça, mais ça ne nous ferait pas de mal d'avoir une petite rentrée d'argent...
– À vos ordres ! répondit ce dernier avec un salut militaire, des années d'habitude ne disparaissant pas avec le temps.
– Je vais t'accompagner, ajouta Al. D'après ce que j'ai compris, il y a un marché pas loin de là, et on commence à manquer de vivres.
– Bon, moi, je vais aller faire le tour des armureries de la ville, je commence à être à court de munitions, tout comme le vaisseau... annonça Snipe. Qu'est ce que tu comptes faire, Dark ?
Ils se retournèrent pour fixer l'espace vide où aurait du se trouver leur compagnon. Ils l'aperçurent un peu plus loin en train de discuter avec un couple qui ne semblait pas indifférent à son charme.
– ... Pourquoi est ce que je me suis posé la question, moi ?
Leur compagnon se retourna et les interpella.
– Je crois que je vais partir de mon coté, j'ai une idée rencontrer Storm plus facilement ! Ne m'attendez pas à quatre heures, je ne pourrais pas venir vous y retrouver. On se retrouvera plus tard au palais !
Le Roi s'éloigna, les bras serrant la taille de ses futures conquètes. Le reste du groupe le regarda partir dans un silence consterné.
– Il fait comme il veut... soupira Mélodie. C'est sa vie, après tout...
***
– Mais je le crois pas, l'autre ! À peine arrivé en ville, il drague les filles! Je croyais qu'il devait sauver le monde ou un truc dans le genre ? C'est pas avec cette attitude qu'il y arrivera !
Snipe faisait lui aussi cavalier seul dans la ville, mais contrairement à son compagnon, ce n'était pas pour charmer les passants. Il en aurait fait autant avec les demoiselles s'il n'avait pas quelque chose à faire, mais là n'était pas la question.
Il poussa la porte d'une armurerie et commença à examiner la marchandise.
– Oh, mais c'est qu'ils sont équipés dans cette ville, je sens que je vais trouver mon bonheur !
– Hé ! se fit entendre une fois plus bas. Faites attention où vous mettez les pieds !
– Excusez moi, je ne vous avais pas vu !
– C'est ce que disent tous les humains, bougonna le nain en s'éloignant.
En étudiant l'endroit, Snipe constata qu'il était l'un des rares humains dans la boutique. Le magasin était tenu par des nains, êtres de petite taille avec une barbe qui habituellement travaillaient dans des mines. Ayant accès aux meilleurs matériaux et possédant une habilité dans leur utilisation que les autres races leur enviaient, les armes naines étaient réputées pour leur supériorité. Il n'était donc pas étonnant que la boutique était pleine de combattants de toutes les espèces, l'échoppe étant la mieux fournie de la ville.
– Je pense que je vais faire des bonnes affaires, ici ! dit il en se frottant les mains.
– Toujours aussi enjoué à ce que je vois, Ren...
Snipe se figea une micro seconde. Comprenant à qui il avait affaire, il dégaina ses armes et les pointa sur la personne qui venait de surgir derrière lui. Celui-ci lui rendit la pareille en plaçant une lame sur sa gorge. Ils se dévisagèrent en silence tandis que les autres clients les regardaient, stupéfaits.
L'adversaire de Snipe était un elfe noir. Les elfes sont déjà assez rares dans une ville non elfique, les elfes noirs le sont encore plus. Différents de leurs cousins sylvains qui vivaient dans les forets, ils préféraient les endroits sombres et reculés. Bien moins amicaux que leurs cousins, les elfes noirs préfèrent les lames aux flèches et n'avaient aucun scrupule à se salir les mains.
– Ça faisait longtemps, Irias... articula Snipe sans baisser sa garde. Je doute que l'ordre sait que je suis là, alors j'imagine que tu es ici pour une autre mission...
– Tu te trompes, mon ami. Je ne suis pas venu dans cette ville au nom de l'ordre... Ça fait bien longtemps que je les ai quittés...
– Toi aussi, tu t'es enfui ? s'exclama le tireur surpris.
Ils se détendirent, Snipe voyant que son interlocuteur ne mentait pas.
– Tout comme toi, je me suis fait passé pour mort. J'ai changé de nom et je suis parti. Je ne pensais pas que tu en avais fait autant ! Que t'est-il arrivé à l'œil?
Snipe porta sa main à sa prothèse oculaire qui remplaçait son œil gauche, grimaçant au souvenir de la perte de l'original.
– Je l'ai sacrifié pour échapper à l'ordre...
– Je vois... J'imagine que Ren n'est plus ton nom, n'est ce pas ?
– Snipe. Ce sont mes nouveaux compagnons qui m'ont trouvé ce nom. Et toi ?
– Moi? Mon nouveau nom est Thirteen.
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