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Chapitre 77

Le lendemain fut une journée longue et ennuyeuse. J'avais en tête que je trouverais une idée quand je ne la chercherai pas. Il se trouve seulement que je la trouvai encore moins que quand j'essayai de trouver quelque chose.

Il commençait déjà à faire noir. Le repas avait été servi ; les hommes avaient tué une vache et distribué de petits morceaux à tout le monde. Moi, je n'avais rien mangé depuis, quoi, trois jours ? J'étais tellement affamé que le morceau de viande restante dans l'assiette de Math, qui était assis en face de moi, me tentait atrocement.

- Tu sais, dit Math en essayant de décoincer un truc entre ses palettes avec son ongle, que tu trouves ou non, va falloir que tu retournes à Digora. Tu serais aussi bien d'y aller maintenant, avant que tu tombes d'épuisement.

Je secouai la tête, même si je savais qu'il avait raison. Je n'avais rien fait de particulier aujourd'hui ; la tâche principale des clones était de chasser des petits animaux pour les ramener au villageois, mais je n'étais pas un chasseur. Mais j'étais tout de même épuisé. C'était simplement parce que j'étais en manque d'énergie. Et j'avais tellement faim...

- Demain, marmonnai-je. J'irais demain à Digora.

- Si tu attends trop longtemps, t'auras même plus la force de te transformer. Déjà, je te trouve plutôt pâle... Plus pâle encore que d'habitude, et ça, c'est pas rien !

- Tais-toi, s'te plait...

- Nah. Faut que tu manges, Miö !

- Je le sais bien, qu'il faut que je mange, mais il n'y a rien que je peux manger, ici !

- C'est pourquoi tu dois aller à Digora !

- Saloperie, tu vas pas la fermer, pour une sainte fois dans ta vie ?! hurlai-je en me levant d'un bon.

Math resta assis dans l'herbe devant moi, adossée au mur d'une maison.

- Télio, est-ce que c'est toi ? dit-il dans une grimace.

Il avait les yeux orientés vers mes poings, et c'est seulement en le remarquant que je me rendis compte que je les serrais, comme par envie de les envoyer dans sa figure. Je secouai la tête en soupirant, essayant de me ressaisir, puis me laisser à nouveau tomber dans l'herbe, m'adossant au mur de la maison voisine.

- Excuse-moi... je suis affamé. Et c'est pas la peine de revenir sur le même discours, dis-je en lui envoyant un regard noir.

- C'est bon, j'ai compris. Mais sur le coup, j'avais vraiment cru avoir Télio en face de moi.

- Si j'avais été Télio, je me serais lancé sur ton assiette et j'aurais tout mangé en deux bouchés.

- Télio n'aurait pas eu de scrupule à voler mon assiette, mais il aurait mangé plus lentement, parce qu'il n'est pas en train de mourir de faim, lui.

- Math, marmonnai-je faiblement, désespéré. Je suis déjà à bout de force, je suis épuisé. Il faut que je mange quelque chose, ici, pour avoir la force de retourner à Digora.

Math ne trouva rien à répondre à ça. Il regardait partout, de gauche à droite, apparemment en quête d'idée pour mon cas.

- Qu'est-ce qui va se passer, tu crois, si je mange de la viande ?

- J'en sais rien, un genre de réaction allergique ? dit Math en haussant les épaules.

- Peut-être...

- Quoi, tu ne le sais pas toi-même ?

- Je sais que la dernière fois que j'en ai mangé, j'avais cinq ans. Je m'en souviens pas, mais Jeremy m'avait raconté. Il croyait que je refusais de manger par simple caprice d'enfant. Au bout de deux semaines à manger des fruits, il a utilisé la ruse. Il a pris un morceau de pomme et l'a trempé dans une sauce. Sauf que dans la sauce, il y avait de petits morceaux de poulet dedans. Finalement, il m'a seulement dit que c'était une chance qu'il soit médecin.

- Mais, il s'était passé quoi ?

- Il avait dit qu'il valait mieux garder le silence... Que c'était trop dégueu. Je te jure, si c'est Jeremy qui l'a dit, ce devait être... horrible.

- Pourquoi t'aurais tout oublié, si c'était si horrible ?

- J'avais cinq ans, soupirai-je.

- La mémoire à long terme commence à se développer à partir de quatre ans.

- Tu fais chier quand tu fais la grosse tête.

- Bah, c'est vrai. J'ai vu ça dans un livre.

Math prit innocemment une bouché de sa viande, regardant au loin les villageois qui marchaient dans la rue, la plupart avec des assiettes dans les mains.

- Je parie que t'as eu la diarrhée.

- Math, grognai-je.

- J'ai rien dit.

Je haussai les épaules dans un soupir de lassitude.

- Je me suis transformé pour la première fois, devant Jeremy, une semaine plus tard, dis-je pour terminer le souvenir. Il avait failli faire une crise cardiaque, tellement il n'y comprenait rien, dis-je en riant. Il s'était absenté une vingtaine de minutes pour aller faire un truc et, de retour dans ma chambre, j'avais disparu. Il n'y avait plus qu'une petite chauvesouris rousse qui tournait en rond dans le plafond. Ce n'est que par après, quand il a fait des tests pour découvrir à quelle espèce j'appartenais, qu'il a compris que j'étais cent pour cent frugivores.

- C'est quelle espèce ? demanda Math.

- Je sais plus, un nom scientifique, dis-je en haussant les épaules.

Math baissa la tête, découragée.

- J'avais fait des recherches, avoua Math, mais t'es pas dans mon atlas animalier. Y'a que les espèces les plus connues, comme la chauvesouris vampire, la roussette d'Inde, dans ce genre la... celle qui a des antennes comme les papillons de nuit.

- Taie-toi, tu m'ennuie...

Math me fit une grimace avant de continuer à manger lentement son repas. Je me repliai dans mon coin, les bras serrant mon ventre pour essayer de l'empêcher de hurler à la mort. Je me sentais si faible que j'avais envie de dormir là, adossé au mur de la maison.

Au bout d'un moment, j'entendis un battement d'ailes qui me fit lever les yeux vers le ciel. Il commençait à faire un peu trop sombre pour distinguer les oiseaux, mais je reconnus tout de même Télio qui venait vers nous. Il laissa tomber un petit sac de tissu entre Math et moi avant d'atterrir et de se transformer.

- Salut, dit-il timidement. Je peux me joindre à vous ?

- Depuis quant tu te gênes ? dit Math, la bouche pleine.

- C'est une mauvaise chose ?

- Oh non, continue de te gêner ! Ça fait du bien, un peu de politesse de ta part. Pour l'instant, tu peux te joindre à nous, mais si tu fais chier, tu pars.

- OK, marmonna Télio en se laissant tomber dans l'herbe.

- Qu'est-ce que tu portes ? demandai-je.

Télio baissa la tête pour regarder la combinaison toute neuve qu'il portait.

- C'est Aël qui me l'a donné, avoua-t-il. Simmer lui a interdit de s'en servir, vu qu'il fait peur à tout le monde en araignée. Mais je dois t'avouer qu'Aël est beaucoup plus petit que moi, dit Télio en tirant sur le vêtement au niveau de l'entrejambe. C'est pas confortable du tout. Si tu la veux, je te la donne.

- Si c'est trop petit pour toi, ce sera trop petit pour moi aussi.

- C'est juste un tout petit peu trop petit, et tu es justement un tout petit peu plus petit que moi.

- Bon, OK, dis-je en haussant les épaules. Je cracherai pas sur une combie.

- Toute façon, la tienne est encore en parfait état, à ce qu'on en sait, elle est juste chez l'ennemie. Tu la retrouveras prochainement.

- Qu'est-ce que t'en sais ? T'as trouvé une idée pour le petit problème ?

- Il se trouve que oui, dit Télio avec un petit sourire. Mais tout d'abord, ouvre le paquet, dit-il en pointant le sac qu'il avait abandonné entre Math et moi un peu plus tôt.

Curieux, je défais le nœud du tissue et trouvai à l'intérieur une petite bute de baies violettes.

- Oh, seigneur, merci, soufflai-je en prenant une pleine poignée pour me les mettre dans la bouche.

- Tu peux m'appeler Télio, dit-il en bombant le torse, plein de fierté. Par contre, j'ai aucune idée si elles sont empoisonnées.

- M'en fou, marmonnai-je la bouche pleine. Je guéris trop vite pour être inquiet par un brulement d'estomac. Dans le pire des cas, ça va me durer à peine une ou deux minutes.

- Si elles sont bonnes, je te montrais où je les ai trouvés.

Je hochai la tête, manquant m'étouffer avec les baies que j'avais déjà en bouche.

- Bien, maintenant que t'es tout contant, je peux te dire mon idée. Le village en entier, on va tous s'introduire de force dans Digora et on va prendre notre place par la force. Peut-être qu'il faudra tuer le nouveau roi par un genre de concours de virilité, style black panther. On a pas de black panther, ici, hein ?

- On a un yellow cheetah, dit Math. Plus ou moins la même chose.

- On ne va tuer personne, dis-je.

- Il y aura forcément des gardes pour empêcher notre révolution d'avoir lieu. Et c'est ce qu'il nous faut pour sortir de ce trou. Tu dois retourner à Digora, ou tu vas mourir de faim. Le village entier va mourir de faim également, un peu plus lentement.

J'enfournai une nouvelle poignée de baies, indécis. Télio avait raison sur ce point.

- Même Captain America a fait des victimes sur son chemin, signala Télio. Et c'était un héros. Tout le monde s'en fout des victimes.

- Il a raison, dit Math, un peu à regret. Notre seule solution est de retourner à Digora, d'une manière ou d'une autre.

- OK. Très bien, soupirai-je. Encore des meurtres pour moi. Youpi.

- Qu'est-ce que ça peut te faire ? dit Télio. On est tous la même personne, donc il faudrait accumuler les chiffres, et non les compter individuellement. Moi, j'ai tué... quatre personnes. Ajoute-le à ton propre compte. Toi, tu en as tué combien ?

Je haussai les épaules incapables de faire le compte.

- Trois ? dis-je timidement.

- C'est juste pour dire que t'es moins méchant que moi, que tu dis trois ? Je suis sûr que t'en a tué beaucoup plus.

- Ça veut rien dire, grognai-je. Et Aël a déjà tué quelqu'un, à ce que j'en sais. Allons-y donc à huit meurtres. Huit meurtres entre dix personnes, ça fait une moyenne de...?

- Zéro virgule huit par personnes, dit Mathématique.

- Moins que un, dis-je fièrement. Si on se fie à ta théorie, ça veut donc dire que j'ai tué personne.

- En fait, il faut arrondir à un, dit Math.

- Chut, je t'ai pas sonné, m'énervai-je.

- L'original était un soldat, me rappela Télio. Y'a peut-être deux-cents meurtres à ajouter dans la moyenne.

- Il compte pas, lui, c'est pas un clone.

- Mais il s'est fait cloner. Ça revient au même.

- T'es chiant.

- Tout le temps.

Je soupirai mon exaspération, terminant de manger toutes les baies que m'avait ramenées Télio. J'avais toujours aussi faim que tout à l'heure, mais au moins, je me sentais un peu plus en forme.

- D'accord, dis-je enfin. On va faire la grande révolution. Explique-moi ton plan.

- Je l'ai déjà dit, dit Télio en levant les yeux au ciel. Mais en gros, le village entier va infiltrer Digora...

- Quatre-vingts personnes contre trois-cents, le coupa Math, ça commence mal comme plan.

- Sauf qu'à Digora, y'a beaucoup de vieux et d'enfants, car la vie est facile, et pas beaucoup d'adultes en âge de combattre, car, justement, ils ont déjà combattu. Alors qu'ici, y'a pratiquement que de ça, des adultes forts et robustes, car la vie n'est pas aussi facile. Et surtout, on a une dizaine de clones. Faut pas nous sous-estimer, dit Télio en bombant le torse.

- OK, peut-être bien, dit Math. Continue.

Télio nous exposa son plan, dans chaque recoin. Ce n'était pas parfait, mais c'était notre seul espoir. Il m'avait rapidement convaincu.

- Dès demain, termina Télio, si tout se passe bien, on sera prêt pour passer à l'action.

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