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Chapitre 52 ✅

En à peine une heure, Télio se sentait déjà un peu mieux. Juste assez pour s'assoir dans la deuxième chaise et parler normalement, sans se mettre à grimacer chaque fois qu'il riait, car un rien pouvait le faire éclater de rire. Je restai tout de même avec lui, enfermé dans la petite pièce. Je préférai de loin être avec Télio que d'affronter le monde, pour le moment.

— Dès que je le peux, je pars, dit Télio en arrêtant enfin de pouffer après une blague que je n'avais même pas compris. Je me sens trop mal de laisser ma famille et mes amis derrière moi...

— Tu sais, techniquement, notre « famille » est ici, marmonnai-je.

— Parce que tu voudrais rester, toi ?

— Jamais de la vie !

— Bah, moi non plus. Tu vois, seul, c'est bien ; à deux, c'est mieux ; à vingt, c'est... un peu trop.

— Ils sont une dizaine, en fait. Il y a... Hadrien, Simmer, dis-je en comptant sur mes doigts. Seth, Arthur, Riley... d'autres qui ne se sont pas encore présentés, dis-je en levant quatre doigts en plus.

— Riley ? dit Télio en se redressant légèrement.

— Ouais... pauvre gosse. Je te raconterais plus tard.

Télio hocha vaguement la tête, s'adossant à nouveau sur sa chaise. Il baissa ensuite les yeux vers sa blessure, touchant doucement le bandage du bout des doigts.

— Ces salauds ont détruit ma combie, soupira-t-il.

— Il te reste encore la moitié du bas, c'est le plus important, dis-je en haussant les épaules.

— Au prochain stop à Digora, tu sais ce que je vais me prendre. Une nouvelle combinaison.

— Je croyais que tu voulais plus jamais y mettre les pieds.

— Les pieds, oui. Les serres, j'ai rien dit là-dessus.

J'étouffai un rire, pendant que Télio retirait son bandage pour voir à quoi ressemblait la blessure, en dessous. La peau s'était presque refermée, ne laissant qu'une grosse croute brune. Mais je le savais pour l'avoir expérimenté rien qu'assez souvent ; c'était la chaire, à l'intérieur, qui prenait un temps infini à se guérir.

Alors qu'un blanc de conversation s'installait, j'entendis la porte du magasin s'ouvrir. Télio et moi tournâmes la tête dans cette direction, jusqu'à ce que quelqu'un cogne doucement contre la porte de la salle.

— Entrez, dis-je en même temps que Télio.

Aëlle s'avança dans la pièce, portant une grosse pile de vêtements et deux paires de souliers. Elle mit le tout sur la table d'opération, faisant attention de ne pas le laisser sur une tache de sang de Télio, avant de se retourner vers moi.

— De la part de Seth. Je crois que vous faites à peu près sa taille.

— Merci, dis-je – encore une fois en même temps que Télio.

J'échangeai un regard avec Télio, et il me fit un grand sourire plein de fierté.

Aëlle profita du moment pour sortir de la salle en balançant ses longs cheveux au-dessus de son épaule. Nous gardâmes le silence quelques secondes en plus, avant que Télio s'exclame :

— Elle est mignonne. Je la veux dans mon lit !

Je soupirai, les yeux au ciel.

— Tu dois encore t'occuper de Samy en premier.

Je m'approchai des vêtements laissés par Aëlle. Deux teeshirts, deux jeans et deux paires de souliers, tout ce qu'il y a de plus simple – et de plus vieux. Ces vêtements dataient certainement d'avant la guerre, et même usé jusqu'à la corde avant ça. Télio se choisit un teeshirt, le sourire aux lèvres, le levant devant lui comme pour compter tous les trous qu'il y avait.

— Magnifique. J'adore la couleur autrefois-rouge-maintenant-brun-dégueulasse.

— Et moi, j'adore encore plus le autrefois-blanc-maintenant-pipi-de-chat, répliquai-je en prenant du bout des doigts le deuxième teeshirt.

Le sourire de Télio s'agrandit encore un peu, puis ses yeux croisèrent les miens. Et son sourire disparut totalement. Sans plus faire de cas, il enfila le vêtement, grimaçant sous le mouvement peu recommandé dans sa condition, puis choisi un jean d'une jolie teinte bleue-poussiéreuse avec deux énormes trous pour chaque genou, laissant voir sa combinaison en dessous.

— D'habitude, c'est le genre d'humour que j'adore, dit Télio en retournant s'assoir dans sa chaise. Mais maintenant, ça ne peut que me rappeler le fait qu'on est clone. Et ça, je déteste.

— Regarde, Télio, soupirai-je. Si, moi, je peux enfiler ce teeshirt d'une ravissante couleur de pipi sans me plaindre, tu peux arrêter de ramener cette histoire de clone sur le tapi. Va falloir que tu t'y fasses un jour, de toute façon.

— C'est pas juste ! s'énerva Télio en croisant les bras. Tu étais censé prendre la chose bien pire que moi. J'ai l'impression de passer pour un gros bébé.

— Parce que tu ne l'es pas ?

J'étouffai un rire pendant que Télio continuait de bouder, se refusant de répondre, puis enfilai le teeshirt. Je me mordis la langue pour passer l'envie de me plaindre.

— Comment tu fais ? demanda Télio au bout d'une minute, alors que je mettais maintenant les jeans.

— De ?

— Réagir comme ça. Comme si le fait qu'on soit clone est si naturel.

Je levai des yeux ennuyés vers Télio, lui démontrant bien ce à quoi je pensais, avant de baisser la tête vers les deux paires de souliers qui se présentait devant moi. Je choisis celle qui semblait un peu moins trouée que l'autre, puis retournai m'assoir pour les lasser.

— Tu sais très bien pourquoi c'est plus facile pour moi que pour toi de l'accepter.

— J'ai pleuré une journée entière dans les bras de ma maman. Tu as dit « ah, OK » au bout de cinq minutes.

— Télio, m'énervai-je. Si les rôles étaient inversés, t'aurais surement pris la chose aussi bien que moi. Regarde, essaie d'imaginer... pendant dix ans de ta vie – une période qui s'est terminée il y a tout juste six, presque sept mois -, tu as eu toute sorte d'opérations... Toute sorte. Ton corps est bourré de cicatrice, elles sont si nombreuses que t'es incapable de te souvenir d'où viennent la plupart. Et imagine maintenant le concept de clonage comme étant une opération de plus, que tu as eu il y a une éternité... Sérieux, t'en as absolument rien à foutre.

Télio baissa les yeux vers ses genoux, les joues en feux.

— C'est pas la même chose que rencontrer les autres clones, marmonna Télio.

— Eh bien, pendant les cinq minutes nécessaires pour me convaincre que je n'en avais effectivement rien à foutre, j'ai pu me faire à l'idée que, oui, je risquais bien d'en rencontrer un jour. La partie la plus dure à avaler était l'éventualité qu'ils soient tous comme toi.

Télio ne trouva rien à répondre, ou peut-être même qu'il n'osait plus rien dire. Je réprimai un sourire, fier de l'avoir bouché, avant de songer que c'était certainement un coup bas. Parler de mon enfance de merde pour terminer en sous-entendant qu'il est une merde, il faut l'avouer, c'était plutôt merdique.

— Oh, tu sais, ne prend pas ce que j'ai dit au pied de la lettre, soupirai-je en m'attaquant au lacet de mon pied droit. T'es pas si mal, dans ton genre. Du moins, t'as fait beaucoup de progrès. Bon, t'as tué deux personnes, t'as couché avec Debbie, et il m'arrive encore, de temps en temps, d'avoir envie de t'étrangler, mais seulement une fois au cinq minutes, ce qui est beaucoup mieux qu'avant.

Encore une fois, Télio ne répondit rien. Je levai la tête vers lui après avoir terminé de lacer mes souliers et vis qu'il avait les yeux fixé dans le vide, comme perdu dans ces pensées. Je le laissai dans son monde, m'enfonçant dans ma chaise et regardant ailleurs. Mais au bout de deux minutes, le silence commençait à se faire vraiment lourd.

— OK, tu ne parles pas parce que tu te sens mal, parce que tu ne sais plus quoi dire, ou parce que tu ne veux plus me parler ?

— Je me sens mal, dit Télio en haussant vaguement les épaules. Je sais pas quoi dire, et de toute façon, j'ai pas envie d'en parler. (Télio garda le silence quelques secondes en plus, avant de lever la tête vers moi.) Est-ce que tu crois que je devrais essayer de me faire pardonner à Samy ? Je veux dire, y'a des moments où elle me soule grave, mais y'a des moments où c'est moi qui la soule grave, alors... et là, je me dis qu'elle est bien le seul être vivant à s'avoir m'endurer dans toutes mes conneries.

— J'en sais rien, c'est à toi de voir, dis-je en haussant les épaules à mon tour. Moi et les histoires de cœur, c'est... je sais pas. Je suis pas le meilleur pour te donner des conseils. (Je pensais à Debbie, où la dernière fois que je l'avais vu, deux jours plus tôt, j'avais eu l'impression d'avoir radicalement baissé dans son estime. Et on ne s'était pas reparlé depuis, ce qui n'était vraiment pas bon pour ma cause. Surtout avec tout ce qui s'était passé entre temps.) Bah, selon moi, tu devrais au moins avoir une discussion avec elle. Et si tu l'aimes ; fonce. Si t'es avec elle rien que pour avoir quelqu'un pour t'endurer, sans rien ressentir en particulier, ne la fait pas poiroter et restez amis. Ou plus, si affinité...

— Ouais, dit Télio avec un petit sourire. C'est pas con.

— Mais tu le fais avant de draguer Aëlle.

— Bah ! s'indigna-t-il en relevant la tête. Elle est ici, et Samy est au village. C'est bien plus simple de faire le contraire, non ?

— Non. Toute façon, t'as aucune chance. Personne ne peut t'aimer pour ta personnalité, et pour ce qui est de ton physique, il y en a déjà dix autres qui attendent dehors.

— C'est chiant, soupira Télio en s'enfonçant dans sa chaise.

Il garda le silence un long moment, à nouveau perdu dans ces pensées, avant de se lever, prendre la paire de souliers et retourner s'assoir pour les enfiler.

— Je me demande combien il y a de clones, ici, par rapport à ceux qui ne le sont pas, marmonnai-je.

— Je parie qu'on fait la grosse majorité, dit Télio. Et si on allait explorer ? Je me sens assez rétabli pour marcher un peu. Je dirais même que j'en ai besoin.

— Prêt à croiser des roux partout ?

— Je fermerais les yeux.

— Dans ce cas, allons-y. 

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