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Chapitre 36 ✅

Télio

Après une longue journée à pleurnicher dans les bras de ma mère, j'avais fini par me ressaisir. J'étais sorti pour prendre un peu d'air frais, mais je m'étais aussitôt fait kidnapper par les jeunes. Et j'étais maintenant coincé à leur servir de gardien de but dans leur partie de foot.

Le vieux ballon en parti dégonflé fonçait droit vers moi. J'écartai les bras et les jambes, prêt à l'attraper, mais au même moment, une forme noire passa devant moi pour me déconcentrer. Et pour la seconde où j'avais perdu le ballon des yeux, celui-ci me frappa en pleine figure. La force de l'impact me fit tomber sur le dos pendant que tous les jeunes s'attroupaient autour de moi pour rire à pleine gorge. Je grognai de douleur, mais fini par me laisser aller et rire avec eux. Ça faisait mal, mais ça allait passer en quelques minutes. Je préférais que ce soit moi qui reçois le coup que l'un de ces enfants, qui en aurait probablement pleuré pour le reste de la semaine.

— Ça va, Toto ? s'écria Ellie en me tendant la main pour m'aider à me relever.

— Oui, c'est rien, dis-je dans un rire.

— Il va bien ! cria-t-elle pour les autres. On continue !

Elle attrapa le ballon à côté de moi et couru au centre du terrain ; la rue, avec des lignes de peintures blanches en aérosol pour délimiter les côtés. En guise de but, c'était trois planches de bois attachées par des clous et un filet de pêche.

Pendant que la partie reprenait son cours, je passai délicatement les doigts sur la prune que je sentais enfler sur mon front. Quelque chose était apparu devant moi... qu'est-ce que c'était, au juste ? C'était trop rapide pour que je puisse me faire une idée.

Un mouvement attira mon regard et je levai les yeux ; loin au-dessus de ma tête, une chauvesouris tournait en rond et poussant des cris. C'était donc ça... c'était la chauvesouris qui m'avait déconcentré.

— C'est toi, Miö ? dis-je dans une grimace.

Elle s'approcha un peu. Non, ce n'était pas Miö ; celle-ci était beaucoup plus petite et d'une couleur noire. Mais si ce n'était pas Miö, qu'est-ce qu'elle faisait là ? Le soleil était encore visible à l'horizon. Les chauvesouris ne sortaient pas tant qu'il ne faisait pas nuit, à ce que j'en sais.

Elle se posa sur mon épaule et je la repoussai en gémissant. Je pouvais bien supporter Miö, mais moi, je n'aimais pas ces bêtes-là. Elles étaient hideuses.

— Qu'est-ce que tu fais là, la moche ? m'énervai-je. Tu te trompes de clone.

Elle volait devant moi, peinant à faire du sur-place. Je poussai un soupir, puis vérifiai à quoi ressemblait la partie ; les joueurs tournaient autour du but adverse. J'étais donc tranquille pour un petit moment.

Si ce n'était pas Miö, j'avais au moins la certitude qu'il était concerné. C'était forcément lui qui avait envoyé sa mocheté domestique à mes fesses. Si moi, j'étais capable de me faire obéir des hiboux, il en était surement de même pour lui avec ses chauvesouris... Mais le mystère, maintenant, était de savoir pourquoi. Pourquoi n'avait-il pas simplement écrit un mot pour le mettre entre ses pattes ? Sérieux, c'est lui qui a accès au cinéma, et c'est moi qui m'inspire de Harry Potter...

Mais une idée plus simple me vint en tête ; et s'il fallait que je la suive ? S'il n'y a pas de message, c'est bien parce que Miö veut me parler en face à face. C'était donc ça ; il veut que je revienne à Digora.

Sérieux ? Après toute la merde que j'y avais semée ?!

Ce n'était certainement pas moi qui allais dire non !

— Hé, les gamins ! hurlai-je pour me faire entendre. Faut que j'y aille ! Trouvez-vous un autre gardien !

Les enfants se mirent à rouspéter contre moi, mais je haussai les épaules en quittant le terrain pour me rendre chez Shell. La chauvesouris me suivait toujours.

Arrivé chez Shell après tout juste une minute de marche, je m'arrêtai au pas de la porte et retirai mes vêtements pour les lancer sur le canapé. J'avais déjà ma combinaison en dessous. Je me retournai pour partir, mais une idée me vint en tête. J'allai à la cuisine et ouvris l'un des tiroirs pour y trouver mon sac.

Tant qu'à aller à Digora, aussi bien ramener quelques provisions.

Puis je sortis à nouveau de la maison, avant que ma tante ne réplique. Je ne sais pas pourquoi, mais je n'avais pas du tout envie de la voir.

La chauvesouris fit un petit couinement en se posant sur mon épaule. Elle se dégagea sans me laisser le temps de la repousser et s'envola en direction du nord ; la cité. Je me transformai, coinçai le sac entre mes serres, prit de l'altitude en quelques battements d'ailes et suivit la chauvesouris, à quelques dizaines de mètres devant moi.

Je commençai à avoir l'habitude de ces allers-retours jusqu'à Digora, mais c'était bien la première fois qu'on me demandait d'y aller — et surtout que la demande venait de Miö ! J'espère que ce n'est pas un piège pour me foutre en prison...

Je soupirai à cette pensée, mon soupir se transformant en un ululement qui se perdit dans l'air. Je pris encore un peu d'altitude. Il me fallut près de quinze minutes pour arriver.

Je me dirigeai droit vers la plus haute tour, au dixième étage. Quelqu'un m'y attendait, assis près du bord, les jambes repliées et le menton sur les genoux. Je crus pendant un instant que c'était Miö, mais non — même d'aussi loin, ma vue perçante ne pouvait pas me tromper. Je le reconnus d'abord par ses cheveux bruns et tout juste assez longs pour que le vent parvienne à déplacer quelques mèches, et pour la forme de son nez ; c'était Math.

Il me suivit du regard un moment, puis releva la tête de ses genoux quand il se rendit enfin compte que ce n'était pas un hasard si cet oiseau allait droit vers lui. Il se remit debout, puis j'arrivai à côté de lui et me transformai. Il grimaça en me dévisageant, puis me tourna le dos pour aller chercher des vêtements dans l'armoire au fond de la pièce.

— Moi aussi, je suis très content de te revoir ! dis-je en lui emboitant le pas.

Math fit un grognement en me lançant un jean, puis continua de fouiller dans le tiroir. Je levai les yeux au ciel en l'enfilant.

— Où est Miö ? Je m'attendais plutôt à ce que ce soit lui qui m'accueille.

— Il est occupé.

— En quoi ?

Math se retourna vers moi en me faisant un regard noir, puis me tendis un sweat de la même couleur.

— Il est dans sa chambre du sixième. Il a fait une crise de panique. Et une... crise d'exaspération. (Il haussa les épaules en grimaçant.) C'est lui qui l'a appelé comme ça. Enfin, il va pas bien du tout. J'ai l'impression qu'il va devenir fou, si c'est pas déjà fait. Et avant de perdre connaissance — deux fois dans la même journée ! — il a demandé à une chauvesouris de te ramener. Du coup, j'ai supposé qu'elle allait lui obéir, et pendant que des types de la ligue emmenèrent Miö en urgence à l'hôpital, je suis venu ici pour t'attendre. Et te dire que, si tu cherches Miö, justement, tu le trouveras dans sa chambre du sixième. J'ose croire que tu sais le chemin ?

— Ouais, marmonnai-je.

— Alors, passe devant.

Math me tendit une paire de bottes et je les enfilai, puis partis en direction de l'ascenseur. Math me suivit à deux mètres de distance, et quand elle fut arrivée, il demeura dans le corridor, les mains dans les poches.

— Tu restes là ?

— Je vais prendre le prochain.

— T'as peur d'être coincé avec moi.

— Ouep.

Je secouai la tête, las, puis retins la porte pour l'empêcher de se fermer.

— Entre, je vais pas te bouffer.

— On sait jamais.

— Entre ! fis-je d'un ton menaçant.

Math se mordit la lèvre, incertain, mais entra enfin dans l'ascenseur. J'appuyai sur le bouton du sixième et Math se pencha devant moi pour appuyer sur le premier. Il s'enfonça ensuite dans son coin, tête basse et les mains dans les poches.

— Je suis désolé d'avoir été méchant avec toi.

— Bien sûr...

— Sincèrement.

— T'es jamais sincère.

Je soupirai, capitulant.

— Il y a une semaine environ, j'ai défoncé le portrait de Miö en pensant que c'était toi, dit Math.

J'éclatai de rire sur le coup, puis me cachai la bouche de ma main en voyant le regard noir que me lançait Math.

— C'était pas drôle, dis-je aussitôt.

— Et là, je suppose que t'étais sincère ?

— Non, avouai-je. Désolé. Je trouve ça hilarant. Pauvre Miö, dis-je en pouffant.

— Je veux pas me battre, mais c'était juste pour dire que ces coups t'étaient destinés.

— T'aurais pu faire la queue, l'autre jour, quand Debbie et Miö s'en sont donné à cœur joie. Tu t'es même retrouvé seul avec moi un long moment !

— C'était pas l'envie qui manquait. Mais j'avais jugé que t'en avais eu assez... T'avais déjà la gueule en sang, de toute façon. J'aurais pas pu faire mieux.

Les portes s'ouvrirent sur l'étage servant d'hôpital. Je sortis de l'ascenseur, puis me retournai à nouveau vers Math. Je pris une grande inspiration, avant de parler, mes yeux droits dans les siens :

Je suis sincèrement désolé de t'avoir fait du mal. J'étais un petit con, je sais. Mais maintenant, j'essaye — à voir si ça va marcher — d'être une meilleure personne.

Un meilleur clone, plutôt, pensai-je.

— OK, dit simplement Math, l'air de ne pas vraiment y croire. Eh bien, souhaitons que ça fonctionne, même un petit peu. Ça te ferait du bien.

L'ascenseur se referma et continua son chemin en direction du premier étage. Je soupirai en me passant une main dans les cheveux. Oui, j'espérai vraiment devenir une meilleure personne.

Il y avait deux façons de voir les choses. C'était le même principe que le type possédant des super pouvoirs et qu'il se demande, au tout début de son histoire ; je serais un superhéros, ou un super méchant ?

À commencer par le fait que je n'étais pas réellement une personne à part entière. J'étais, en quelque sorte, une machine. Est-ce que je vais voir le reste de l'humanité comme de simples fourmis et me permettre de les écraser sous mes souliers ? Ou est-ce que je vais me voir moi-même comme une fourmi et faire de mon mieux pour que l'humanité ne m'écrase pas ?

Il y a un temps où je penchais plutôt pour la première option. Maintenant, c'était la deuxième.

Mais il y avait peut-être une troisième option. Faire en sorte que moi, je sois humain. À commencer par montrer un peu d'humanité.

J'étais un cas désespéré, mais tout était encore possible, dans ce monde de timbré.

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