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Chapitre 119

À mon réveil, j'étais étendu à plat ventre dans mon lit, bavant sur mon oreiller. Je levai lentement la tête, mais une vive douleur au cou me força à arrêter tout mouvement.

- Miö, t'es réveillé ?

- Oui, marmonnai-je. Math, c'est toi ?

Math apparût dans mon champ de vision, s'asseyant au sol contre ma table de nuit.

- Remi n'en a pas encore fini avec les autres, il m'a demandé de veiller sur toi en attendant qu'il revienne. Ça ne devrait pas être trop long, ça fait déjà vingt minutes qu'il est parti. Alors, ça va faire mal, mais il faut que tu te redresses. C'est important de vérifier que tout fonctionne. C'est ce qu'il m'a dit.

Je pris une grande inspiration, puis me redressai pour m'assoir au coin du lit. Je pliai et dépliai les bras et les jambes.

- En dehors de mon cou, j'ai mal nulle part. C'est bon signe, je suppose ? Mais je me sens étrangement lourd...

- C'est normal, dit Math avec un sourire. (Il se leva et prit quelque chose sur la table de nuit, avant de me le tendre, ainsi qu'un verre d'eau.) Tiens, c'est pour le mal. T'en as encore plus plusieurs heures à avoir le cou qui pince ; avec ça, tu ne sentiras plus rien.

- Je sais ce qu'est un antidouleur, dis-je en roulant les yeux. (Je pris la gélule et l'avalai avec quelques gorgées d'eau. En levant la tête pour la faire passer, la douleur au cou me la fit presque recracher, mais je tins bon.) Il est quelle heure ?

- Presque dix-neuf heures. (Math prit une grande inspiration, avant d'ajouter :) Tout est prêt pour l'enterrement. Il ne reste plus qu'à attendre Léo et Riley, que Remi leur retire la puce et qu'ils se réveillent.

J'avais eu le malheur de prendre une gorgée d'eau en même temps qu'il me disait ça. Je mis une main sur ma bouche, m'empêchant de justesse de tout recracher, avant de lever les yeux vers la table de chevet.

- Une seule gélule ne me compte pratiquement rien, tu sais. Je guéris trop vite et les effets ne vont pas me durer assez longtemps.

- Ha, ha, tu m'auras pas sur ce coup-là, junkie. Toute façon, Remi ne m'en a laissé qu'une seule. Écoute, je sais que c'est dur pour toi, mais n'empire pas les choses non plus.

Je grimaçai un sourire avant de reposer le verre d'eau sur la table et de me glisser sous les couvertures.

- Je vais essayer de dormir. Viens me réveiller quand ce sera prêt.

- Tu n'auras pas le temps de dormir, ce n'est qu'une question de minutes.

- Allez, laisse-moi !

Math soupira avant de hocher la tête et de quitter la pièce, fermant la porte derrière lui. Je fermai les yeux et remontai les couvertures au-dessus de ma tête. Si seulement je pouvais sauter cette journée et passer directement à demain...


Il ne s'était écoulé pas plus d'une vingtaine de minutes quand quelqu'un entra dans ma chambre. Je sortis à regret ma tête des couvertures ; c'était Simmer. Peut-être le seul assez courageux pour m'affronter dans mon état d'esprit.

- Lève-toi, Miö. Faut y aller.

À sa tête, je savais qu'il valait mieux ne pas le contrarier. Les mains dans les poches et tapant du pied, l'air renfrogné. Je sortis du lit et allai à mon meuble de vêtement pour en sortir un sweatshirt noir, que j'enfilai en même temps de suivre Simmer qui sortait déjà de la chambre.

Le trajet se fit en silence, c'était incroyablement tendu, mais ce fut tout de même trop rapide à mon gout. En une petite minute de marche, nous avions déjà atteint la porte menant au jardin, dans la cour arrière. J'y trouvai la scène d'enterrement classique ; les deux cercueils devant leurs pierres tombales, avec le petit attroupement de spectateurs, pour la majorité assis sur des chaises en bois noirs toutes simples. D'autres étaient debout, tout autour de nous, majoritairement des gardes, mais d'autres aussi parce qu'il n'y avait simplement plus de chaise. Pourtant, en regardant bien, je trouvai une place libre, près du bord. Je m'y avançai, n'y croyant pas vraiment ; c'était surement une place réservée. Mais une fois près de la chaise, je figeai en remarquant qui était assis juste à côté ; c'était Debbie.

Elle me fit un petit sourire crispé, se mordant la lèvre. Elle avait enfilé une robe noire à manche longue, attaché ses cheveux avec une broche. Elle qui était d'ordinaire plutôt garçon manqué, ça faisait un choc.

- Assieds-toi, dit-elle en désignant la chaise. Je t'avais gardé la place.

J'essayai de répondre « oui », à la limite un timide « OK ». Tout ce qui sortit de ma bouche fut un étrange gargouillis. Rouge de honte, je me laissai tomber assis sur la chaise, regardant droit devant moi. La personne assise devant moi était grande et je n'y voyais rien. J'aurais mieux fait de rester debout, mais je n'avais plus le courage de bouger.

Debbie me prit la main, faufilant ses doigts sous mon poing crispé. Il y eut ensuite un long silence, alors qu'elle cherchait le courage de parler.

- Je suis désolé, dis-je, les yeux toujours rivés sur la nuque de l'homme devant moi.

- Tu n'as pas à l'être, rien de tout ça n'est ta faute. C'est plutôt moi qui devrais m'excuser. Je t'ai rejeté quand tu avais le plus besoin de moi, et je me sens atrocement mal.

- Tout le monde nous a rejetés, dis-je un peu malgré moi. (Je tournai la tête vers la foule qui était encore debout. Je fronçai les sourcils, réalisant à quel point j'étais à côté de la plaque.) Pas tout le monde, finalement. Pourquoi ils sont si nombreux, je croyais que personne n'aimait les clones. Télio particulièrement.

- Télio avait de la famille. Adopté, je te l'accorde, mais de la famille quand même. Sa mère, sa tante, tous les enfants avec qui il jouait, dans l'autre village, les parents de ces enfants. Arthur tout autant. (Debbie me serra un peu plus la main.) Ce n'est pas parce que vous êtes des clones que personne ne vous aime.

Je levai les yeux vers Debbie, en trouvant enfin le courage. Ses yeux brillaient, comme si elle était sur le point de se mettre à pleurer.

- Je sais, continua-t-elle, la majorité ne vous aime pas. Mais laisse couler, et ils finiront bien par vous accepter. Ils n'auront pas le choix.

- C'est encourageant, soupirai-je platement. Tom veut qu'on prenne un genre de sérum qui nous empêcherait de nous transformer. C'était ça, ou tous nous tuer.

Je ne précisais pas l'idée de Tom, qui était de « faire comme si » nous avions pris ce sérum. Il y avait trop de gens autour pour nous entendre.

Debbie secoua la tête avec un petit sourire.

- Avec ou sans ailes, je t'aimerais quand même.

Enfin, pour la première fois depuis hier, je souris de toutes mes dents. Un sourire si large que c'en était presque douloureux aux lèvres.

- Moi aussi, je t'aime quand même. (Je desserrai le poing pour prendre la main de Debbie dans la mienne.) Qu'est-ce que tu fais ici, sinon ? Comment tu as su qu'il y aurait l'enterrement ?

- Des gardes se sont occupés de passer la nouvelle à qui risquerait d'être intéressé par l'évènement, particulièrement chez les villageois. L'un d'entre eux est également passé me voir. Il a précisé que c'était sous la recommandation du « prince » Math. Je te jure, il l'a vraiment appelé prince, ajouta-t-elle en se mordant la lèvre pour s'empêcher de rire.

Pour ma part, j'éclatai carrément de rire, me valant des regards en coin et des murmures. J'étais le premier à pleurer la mort de Télio, j'étais également le premier à rire aux larmes à son enterrement. Chacun vit le deuil à sa manière.

Enfin, ce fut le silence dans la cour et Tom commença son discours. Il n'avait rien de personnel à dire sur Télio, encore moins sur Arthur. Rien de positif, du moins. « Je me rappelle encore, cette journée mémorable où Télio tua le premier roi. C'était si gentil de sa part, puisque j'ai eu le poste par la suite. » Tom se montra un peu plus intelligent et se contenta de lire les prières dans sa bible. Je voyais quelques gardes grimacer, comme s'il s'apprêtait à répliquer qu'ils n'étaient pas des enfants de Dieu, mais heureusement, ils laissèrent couler. Nous avions eux assez de scandale pour un bon moment, pas besoin d'y ajouter son grain de sel.

Puis les gardes mirent les cercueils en terre, sans les ensevelir. Les gens se levèrent pour lancer des fleurs dans les tombes, dire leurs derniers adieux, et partir. Moi, avec Debbie toujours à mes côtés, je restai près de la tombe de Télio, les mains dans les poches, à compter les fleurs. Onze fleurs. Sept clones, Tom et Math, sa mère et sa tante. Je levai les yeux vers la tombe d'Arthur, par curiosité ; il y en avait encore moins.

Debbie prit alors deux fleurs et les laissèrent tomber sur les cercueils. J'étouffai un petit ricanement moqueur en levant les yeux vers elle.

- Tu détestais Télio et ne connaissais même pas Arthur.

- C'était tes clones, dit-elle en levant les yeux vers moi. Et toi, je te connais.

J'aurais pu répliquer que nous n'étions pas tous pareils. J'aurais pu me mettre à énumérer chacune de mes différences avec Télio, et ensuite avec Arthur. Mais à quoi bon, j'en avais marre d'en faire des histoires. Alors, je lançai mes fleurs dans les cercueils et l'attirai à moi pour l'embrasser. Ça faisait trop longtemps que je n'avais pas gouté à ce bonheur.

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