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Noir - Rose vif

Noir-Rose vif

J'ai entendu dire une fois, que si on sort le cœur du corps, il continue de battre. Ensanglanté. Sans abris. Mais complètement autonome. Il ne doit rien à personne. Il est là quand même. Et il bat. Sortez-le de ma poitrine. Et même quand mon corps sera mort, le cœur vivra.
Est-ce que tu viendras remettre les morceaux en place ?

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JungKook longe le mur, se cache à l'ombre des ruelles, se faufile dans un endroit ou ailleurs. Il tente de se concentrer. Mais il est un peu égaré, perdu dans son esprit. Il pense à lui. Et il l'imagine là bas, avec tous les autres. Et il sait qu'à son travail on le néglige, qu'il répète les mêmes gestes déshumanisés toute la journée, et qu'il souffre. JungKook se dit qu'ils pourraient être ailleurs que dans ces pièces fermées et dans ces rues si noires. Qu'ils pourraient rester à l'intérieur, qu'il lui apprendrait d'autres idéogrammes, qu'il lui en dessinerait encore sur les murs, qu'il pourrait lui poser des questions. La prochaine fois, il lui posera des questions. Il lui demandera comment il va. Mais en attendant, tout l'ennuie, tout le dégoûte.

Quand ce n'est pas toi, c'est laid.
Quand ce ne sont pas tes yeux, c'est creux.
Quand ce ne sont pas tes mots, c'est faux.
Quand ce n'est pas ton sourire, ce ne sont que des larmes.
Quand tu n'es pas là, le monde est triste.
Peut être même encore plus qu'avant.

Je pourrais être mieux. Tu me fais peur parce que j'ai peur de moi même, près de toi.
Alors j'ai peur d'être mieux. J'ai peur d'être moi.

JungKook souffle. Son soupir est compact. Et le froid commence à s'éloigner. Alors JungKook fait de même. Il rejoint les ténèbres. Il y en a qui attendent ses messages.

Le soir, TaeHyung laisse la porte ouverte. Il n'y a personne dans les rues, à part les enfants. Mais les enfants préfèrent les voitures déjà amochées. Il n'y a personne dans l'immeuble. A part peut être un centenaire au rez de chaussée. TaeHyung entend le grésillement de la télé qui résonne à travers le hall. TaeHyung n'a pas de télé. Il déteste ça. Il déteste ça. Il déteste ça. Allongé sur le sol, les bras en croix, ses paupières tombent. Il est peut être tard. Il est toujours si tard. Et TaeHyung a toujours un peu sommeil, au fin fond de l'âme.

Ce soir la torpeur l'écrase. Lentement le grésillement lointain se transforme. Il le suit dans ses rêves. Et le fond noir devient une salle à peine plus éclairée. Mais la faible lumière bascule. Le grésillement se change en voix. Et la lumière en cube. C'est un poste de télé, seul, au milieu de la pièce. TaeHyung est assis en tailleurs en face de lui, la tête levée, il se sent petit. Il ne voit pas les images, mais il se passe quelque chose à l'écran. Mais l'action est changeante. D'abord c'est une musique grotesque et des dialogues sans sens, des voix sans visages, puis ce sont des jingles et des flash infos par milliers, des nouvelles sans images. Mais quelqu'un les coupe. Un point qui tremble au centre de la télé. Mais quelqu'un la remet en marche. L'écran est bleu. L'écran est rouge. L'écran est blanc. Si blanc que ça lui enflamme la rétine. Ses yeux brûlent. Ses yeux brûlent. Ils sont rouges. Les conjonctivites s'enfoncent jusqu'au plus profond de ses globes oculaires. Il les cache, les met à l'ombre. Et les sons ont encore changé. Il entend des coups de feu, et des cris d'Hommes, et des mots, et des plaintes. C'est la guerre. Et il y a tous les autres enfants autour de lui qui rient et s'amusent, qui s'exclament. Ils sont euphoriques. Leurs pupilles dilatées sont presque entièrement recouvertes par leur iris. Et de leur bouche ouverte coulent des flots de bave répugnant. Et c'est la guerre. Et des hommes meurent sur l'écran blanc. Et les enfants rient. Rient tellement. C'est si drôle. C'est hilarant. Des tirs. Des bombes. Et des cris stridents.

Soudain TaeHyung se met à pleurer. Il se cache les oreilles et ses yeux font si mal. Mais il ne veut plus entendre. Il ne veut plus voir. Il ne veut plus être là. Il veut rentrer chez lui. Il est chez lui. Tous les autres enfants ont arrêté de crier, ils se sont tournés vers lui. Ils le regardent avec leurs yeux tout blancs. TaeHyung se sent tout petit. Quelqu'un l'emporte. Ce n'est jamais fini.

Maman est partie

Un idéogramme rose vif, comme le contour de ses prunelles contusionnées, trône sur un mur, quelque part. Et le bout du bord dégouline. Une goutte coule, coule, coule, coule le long de la paroi. Elle va s'échouer par terre. Elle va tomber. Elle va s'écrouler. Retenez la peinture.

Empêche mon cœur de sortir de ma poitrine !

Et puis Papa est parti aussi.

« -TaeHyung ? »

Et d'un coup, l'air entre dans ses poumons. Il se redresse brusquement, le palpitant emballé. Sous le bruit fort et régulier de son souffle, il croise le regard de JungKook, qui se tient debout, droit, pâle. Il est entré. Il l'a trouvé là, comme ça, sur le sol. Et tandis que son souffle ralentit, les yeux de TaeHyung se détournent. Il se laisse retomber par terre. Le rêve n'est plus alors qu'un vague banc de poussière, flottant dans l'air, quittant son cerveau.

« -Tout va bien ? »

TaeHyung ne répond pas. Il fixe le plafond, puis la calligraphie sur le mur. Il se sent vide. Au bout de quelques instants, JungKook pose ses affaires dans un coin. Puis il s'approche, s'assoit à quelques pas de son corps silencieux. Après une courte hésitation, il se laisse finalement tomber sur le sol à son tour. Il se laisser aller et regarde le plafond noir. S'il ne savait pas que c'en est un, il pourrait croire qu'il s'agit seulement du chaos, d'un trou, de l'univers avant la création de toute chose. Il pourrait se trouver nulle part. Et ça lui irait. Parce que le nulle part avec toi, c'est mieux que le partout avec les autres. Ses idées sombres se disloquent les unes après les autres. Il se rapproche du sommeil. Il se rapproche du vide, ce vide bon et merveilleux comblé par la présence de l'autre. Et le silence plane dans l'appartement. Et pourtant.

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Viens m'aider
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« -Je crois que personne n'a besoin de moi. »

JungKook ouvre les yeux, puis se redresse tout aussi subitement.

« -Qu'est-ce que tu racontes ? »

TaeHyung se relève aussi, plus lentement, révélant son expression soucieuse, loin d'être triste, comme empreinte d'un terrible réalisme. Il hausse les épaules. Parce que c'est plus simple.

« -Et tes amis ?

-Les gens me trouvent étranges.

-Mais ta famille ? »

TaeHyung se tourne vers la ville. L'infinité du monde, c'est elle. Elle doit bien savoir. Mais lui ne sait rien. Rien ne plus que ce qu'il sait déjà.

« -Partie. »

JungKook se rapproche pour se retrouver près de lui, tentant d'attirer son regard perdu le long des immeubles. Toujours un peu derrière lui, toujours effacé. Mais de plus en plus là.

« -Où ça ?

-Je ne sais pas. Ma mère est partie avec d'autres mères, un matin. Puis mon père m'a conduit jusqu'à des gens comme moi, qui parlent le même langage que moi, qui seront gentils avec moi. Il m'a laissé là, et il est parti, sans jamais revenir. Ils n'existent plus. Ni elle, ni lui. On m'a gardé, nourri, éduqué, avec les autres. Mais on m'a surtout fait travailler. C'est tout ce qui compte d'ailleurs. Un programmateur et des centaines d'autres. »

JungKook voit l'absence dans ses yeux, comme une lacune dans l'existence.

« -Et toi ? Tu viens d'où ? Tu as des amis ? De la famille ? De l'importance ?

-Personne. Rien de tout ça. Je ne suis rien qu'un informateur. »

TaeHyung a de la peine, beaucoup de peine, soudain. Il se détourne, soupire, articule.

« -Une i-den-ti-té.
Tout le monde en veut. Personne n'en a. On doit être bête à regarder, pas vrai ? »

La question ne s'adresse pas vraiment à JungKook, il semble plutôt parler au ciel, à Dieu, à quiconque qui veuille bien l'entendre. Mais TaeHyung a bien compris qu'il n'y a personne là bas. Mais il y a JungKook qui le contemple, qui s'abreuve de ses paroles, qui en agonise presque. Puis TaeHyung se détourne, il croise le regard de l'autre, lui sourit tendrement, tristement. Il laisse sa tête tomber contre son épaule à lui, enrobé par son odeur de voyage, et il lui dit, sûr :

« -Maintenant reste, prends moi dans tes bras parce que personne ne l'a jamais fait, dis moi que je suis important, même si c'est pas vrai, même si tu ne le penses pas. Dis moi que tu crois que j'existe, et que si je disparais le monde s'écroulera. Je t'en prie. »

Alors JungKook passe ses bras autour de lui. Et il murmure tout contre son oreille :

« -Il s'écroulera. »

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