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Noir - Perle

Noir-Perle

Le monde leur appartient
Ils marchent dessus
Ils ont des couronnes de lumière
Sur la tête.
Ce sont les âmes du monde.

Un peu partout.
Comme des ombres.
Mais pas vraiment.
Plutôt comme si
Tout était fait de ténèbres.
Sauf eux.

TaeHyung et JungKook dans une chapelle un peu à l'écart du bruit. Des croix halogènes accrochées sur le mur tout au bout. Et quelques vitres illuminées, que le temps a fait faner. Un noir profond, juste éclairé par ces néons très vifs. Comme des perles.
Mais ce n'est pas Dieu. Car même Dieu ne croit plus en lui même.
Deux silhouettes assises nonchalamment au milieu des prières. Dans cet l'alignement de bancs, pas loin du tag qu'un gars grand et fin a laissé là, il y a pas si longtemps que ça, ils sont en vie. Le dos contre le dossier, les pieds sur le sol, un peu de torpeur les absorbe. TaeHyung a la tête sur l'épaule de JungKook, et JungKook a son bras derrière lui. Leur visage luit à la lueur des reliques.

TaeHyung le regarde, TaeHyung sourit, TaeHyung se lève. Il monte sur le banc, se rapproche un peu des cieux. Ou au moins du plafond. Pose un pied sur le dossier, puis l'autre sur celui de devant. JungKook tend la main pour ne pas qu'il tombe. TaeHyung la prend quelques secondes puis fait un pas, les bras écartés pour garder l'équilibre. Il avance de banc en banc, tout le long de la chapelle, puis descend quand le néon l'éblouit, tant il est près. Les pieds sur le sol, il se retourne et lève les bras vers on ne sait où. JungKook est resté là, assis, à le regarder faire ce qu'il fait si souvent. Et son corps devant le crucifix illuminé est une audace. Il se contente d'être lui. Ils se contentent d'être eux. Ensemble. Puis TaeHyung se met à rire. Puis JungKook se met à rire. Ils rient.

Ton rire aurait dû réveiller le ciel.

JungKook et TaeHyung dans une supérette, dans un quartier, dans une ville, qui est la leur. JungKook passe une main pour faire avancer le présentoir défilant près de l'entrée. La caissière mâche un chewing-gum qui fait un bruit dégouttant. Mais JungKook ne l'entend pas, il a un casque sur les oreilles. Il ne sait pas trop si ce qu'il écoute, c'est pas de la musique, mais ça lui occupe un peu l'esprit. TaeHyung marche dans un rayon au hasard, les mains dans les poches, il fredonne un peu, mais il ne s'en pas compte. Il s'arrête, regarde un article tout aussi au hasard que le rayon. Il le repose, indifférent. Tout est éphémère. Tout est cher. Rien ne sert. Sauf quand on a faim. Et la ville meurt de faim. Ou alors la ville meurt d'éphémère. Pas de compromis par ici.

TaeHyung passe derrière JungKook et lui retire son casque sans fil d'un geste habile. JungKook se retourne et le poursuit pour le récupérer. Finalement TaeHyung s'échoue à la caisse où il pose deux ramens en boîte dans la sphère numérique. La caissière mastique bruyamment et la bouche ouverte. TaeHyung s'en fout. JungKook, lui, rattrape son casque accroché au cou de l'autre. TaeHyung donne sa carte à la fille, la fille lui rend sa carte. TaeHyung et JungKook se sourient, sans raison, ils se sourient. C'est tout. Alors la fille les regarde longuement, une expression étrange sur le visage. Quand ils s'en vont, elle se penche en avant, impassible. Le teint un peu pâle. Comme une perle malade.

Ton sourire aurait dû chasser les cauchemars.

TaeHyung et JungKook, devant les tableaux solitaires d'un musée. Et le musée lui même est solitaire. Mais pas eux. TaeHyung avance dans une salle vide, passe une main sur l'écran jaune vif. Un jaune qui fait presque mal. Sa main s'y perd. Elle ne ressort qu'à l'autre bout, avec l'illusion d'avoir été brûlée par la couleur. Elle se laisse tomber contre son flanc. JungKook le suit de loin, leurs pas sont les seuls murmures dans le silence. Il allume une cigarette qui ne brûle même pas au bout. Elle se consume toute seule.

Mais parfois il y a des feux qui brûlent à l'intérieur d'eux même.

La fumée embaume la pièce. Personne ne fera rien. Personne ne dira rien. De toute façon, d'ici quelques jours le musée sera fermé, détruit, reconstruit. Et il paraît que ce sera mieux. Et il paraît que ce sera plus utile. Et il paraît que ce sera même beau. Ils s'en carrent parce que le musée va se consumer lui même, brûler dans sa propre couleur, et qu'ils pourront rien y faire. Ils seront plus que des perles sans valeur.

Tes yeux auraient dû avoir des musées juste pour eux.

JungKook et TaeHyung qui marchent au dessus du rien. Sur un pont tout fin au sol transparent. Et à travers ils peuvent voir le vide s'étendre profondément. Et ils trouvent ça fascinant. Ils marchent là. Et vus de loin, ils ne sont que des hommes qui avancent sur un trait tracé au feutre noir, au milieu des immeubles titanesques, et des points lumineux, qui s'enfoncent entre les murs de béton, comme dans une crevasse. A vous donnez le vertige. Des perles dans les yeux.

Ton corps n'aurait pas dû craindre les chutes.

TaeHyung et JungKook dans un appartement sombre et presque vide. Et une fenêtre comme la peinture d'une ville. Mais la peinture scintille un peu. Elle scintille mal. Jamais comme les étoiles. Et ils ignorent tout des étoiles. Alors ils restent dans leur temple du silence. Dans cet immeuble immense et vide. On entend même pas la télé du centenaire au rez de chaussée. Peut être qu'il n'est plus centenaire. Peut être qu'il n'est plus rien du tout. Et c'est ce qu'ils entendent, rien du tout. Si ce n'est l'adorable et imperceptible souffle de l'autre. Comme des courbes d'oxygène dans la stratosphère. C'est comme s'ils se rappelaient de vivre, l'un après l'autre, ensemble. TaeHyung a bougé le matelas. Maintenant il est toujours sur le sol, mais aussi devant la baie vitrée. Et même à présent, alors qu'il est allongé dessus, il n'est plus jamais à l'ombre de la ville. Il s'offre à elle. Il ne se cache plus.

Et quand il tourne la tête, il voit l'idéogramme rouge qui n'a toujours pas de sens. Et il voit aussi JungKook qui est assis dessous, le dos contre le mur, des sillons secs de peinture prêts à lui couler dessus. Le long de sa peau, sur ses paupières, dans sa forêt de cils. Et ce serait beau. Et ce serait beau. TaeHyung le regarde, la tête posée, le monde de travers.

JungKook le regarde aussi. Il pense à des couleurs dans les yeux de TaeHyung. Il pourra veiller toute la nuit, à le contempler ainsi.

Les étoiles sont des perles épuisées.

Ton sommeil aurait dû rester paisible.

JungKook et TaeHyung dans des coins déserts. JungKook lui montre les rues et les terrains vides, au sol craquelé, au goudron froid, et à la lumière fragile. Parfois inexistante. Il lui montre là où il laisse sa trace, et là où il rencontre des gens, où il marchande. Il lui montre l'immensité de la ville, l'endroit où il gagne sa survie. TaeHyung travaille dans une pièce fermée. JungKook dans une cité ouverte. Mais ça ne change rien. C'est une prison qu'on choisit, en pionnant pour l'identité. Et TaeHyung devrait être au travail. Pourtant il est dehors, avec JungKook, sous un ciel invisible, dans une ombre invincible. Il ne sait même pas s'il a fini le programme de la dernière fois. Ça n'a pas d'importance. Ils sont seuls. Comme deux êtres en quête.

JungKook explique à TaeHyung ce qu'il fait, lui dit avec qui il travaille, pour quoi il travaille. JungKook connaît toute la ville. Et tous les quartiers on l'air fade. TaeHyung aime bien ses histoires. Il passe ses mains sur les idéogrammes qui ont traversé le temps. Des vieux symboles. Vétustes. Secs depuis longtemps. Et pourtant ils sont plus vivants que tout le reste. Seulement, parfois, la ville gronde et fait peur. Alors JungKook attrape le poignet de TaeHyung et l'emmène plus loin. Ils redescendent lentement et arrivent dans le lit du fleuve. Une longue et profonde crevasse qui s'étend sur des kilomètres. Comme une fissure à la surface de la ville. Et une ville qui dort encore. Personne n'a jamais vu d'eau ici. Alors ils marchent dans son corps vide, en suivant les petites lumières blanches qui éclairent ce long serpent creux. On dit que quand on s'aventure jusqu'au bout, on trouve un barrage et que derrière, le fleuve attend.

On dit aussi que certaines choses sont introuvables.

TaeHyung patiente au milieu de cet étrange chemin. Il tourne la tête. JungKook le regarde. Ils ont un peu de lumière sur le visage. Ils n'ont pas besoin de bouger pour se rapprocher. Ils n'ont pas besoin de parler pour s'entendre. Ils sont seuls ensemble. Comme une perle unique.

TaeHyung tend la main.

JungKook la prend.

Ils marchent encore longtemps.

Longtemps.

Longtemps.

Jusqu'à ce qu'ils ne puissent plus bouger.

Ton rêve aurait dû continuer
Continuer
Sans s'arrêter.

TaeHyung et JungKook, un peu nulle part, et surtout partout.

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