Noir - Marine
Noir-Marine
Un bloc rocheux
Tout en haut dans le ciel,
Un corps presque maigre,
Au sommet des plaines verticales
Et un idéogramme rose pâle
Qui dégouline sur le pic le plus haut.
Un rayon de lune
A travers le soleil.
Tu m'appelles.
L'eau m'engloutit soudain.
Un ras de marée venu de Saturne.
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« Je crois qu'il existe un ciel quelque part, un ciel aux diverses pastelles. Et je crois que ce ciel là éclaire les vastes forêts et sa Terre informe, terre meule et nature verte. J'y crois. »
Quelque part, dans l'espace, un homme à peine sorti de l'enfance, plutôt grand, plutôt fin, attend, assis, au milieu d'un infini fond noir. Il regarde autour de lui. Ses yeux piquent très fort. Il ne peut pas respirer, il n'y a pas d'oxygène dans cette galaxie. Il ne fait que des gestes lents, il n'y a pas de gravité par ici. Une lumière à sa droite, rouge, puissante, Mars sûrement. Et une autre à sa gauche, plus grande, plus claire, Jupiter peut être. Sa peau luit comme la voie lactée, oubliée entre le temps et l'espace. Il s'égare. Pas de jour, pas de tempête. Il est simplement dans l'ailleurs.
Puis soudain, ainsi qu'en un souffle,
Il pousse sur ses jambes et son corps jaillit, hors de la piscine.
Au sommet d'un building surmonté d'infinies baies vitrées, le bassin d'eau sombre tremble. Un corps seul, à minuit, regarde la ville. JungKook sort de l'eau. Le bruit du clapotis puis de l'égouttement de sa peau se succèdent. Il s'avance, s'assoit au bord de ce vide factice puis regarde, écoute. Il entend les sons d'un monde qui ne dort jamais. Des voix. Des grondements surtout. Grondement de moteur. Grondement d'usine. Grondement de machine.
Le cœur du monde est une machine
Aux rouages déréglés.
JungKook aime venir ici quand il n'y a personne. Il va au plus profond du bassin, reste assis, les genoux contre son buste, les poumons vides. Au dehors le bruit. Au dedans le silence. Il n'a jamais entendu pareil silence que celui du nulle part. Et c'est là qu'il se trouve, entre la noyade et l'oxygène, nulle part. Un peu dans l'eau. Un peu dans l'espace. Mais la ville est toujours là. La nuit aussi. Et l'une comme l'autre elles constituent le « nulle part » de l'existence humaine.
« Toi tu es un lieu, tu bouges, tu as peur, sûrement, tu es perdu, je m'en doute.
Mais tu es réel.
Tu es un lieu, tu es une âme, tu es un son silencieux, un secret, une évidence, un être entre la Lune et le Soleil.
Mais quel Soleil ?
Toi tu es le concret. Les autres sont absurdes.
Tu es la sanité au plus abyssal de ma folie.
Et dans ma tête, je ne contrôle plus rien.
Et dans mon crâne, tu es là.
Je pense à toi.
Au cœur d'une mer de mercure. »
Les petites sphères de lumière au fond de l'eau changent de couleur. Elles deviennent bleu marine. JungKook laisse sa pensée couler dedans. On dirait un véritable océan. Puis il se détourne et attache ses cheveux trop longs pour en faire un chignon. Il contemple les points de lumière vifs, au dehors, qui se superposent, qui se mélangent, qui brillent, qui s'éclipsent, et reviennent. Encore. Toujours. Il trouve ça beau, enfin presque. Il reste un peu comme ça, à un pas du reste du monde, dans sa semi-nudité, au plus profond de ses lémures. Ce soir, il faut travailler, pour gagner de l'argent, pour survivre. La ville l'attend. La ville n'est jamais éveillée, mais n'est jamais totalement endormie non plus. Alors ce soir il faut travailler, parce qu'il faut vivre, si on ne peut pas mourir. Alors ce soir, la ville l'appelle. Il doit se lever, écouter ses murmures, puis repeindre ses murs. Mais pour l'instant, JungKook contemple.
Alors plus tard.
Plus tard peut être.
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Viens me voir
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Un livre mutilé, caché entre deux bombes de peinture.
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