Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Noir - Givre

Noir-Givre

Une foule en transe.
Les humains de tous les âges qui se précipitent dans une rue bondée.
L'agitation est de haine.
Des corps qui attrapent d'autres corps, qui frappent d'autres corps, qui les projettent contre d'autres corps, encore. Et des corps qui courent, qui hurlent, qui paniquent.
La brutalité dans le poing, et des hématomes dans la ville,
Des corps qui ne font plus qu'un.
Un seul corps qui se distord dans tous les sens, qui cherche à fuir.
Il ne trouve rien.
Où qu'il aille, il a mal.
Ils sont nombreux dans ce coin d'ombre.
Les néons sont comme des boules de lumière
Qui n'éclairent que les reliefs de leurs visages.
Et quelle étrange couleur, au milieu de la colère.
Il y en a qui se cognent.
Il y en a qui s'enfuient.
Il y en a qui s'attrapent par le col, par le bras, par les cheveux et qui se retiennent.
Il y en a qui se jettent sur le sol, et puis qui se battent,
Tout contre le béton de l'asphalte.
Il y en a qui pleurent, qui se sont perdus.
Et ils ont tous peur.
Ils ont tout perdu.
Et c'est la peur qui les rend mauvais. Les gens.
Et au milieu de cet horrible mouvement, deux corps immobiles.
Droits, et vêtus de beauté, au cœur du combat,
La peau de leur courage palpite.
TaeHyung a la joue sur l'épaule de JungKook,
Ses yeux fixent le vide.
Ils ne cillent pas
Et une larme seule, bleue claire, gelée par l'enfer
Coule en silence.
Les bras de JungKook dans son dos ont plus d'ardeur que tous leurs cris.
Et JungKook le tient, tout en cherchant ce qu'il ne peut pas voir,
De la paix, ou de l'espoir.
Ils sont les deux disparus dans la lumière
D'une ville qui voit tout
Ils sont les inconnues d'un mystère
Dont on ne vient jamais à bout
Ils sont la nuit en langage binaire
Les sains et puis les fous
Ils sont les deux seules constellations, dans un ciel glacé.
Accolées, l'une à l'autre,
Prêtes à s'embraser
Et à consumer l'autre
Pour tomber dans l'espace
Et disparaître ensemble.


Que s'est-t-il passé ?

Cesse de crier.
Tu ne fais que rêver
encore
De ce jour maudit
Où il faisait nuit.

______________________

01010110 01101001 01100101 01101110 01110011 00100000 01101101 01100101 00100000 01101100 01101001 01100010 11101001 01110010 01100101 01110010 00100000
______________________

Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Ce qu'il s'est passé.
Ça a commencé normalement. Comme tous les jours, on fuyait.
Et puis il a fallu qu'on redescende tout en bas.
Et ça faisait des jours, peut être des semaines, qu'on avait pas été en bas.
Sauf qu'on savait pas.
On savait pas.

Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

C'était juste de la lumière au départ.
Des foutus flash bleus.
Et puis c'était plus que de l'ombre à la fin.
Cette ombre à la con.
Sans couleur.


Il fait nuit. Encore. TaeHyung caresse les mains de JungKook. Ses doigts jaillis de manches trop longues, tracent les lignes de sa paume. Il part de tout en bas, à la limite de son poignet, puis il remonte le long de sentiers creusés, comme le nid d'un fleuve. Et le bout des doigts de TaeHyung rejoint le bout des doigts de JungKook. Et il se rend compte que la peinture qui était incrustée entre ses pores et sous ses ongles, a laissé place aux tâches sombres d'une cité d'encre. Et ça lui fait de la peine. Alors il porte sa main à son visage, espérant que la fleur qui rosit sa joue, puisse réchauffer ces tristes bleuets qui ne veulent pas s'en aller.

TaeHyung embrasse sa main repliée.
JungKook embrasse son front.

Ils s'en vont.

Rayon de lumière
Absorbée par le gouffre
Dans leur œil


Voilà ce qu'il s'est passé.


« Bordel.»

La lumière du vaisseau s'étale en grand sur la plate forme. Les deux silhouettes détalent dans le sens inverse. Il n'y a pas d'abris. Il n'y a pas de passerelle. Ils sautent sur le premier balcon venu et redescendent. Il faut redescendre. Car en bas, on ne les verra pas. Depuis le ciel, des voix graves s'élèvent. Sûrement qu'elles ne veulent rien dire. JungKook et TaeHyung restent près l'un de l'autre, pendant que lentement, les immeubles s'allongent vers le haut. JungKook s'élance, TaeHyung a le souffle qui s'arrache. JungKook s'empare de sa main, il la détient de ses doigts à son poignets. Un grand souffle venu du ciel balaye le maigre espace qui sépare les deux immeubles. Le vent écarte les mèches humides de leur visage blême, s'engouffre dans leur vêtement, soulève l'étincelle de peur au fond de leur pupille. La main de JungKook serre plus fort. Il donne un coup de pied dans la porte vitrée au bout du balcon puis ils s'engouffrent dans l'appartement. Une femme crie. Elle se cache dans la cuisine ouverte. Les deux jeunes hommes se sont arrêtés, elle les regarde. Elle voit les mains. Ses yeux s'ouvrent en grand. Elle ne dit rien, pétrifiée. JungKook n'attend pas, il s'en va et emmène TaeHyung à sa suite. Elle voit les mains. Elle ne bouge pas.

Les fugitifs traversent le couloir, forcent la porte et se retrouvent dans la cage d'escalier. Ils descendent les marches avec précipitation. Et plus ils se rapprochent du rez de chaussée plus ils sont nombreux, les vivants, égarés, qui s'abandonnent à plusieurs, sur une marche, à tous les étages, les iris amoindries et le corps sale. Ils sont malades. Ils sont mourants. Mais encore vivants. Ils les regardent passer, dans leur course. Ils les regardent sans rien faire, presque lassés. Comme s'ils savaient. Comme s'il n'y avait qu'un seul dénouement Ils ne font rien que mourir, les autres.

La descente est si longue, et chaque pas et un coup qui fait trembler leur poitrine. Où sont-ils ? Les hommes en colère. Où sont-elles ? Les sonneries morbides. Elles n'ont pas l'air si loin. Et eux qui s'aiment, ils ne font que fuir. Encore. Ils fuient. Ils arrivent au dernier palier, quittent l'immeuble sans un arrêt. TaeHyung lance un dernier regard aux corps délaissés.

« -Ces gens...

-Je sais. »

Ils poussent la porte épaisse et arrivent sous les néons, essaient de respirer, mais l'air est infect. Ils continuent de courir. La rue est calme, on entend un grondement au loin, et des lumières si vives, si fausses, venues du ciel, leur parviennent. Ils continuent de fuir. Ils prennent le premier virage qui vient, puis le deuxième. Ils croient reconnaître les bâtiments. Ils sont si près du centre. Ils s'enfoncent dans ce labyrinthe. Ils essaient de se perdre pour perdre les autres. Puis le reflet de néons bleus comme du givre se répand dans les flaques d'eau. JungKook aperçoit le mouvement d'une foule calme au bout de la ruelle.

« -TaeHyung, regarde. »

TaeHyung regarde. Il suit JungKook. JungKook remet la capuche de son sweat pour couvrir les traits de son visage. TaeHyung s'accroche à sa main, plus fermement encore. Ils marchent vers la foule. Ils s'approchent. Elle devient plus nette. Elle suit la direction indiquée. Elle est en accord. Harmonie faite de gens qui se contredisent tout le temps. Ils aperçoivent ces traits sans noms qui défilent. Ils reconnaissent leur démarche, le rythme de leur respiration, le ton de leur silence. Et le temps d'un souffle, JungKook rapproche TaeHyung le plus près possible de son flanc. Ils rejoignent l'océan. La marée les entraîne. Ils s'y fondent complètement.

Ils marchent comme les autres. Si ce ne sont les quelques murmures qui retentissent parfois il n'y a que le bruit des pas. Et puis leur bruit à eux au milieu des autres ne se remarque pas. Les gens avancent et n'osent pas se voir. TaeHyung observe le sol, JungKook fixe la direction à suivre. Tout ira bien. Les gens suivent leur route. Ils n'ont juste qu'à disparaître, se fondre dans la masse. Tout ira bien. Si seulement. Si seulement il n'y avait pas ce détail.

Quelque part dans un appartement, des hommes en noir
Quelque part dans un appartement, une femme pointe le couloir

Quelque part dans la rue, des silhouettes de givre
Et quelque part dans la rue, un amour ivre

TaeHyung marche, avance, tient JungKook, sent son épaule contre la sienne, regarde le sol. Un toussotement aigu retentit, pas loin devant lui. Il relève la tête. Ses yeux rencontrent ceux d'une enfant, juste là, tenant la main de sa mère. Elle marche dans le sens inverse, vient vers lui sans le vouloir. Ses prunelles claires ne disent rien, elles sont presque translucides. Et elles glissent lentement le long de ce grand garçon qu'elle ne connaît pas. Elles voient les mains. Les prunelles ne bougent plus. Les paupières ne tombent plus. Elles pâlit plus encore que les néons. Au moment de frôler sa hanche, elle le regarde droit dans les yeux, démente. Sauf que c'est lui le dément. Il le sent, au fond de ses orbes à demi invisibles. La fille s'éloigne avec sa mère, dans son dos. Et soudain, tout est différent. TaeHyung regarde les gens. Et les gens le regardent de plus en plus. Ils voient leurs mains emmêlées l'une dans l'autre. Et il y a tant de visages, tant de sourcils froncés, de mâchoires déformées. Et ces yeux. Ces yeux terrifiés. Ces yeux qui savent. Ils savent tout.

TaeHyung se sent cerné de partout.

Et JungKook s'en rend compte.
Le givre les tient. Tout le monde sait.

Il ne suffit que d'un souffle.
La vie des autres leur importe peu
A eux.
La lumière des vaisseaux apparaît agressive au dessus de la foule
Dans cette rue qui joint la ville à la ville
Où fuir ? Quand tout tremble
Où fuir ? Quand aucun endroit
Ne les désire.

Les gens hurlent, tel un déchirement au milieu de la nuit. Des hommes en noir arrivent. Tout le monde se bouscule, se pousse, court, panique. Comment chasser l'ombre quand tout est à elle ? La foule pleure, geint, souffre. Elle voit l'horreur, le chagrin, le prix. Elle voit la lame tranchante et aucun repli. Elle fuit. Des hommes et des femmes se précipitent entre eux. TaeHyung se sent projeté au loin. Il tend la main pour retrouver celle qu'on lui a prise. JungKook crie son nom. TaeHyung répond. C'est la marée qui se déchaîne. Après avoir lutté contre tous ces autres qui se dévorent, JungKook attrape la taille de TaeHyung et le ramène à lui. Il lui dit de courir. Ils courent. Ils coupent à travers la route. Ils choisissent la première voie qui se présente à eux. Ils rentrent dans un building, propre, vide. Le moindre craquement résonne. Ils entendent le désordre du dehors. Ils entendent la ville affamée, désarmée, arrachée. Ils la savent animale. JungKook connaît cet endroit. Il y a encore la tâche impure de son idéogramme quelque part. Il les guide dans leur déroute. Ils montent des escaliers, d'autres encore. Ils s'arrêtent au troisième étage, à bout de souffle, mais affamés de survie. Ils traversent un long couloir. JungKook connaît cet endroit, la porte du fond mène à l'extérieur. Elle est fermée alors JungKook demande à TaeHyung de reculer et sort l'arme à feu de YoonGi pour briser la vitre. TaeHyung se retourne pour voir cette ombre qu'il craint tant les talonner d'un bout à l'autre du tunnel. JungKook ne lui laisse pas le temps d'y penser, et lui rappelle de courir.

Courir. Leurs muscles sont embrasés. Ils ne doivent pas ployer. Ils parcourent le toit, deux points vus du ciel, rejoignent celui d'en face, se sentent faibles, vont à toute allure, avalent l'air, et puis se stoppent subitement. Et dans un vacarme assourdissant, un train passe. Ils sont immobiles, coincés hors du temps.

« -Le train. »

Le train. Le train qui tranche la ville. Et la ville. La ville qui vacille.

_____________________

Viens me libérer
_____________________


Un groupe de voix au fond d'une église.
Les mains ouvertes vers un ciel obstrué
Des prières dans la gorge. Des prières qui s'écoulent.
Des prières et des Hommes sans couleurs
Des prières et des montagnes qui s'effondrent
Des prières et des fleuves qui ravagent
Des prières et des larmes
Des prières. Minuit sonne.
Il est trop tard pour prier, enfants infâmes.

Un train qui va à toute vitesse le long des rails. Et des néons colorés qui s'accrochent à lui. Une station de métro et deux silhouettes qui passent par dessus les barrières, s'enfoncent dans ces longs corridors de silence, tout de noir vêtus.

Dieu tout puissant, pardonne-nous
Viens-nous en aide
Tends-nous la main,
Misérables, nous te supplions.
Pourquoi tant de plaies
Et tant de vagissements
Nous tes enfants,
N'avons-nous pas payé
Assez chèrement
Le prix de nos pêchés ?

Les deux hommes longent le quai alors que le train s'y arrête. Il leur vient soudain un vertige. Ils s'arrêtent à leur tour. Les portes s'ouvrent. Et soudain JungKook sent que les ombres ne bougent plus. Les hommes armés ne les pourchassent plus. Pauvre sauveur qui a voulu les aider, pris au piège par tes propres semblables, tu sais que tu ne peux pas t'en aller. D'autres arrivent.

Où sont Tes cieux ?
Derrière cette voûte noire
Avec laquelle tu as recouvert
Le reflet de tes enfers ?
Et nous les mal-aimés !
Et nous les opprimés !
Où nous faut-il aller ?

Une troupe d'hommes s'avance au bout du quai. JungKook n'a jamais vu ces visages. Et pourtant il sait déjà tout. Et TaeHyung n'a rien vu. Il faut partir.

Notre Père, qui n'es plus là
Que ton nom soit le nôtre
Que ton règne ne soit plus le leur
Que ta volonté nous appartienne, sur la terre, comme au ciel.

JungKook attrape le visage de TaeHyung de ces deux mains, plante ses yeux dans les siens et lui dit des mots soudainement trop vrais pour cet esprit épuisé. TaeHyung cherche dans ces deux puits noirs des morceaux d'espoir. Il ne les trouve plus. Où sont-ils passés ? Les hommes continuent d'approcher.

Monstres ! Monstres !
Monstrueuses monstruosité !
Au nom de Celui-là, vous faudra-t-il périr.
Prenez les coupables, rendez-nous l'empire !

« Souviens-toi. Tu as promis. »

TaeHyung, comme puni, ne peut plus parler. Il ne connaît plus que son nom à lui. Et ce nom il le répète de plus en plus fort.

« -JungKook. »

Le son se fait couper d'un baiser. Tendre et cruel. Il lui enlève les mots du bout des lèvres.


Ces prières qui résonnent ne sont pas réelles. Mais eux, ils sont réels. Et cet amour, il est réel. Et ces bouches décousues. Et ces mains tremblantes. Et ces couleurs dégoulinantes. Et les pages du livre. Et les rêves aussi. Tout est réel. Tout s'en va.

Minuit sonne le glas.

JungKook pousse TaeHyung à l'intérieur du métro, appuie sur le système d'urgence. Les portes se ferment au son de l'alarme.

TaeHyung se jette contre cette porte qui les sépare, il le regarde sans comprendre, brutal et inoffensif. JungKook le fixe sans ciller, admire ce visage juste et beau, même dans la douleur. TaeHyung essaie de forcer l'ouverture, rien n'y fait. Alors il frappe la vitre, crie, se démène, redouble d'efforts. JungKook ne fait rien. Il attend.


Et TaeHyung est impuissant lorsque le train démarre et qu'il voit ces bras d'hommes furieux attraper l'homme qu'il aime, l'éloigner de lui, le jeter contre le béton sale, et l'assommer sous les coups. Et il ne peut rien faire que frapper cette vitre jusqu'à se briser les poings, et hurler, hurler en pleurant. Incapable. Impuissant.

Et alors que JungKook riposte même s'il sait que ça ne mène à rien, qu'il se débat juste pour ne pas subir en silence, qu'il refuse d'accepter cette violence dont il ne peut pas échapper, TaeHyung persiste, possédé par la douleur, saisi de frénésie. Des fêlures apparaissent dans le verre et son sang coule à l'intérieur. Il ne sent plus ses mains. JungKook ne sent plus son corps. JungKook ne voit plus. TaeHyung glisse par terre. Le train l'emmène loin.

Il entend encore sa voix.

Il voit encore son visage.

Et pourtant, aux yeux des autres,

C'est comme s'ils n'étaient plus rien.



Deux amants écroulés
Loin l'un de l'autre
A Minuit

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro