Noir - Blanc
Noir-Blanc
Se réveiller mon amour
Et se dire
Que tout n'était qu'un
Mauvais rêve
JungKook sur le toit du monde, regarde la pluie, l'affligée farandole, sur une aigre brouillerie. Il n'est pas vraiment sur le toit du monde. Le monde est trop étroit. JungKook est au bord du vide, entre un appartement désert et le trou laissée par une vitre bombardée. La nuit n'est pas si sombre. Mais la nuit est la nuit quand même.
JungKook est l'être le plus solitaire. Il aurait beau avoir tout l'univers pour lui seul qu'il serait malheureux. Il ne veut qu'une chose. Et il n'y a pas droit. Il aimerait s'allonger quelque part, sous la pluie qui s'arrête, disparaître avec elle, remonter le lit du fleuve, vide, et se loger derrière les digues. Il est un peu là bas. C'est un peu lui sous les ponts. Sous les toit brisés. Dans les mains sales des oubliés. C'est un peu lui dans l'eau fugitive. C'est un peu lui, les larmes semées dans la ville.
Dans l'appartement ; un matelas très sale, et des draps trempés, une cuisine vide, et une table isolée. Juste une table pour poser une feuille, et sur cette feuille un dessin, et dans ce dessin, l'image d'un rêve qu'on a crayonné de vert. Le dessin est tâché. Et dans le vent, et dans le temps, de la table, il n'a pas bougé.
Sur le sol, JungKook l'aperçoit, un livre sapin avec quelques pages déchirées. Un livre seul, et quelques pages qui parlent d'amour. Un livre trop lu mais jamais terminé. JungKook se baisse et l'attrape. Il essuie la pluie sur son visage. Il canalise l'orage dans son cœur.
Regarde le ciel. Il s'y passe toujours au moins une chose formidable.
JungKook s'assoit par terre, entre les bouts de verre qui gémissent. Et alors, même si ses doigts sont impropres, il commence à lire.
Et sur le mur un idéogramme juste pour eux
JungKook
Lit
Le livre
Jusqu'à
La Fin
Il est l'heure – quelle heure ? Quand YoonGi arrive la pluie s'est tue depuis longtemps. Des tours éteintes, des tours penchées, dans le noir. YoonGi savait, savait où le trouver, savait quoi dire, savait quoi faire, YoonGi savait. Il attend sagement que JungKook se lève, range le livre à l'intérieur de sa veste, attrape le sabre posé contre la table. Une table pour poser un dessin. YoonGi fait signe à JungKook de partir pour l'expédition de ce soir. L'autre s'exécute. Et YoonGi le suit, et YoonGi ralentit, juste pour observer, un idéogramme dans la nuit.
Mais il ne le comprend pas.
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Quelque part, au bout du couloir, une porte s'ouvre. Goutte d'eau froide. Blanc.
Jimin lève la tête, croise un regard qu'il ne voit pas. Noir. Blond.
Il sent qu'on le tire sous les bras, qu'on l'emmène loin. NON. Lisière froide.
Des mains pâles serrées jusqu'au sang, un œil tout blanc, qui divague. Et la vie comme un supplice insupportable, des gouttes d'eau froide sur un front, qui tombent, une à une.
Souvenir d'un père ? Non. Et d'une mère ? Non plus. Non. Un homme en noir. Un homme en noir. Et une ville interminable. Un supplice posé sur la table.
Zéro, un et puis, il ne sait plus.
Jimin se met à hurler.
Que ses bras sont fins.
Que ses jambes sont maigres.
Où est-il l'aigri enfant ?
Des poings violents qui le forcent à entrer dans la baignoire. Et de l'eau glaciale.
Un, zéro, Jimin pleure.
Traitement, dans un coin de verre
Agonie, dans un trou béant.
Le corps glacé, le corps trempé, le corps seul, abusé, et la tête folle. Et il se dit, il se dit, il se dit « Dieu, si seulement je ne savais pas parler. » Et il murmure « Monstre, je te hais ».
Il maudit les chiffres.
Jimin s'est écroulé sur le sol. Froid. Carrelage. Froid. Les yeux plongés dans ceux de son reflet. Qu'il est beau le martyr. Propre mais pas soigné. Le sol est humide.
Il entend les hommes discuter au dessus de lui, mais pas de lui, il n'existe pas. Il entend des mots et son cœur se débat. Et sur la table, à un geste de là, des bouteilles en verre, et un couteau.
Quelqu'un entre et crie et soudain c'est la panique.
« -On vient de recevoir un communiqué, la nouvelle est tombée, tout va être englouti, et ils viennent nous ravager avant. On s'en va.
-Et les décrypteurs ?
-Ne laissez rien. »
Suite à celui-là, ils s'en vont tous précipitamment. Il y en a un qui reste là, droit comme à l'abattoir, un peu tremblant, ses yeux tombent lentement vers le sol, croisent ceux de Jimin. Il sait alors qu'il a tout compris.
Et c'est aussi subit que l'orage quand Jimin se lève et se jette vers la table.
Ils ont tout compris.
Quelque part, au bout d'un autre couloir, un homme gris marche. Il a des ustensiles scintillants entre les mains. Il s'arrête devant une porte entrouverte où la lumière déborde. On s'y souvient d'un corps renversé, d'un bras qui se balance, et d'un esprit flagellé, déraisonné, saccagé. A l'intérieur les murs sont mutilés de binaire, encerclant le symbole unique et incompris. Et sur le lit, il y a un homme. Un homme endormi. Un homme comme une statue aux couleurs exsangues, les bras le long du corps, et des mains de dentelles s'ouvrant comme des lys blancs. Le vieux pose ses instruments sur la tablette, à côté du lit. Il nettoie la seringue, examine le liquide sombre dans sa fiole, et précisément, installe le produit. Pas un mot.
Quand il a terminé, il lève l'aiguille au niveau de ses yeux et contemple l'œuvre. Brillante. Propre. Froide. Il soupire. Il faut que le travail soit fait et qu'il s'en aille avec les autres. Ce ne sera pas long. Ce ne sera qu'un instant. Ce ne sera rien de plus, rien de moins, dans le vent. L'homme n'éprouve rien, et pourtant il se sent lourd. Ses mains gantées retombent alors qu'il se tourne vers le corps impassible. Il se tient bien debout, digne, dans la chambre blanche. Et pourtant, il y a quelque chose de sombre ici, comme une ombre terrible. Quelque chose qu'il ne comprend pas.
L'idéogramme le contemple.
Sur le lit une poitrine recouverte se soulève, et s'abaisse, à son rythme malade. TaeHyung est comme malade. Malade mais vivant. Et d'un coup, sans le vouloir, l'homme regarde son visage. Plus aussi juvénile qu'en arrivant. Et pas plus vieux pour autant. Figé dans l'ailleurs. Coincé à une strate que le médecin ne comprend pas. Et ce visage paisible, penché sur le côté de l'oreiller, l'alourdit davantage. Étrange qu'un corps en dormant, révèle toute son histoire. L'homme fait alors de son mieux pour regarder autre part.
La main gantée, accrochée à la seringue vêtue de noir, divine liqueur mortelle, s'abaisse élégamment. Il fixe un point sur le bras droit dénudé. Pâleur brûlante.
Des gouttes d'eau sur un front, une à une, pendant des heures.
Des gouttes d'eau, dans une baignoire, pleine de glace.
Des gouttes d'eau, sur le sol.
Une goutte fine et lugubre, qui déborde de l'aiguille.
L'homme ne comprend pas ; sa main tremble.
Entendez-vous ce bruit ? Rythme aigu et constant, qui s'écoule, pas dans le couloir, pas au dehors, non ici, le bruit est enfermé dans la chambre. L'homme ne bouge plus. Écoute le son des gouttes, comme une douce folie qui se répète, qui se répète, qui se répète. Cauchemar.
L'homme ne parle pas ; son bras vacille.
Une expression consternée déforme son visage jusque là si calme. Et c'est à une lenteur déraisonnable que sa tête se penche vers ses pieds chaussés d'ivoire. Et stupéfié, il les voit couverts de noir. Une flaque liquide et inconnue a englouti le sol. Elle reflète, trop honnête, les lumières aveuglantes du plafond. L'homme déglutit. Ses pupilles remontent le cours des gouttes de chrome. Un frisson l'asphyxie. Car là sur le lit, depuis les paupières closes du condamné, coulent des flots, des rivières, des fleuves, des cascades noires, noires de nuit. L'homme, la main toujours suspendue en l'air, la bouche entrouverte, les sourcils mal arqués, ne respire plus, ne pense plus, ne pense plus qu'à la pluie. C'est la pluie des larmes d'une souffrance inouïe.
L'homme voit, au milieu de ce faciès sordide et beau, deux yeux se dévoiler. Deux yeux, sans couleur, sans lumière, sans paysage, sur un visage indéchiffrable.
Deux ombres nocturnes et un homme gris misérable.
Et alors, le médecin n'a pas le temps de faire un pas, un souffle, ou alors un cri, qu'il se fracasse contre le sol, son crâne plaintif lâchant le pire des vagissements.
La nuit s'est abattue sur lui.
M A L A D I E
TaeHyung court. TaeHyung court plus vite qu'il ne le peut. TaeHyung court le long des couloirs incandescents. Les portes défilent. Les néons aussi. Des traces sombres sur son T-shirt blanc. Il lance un regard clair dans son dos. Ses yeux sont à nouveau pleins de lumière. Et de peur.
TaeHyung fuit, le blanc, cette teinte incolore, et cette folie, indicible folie.
TaeHyung fuit comme ils fuyaient avant, tous les deux, ensemble.
TaeHyung s'en va de sa cage. Il a promis.
Et il court comme s'il y avait encore l'infini à traverser.
Il court comme s'il était déjà libéré.
Quand il se sent le plus loin possible de sa chambre et des Hommes, il cesse de courir et marche. Il marche près du mur, passe une main tardive sur la surface immaculée. Et derrière eux, ses doigts laissent de graves traits noirs. Les restes d'une nuit malsaine. Les couloirs son vides. Ses yeux balayent le sol. Il prend un tournant, fait un dernier pas et s'arrête. Il y a des gouttes d'eau par terre.
Des gouttes d'eau
Et du sang
« -TaeHyung ? »
En entendant son nom, il se tourne lentement. Il connaît cette voix. Il connaît ce visage. Et précisément à ce moment, il se rappelle quelle couleur avaient les fleurs, dans son rêve.
« -Jimin... »
Jimin s'appuie sur le mur avant de s'approcher de TaeHyung. Il sourit, fait deux pas, titube un peu, se rattrape contre le mur d'en face. Sa main se lève et dévoile une rose rouge sur son ventre. Et des pétales qui coulent hors de son vêtement. TaeHyung a le même regard que lorsqu'il se réveille en sursaut d'un épisode traumatique. Il s'approche de Jimin, tremblant, l'aide à s'asseoir sur le carrelage. Il essaie de voir la blessure mais Jimin attrape sa main, y dépose un bout de métal rompu, ce qu'il reste d'un couteau.
TaeHyung fixe l'objet comme il peut. Sa main a des convulsions bizarres. Jimin continue de sourire. Il dit « tout va bien » avec les yeux. Pour la première fois, TaeHyung a l'impression que Jimin est lui même, qu'il n'est pas plusieurs dans sa tête. Tout va bien.
« -TaeHyung, t'es vivant, j'suis content.»
Il y a des hurlements métalliques dans le bâtiment. Lointains.
Une larme translucide coule sur la joue de TaeHyung. Le couteau lui perce la paume, mais ce n'est pas pour ça qu'il pleure.
« -Jimin, je suis désolé.
-Mais qu'est-ce que tu racontes ?
-Jimin, qu'est-ce que je dois faire ? »
Ce dernier ne dit rien, et une seconde durant, regarde l'œil perçant de celui qui lui fait face. Étrange qu'un œil en pleurant, raconte toutes ses larmes.
« -Il faut que tu partes. »
TaeHyung n'a pas le temps de répliquer. Crissement sous les sols.
« -La fenêtre au bout du couloir, prochain virage à droite, c'est la première sortie. TaeHyung, va-t-en.
-Mais-
-TaeHyung, sauve-toi toi même. »
TaeHyung reste figé. Un grondement monte. Jimin s'énerve dans la crainte, attrape en vibrant son col plus si blanc. Il le serre, le froisse, le tire vers lui d'un coup sec. Il crie :
« -TaeHyung bordel de merde, vis ! »
Il pousse TaeHyung de toutes ses forces. Et alors TaeHyung, lui jetant un dernier regard de détresse, se remet à courir. C'est encore un train sans fin qui l'éloigne du corps des autres. Il y laisse un peu du sien. Membre après membre. Jusqu'au centre tâché. Jusqu'à plus rien.
Mais TaeHyung court sous les reflets d'une ville sordide. Et d'une nuit violente.
Car elles l'appellent. Car elles l'attendent.
Et Jimin reste là, assis sur le carrelage, une rose rouge se fanant sur son ventre d'opale.
Et au bord de ses lèvres, sifflant tendrement ; un mot d'excuse solennel.
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Rouge
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Un voyage de peine vers
Une fenêtre pleine de noir
Qui s'ouvre sur le reste d'un
Voyage de peine
Pour te conduire
Dans la lumière
YoonGi est debout sur un tas de meubles brisés, regarde sa troupe saccager en criant. Ce soir, c'est la gloire. Il s'éloigne pendant que les pilleurs s'en vont piller. Laisser leur trace. Il s'aventure dans les étages de ce bâtiment glacial. Jamais il n'a vu de tels couloirs. Tant de blanc. Mais aussi du rouge, et du noir, dans de l'eau, sur le sol. C'est réel. Son pied baigne dans une flaque d'eau, de sang, et de – il ne sait pas. Alors ses yeux remontent, glissent le long du mur, tombent sur un corps expirant.
YoonGi ne bouge plus.
A ce même étage, un autre gars file le long des portes. Tout vêtu de noir, JungKook est comme une tâche dans les couloirs.
Gémissement entre les grondements étouffés. Une porte entrouverte.
Il s'approche, méfiant. Musique terrible. Intenable.
La main de JungKook sur la poignée, tombe dans le vide.
Des murs, des murs, et des murs blancs, plantés à coups de métal récurrents, langage binaire gravé avec rien, lui sautent dans les yeux comme on saute à la gorge, des murs meurtriers.
JungKook s'avance inconsciemment dans la salle, contemple les inscriptions indéchiffrables, une à une, familières, impossibles. Et ses yeux affligés, ses yeux obscurs, ses yeux qui disent non, qui supplient que ce ne soit qu'une hallucination. Ses yeux là sur toutes les parois.
Un idéogramme en plein milieu, dessin magnifique tracé dans la douleur. Calligraphie hachée que seul lui comprend, laissée là comme un signe.
JungKook tremble, a des vertiges inquiétants. Il survole la chambre, voit un matelas défait, des machines dans les murs, et sur le sol, derrière le lit, coule patiemment une rivière noire, paisible. Et là en plein milieu du courant, un homme qui geint.
Il a une seringue plantée dans le cou.
JungKook se poste au dessus de lui et pointe son sabre sous son menton. Sa voix tremble quand il parle. De terreur. Et de rage.
« -Vous êtes qui ? »
L'homme ouvre des orbes gigantesques à la vue de ce visage. L'homme le reconnaît. L'homme a l'air dément. Et son sourire, comme un rire retenu, l'est plus encore. JungKook approche son sabre, la lame touche la peau devenue jaunâtre. Mais l'homme ne répond pas, il contient son rire, tourne de l'œil puis le toise à nouveau, prend une large inspiration, prêt à dire quelque chose de très important.
« -J'ai une devinette. »
Une toux grasse et mauvaise l'interrompt. Il reprend :
« Tu es dans une ville.
Où il fait toujours nuit.
Elle est ton Esprit.
Comment fais-tu pour fuir ? »
JungKook a la main crispée et violente. Il crache :
« -Où est-il ? »
L'homme rit, rit, rit tellement, rit comme ses soit-disant patients. Il parle entre deux déglutitions, il parle en essayant de pas se noyer dans sa salive.
« -Mais-mais regarde autour de toi. Il est là. Partout. Avec nous. Avec toi.
-Ça n'a pas de sens ! Où est-il ?!
-Parti très loin... M-mais c'est toi qui l'as voulu. C'est toi. Toi, toi, toi, toi. »
JungKook a la tête qui tourne, il se traîne jusqu'au mur, y pose sa tête, respire très fort. Ses doigts se plantent dans les 0 et dans les 1. Il n'y comprend rien. Il ne veut pas voir. Il ne veut pas entendre. Il veut juste savoir. OU ES-TU ? Il gémit de souffrance, c'est son cœur qui se démonte, pièce par pièce. Et il saigne d'un sang très noir.
L'homme, le poison putréfiant lentement sa chair, toise JungKook s'appuyer contre le mur meurtri. Il dit :
« -J'ai une devinette. »
Alors pour toute réponse, JungKook prend son sabre et le lui plante dans la poitrine.
Après cela, dans la chambre, le silence règne.
Une litanie de souvenirs
Se glisse sur le chemin
Du cœur
La main de JungKook se pose sur les traces noires, là où ses doigts ont glissé, si peu de temps auparavant. Il traverse le couloir, prend un virage, voit YoonGi. YoonGi est agenouillé devant un corps trempé, assis contre le mur, jeune martyr effondré. Jimin est habillé de blanc, et de rouge.
Une fleur tracée au couteau, qui pousse dans sa peau.
JungKook se laisse tomber devant lui.
Jimin fait le plus grand des efforts pour porter un dernier regard sur cet homme en noir au visage familier. Il n'a plus du temps. Il n'a plus rien. Et pourtant ses yeux accueillent JungKook comme on accueille un vieil ami. Ses lèvres forment son nom, sans bruit. Puis son œil s'écoule en une pauvre et unique larme. Puis ses paupières tombent, son dos s'affaisse, son souffle s'échoue dans une ultime expiration. Le temps devient lourd.
JungKook se lève, les pupilles dilatées, égarées dans les confins du vide. Et il ne sait pas pourquoi mais il repense au livre. Il repense à la fin, que TaeHyung n'a jamais lue. Il pense à la fin, que ce garçon ne lira jamais. Il pense à la fin mais il ne veut pas y penser. Et il ne sait pas pourquoi mais il repense à la devinette. Il repense à cet homme qu'il a achevé. Il pense au poison et à l'idéogramme. Il pense à l'appartement vide. Et pour la première fois, il revoit distinctement tout ce qu'il a perdu. Il sent la présence de YoonGi dans son dos, et il ne sait pas pourquoi mais durant ces quelques secondes de lucidité, il le hait.
Puis tout s'efface. Car JungKook entend la ville qui lui parle.
Quelques mètres plus loin, une fenêtre ouverte laisse entrer la Nuit.
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