32. NO WAY OUT
NO WAY OUT
Parfois, Jisung avait l'impression de se noyer. De se trouver sous l'eau, si profondément que les abysses ne lui avaient jamais semblé si proches. Plus jeune, il avait vu ce film, Le Grand Bleu, et il avait été drôlement fasciné par le plongeur et protagoniste qui semblait retrouver une tranquillité presque absolue qu'une fois dans les méandres de l'océan. Jisung l'enviait, comme il enviait la liberté des poissons, lui qui avait tellement l'habitude d'en voir. Mais ceux à qui il avait affaire la plupart du temps au marché ne respiraient plus. Et c'était bien ça le problème.
Si les animaux marins ne survivaient pas en restant trop longtemps à la surface, lui ne pouvait que suffoquer lorsqu'il plongeait jusqu'à ne plus voir la lumière du jour.
Et c'était exactement le sentiment qui le prenait depuis quelques jours.
La réaction de son père avait été excessivement brutale. Pourtant, il n'avait pas levé une fois la main sur son fils, mais la violence de ses mots avait lacéré le cœur de Jisung. Le noiraud entendait ses paroles résonner dans sa tête et il maudissait chaque seconde de leur dispute.
Jisung avait essayé de persuader son père que ce n'était qu'une erreur, qu'ils avaient juste perdu le contrôle et que c'était la première fois que ça arrivait. C'était un écart typique de l'adolescence, ça arrivait, parfois. On se cherche, on teste ses limites... Vraiment, son beau discours aurait pu convaincre les plus têtus et pourtant, son père n'avait rien voulu savoir. Son estime de Minho était déjà bien basse, alors savoir qu'il fréquentait son propre garçon... Surtout sur ce plan là. Pour lui, c'était Minho qui avait mis de telles idées dans la tête de son fils. L'ex Bosozoku était responsable de toute la mauvaise influence possible que Jisung pouvait recevoir.
Et c'était atroce d'entendre son propre père détruire verbalement le garçon dont il était malencontreusement tombé amoureux.
Il n'avait plus vu Minho, depuis l'incident d'il y a quelques jours et s'était dit qu'il passerait au restaurant dans l'après-midi pour aller lui parler. Heureusement pour lui, les vacances d'été venaient de débuter et il n'avait plus la pression de l'école qui lui pesait sur le moral, c'était déjà ça. Seulement, Jisung redoutait lui-même sa confrontation avec son aîné.
Depuis cinq jours, il vivait chez son grand-père, osant à peine croiser le regard de ses parents. La nouvelle ne s'était pas ébruitée, le père de Jisung avait probablement trop honte de divulguer cela aux autres. Alors le noiraud avait juste parlé d'une dispute à propos du marché, pour justifier sa présence auprès de son grand-père, ça fonctionnait assez bien ainsi.
Une fois les heures les plus chaudes passées, Jisung marcha sous la chaleur ardente, le pas lourd, pour rejoindre la résidence des Lee. Les rues étaient belles, sous le soleil. Le noiraud trouvait tout prétexte pour ralentir sa course et observer les alentours. Le matin-même, la détermination d'aller voir Minho était la chose qui l'avait réveillé aux aurores. Mais toute son énergie fondait comme de la neige en été, petit à petit, jusqu'à se transformer en flaque difforme une fois qu'il fit face au restaurant. Ce fut Minho qui lui ouvrit. Comme s'il savait pertinemment qu'il allait venir. Sans un mot, ils se dirigèrent dans la chambre du plus vieux, celui-ci leur servant au passage un verre d'eau à chacun. Jisung but le sien d'une traite.
- Je veux plus voir mon père, dit-il d'un ton plat, adossé contre le bureau de son aîné. C'était inconfortable, mais il était trop tendu pour s'assoir.
Les doigts de Minho se crispèrent autour de son gobelet. Il prit place sur le bout de son lit.
- Vraiment, je peux pas, continua Jisung. Son aîné avait le regard fuyant.
- Il... il a réagi comment ? Le concerné haussa les épaules. Pire que ce que je peux penser ?
- Non. Enfin, il m'a pas mis à la porte, au moins, c'est déjà ça. Mais, quand même, je pensais pas que ca le dégoûterait à ce point, ajouta-t-il avec un rire sans joie.
Minho mordilla l'intérieur de sa joue en fronçant légèrement les sourcils. Il ne voulait même pas imaginer ce qu'avait pu lui dire son père.
- Il t'a laissé venir ici ?
- T'es malade, j'ai dit que je sortais avec Jeongin, répondit Jisung et l'autre garçon acquiesça.
- T'as pas peur qu'il te crame ?
- Jeongin est au courant, il a dit à ses parents qu'on se voyait, expliqua le plus petit. Mon père est devenu taré, il a même téléphoné chez eux pour être sûr que je mente pas.
Jisung frissonna, c'était désagréable. Il avait peur de ce dont était capable son père, dorénavant. Il n'osait même plus imaginer les pires scénarios, pour ne pas se faire de mal.
- Et y'a d'autres gens qui le savent ? s'enquit Minho. Le plus jeune n'aima pas l'air inquiet qui déformait ses traits.
- Je lui fait déjà assez honte comme ça, pas besoin de mettre tout le monde au courant.
Un mélange de peine et d'amertume faisaient vibrer les cordes vocales de Jisung sans qu'il ne puisse le contrôler.
- Je... je sais plus quoi faire, Minho, dit-il d'une petite voix. Il va jamais me laisser te revoir, on peut pas vivre caché toute notre vie...
Le plus vieux se tendit en l'entendant parler et soudainement, il eut envie de barricader son cœur pour ne plus ressentir une once d'émotion. Jisung faisait tomber toutes ses armes, à chaque fois. Au plus profond de lui-même, il savait que s'il s'éloignait de son cadet, il ne s'en remettrait pas. Il avait déjà vécu l'abandon de ses propres parents, il avait appris à mettre des distances avec tout le monde pour être le moins impacté possible. Minho était intouchable. À part lorsque ça touchait sa grand-mère ou les quelques amis qu'il pouvait compter sur le bout de ses doigts, il était intouchable.
Mais ça c'était avant qu'un garçon un peu maladroit se pointe à son restaurant avec son fichu vélo et sa fichue glacière. Et son fichu sourire qui l'avait fait sombrer.
Minho sentit une vague de panique le prendre enserrer sa poitrine. Pourquoi avait-il fallu que ça se passe ainsi ?
- T'as raison, Jisung, on peut pas vivre comme ça, dit le plus grand d'une voix rocailleuse. Il avait la gorge sèche et c'était comme si un énorme rocher bloquait la voie. Il craquait. On aurait même pas dû commencer tout ça.
- Qu'est-ce que tu racontes ?
- On aurait pas dû, on aurait jamais dû, répéta Minho en secouant la tête.
- Minho, souffla le plus jeune, les yeux embués de larmes.
Mais le plus vieux ne l'écoutait plus, ne le voyait plus. Il avait la tête plongée entre ses mains tremblantes et cela effraya encore plus Jisung de le voir réagir autant. Le plus petit sentit l'angoisse l'étouffer et compresser sa poitrine et toute sa résistance éclata dès son premier sanglot. Quelque chose rompait en lui, comme une vague déferlante, un magma d'émotions qui lui était impossible de contrer. L'affolement le fit vaciller et il dut se résoudre à s'accroupir et se mettre en boule. Ses pleurs étaient bruyants et même si son visage était enfoui dans ses bras, le tissu de son pull ne suffisait pas à étouffer ses sanglots.
Minho releva doucement la tête, alerté par ses plaintes et sentit son cœur s'arrêter en voyant l'état de son cadet. Il manqua de s'insulter d'être si bête et égoïste. Depuis le début, Jisung se prenait tout, il encaissait pour eux deux. Et il n'était même pas capable de l'aider.
Minho s'approcha lentement du plus jeune, pour ne pas le brusquer et posa une main sur ses cheveux. Le noiraud resserra ses bras autour de ses genoux, alors qu'il tremblotait de tout son corps. Son geste serra la gorge de son aîné qui hésita un peu avant de délicatement glisser ses bras autour de lui pour le serrer fort contre son torse.
L'eau s'accumulait dans ses propres iris à mesure que Jisung se fondait dans son étreinte. Minho avait déjà pu voir à quel point le plus petit était transparent en terme d'émotions. Tout se lisait sur ses gestes, il n'était pas très bon pour cacher ce qu'il ressentait. Et le plus vieux n'avait jamais vu une telle douleur émaner de son être.
Les pleurs finirent par se faire silencieux, tandis qu'ils étaient blottis l'un contre l'autre, la douceur des cheveux de Jisung sous la paume chaude du plus vieux, le t-shirt de Minho tâché de larmes froissé par les doigts du plus petit.
- Je suis là, je pars pas, murmura le plus grand, son souffle s'échouant sur le crâne de son protégé. Jamais. Plus jamais.
Et Jisung l'espérait de tout son cœur.
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je vous PROMET que ça va mieux après !!😿😿 le beau temps fera suite à la pluie i swear ne partez pas avant mes pépettes je vs aime
jspr tout va bien pour vous outre cela, force à ceux qui ont des exas de fin d'année on est grv pas ensemble mdr mais courage !!!!💗
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