3. BOSOZOKU
BOSOZOKU
La nuit commençait à tomber, alors que Jisung venait de quitter le domicile de l'un de ses amis d'école. Il avait passé la soirée à préparer un exposé avec Jeongin, le garçon dont il était le plus proche de sa classe, et se dirigeait maintenant vers la maison de son grand-père. A l'école, le noiraud se contentait de peu d'amis, en comparaison avec ses autres camarades, mais quand il se liait d'amitié avec quelqu'un, c'était très fort comme relation et il savait qu'il pouvait entièrement compter sur ces personnes. C'était un peu le cas de sa relation avec Jeongin.
Jisung longeait tranquillement les rues de Tokyo, sa marche rythmée par ses pas traînants et par la mélodie de la ville.
L'été approchait de plus en plus et les températures s'adoucissaient tant que Jisung ne portait qu'un t-shirt et un jean délavé, un peu trop large pour lui. C'était agréable, le noiraud aimait bien se balader ainsi. Même si la rue connaissait un trafic assez dense, il ne se sentait pas dérangé par les tonnes de voitures qui circulaient, au contraire, l'endroit semblait plus animé ainsi.
Au loin, Jisung entendait le vrombissement de plusieurs véhicules probablement modifiés de manière illégale, tant ils étaient bruyants. Il n'y fit pas attention jusqu'à ce que le son se rapproche petit à petit de lui, lui faisant tourner la tête pour déterminer d'où il provenait. Le jeune garçon écarquilla légèrement les yeux lorsque près de sept motos défilèrent devant lui, toutes plus bruyantes les unes que les autres. Le noiraud n'eut pas de mal à reconnaître le groupe de Bosozokus. Les gangs de motards étaient de moins en moins nombreux, ces dernières années, mais ce n'était pas la première fois qu'il en croisait dans la rue.
Inconsciemment, il recula de quelques pas, afin que sa silhouette soit dissimulée par la façade de la ruelle où il se trouvait. Ils ne feraient peut-être rien s'il le voyaient les observer, mais Jisung se disait qu'ils avaient tout de même l'air pas très commode et préférait éviter toute forme de contact avec eux. On racontait qu'ils ne reculaient jamais devant la violence, quand il s'agissait de gangs ennemis et que leurs échanges étaient souvent sanglants.
Aucun des chauffeurs n'avait de casque et le jeune homme se dit qu'ils étaient complètement inconscients. Pourtant, ce fut avec une certaine fascination qu'il les regarda rouler à toute vitesse sur le bitume, pour s'arrêter un peu plus loin dans des dérapages contrôlés, sans se soucier de bloquer la route aux autres véhicules. Maintenant qu'ils avaient posé pied à terre, Jisung pouvait les observer un peu mieux. Sa bouche s'ouvrît de stupeur quand il remarqua que deux garçons du groupe étaient torse nu, comme si le vent et la peur d'un quelconque accident ne les atteignaient pas. L'un d'eux se tenait un peu en retrait, le bas du dos nonchalamment appuyé contre sa moto. Bien que la distance ne lui permettait pas une bonne vision, Jisung arrivait à distinguer sa masse de cheveux noirs et fins qui surplombaient un corps semblant athlétique. C'était peut-être le flegme remarquable de l'inconnu qui lui faisait penser à ça, mais Jisung songea vaguement à Minho en le détaillant du regard.
Lassé de son observation, Jisung finit par sortir de sa cachette pour reprendre sa marche en direction de chez son grand-père. Depuis sa retraite, le vieil homme avait quitté son logement au port pour vivre dans un appartement tout aussi petit, en ville. A cause de la santé délicate de son épouse, ils avaient décidé de s'installer dans un lieu proche d'un hôpital et des pharmacies, pour faciliter leurs trajets. Ils logeaient dorénavant dans un quartier agréable, où la plupart des habitants n'étaient plus tout jeunes. Ça sentait la fleur de cerisier, dans le jardin commun de ces immeubles et Jisung adorait s'y rendre.
Son grand-père l'accueillit avec chaleur, quand le noiraud arriva au pas de sa porte. Le vieil homme parlait doucement, lui chuchotant que sa femme faisait la sieste dans sa chambre et Jisung entra dans l'appartement le sourire aux lèvres. Comme ils en avaient l'habitude, tous deux s'installèrent sur la table de la cuisine pour jouer au Go, alors que son grand père avait lancé un vinyle qui diffusait un air de blues. Ils parlaient peu, pendant leurs parties, tous deux plongés dans leur réflexion. Jisung était devenu un as à ce jeu, à force d'y jouer avec son grand-père. L'homme avait réussi à lui transmettre sa grande passion sans trop de difficultés.
Après quelques parties, ils finirent par s'affaler sur le canapé du salon, pendant que le plus vieux montrait différents livres de pêche qui faisaient partie de sa collection. Jisung regardait chaque image avec attention, tandis que son grand-père lui expliquait tous les secrets des fonds marins qu'il connaissait. Le noiraud adorait cette complicité qu'il avait avec lui, ils pouvaient parler des heures sans s'ennuyer.
- Il s'appelle comment, celui-ci ?
Le vieil homme sourit en voyant Jisung pointer du doigt un poisson à l'allure élégante, aux nageoires striées de blanc, de brun et de rouge.
- C'est un lionfish, ou mino-kasago. Il en existe de plusieurs couleurs, je crois que celui-ci est un Fu Manchu, c'est mon préféré.
- J'en avais jamais vu, avant. Il a des jolies nageoires.
- C'est un très beau poisson, acquiesça le plus vieux en hochant la tête. Mais il faut s'en méfier. Même la plus belle des roses a des épines.
Jisung lui lança un regard interrogateur.
- Tu vois les pics sur son ventre et sur son dos ? Si tu venais à les toucher, tu t'empoisonnerais. Ses épines sont très venimeuses, expliqua-t-il.
Le jeune homme suivait les gestes de son aîné, attentif à ses explications.
- Pourtant, une fois qu'on les coupe, on peut le préparer comme un poisson ordinaire. Sa chair est excellente, je te ferai goûter, une fois. Ta grand mère en faisait des très bons sashimis, ajouta-t-il, le regard rêveur. Si elle a assez d'énergie quand elle se réveille, je lui demanderai de m'expliquer sa recette.
Jisung hocha la tête avec enthousiasme et ils se replongèrent dans l'ouvrage. La chose que le plus jeune préférait dans son job de poissonnier était sûrement tout ce qu'il pouvait apprendre sur le monde marin. Il n'arrivait toujours pas à se faire à l'idée que l'océan était si vaste et trouvait passionnant d'en étudier chaque recoin. Il avait la soif d'assimiler toutes les informations qu'il pouvait retenir lorsque cela touchait à la mer. C'était peut-être cela qui l'empêchait de véritablement quitter ce travail qui ne lui plaisait pourtant plus vraiment. Mais c'était quelque chose que son père n'accepterait jamais, songea-il en caressant distraitement l'une des images de poisson sous ses doigts. Jisung eut soudainement envie de garder le livre un peu plus longtemps.
- Grand-père ?
- Oui Jisung ?
- Est-ce que je peux prendre ce livre chez moi ?
Le concerné lui sourit grandement en hochant la tête.
- Bien sûr ! Ça me fait plaisir que tu me demandes ça, tu sais.
- Pourquoi ?
- Ça montre que tu t'intéresses à ce que ton vieux papy te raconte. Je sers au moins à ça, dit-il en riant et le noiraud sentit une pointe de peine le piquer.
Il détestait le fait que le vieil homme puisse croire qu'il n'ait pas d'intérêt pour ses récits alors qu'il adorait passer du temps avec lui.
- Mais grand-père, dis pas ça !, s'indigna le plus jeune. T'es pas vieux, en plus.
Le concerné pouffa, alors que son petit-fils marmonnait des choses dans sa barbe en rangeant le livre dans son sac.
- Sinon, tout se passe bien ? Ton père m'a dit que tu avais commencé les livraisons, dit le vieil homme.
Jisung songea aux différents clients chez qui il devait se rendre et ses pensées retombèrent presque automatiquement sur le restaurant de madame Lee. C'était définitivement devenu sa destination préférée et y aller le mettait de bonne humeur, même si la présence de Minho le mettait mal à l'aise. Il avait du mal avec ce garçon, pourtant, il crevait d'envie d'en apprendre plus sur lui. Minho avait quelque chose d'attirant, dans un sens, quelque chose de mystérieux, même si les seuls échanges que Jisung pouvait avoir avec lui étaient quelques œillades perdues, lorsque l'autre garçon daignait de lui prêter attention. C'était frustrant, mais ça donnait encore plus envie à Jisung de se rapprocher de son aîné.
- Mhm, fredonna-t-il distraitement. La plupart des clients sont gentils, à part madame Hayashi qui doit être la personne la plus désagréable que je connaisse.
- Ah oui, madame Hayashi, pouffa son grand père. Je l'ai déjà rencontrée une ou deux fois, je peux te dire que je fais tout pour l'éviter, maintenant !
Jisung hocha énergiquement à ses dires. Lui aussi trouvait toutes sortes de stratégies pour être le moins en contact possible avec la vielle femme.
- Qu'est-ce qu'elle peut être grincheuse..., soupira le grand-père. Ça m'étonne qu'elle ne soit pas devenue folle aux chats encore.
- Je pense que même les chats ne la supporteraient pas, rétorqua Jisung en riant.
Ils continuèrent de discuter pendant un moment et Jisung, qui avait pourtant prévu de rentrer chez lui, avait fini par s'endormir contre l'épaule de son grand-père. Bercé par ses mots, la musique qui continuait de tourner en fond et la douce odeur de lin qui flottait dans l'appartement du vieil homme.
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Ça c des lionfish, le 2e c'est un Fu Manchu je suis mitigée c vrm entre fabuleux et effrayant jsp les nageoires sont trop jolies mais hmpf je vois ça dans l'eau je mevanoui c gros en plus
tema la taille du steak
sinon les Bosozokus c des clans de motards de jeunes adultes qui ont entre 17 et 20 ans souvent. Ils pimpaient leurs motos et les trafiquaient pr qu'elles fassent le plus de bruit possible et conduisaient dangereusement. Yen avait bcp pendant les années 70 et 80 et on les retrouve surtout dans la culture pop (genre onizuka c'était un Bosozoku ou Tokyo Revengers). Voilà lol j'ai vu quelques témoignages et c'est super intéressant comme sujet en vrai bref bisou😘
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