LEE'S RESTAURANT
Jisung dévalait les pentes de Tokyo, retraçant mentalement le trajet que lui avait expliqué son père, quelques minutes plus tôt. Grâce aux nombreuses ballades qu'il faisait quand il s'ennuyait, le jeune homme connaissait le quartier et ses alentours comme sa poche. Ce fut donc assez rapidement qu'il aperçut au loin une pancarte portant le nom du restaurant auquel il devait se rendre, alors qu'il s'était engouffré dans une ruelle étroite un peu miteuse.
La petite bâtisse faite de bois dégageait une allure authentique qui plut à Jisung, une fois qu'il fut arrêté devant celle-ci. Il détailla l'endroit du regard, ses mains s'occupant de sortir les sacs de la glacière accrochée à son porte bagage. Le restaurant avait l'air plutôt étroit, vu de l'extérieur et Jisung soupçonnait que la salle principale s'étalait sur la longueur du bâtiment.

Une fois sa livraison en main, il franchit la porte d'entrée et fut tout de suite accueilli par une douce odeur de soupe. L'endroit au cadre plutôt chaleureux en était embaumé et Jisung se sentit presque instantanément à l'aise, même si c'était la première fois qu'il se rendait là. Le restaurant était presque vide, midi était passé depuis plusieurs heures. Comme il s'en doutait, la pièce principale était peu large, mais s'étendait sur plusieurs mètres de profondeur. Des meubles en bois rustiques habillaient l'espace qui était largement éclairé par les fenêtres de verre s'étalant sur les murs de la salle. Il devait peut-être y avoir la place pour une dizaine de personnes maximum, mais Jisung devait s'avouer que cet impression d'intimité donnait du charme à l'endroit.
Instinctivement, il se dirigea vers le comptoir du lieu, où il était également possible de manger, vu les quelques tabourets qui s'y trouvaient.

- Bonjour, s'annonça-t-il d'une voix claire, en espérant que la propriétaire du lieu l'ait entendu.

Son salut resta quelques instants en suspens, et, n'obtenant pas de réponse, Jisung se répéta d'un ton un peu plus fort. Une silhouette finit par se dessiner à travers le rideau se trouvant derrière le comptoir et Jisung écarquilla légèrement les yeux en voyant un visage masculin faire son apparition. Son père lui avait parlé d'une vieille femme très gentille comme étant la responsable du restaurant, quelle fut donc sa surprise en voyant un jeune homme venir à sa rencontre.

Le nouvel arrivant, visiblement pressé, désigna Jisung d'un coup de menton, alors qu'il frottait ses mains contre le tablier accroché autour de sa taille. Jisung ne pipa mot devant le manque d'avenance de cet homme aux cheveux noir corbeau et aux yeux sombres qui le rendaient ma foi intimidant. Il ne devait pas être bien plus vieux que lui, mais son allure imposait une certaine fermeté qui laissa Jisung pantois. Il avait des traits vifs, comme si son visage avait été taillé dans la pierre, un nez aux proportions parfaites se dressait au milieu de son faciès et une bouche charnue joliment dessinée sublimait le tout. Jisung aurait menti si sa première pensée en voyant ce garçon était qu'il était désagréable à regarder.

- Bon, qu'est-ce que tu veux ?, lâcha alors le jeune homme en voyant que Jisung n'ouvrait pas la bouche.

Son audace fit définitivement perdre le peu de contenance du plus jeune qui commença à bredouiller quelques mots incompréhensibles, auxquels l'inconnu répondit par un froncement de sourcils. Jisung sentait la timidité engourdir peu à peu ses muscles.

- Minho, voyons ! Ce n'est pas des manières à avoir avec des clients, le reprit la voix d'une vieille dame qui était apparue derrière Jisung. Tu viens pour manger, mon petit ?

Le concerné se tourna et sentit le soulagement l'envahir en voyant la femme qui le regardait d'un air bienveillant. Ses yeux brillant de tendresse apaisèrent le cœur du garçon et il secoua la tête pour répondre à sa question.

- Oh mais non ! Tu es le fils Han, n'est-ce pas ? Bon sang, comme tu ressembles à ton père !, s'exclama-t-elle en l'enlaçant.

Jisung répondit maladroitement à son étreinte, un peu gêné d'être soudainement au centre de l'attention. Il n'avait jamais rencontré cette dame, mais il la savait bonne amie de son paternel. Néanmoins, ce n'était pas suffisant pour qu'il en oublie le malaise que lui provoquaient les contacts physiques.

- Je viens vous livrer le poisson, madame Lee, finit par dire Jisung, une fois qu'il eut enfin retrouvé la parole.
- Merci mon grand, mais dis moi c'est quoi ton prénom ?
- Jisung, madame, dit-il et il espérait que le dénommé Minho l'ait entendu, sans trop savoir pourquoi.

Pourtant, le noiraud semblait être totalement désintéressé de la conversation obéissant simplement à sa grand mère lorsqu'elle lui demanda d'aller mettre au frais le sac de provisions que Jisung avait apporté - ce qu'il fit sans lui adresser un regard.

- Installe-toi donc, alors, Jisung ! Je vais faire un peu de thé. Tu es venu à vélo, tu dois avoir faim, je vais voir ce que je peux te donner, s'exclama la femme de plus belle en désignant de la main les sièges se trouvant contre le comptoir.
- Non non, ne vous dérangez pas pour moi, répondit le fils de poissonnier en rougissant légèrement. Le marché n'est qu'à une quinzaine de minutes de vélo d'ici, vous savez.
- Ça ne m'empêche pas de vouloir t'accueillir comme il faut ! Allez, va t'asseoir, j'arrive tout de suite.

La dame ne lui laissant pas vraiment le choix, Jisung s'exécuta et prit place sur l'un des tabourets disponibles. Il était était plutôt tard pour déjeuner et mis à part un homme d'un certain âge assis au fond du restaurant, le noiraud était le seul client de l'endroit. Quelques instants plus tard, la propriétaire des lieux fit son apparition, une assiette entre les mains.

- Tiens, j'ai fait des dorayakis ce matin et Minho en a laissé quelques-un, dit-elle en déposant le plateau devant lui. J'attends que l'eau finisse de bouillir et je t'apporte du thé.

Jisung la remercia chaleureusement, acceptant avec plaisir ces pâtisseries qu'il affectionnait d'ailleurs particulièrement. Une fois le thé prêt, madame Lee servit deux petit gobelets en céramique sombre, tandis que l'odeur délicate de la boisson fumante parvenait aux narines du jeune garçon. La vieille femme vint s'installer à ses côtés et ils commencèrent à discuter alors que Jisung dégustait les mets sucrés préparés par ses soins.
Il l'écoutait attentivement, trempant parfois ses lèvres dans le thé à l'agrume qu'il trouvait très bon. Il apprit que le garçon qui l'avait accueilli - si l'on pouvait appeler cela un accueil - était son petit-fils et l'aidait à faire tourner son business. Jisung fut surpris d'apprendre qu'ils n'étaient que deux pour cuisiner, servir les clients et entretenir l'auberge. Même si l'endroit était petit, le noiraud était certain que cela nécessitait beaucoup de travail de tenir un restaurant.

Madame Lee loua longuement la qualité des produits que les parents de Jisung pêchaient et le jeune homme fut fier de lui dire que c'était lui qui préparait leur commande, à chaque fois. Elle lui avoua aussi se sentir un peu attristée par le départ de Kagi, l'ancien livreur, mais rassura bien vite Jisung en lui répétant à quel point elle était contente de le rencontrer.

Jisung passa un très bon moment en compagnie de cette femme à la gentillesse sans nom et dût se faire violence pour lui dire qu'il devait retourner au marché pour travailler, après une bonne demi-heure passée avec elle. Madame Lee eut l'air peinée de le voir repartir si vite, mais se montra compréhensive, lui emballant les dorayakis restant dans du papier pour que Jisung les emporte, malgré ses multiples refus.

- Tu reviendras mardi prochain ?, lui demanda-t-elle alors que Minho refaisait son apparition, sortant des cuisines pour débarrasser la table du seul client qui restait dans le restaurant.
- Oui !, répondit Jisung en essayant d'ignorer l'autre garçon. Il se sentait un peu gêné en sa présence. Je reprends les mêmes horaires que Kagi, je serai là les mardis et jeudis.

La vieille femme hocha la tête d'un air entendu.

- Très bien, alors je me réjouis de te voir jeudi aussi !, dit-elle et Jisung lui sourit.
- Oui, à bientôt, merci pour les dorayakis !, dit-il avant de se diriger vers la sortie.

Il adressa un dernier signe de main à la vieille femme qui le lui rendit un grand sourire avant d'enclencher la poignée de l'entrée du restaurant. En refermant la porte, son regard eut juste le temps de croiser les yeux vifs de Minho et c'est avec le bout des oreilles rougi qu'il monta sur son vélo pour rejoindre le marché aux poissons.

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Les dorayakis c des sortes de pancakes avec de la pâte de haricots rouges c absolument délicieux faut goûter purée (la qualité de la photo pue grv la merde mais elle était trop mimi😿)

ok sinon c absolument et exactement comme ça que j'imagine le minho de cette fanfic genre je saurai pas l'expliquer mais cette photo illustre parfaitement cmt je le vois voilà bisou