Chapitre 9 : vendredi
Aujourd'hui, c'est le pire jour de la semaine. Celui où je fais 8h-18h non stop. Celui où j'ai cours de sport.
Mais je suis quand même de bonne humeur. Parce que je sais que j'ai anglais et que l'inconnu m'aura sûrement répondu.
Avec cette pensée, je prends la route du lycée. J'ai le sourire aux lèvres et rien ni personne ne pourra me l'enlever !
J'arrive devant les grilles du lycée en sifflotant. Des adolescents débiles me lancent des regards mais je les ignore. Je suis de bonne humeur ! Et même une bande d'abrutis ne pourra pas changer ça !
Je m'appuie contre la grille en mettant mes mains dans les poches. Il fait un peu froid aujourd'hui mais c'est pas grave parce que je suis heureuse !
Soudain, alors que je suis plongée dans mes pensées, Christelle et Paul apparaissent devant moi. Je sursaute et mes yeux tombent directement sur leurs mains entrelacées. Mon sourire disparaît. Je croyais que ma bonne humeur aller durée plus longtemps mais il a fallut que c'est deux imbéciles heureux arrivent…
Christelle ne semble pas avoir remarqué mon changement de comportement. Elle me demande :
— Comment tu vas aujourd'hui ?
J'ai envie de l'envoyer balader ailleurs mais je ne le fais pas car elle est quand même sensé être mon amie.
— Bien bien… Et toi ?
Elle fait un sourire rayonnant et répond :
— Super !
À ce moment, les grilles s'ouvrent. Paul lâche la main de Christelle et dit :
— Bon aller ! J'y vais moi ! On se retrouve à la récré Christou ?
Mon amie hoche la tête le sourire aux lèvres. Il part non sans lui avoir déposé un baiser sur la joue au passage. Mon coeur se brise à ce geste et je grimace. Ma journée n'aurais pas pu plus mal se commencer…
Je soupire et entre à mon tour dans l'établissement suivis de Christelle. Nous allons en cours de français, le pas traînant.
Nous entrons dans la salle et allons nous asseoir à notre place. Tout ça en silence. Je n'ai aucune envie de parler et encore moins de parler à Christelle… Elle doit le comprendre car elle ne m'adresse ni mot, ni regard.
Le cours commence, très ennuyant mais je prends quand même des notes, comme d'habitude. Je ne veux surtout pas rater mon bac de français !
Le cours continu quand, soudain, quelqu'un toque à la porte. La prof fronce les sourcils, se demandant sûrement qui cela peut bien être. Elle lui dit d'entrer.
La personne ouvre la porte. Je retiens un grognement quand je vois que c'est le Terminal qui vient d'entrer. C'est pas vrai… Cette journée est de pire en pire ! Il prend la parole :
— Je crois que j'ai oublié ma trousse dans cette salle…
La prof lève les yeux au ciel, exaspérée.
— Mais comment peut-on faire pour oublier une trousse, monsieur Ford ?
Il hausse les épaules et s'avance vers moi. Quoi ? Qu'est-ce qu'il me veut encore ? Je plonge mon regard dans ses yeux vert, menaçante.
— Ma trousse est là. Tu me gêne.
Je me retourne et vois la trousse posée sur le rebord de la fenêtre. Je me sens tout de suite très conne et me pousse pour le laisser passer. Il ricane discrètement en s'emparant de sa trousse. Je serre les dents, il se fout à nouveau de moi…
Il se dirige vers la sortie sans même dire pardon pour le dérangement à la prof. Celle-ci n'en est pas étonnée, elle semble le connaître.
Juste avant de refermer la porte derrière lui, il me fait un discret clin d'oeil. Je me raidis. Il vient vraiment de faire ça ? Il me cherche on dirait !
La prof reprend son cours comme si rien ne c'était passé. J'ai arrêté de prendre des notes, trop en colère pour faire quoi que ce soit. Ce Terminal a un sérieux problème avec moi et il va falloir le régler avant que je devienne folle !
***
L'heure d'histoire vient de se terminer. Il est 17h et je suis épuisé. Cette journée est vraiment chargée… Je déteste le vendredi !
Il ne reste plus que le cours d'anglais. J'espère vraiment que l'inconnu m'a répondu sinon c'est vraiment la pire journée de ma vie…
Je me dirige vers la salle d'anglais accompagnée de Christelle. Pour une fois, celle-ci n'a séchée aucun cours ! Elle fait des progrès !
Nous entrons dans la salle sans même toquer. De toute façon, la porte est toujours ouverte. Je me précipite vers le bureau du fond le cœur battant. Je vois de loin qu'il y a une réponse. Je fais un sourire en m'asseyant. Christelle vient me rejoindre en me demandant :
— Pourquoi t'as changé de bureau ?
— Il n'y avait plus de place !
Je lui montre alors le nouveau mot sur la table. Elle se penche dessus et le lit en même temps que moi.
Nan la S c'est pas trop dure pour moi, j'ai de grosses facilitées en maths… Moi au contraire je suis plutôt nul en français… Chacun son truc ! Wahou ! T'es perspicace Minette ! Bien vue, je suis un mec ! J'imagine que toi t'es une fille ? Et t'es en quelle classe ?
Mon sourire s'agrandit. Christelle me lance un regard qui veut tout dire.
— Eh ben ! Je vois que t'as pas chômé pendant mon absence !
Je ris et m'empare de mon stylo pour écrire une réponse :
Des facilitées en maths ? T'as bien de la chance ! Heureusement que je ne suis pas en S sinon je serais déjà morte ! Bien sûr que je suis une fille ! Je ne me serais pas appelée Minette sinon ! Je suis en 1ère. Et toi, Croquette, t'es en quelle classe ?
Je referme mon stylo le regard rêveur. Je croise celui, moqueur, de Christelle.
— Meuf, imagine c'est l'agent d'entretien ou un truc comme ça !
Je fais une grimace.
— Oula ! Non ! Je n'espère pas !
— Il faut que tu essayes d'avoir le plus d'infos possible à son propos ! Je vais noter ce que l'on sait déjà !
Je ris et Christelle sort une feuille et note :
- garçon
- fort en maths
- filière S
Soudain, la sonnerie retentit. C'est la fin de la journée ! Je cours jusqu'à la sortie et rentre chez moi, le cœur en joie.
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