Le lendemain, mercredi, j'ai deux heures de français et deux heures d'histoires. Même pas d'anglais pour me remonter le morale… Je n'ai pas hâte du tout.

Je suis actuellement devant les grilles. Christelle me rejoint, le sourire aux lèvres. Tiens, c'est bizarre qu'elle soit de bonne humeur de bon matin… Elle me fait la bise et je lui demande :

— Qu'est-ce qui te rends aussi heureuse ?

— Paul m'a proposé un rendez-vous samedi au cinéma !

Je fais les gros yeux. Je sens mon coeur brisé se briser encore plus. Et dire que c'est grâce à moi qu'ils ce sont rapprochés… j'aurais jamais dû l'inviter à prendre un verre…

Je fais un sourire faux et prends Christelle dans mes bras. J'ai décidé que ça servait à rien de lui faire la tête.

— Je suis contente pour toi Christou !

Mon amie se met à rire bêtement. Si elle savait que, en vrai, je la déteste ! Je la lâche avec un sourire.

— Je suis contente que tu acceptes ça Marion !

Je lui souris et sors une de ces phrases complètement clichées :

— Ça me rend heureuse de te voir heureuse Christou !

Elle me rend mon sourire et me ressert dans ses bras. Je me retiens de grogner. Tandis que Christelle me serre dans ses bras, je regarde autour de nous. C'est la que je croise le regard vert clair et empli de malice du terminal. Il détourne le regard. Un frisson me parcourt le dos. C'est moi ou… Il était en train de me regarder ?

— Bon… tu peux me lâcher Marion s'il te plaît ?

Je lâche mon amie vivement. Les grilles s'ouvrent à cet instant et nous entrons dans le lycée.

C'est partit pour deux heures de français ! Joie !

***

Les deux heures passent vite étant donné que je les ai passé à dormir sans même que le prof ne me remarque. Oui, je sais, je n'aurais pas dû dormir mais plutôt prendre des notes pour le bac de français mais là, je n'étais vraiment pas d'humeur. La sonnerie retentit me tirant de mon rêve de nourriture. Oui, je meurs de faim…

C'est l'heure de la récré. Nous descendons dans la cour. C'est alors que Christelle m'annonce :

— Bon, je vais rejoindre Paul ok ? On se retrouve pour les deux heures d'histoire !

Elle me fait un signe de la main et s'en va me laissant totalement en plan. Wahou ! Alors celle-là je ne l'avais pas vu venir !

Je hausse les épaules. Tant pis ! Je vais rester toute seule. De toute façon, il vaut mieux être seul que mal accompagné ! 

Je me dirige vers la cafétéria pour m'acheter de quoi me nourrir. J'achète une barre chocolatée et retourne dans la cour.

C'est alors que, par une malencontreuse maladresse, je laisse tomber mon porte-monnaie par terre. Bien évidemment, celui-ci est ouvert sinon ce n'est pas drôle !

Toutes les pièces le contenant s'éparpillent au sol. Je me précipite pour les ramasser au plus vite.

Soudain, le terminal apparaît sous mes yeux. C'est pas vrai ! Il apparaît toujours dans les pires moment celui-là ! Ses lèvres sont étirées d'un sourire moqueur. Il se baisse et ramasse une pièce de deux euros qui était sur son chemin.

Je me lève vite et m'avance vers lui pour récupérer la pièce qu'il m'a gentiment ramassé. Son sourire s'agrandit tandis que je m'approche. Quand je suis assez près de lui pour lui prendre la pièce, je tends ma main vers la sienne. Mais celui-ci recule, enfourne ma pièce dans sa poche et déclare :

— Je l'ai trouvé, elle est à moi.

Sur ces sages mots, il se détourne et continu son chemin. J'écarquille les yeux. Je n'arrive pas à croire ce qu'il vient de se passer. Je viens de me faire voler deux euros par… lui ! Et je n'ai eu le temps de rien dire que le voilà déjà partit !

Soudain, la sonnerie retentit. C'est l'heure des deux heures d'histoire. Je vais finir ma sieste !

Je vais donc devant ma salle de classe, tout en mangeant ma barre chocolatée. Mais ce qui n'empêche pas mon cœur d'être toujours empli de haine contre cet abrutis de terminal.