Chapitre 16 : toujours jeudi
Je suis à la cantine. Mon cœur bat la chamade. Christelle m'a lâchement abandonnée par jalousie. Et dire que c'est mon amie... Mais est-ce que l'on peut vraiment appeler ça une amie ?
Maintenant, me voilà obligée de manger avec un gros pervers doublé d'un psychopathe. Je sens un bon repas en perspective...
Je le vois, assis seul à une table. Il est sur son téléphone et semble perdu dans ses pensées. Peut-être que, si il ne me voit pas, je peux fuir ? Non, il ne vaut mieux pas... Je suis sûre qu'il serait capable de faire de ma vie un enfer... Enfin... encore plus qu'elle ne l'ai déjà...
Je prends une grande inspiration et me dirige vers le fruit de tous mes cauchemars. Je pose mon plateau sur sa table dans un grand bruit. Il sursaute en poussant un petit cri peu virile.
— Ah ! Marion, te voilà !
Je ne réponds rien. De toute façon, qu'est-ce que j'aurais pu répondre ?
Je commence à manger, attendant qu'il prenne la parole. C'est lui qui voulait me parler alors il a intérêt à parler !
— Marion ?
Je lève mes yeux vers lui.
— Je suis sincèrement désolé pour mercredi.
Il semble vraiment sincère. Ses yeux brillent d'espoir que je lui pardonne. Pourtant, je sais pertinemment que, dès que je l'aurais pardonné, il recommencera. Je dévie donc le sujet :
— Ta copine n'est pas trop jalouse que tu manges seul avec moi ?
— Ma copine, je l'emmerde.
Il a dit ça tellement naturellement que c'en ai fou ! J'éclate de rire. Et dire que j'étais juste en train de boire ! Je m'étouffe donc bêtement avec mon eau.
— Eh ! Reste en vie !
Il me tapote le dos. Au bout d'un moment, je reprends ma respiration. Je cligne des yeux plusieurs fois et le regarde à nouveau.
— Tu l'as quitté ?
Il secoue la tête négativement. Cela me rassure un peu. Il ne peut rien tenter sur moi pour l'instant...
— Mais ça ne saurait tarder. Cette meuf est un véritable peau de colle.
Mon cœur ratte un battement. Je prie en mon fort intérieur qu'il n'est pas assez de courage pour la quitter.
— Sinon, on est pas là pour parler d'elle mais de toi. Alors ? Tu aimes ta nouvelle célébrité ?
Je ne sais que répondre. C'est vrai que les gens se retournent maintenant sur mon passage. Mais ça ne me dérange pas plus que ça. Je hausse les épaules sans rien dire.
— Tu peux au moins me remercier ! J'ai montré au monde que tu n'étais pas si moche que ça !
C'est un compliment ça ? Je fronce les sourcils. Certainement pas ! Il vient même de me traiter de moche !
Un silence s'installe. Je me sens vraiment mal à l'aise... j'en ai même perdu l'appétit.
— Tu as dis tout ce que tu avais à dire ?
Il ouvre la bouche sans rien dire. Ça doit vouloir dire que je n'ai plus rien à faire ici. Ça m'arrange bien. Je me lève et vais débarrasser mon plateau en ignorant Ford qui me rappelle :
— Eh ! Mais Marion ! Tu vas où ?
Je vais loin de toi gros pervers. Je jette les détritus dans la poubelle et pose mon plateau. Je sors de la cantine en évitant de repasser devant le Terminal. Mais qu'est-ce qui m'a pris d'accepter de manger avec lui ? Je secoue la tête. Plus jamais !
***
C'est l'heure du cours d'anglais. Je vais pouvoir voir la réponse de mon inconnu. J'ai le cœur battant rien que d'y penser.
J'entre dans la salle à la suite des autres élèves de la classe. Christelle a décidé de se remettre à sécher l'anglais. Elle ne m'a pas reparlé de la journée. Elle est jalouse de l'intérêt soudain que m'a porté Paul... En même temps, je la comprends. Paul n'avait pas à réagir comme ça en me voyant ce matin. Ça ne se fait juste pas. Ce n'est pas à moi que Christelle devrait faire la gueule mais à Paul...
Je me dirige donc seule vers la place du fond. Je fixe le bureau à la recherche de la réponse. Les femmes de ménages ont essayées, en vain, d'effacer nos marques sur le bureau. Je souris. Elles n'ont pas réussis !
Je trouve enfin la réponse de l'inconnu. Je lui avais demandé s'il avait une copine...
Je me penche sur le bureau et lis attentivement :
Si j'ai une copine ? Et bien... c'est assez compliqué... Je sais pas trop si j'ai une copine en ce moment... enfin bref. Laura je peux t'avouer un truc ? Je t'ai déjà vu et je sais que tu t'appelle pas Laura. Pourquoi ce mensonge ?
J'avale difficilement ma salive. Il m'a déjà vu ? Mais... qu'est-ce que ça veut dire ? Un élan de panique me prend. Je me sens tellement bête de lui avoir mentit maintenant...
Je m'empare de mon stylo pour régler ce problème et j'écris :
Désolée de t'avoir mentit... Mais... Je ne comprends pas... où est-ce que tu m'as déjà vu ?
Je referme mon stylo le cœur battant. J'espère qu'il acceptera mes excuses...
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