Chapitre 13 : mercredi
Je ne me sens pas bien du tout. Hier soir, le Terminal ma envoyé un message. Il disait qu'on se rejoindrait à la sortie du lycée et qu'on passerait l'après-midi ensemble à faire des photos. J'en ai des frissons rien que d'y penser…
Je suis devant le portail et je regarde autour de moi. J'ai peur qu'il surgisse derrière moi…
— Coucou Marion !
Je sursaute et me retourne. Ouf… Ce n'est que Christelle. Elle me regarde comme si j'avais des ailes à la place des bras.
— Oula… t'as pas l'air bien Marion…
— Il faut que je te raconte Christou ! C'est horrible !
J'ai presque hurlé. Je panique totalement…
— Calme toi et raconte moi tout.
À ce moment, le portail s'ouvre. Nous entrons à l'intérieur. Je regarde toujours autour de moi, parano.
— Je vais pas avoir le temps de tout te raconter avant d'aller en cours…
— On a deux heures de français. T'auras tout le temps de tout me raconter Marion.
Je lève les yeux au ciel. Nous entrons dans la classe et allons nous asseoir à nos place. Bien évidemment, au fond. Le cours commence et je me tourne vers Christelle.
— Le Terminal… Il ne m'a pas cassé la gueule.
— Ah mais ça va alors ! Tu m'as fais peur Marion !
— Il… Il veut que je sois son modèle pour faire des photos… Il… Il m'a invité chez lui cet aprèm pour faire des photos… Je ne veux pas y aller !!
Un sourire s'affiche sur le visage de mon amie.
— Si tu veux mon avis, il en pince grave pour toi !
Je grimace.
— Arg ! Non, pitié ! Tout mais pas ça ! Quelle horreur !
— Tu exagères quand même ! Il est pas mal du tout ! Et puis, comme ça, tu apprendras un peu plus à le connaître !
— Je ne veux en aucun cas connaître ce psychopathe ! Il ne m'a pas laissé le choix le salop !
Mon amie lève les yeux au ciel et allait répliquer quand le prof la stop dans son élan :
— Veuillez vous taire les deux jeunes filles du fond !
Je baisse les yeux sur mon bureau. Ça fait des mois que les cours ont commencés et le prof de français ne connais toujours pas nos prénoms… C'est de l'abus.
***
La matinée est passée beaucoup trop vite à mon goût. Mon cœur bat à mille allure quand je sors de la salle d'histoire. Christelle pose une main sur mon épaule et murmure :
— Courage Marion. Je suis sûre que ça va bien se passer.
Je grimace. Je n'en suis pas si sûre moi…
Après m'avoir dit ça, mon amie me fait un signe de la main et part rejoindre son bus, ou Paul, je ne sais pas.
Moi, je m'arrête au niveau du portail attendant sagement Ford. Une envie soudaine de fuir me prend. Et si je rentrais chez moi comme si de rien était ? Non. Mauvaise idée… Il se vengerait…
Soudain, je les vois. Avancer vers moi main dans la main. Je grimace discrètement. C'est pas vrai ! Il manquait plus qu'elle ! Je croyais qu'ils s'étaient séparés hier !
Un sourire apparaît sur les lèvres du Terminal quand il me voit. Pitié… que quelqu'un me délivre de ce calvaire !
Il arrive à ma hauteur et pose sa main sur mon épaule. Je me raidis à son contact. Je vois sa copine me regarder les yeux plissés.
— Si ça ne te dérange pas, ma copine va nous accompagner dans notre séance photo.
Mon regard en dit long sur ce que je pense. Il semble comprendre et se sent obligé de se justifier.
— Et oui… Ma copine est jalouse de l'attention que je te porte et elle a peur que, une fois qu'elle aura le dos tourné, nous nous sautons dessus en enlevant nos vêtements, si tu vois ce que je veux dire.
Je ne peux retenir une grimace de dégoût. Oui, je comprends, malheureusement. Une image arrive dans mon esprit. Je secoue la tête pour l'effacer.
— Bon aller, on y va ! D'abord on va manger un morceau, ça vous va les filles ?
Je ne réponds rien. Je sens que cet après-midi va passer à une lenteur folle… La fille aux beaux cheveux brun répond :
— Moi aussi je crève la dalle ! J'espère que ta mère a fait une pizza !
Le jeune homme regarde ses pieds et semble vraiment agacé.
— Si tu pouvais juste arrêter de traiter ma mère comme une servante s'il te plait. Tu sais que je n'aime pas ça…
— Et moi, je n'aime pas trop quand t'invites d'autre filles que moi à faire des séances photos ! Pourtant tu l'as fais !
Il soupire et lève les yeux au ciel. Je me demande comment il fait pour la supporter. Je trouve cette fille vraiment insupportable !
— Bon, suivez moi, les filles.
Nous marchons dans la rue. Nous nous arrêtons devant une petite maison. Je suis proche de chez moi. Je pourrais essayer de fuir… Je ne fais rien. Je suis trop lâche.
Il nous fait entrer chez lui. Une bonne odeur de sauce tomate arrive à mes narines. Une voix, qui vient de la cuisine, m'arrive aux oreilles :
— Mon chéri ! J'ai fais une bonne pizza pour toi et tes amies !
Une femme entre deux âge arrive vers nous avec un grand sourire. Ses cheveux sont blond mais je parie que c'est une teinture et elle est de grande taille. Ses yeux vert pétillent de malice. Elle a vraiment l'air sympa.
— Bonjour Élodie ! dit-elle, tout sourire, à la fille.
Elle s'appelle donc Élodie… La femme s'approche de moi avec un sourire encore plus grand. Je lui souris à mon tour, assez gênée.
— Tu dois être le model photo de mon fils ! Je suis sa mère ! Je suis contente de faire ta connaissance !
J'entends le Terminal soupirer.
— Maman fiche nous la paix s'il te plait.
Un voile triste traverse le regard de la femme. Mais elle ne laisse rien paraitre, son sourire reste comme figé sur son visage.
— Vous mangerez ici ?
Le Terminal hausse les épaules et lance un regard à Élodie. Celle-ci hoche la tête. Elle a vraiment envie de manger la pizza… Et moi ? On ne me demande pas mon avis ? Mais qu'est-ce que je fais là moi déjà ?
On se dirige tous les quatre vers la cuisine où une odeur alléchante règne. Rien qu'à l'odeur, on devine que la pizza est délicieuse. La femme nous sert à tous une part et je la déguste. Je ne me suis pas trompé. C'est l'une des meilleures pizza que je n'ai jamais mangé !
— C'est délicieux ! je m'exclame.
— Je te remercie.
Le visage de la femme s'éclaire. Elle semble heureuse que quelqu'un la complimente sur sa cuisine. Ça ne doit pas arriver souvent…
Le repas se termine, trop vite à mon goût. C'est maintenant l'heure de faire des photos… Mon cœur bat la chamade. Je ne sais pas du tout comment ça va se passer.
— Bon, on y va. Maman, ne m'attends pas pour ce soir. Je dors chez Élodie.
— Très bien.
Je remarque que le voile de tristesse est réapparut dans le regard de la femme. Je comprends qu'elle souffre de l'attitude que son fils a envers elle. La pauvre…
Je lui au revoir et sors de la petite maison à la suite du couple. Me voilà bloquée un après-midi entier avec eux deux… J'espère que ça va bien se passer…
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