Chapitre 12 : mardi
Je suis assise seule sur un banc. J'ai une heure de trou et Christelle est avec Paul. Je ne veux pas les déranger. Je les regarde s'embrasser au loin. Si j'avais su je n'aurai jamais invité Christelle à m'accompagner boire une verre avec lui… Mais bon… Ils ont l'air heureux tous les deux… Christelle est mon amie et je ne peux que être heureuse pour elle ! C'est dure mais je fais de mon mieux.
J'ouvre mon livre nommé ''Si c'est un homme'' de Primo Levi. Le prof de français nous l'a donné à lire. Il y a un contrôle cet aprèm sauf qu'il me manque trois chapitres à lire…
Je me lance donc dans ma lecture en soupirant. Ce livre est assez déprimant. Il parle d'un gars qui est allé dans le camp de concentration et d'extermination d'Auswitch. C'est pas ce qu'il y a de plus joyeux…
Je suis sûre que Christelle n'a même pas daigné ouvrir le livre. Je lève les yeux au ciel et reprends ma lecture.
— Excuse moi ?
Je lève les yeux de mon livre, étonnée. Je ne connais pas cette voix.
Je me retrouve face à une très belle fille aux longs cheveux brun. Je me retiens de grimacer. Que me veut la copine du gars qui me harcèle de messages chelou ?
— Qu'est-ce que tu veux ?
Elle a un sourire hypocrite et s'assoit à mes côtés sur le banc. Je sers les dents, la laissant faire. Je le sens mal…
— Vois-tu, il n'y a plus de banc libre. Et comme tu es seule, je te demande si tu veux bien virer ton petit cul de là… s'il te plaît.
Je la fixe avec de grands yeux. Non mais elle me prend pour qui elle exactement ?!
— Toi aussi t'es seule. Je ne vois pas pourquoi je te laisserais ma place.
Je secoue la tête exaspérée. Nan mais on aura tout vu !
— Je ne suis pas seule, gamine. Je suis avec mon copain.
Je retiens difficilement une grimace de dégoût en pensant au Terminal. Pourtant, je ne le vois pas dans les environs.
— Je ne vois personne, moi. Alors laisse moi tranquille parce que je ne partirais pas.
— Il va arriver d'un moment à l'autre et j'espère que tu seras partit d'ici là, sale gosse.
Elle va pas bien elle. Sale gosse, rien que ça ! Elle doit même pas avoir un an de plus que moi ! Je lève les yeux au ciel et lui demande, juste pour l'embêter :
— Le nom de famille de ton copain c'est bien Ford ?
Elle lève un sourcil étonnée par ma question.
— Oui, pourquoi ?
Je hausse les épaules avec un sourire narquois :
— Tu devrais peut-être te méfier. Il ne me semble pas très fidèle comme copain, si tu veux mon avis.
— Qu'est-ce que t'en sais ? Tu ne le connais même pas !
— Je le connais peut-être mieux que ce que tu crois…
C'est alors que je le vois arriver au loin. Tout compte fait, je vais peut-être m'en aller… Je range le livre dans mon sac et me lève.
— Bon ! Sur ce, je m'en vais ! Contente d'avoir discuté avec toi !
Et je me dirige vers la cafétéria. Je m'installe près de la fenêtre pour avoir une bonne vue sur le petit couple. Ils sont en train de s'engueuler. Je rigole en sortant mon livre du sac. Petite vengeance personnelle !
***
Je sors de la salle de français dégoûtée. Ce n'était pas aujourd'hui le contrôle de lecture… Je me suis trompé de jour. Quelle abrutie !
Je soupire. C'est dans deux semaines. J'aurais tout oublié d'ici là ! Je grimace et me dirige vers ma salle d'histoire accompagnée de Christelle.
Soudain, je reçois un message de Facebook. Le Terminal… Je lui ai pourtant dis de me laisser tranquille ! Je lis le message et Christelle regarde par-dessus mon épaule :
Espèce de sale pute ! Ça t'amuse de foutre la merde entre moi et ma copine ?!
Un sourire s'affiche sur mon visage. Je l'ai énervé le petit Ford !
— Oula qu'est-ce que t'as fais encore Marion ?
— J'ai juste fais comprendre à sa copine qu'il m'envoyait des messages salaces.
Christelle éclate de rire et je fais de même.
— Et tu vas lui répondre quoi du coup ?
Je réfléchis quelques instants et commence à noter :
Désolée j'ai préférée être honnête avec ta copine. Tu me racontais ta vie sexuelle quand même !
Je reçois tout de suite une réponse mais le prof d'histoire nous fait entrer en classe avant que j'ai le temps d'ouvrir le message.
Je m'assois à ma place avec une furieuse envie de voir ce qu'il m'a répondu. Le cours commence et je n'y tiens plus. Je prends discrètement mon tel. Je regarde le message qui me fait froid dans le dos.
À la récré on va avoir une discussion toi et moi. Tu vas moins faire la maline.
Je dégluti. Je me suis foutu dans la merde… Christelle me regarde en fronçant les sourcils. Elle pense la même chose que moi.
— Jeune fille veuillez ranger votre téléphone.
J'obéis le cœur battant.
***
La sonnerie de la fin du cours retentit. Le cours est passé à une vitesse impressionnante… c'est l'heure de la récré… Je sors de la salle lentement.
— Je vais rejoindre Paul. Ça va aller si je te laisse seule ?
Je hoche la tête.
— T'es sûre ?
— Bien sûr. Il ne va rien me faire.
Elle hausse les épaules et me quitte. Je sors dehors en regardant partout autour de moi. Il va me faire devenir parano ce type je le sens…
Je vais dans un coin discret. Peut-être qu'il ne me trouvera pas ici.
Je me suis jamais autant trompé. Je le vois arriver à grands pas vers moi. J'hésite à fuir mais reste là. Non. Je vais le défier !
Il s'arrête devant moi, à quelques centimètres, raide comme un piquet.
Je garde la tête haute et défis son regard. Un sourire en coin naît à la commissures de ses lèvres.
— Tu te rends bien compte que je vais défoncer ta sale gueule ?
Je fais les gros yeux et recule instantanément. Son ton froid et haineux me donne des frissons… Il plisse les yeux.
— En fait, non. J'ai changé d'avis. Tu m'as libéré d'un lourd poids. Ça faisait des mois que je voulais la quitter… Je te remercie donc.
Je fronce les sourcils, pas sûre d'avoir tout compris. Il se fout de moi ou quoi ?
— De rien ?
Il ris de son rire de poule qui m'énerve tant.
— T'es une rigolote toi…
Il s'approche de moi à grands pas ne laissant qu'un faible espace entre nous. J'ai une furieuse envie de crier à l'aide…
— J'aime bien ton visage… Il est hors du commun…
Un malaise intense s'installe dans tout mon corps. Je veux partir d'ici, m'éloigner de lui au plus vite ! je réponds :
— Ah bon ? Je… je le trouve banal moi… mon visage…
Son sourire de psychopathe s'agrandit. On dirait qu'il vient d'avoir une idée de génie…
— Tu seras mon nouveau modèle photo.
Ce n'est pas une question. C'est une affirmation.
— Je ne crois pas, non.
— Bien sûr que si. Tu veux te faire pardonner d'avoir brisé mon couple ? Et bien, c'est la seule solution.
— Mais je croyais que…
— Chut. Tais toi.
Il pose son doigt sur mes lèvres et je me raidis. La sonnerie retentit à cet instant. Il se décolle alors de moi.
— Je t'envoie mon adresse sur Facebook. T'as intérêt à venir.
Je hoche la tête, apeurée.
— Très bien.
Il part et je prends une grande bouffée d'air. Mon coeur ralentit et je vais en cours d'anglais.
Christelle est déjà à notre place et m'attends avec un sourire.
— Ton inconnu t'as répondu !
Je lis le message avec empressement :
Ma petite Minette… ne serais-tu pas en train d'essayer d'en savoir plus sur moi par hasard ? Je vais te dire mon prénom… attention suspens ! Maxime. Et toi ? Et j'aimerais savoir : t'as un copain en ce moment ? Ne te fais pas de fausse idée je veux juste en savoir un peu plus sur ta vie privée. Ne te sens pas obligé de répondre à la dernière question !
Je souris. J'adore quand il me répond des romans. Pas comme hier où il n'y avait qu'une phrase !
Christelle note sur le bout de papier le prénom Maxime.
Je note sur la table :
Mon nom est Laura. Et non je n'ai pas de copain… Et toi t'as une copine ? (J'adore quand tu m'écris des romans !)
Je referme mon stylo. Christelle me regarde en fronçant les sourcils.
— T'as donné un faux nom ?
— Ouais. J'ai pas envie qu'il me retrouve…
Ma pote hausse les épaules et nous entamons une énième partie de pendu.
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