En contrebas de la montagne immense et rude

Vivaient quelques paysans en toute quiétude.

Dans le petit village, on racontait souvent

Qu'au sommet du mont se trouvaient mille présents.

C'était un trésor qui dépassait toute idée,

Laissé-là par un peuple déjà décédé.

Un paysan, ambitieux et téméraire

Alla le chercher pour sortir de la misère.

Il partit le sac rempli de provisions

Puis, il commença alors à gravir le mont.

Dès le début de son ascension si dure,

Il tomba sur quelques farouches créatures.

Des taureaux le chargèrent, des chevaux mangèrent

Le contenu de son sac, répandu par terre.

Il passa son chemin en évitant alors

Ces animaux qui avaient su être plus forts.

Mais une pluie battante s'abattit sur lui

Ruinant ainsi ses quelques pauvres habits.

Alors il fut rempli d'un grand soulagement,

Quand il arriva enfin, après tant de temps.

Il était déshydraté, nu et affamé,

Mais il était enfin arrivé au sommet.

Il était plein de gratitude et de bonheur :

Et c'est ainsi qu'il passa ses dernières heures.

Éblouit par la joie de son soudain succès,

Il n'avait pas remarqué, avant son décès,

L'absence de trésor, l'absence de richesse,

Il mourut illusionné, dans l'allégresse.