L'arbre
Je ressens la lame tranchante
Dessiner une plaie béante
Dans mon écorce si fragile,
En moi, à jamais immobile.
Et la hache du bûcheron
S'enfonce en moi tel un poison,
Laissant sa dure cicatrice
Formée dans un profond supplice.
Immobilisé et piégé
Par mes racines enterrées,
Je ne peux qu'attendre le coup
En tentant de rester debout.
Je sens l'acier qui me pénètre,
Je le sens qui meurtri mon être.
A mon sommet, les feuilles dansent,
Tout en acceptant l'évidence.
Je renonce alors tout à coup
Aux branches de houx, aux cailloux,
Aux caribous et aux hiboux,
A la boue, aux loups, aux vents-doux.
Tout cela n'était que nature,
Rien que de simples créatures.
Laissant cela derrière moi,
Je m'incline devant mon roi.
Il ne reste dans la forêt
Que mes racines dépouillées.
Vestiges d'un grand végétal
Quand j'étais autrefois royal.
Mes semblables m'oublieront,
Les créatures s'y feront.
De ma croissance centenaire,
Ne reste qu'un tas de poussière.
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