Nous sommes des enfants du monde,

Autour de la planète ronde,

Nous sommes tous meus par la vie ;

La vie que nous avons omis

De célébrer, remercier,

D'aimer et de glorifier.

Mais, nous, enfants de notre terre,

Qu'avons-nous fait à notre mère ?

Elle a autrefois tout construit,

Et nous, ses fils, on l'asphyxie,

On la bombarde et la maltraite

Mais c'est elle qui nous allaite.

Et nous grandissons en son sein,

Et nous grandissons par son sein.

Mais quel immonde parricide,

Mais quel immonde suicide.

Pardonne-nous notre présence,

Et pour te sauver, notre absence.

Nous qui naissons sur cette terre,

Nous qui mourrons sur cette terre,

Comment peut-on l'empoisonner

Et à ce point nous condamner,

Tandis qu'elle crie « Au secours ».

Nous restons aveugles et sourds.

Toi, tu nous a donné la vie ;

Nous te laissons un incendie

Qui te fait fondre à petit feu,

Mais aucun enfant ne s'émeut,

Aucun ne voit ton désespoir,

Tous perdus dans leurs miroirs noirs.

Déconnectés de la nature,

Et déconnectés du futur,

Nous persévérons sur la voie

De l'oubli de l'autre et de soi,

Nature, berce-nous alors,

Offre-nous une douce mort...

... Ou contribue à notre éveil

En nous rappelant tes merveilles

Et la rareté qu'elles ont,

Et le pouvoir que nous avons

D'empêcher cela maintenant

Et d'être de meilleurs enfants.