Minho se reposait dans le jardin, bouquin à la main. Le soleil chauffait délicatement le bout du nez des habitants de La Spezia ce jour-là, le roux s'était dit que passer un peu de temps dehors ne lui ferait pas de mal.

Sa mère étendait le linge sur le fil tendu sur le côté du jardin et son père regardait sûrement la télévision dans le salon. La petite rue était calme, enfin, c'était sans compter sur le nouveau voisin qui pestait contre la terre entière car il n'arrivait pas à déplacer les meubles comme il l'entendait. Ca venait bousculer la tranquillité à laquelle sa mère était habituée, et au bout de quelques minutes à l'entendre souffler, Minho se décida à aller aider son nouvel ami.

Il traversa le jardin et passa par le petit passage longeant la maison pour se retrouver sur la petite cour en gravillons devant la bâtisse. Il sortit par le portillon et fit quelques mètres sur le trottoir pour arriver en face de la devanture de la maison du voisin. Il s'engagea dans la petite allée menant au perron et remarqua que la porte d'entrée était grande ouverte, on pouvait de là entendre le blondinet grogner et jurer.

               – Putain mais j'y arrive pas ! gueula-t-il, puis on entendit un bruit sourd, Minho supposa qu'il avait abandonné et s'était échoué sur le sol.

Il monta les quelques escaliers menant à sa porte et toqua à la porte. Il entendit des pas précipités se rapprocher et Jisung débarqua, casquette à l'envers et cigarette éteinte au bec, les sourcils froncés à cause des nerfs.

               – Oh, Minho. Quel plaisir, fit-il avec si peu d'entrain que cela blessa le principal concerné.

               – Vas-y, dis-le si tu m'aimes pas...

               – Mais non clochard, entre, rit-il en levant les yeux au ciel. Il se décala pour laisser passer Minho, qui jeta un coup d'œil curieux à la pièce principale, en désordre total.

               – Je sais pas si t'es au courant que tout le quartier est à deux doigts de t'étriper ? Je suis sûr qu'ils t'entendent jurer à l'autre bout de la rue.

               – Oh merde, dit-il l'air surpris. Je suis désolé.

               – Du coup je me suis dit que j'allais venir t'aider, tout ça...

               – Ouhh, monsieur Lee Minho à la rescousse.

Le roux pouffa, et après une brève pause café prise par le nouvel habitant, ils se mirent au travail. A deux, tout était évidemment plus simple ; les meubles furent vite à leur place, les cartons déballés et les bibelots rangés dans leurs emplacements dédiés.

               – C'est quoi ce carton là ? demanda curieusement Minho. Il ne restait que celui-là, trônant en plein milieu du salon.

               – C'est écrit quoi dessus ? fit Jisung en se rapprochant, il n'avait toujours pas allumé sa cigarette. Oh, c'est juste des photos.

               – Je vais les ranger à l'étage ? Il porta le carton, il se rendit alors compte que, les photos, c'était drôlement lourd.

               – Oui, dans ma chambre.

Jisung attrapa le balais qui traînait et commença à enlever les poussières déplacées par tout le mouvement des meubles et des cartons tandis que Minho déposa la boîte dans la chambre du propriétaire. Quand le roux descendit, il tomba sur Jisung, caméra à la main, qui filmait avec fierté sa nouvelle maison.

               – Alors comme ça, tu filmes vraiment tout ?

               – Hm hm, il acquiesça, fermant le petit clapet de la caméra, coupant alors la vidéo. Dans le carton que tu as monté, il y a des boites entières de cartes SD. Utilisées, bien-sûr.

               – C'est vraiment super comme idée, dit le roux, légèrement admiratif. Tu dois avoir plein de souvenirs.

               – J'adore les regarder, avoua Jisung. Bref, café ?

               – Alors, euh... Moi je suis plus thé...

Le blond se tourna vers son homologue, les yeux écarquillés. Il cria dramatiquement, assurant au roux qui se tordait de rire que c'était une trahison. Il lui avait cependant servi sa boisson avec le reste de sachets de thé noir qu'il avait acheté pour quand sa grand-mère venait, dans son ancien appartement.

               – Elle m'a toujours accepté comme j'étais, fit-il en déposant la tasse fumante sur la table, en face de Minho. Sucre ? Le roux secoua la tête en guise de refus et approcha la tasse de ses lèvres. On est pas des masses dans ma famille, il continua, donc ça me faisait du bien d'avoir au moins quelqu'un sur qui me reposer. J'ai pas de frères et sœurs et je suis pas assez proche de mes cousins pour crécher chez eux, il s'assit autour de la table, lui aussi, jouant distraitement avec le paquet de cigarettes auparavant posé sur la table. Du coup quand mes parents m'ont mis à la porte, je suis allé habiter quelque temps chez ma grand-mère. Mais son appart était vraiment minuscule, ça devenait compliqué, donc j'ai pris la très, il insista sur ce mot, mauvaise décision de déménager avec ma copine de l'époque. Sauf que c'était une hystérique, complètement tarée, elle m'a toujours pas rendu ma machine à laver, d'ailleurs, rit-il au souvenir de leur première discussion.

               – Mais comment tu fais pour payer la maison, là ? demanda Minho, curieux.

               – L'héritage de ma grand-mère, fit Jisung dans un sourire triste, fixant le paquet de cigarettes avec lequel il jouait encore.

               – Oh merde, je suis désolé. Toutes mes condoléances, dit-il sincèrement.

               – Oh non mais pas de soucis, je sais qu'elle est mieux là où elle est ! Malgré la tristesse notable dans sa voix, l'éclat dans les yeux de Jisung montrait qu'il pensait réellement ce qu'il disait. Puis je vais pas vivre de la somme qu'elle m'a laissée, j'ai trouvé un petit taf' avant d'arriver, je commence le mois prochain.

               – Ça c'est cool, admit Minho.

Minho avait bu sa tasse en silence, tandis que Jisung s'était enfin décidé à allumer le bout de tabac coincé entre ses lèvres depuis deux bonnes heures. Il se leva pour ouvrir la fenêtre, la chaleur était étouffante. Son t-shirt pourtant fin lui collait à la peau, il avait usé de sa force pour déplacer les meubles. Il passa ses doigts dans ses cheveux blonds en observant son petit jardin.

               – Tu fais un truc ce soir ? demanda-t-il subitement à Minho.

               – Pas spécialement, répondit Minho, reposant sa tasse vide sur la table en face de lui. Pourquoi ?

              – Tu me fais visiter le coin, et on se fait une bouffe en ville ?

              – À fond.

L'après-midi était déjà bien entamée, mais Minho tint à rentrer chez lui pour se rafraîchir un minimum après avoir transpiré des heures durant. Il informa ses parents de sa sortie en rentrant, grimpant à l'étage pour prendre une bonne douche. Une fois propre et habillé, il fit la bise à ses parents et se dirigea à nouveau chez son voisin. Il sonna à la porte, celui-ci lui ouvrit, l'informant qu'il finissait de prendre ses affaires et qu'ils pourraient se mettre en route juste après.

               – D'ailleurs j'ai pas pensé à te demander tout à l'heure, déclara Minho, mais comment ça se fait que tu connais la crique mais pas le reste de la ville ?

               – Oh, c'est bien simple. Il fourra la petite caméra qu'il emmenait effectivement partout dans son grand sac à dos, qu'il ferma enfin. Le soir de mon arrivée je connaissais rien du tout de l'endroit, j'ai voulu voir les environs et je me suis perdu. Par miracle un passant m'a redonné le chemin jusqu'à ici, et je suis venu te voir.

Minho acquiesça alors qu'ils se mettaient en route. Le soleil éclairait encore plus que bien la ville, il décida de faire passer le plus jeune parmi les petites ruelles calmes pour l'emmener sur la place principale de la ville. Il expliqua que le marché local s'y installait tous les mercredis et samedis matins. Il en profita pour montrer l'emplacement de la mairie, pratique pour un habitant de la commune. Jisung avait filmé les abeilles butinant les fleurs des pots positionnés un peu partout dans la ville. Pendant qu'il faisait visiter la joyeuse ville aux maisons colorées, il en profita pour parler du peu d'informations historiques qu'il possédait sur la ville.

               – Le premier bagne d'Italie a été construit là-bas, il se rapprocha de Jisung qui l'écoutait attentivement pour lui montrer, en haut de la colline, début XIXe. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il me semble que c'était la grande base navale de la péninsule. Enfin bref, comme tu peux le voir, le port est protégé des vents trop violents par les montagnes, ce qui est plutôt cool pour les bateaux qui restent à port toute l'année.

                – Mais comment tu fais pour te souvenir de tout ça... demanda Jisung, estomaqué.

                – C'est pas grand chose, répondit Minho, gêné. Bon sinon, au niveau du concret, par là, il montra une grande rue de sa main, c'est la rue commerçante avec boutiques en tout genre, et par là, il montra une grande rue un peu plus sur la droite, c'est la rue des restos.

                – J'ai toujours rêvé de manger une vraie pizza italienne ! s'écria Jisung, l'excitation se lisait dans ses yeux. Il sautillait comme un gosse à qui on aurait dit qu'il allait à Disneyland Paris.

                – Dans ce cas, j'ai ce qu'il te faut, fit Minho en intimant à Jisung de le suivre.

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cc mes vies 😍😍
j'ai une trop bonne idée pour la suite vous êtes pas prêts lol