(sans musique, la vie serait une erreur)

Elle caressa lentement le coffre ébène avant de s'éloigner. Elle avait tout perdu.
Autour d'elle, le temps semblait avoir arrêté sa course effrénée. L'agitation avait peu à peu laissé place à un silence insupportable, insurmontable. Pour y palier, elle enfonça ses écouteurs blancs dans ses oreilles en augmentant le volume sonore, et continua à remonter l'allée.
Quelques regards curieux étaient posés sur elle, tandis que des murmures s'élevaient dans l'assemblée. On reprocha son manque de compassion, son absence d'émotion  et sa mauvaise éducation. D'autres haussaient les épaules, qu'y a-t-il de mieux à faire quand on a quatorze ans et plus aucune de famille? Elle avait bien ce lointain cousin qui s'était manifesté à la mort de ses parents, mais il repartirait tôt ou tard chez lui, en Europe.

Avant de regagner le véhicule garé en contrebas, elle se retourna brièvement pour regarder le cercueil sombre être enseveli sous terre. Elle ne pleura pas, ni ne soupira, claquant plus tôt la portière du véhicule gris. Elle n'avait pas pleuré et ne pleurerait pas.
Son cousin la rejoint bientôt, s'installant au volant du coupé gris. Les mains sur le volant, il ne démarra pas. Il n'adressa pas non plus un regard, ni même un mot à la jeune fille assise dans le siège passager. Il ne démarrait pas, trop perdu dans ses pensées pour le faire. Il ne comprenait pas, ne comprenait plus. On lui avait assuré que sa venue sauverait la jeune fille de son malheur. On le lui avait assuré, on le lui avait promis. Pourtant, William avait été retrouvé mort quelques années plus tôt, et Arthur venait à son tour de disparaître. Elle avait tout perdu, et sa venue n'y avait rien changé.
Il démarra finalement le véhicule. Il roulait sans destination précise, sans but. La jeune fille à ses côtés s'endormit rapidement, bercée par les mouvements du véhicule. Après quelques heures de routes, il se gara dans le centre-ville de Burlington, dans le Vermont.

Il secoua timidement l'épaule de la jeune brune, remuant déjà sous son toucher. Elle observa distraitement l'endroit où ils étaient avant de quitter le véhicule.
Elle ne posa pas de question, ni ne broncha, se contentant de le suivre et d'observer la ville. Bientôt, deux militants politiques les arrêtèrent, leur proposant un prospectus. Caleb refusa, tandis qu'elle avançait la main pour recevoir le flyer. Il haussa les épaules, la laissant le prendre. Elle déplia distraitement le prospectus, soupirant à la lecture du slogan du politicien mis en avant : « Gallagher pour une nouvelle aire ». Ce même politicien figurait ensuite au-dos du prospectus, entouré de ses trois fils: Anderson, Philip et James.

***

_ Hansen, qu'est-ce que t'as fait?
_ Comment ça?
_ Arthur est mort et Olivia a soudainement gagné deux ans.
_ Monsieur Jude?
_ Quoi?
Elle soupira
_ Je t'avais dit de rester en dehors de ça, continua-t-il
_ Pas du tout! Vous m'avez donné votre manuscrit originel et une traductrice!
_ Oui, et je t'ai aussi demandé de ne pas interférer avec l'histoire.
_ Ce que je n'ai pas fait.
_ Mais bien sûr.
_ La dernière fois vous m'avez dit qu'Olivia devait souffrir. Pourquoi?
_ Hansen, continue à jouer avec le feu et ton frère crèvera.

Elle n'eut pas le temps de rétorquer, son interlocuteur ayant déjà raccroché.

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bonjour, je sais que je vous avais promis d'être plus régulière, avec un chapitre par semaine, mais avec ma semaine de bac je n'ai pas pu poster.
j'espère que vous avez aimé ce chapitre (certes court) et j'attends vos commentaires avec impatience!