Chapitre 6 : Confessione confusa.
Tw : Certaines scènes à caractère sexuel ou violentes peuvent heurter la sensibilité de certains. Je demande donc à ceux qui sont sensibles à différents type de violence de prendre en considération.
(Scarification, Torture, meurtre, violence, viol)
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Mia Regina
Ivan se tient toujours devant moi, réfléchissant pendant que j'attends qu'une seule chose : qu'il ouvre enfin sa grande gueule et me dise ce qui se passe.
— Ivan...!? Criais-je en m'impatientant.
— Oui... Oui... Ok... Bon... En fait...
— Tu dois des sous à qui ? Répétais-je.
Il rigole une nouvelle fois.
— Mais... Je ne dois de l'argent à personne. Viens, princesse, assieds-toi, car ce que je vais te dire va faire de ta vie un véritable cauchemar. Je suis désolé de ne pas t'en avoir parlé avant l'incident. continua-t-il en m'observant.
— Comment ça ? demandais-je.
Il attise ma curiosité sans rien dire de sérieux, je vais le tuer.
— Bienvenue dans le monde de la mafia, princesse, dit-il avec un sourire forcé, écartant les bras comme s'il disait "surprise" avec beaucoup d'exagération dans ses mouvements.
Le monde de la mafia ?
Pardon ? De la mafia ?
Je m'écarte de lui comme s'il avait la peste, je le regarde attentivement. Il est sérieux. Le monde de la mafia, mon meilleur ami est un putain de mafieux !
Alessia avait raison depuis le début ! Et moi, comme une conne, je ne l'ai pas crue !
— Vous êtes des mafieux ? Vous tuez les gens, vous les torturez, vous êtes sans cœur et impitoyables avec vos victimes, vous tremper dans tout ce qui est illégal... énumérais-je d'une voix fébrile en reculant le plus loin possible de mon meilleur ami.
Je ne veux plus rien avoir à faire avec lui.
— Eh bien, eh bien... Je trouve cette liste vraiment désagréable à entendre, pas vous, les garçons ? résonna la même voix rauque que tout à l'heure.
— On ne trempe pas vraiment dans tout en réalité, on ne fait pas dans le trafic d'humains... Souria-t-il fébrilement.
En reculant pour échapper aux individus malhonnêtes et malsains devant moi, je me retrouve contre une autre personne. Elle me fait sursauter en Saisissant mes bras.
— Où comptes-tu partir, gamine ? chuchota Arès à mon oreille, me faisant couiner de douleur en appuyant sur ma plaie.
— Tu vas lui rouvrir la plaie comme ça, s'inquièta Ivan, mais il ne bouge pas pour autant, ce connard.
— Nous ne sommes pas malhonnêtes, nous tuons, certes, mais nous ne tuons pas sans raison, renchérit le père d'Arès en s'approchant de moi, s'aidant de sa canne.
— Vous tuez et il n'y a aucune bonne raison pour ça, répliquais-je d'une voix éraillée, gardant la tête haute devant ces hommes puissants.
— Voyons, jolie créature, tu pourras rentrer chez toi lorsque tu seras rétablie, répondit-il en tenant mon menton entre ses doigts.
C'est quoi cette manie de m'appeler "créature" ? Pourquoi ne me respecte-t-on jamais ? Pourquoi tous les hommes sont-ils si irrespectueux ? J'ai un prénom et un nom.
Je lui répond simplement en fusillant du regard Ivan :
— Je n'ai plus de chez moi. Je suis à la rue à cause de ses conneries !
Je pointe du doigt Ivan, j'ai la haine contre lui et contre tous ceux qui se trouvent dans cette maison, mais je ne ferai pas la folle non plus ; ce sont des mafieux et de ce que j'ai pu constater, ils ont la gâchette facile.
— Eh bien, jeune fille, tu cohabiteras avec nous, répondit l'homme en face de moi, me laissant décontenancée par sa réponse.
— Non, objectais-je rapidement.
Il est hors de question que je cohabite avec ce genre de personnes.
Mamma, je suis désolée, je ne t'ai pas écoutée. Je t'avais dit que je me méfierais de tout le monde, et là, je me retrouve dans la même pièce que trois mafieux. Je veux rentrer chez moi...
— Ce n'était pas une question, mon enfant, répondit-il en me tournant le dos. Fils, lâche-la. Je suis sûr qu'Ivan ne se retiendra pas longtemps de te trancher les mains pour avoir touché sa protégée, lâcha-t-il avant de disparaître dans une autre pièce d'où provenaient des rire.
— Je ne suis pas votre ENFANT ! Gueulais-je hors de moi.
Arès me lâche sans aucune conviction, mon bras me fait terriblement, mal à cause de la pression qu'il a exercée dessus. Ivan m'observe, inquiet. Ne t'inquiète pas, enfoiré, tu es un putain de tueur. Super. Je me retrouve dans une maison remplie de mafieux. Y a-t-il autre chose que je dois savoir ?
— Je ne t'ai rien dit pour te protéger, princesse, dit Ivan tout doucement en se rapprochant de moi pour observer mon bras. Arès, rappelle Anton, s'il te plaît, demanda-t-il à son ami.
— Oh, les mafieux ont des bonnes manières ? dis-je ironiquement. Tu n'as plus le droit de m'appeler comme ça, connard, crachais-je, énervée contre lui et contre tous.
— Ok, d'accord. Très bien. Je vais te montrer ta chambre, répondit-il tristement en me montrant les escaliers par où je suis descendue un peu plus tôt.
Je le suis ; de toute façon, on ne me laisse pas le choix. Arès nous observe silencieusement depuis son coin tout au long de notre petit échange avec Ivan. Ce qui était autrefois mon ami est silencieux, il me conduit jusqu'au fond d'un couloir, où il ouvre la porte donnant sur une chambre spacieuse et épurée, comme je les aime.
Deux murs sont d'un bleu pâle, les deux autres sont blancs. Un grand lit réside au centre de la pièce, et un grand bureau se situe en face. Toutes mes affaires sont déjà présentes sur les meubles.
— C'est ta chambre, dit-il. Tu as toujours eu une chambre ici en réalité... Chuchota-t-il, me faisant me retourner vers lui. Depuis le début, finit-il...
— Pardon ? m'étonnais-je. Une chambre dans la maison de meurtriers. Adorable.
— Tu as toujours eu une chambre ici, Syssy... Répéta-t-il. Et je savais que tu aurais été plus en sécurité si je t'avais ramenée ici directement, dit-il, énervé.
— Ou si tu ne m'avais pas adressé la parole, je me serais tout autant bien portée, répondis-je, énervée.
— Putain, mais tu ne comprends rien, c'est aberrant, dit-il en claquant la porte de la chambre, me laissant enfin seule.
Connard.
Ivan, je ne te reconnais plus.
Toi que je considérais comme mon grand frère, j'apprends que tu es un mafieux.
Et quelles sont leur activités, hein ?
Du proxénétisme ? Trafic d'armes ? De drogue ? D'antiquités ? Trafic en tout genre ?
Du vol d'œuvres d'art ? De voitures ?
De pierres précieuses ?
Ils font peut-être de la corruption ?
De la pornographie enfantine ?
Je n'en sais rien, moi, il y a tellement de crimes possibles.
Mes affaires de cours sont rangé sur le bureau.
J'observe la chambre attentivement et me rends compte qu'il y a deux portes que je n'avais pas remarquées. L'une mène directement à une salle de bains.
Bah putain, ça a du bon d'être dans le crime.
Si toutes les chambres de cette maison ont une putain de salle de bains, c'est qu'ils font ça depuis un moment ou alors que c'est plus grave ? Non ?
Tu réfléchis avec tes pieds c'est hallucinant.
Putain Ivan, merde, je croyais te connaître.
Je suis vraiment conne.
Et il dit que j'ai toujours eu une chambre ici ? Que voulait-il dire par là ? Est-ce que ça fait un moment qu'il voulait m'emmener ici ?
Est-ce que ça fait un moments que cette chambre n'attend que moi ?
— Syssy !? hurla Ivan en bas.
— Ne gueule pas comme ça, espèce d'idiot, cria la voix d'une femme qui l'engueule.
Je ne compte pas lui répondre. Je n'ai même pas envie de manger, alors il peut bien aller se faire foutre, lui et tous les mafieux se trouvant dans cette baraque de bourgeois. L'autre, il tue des gens, il croit que ça n'allait rien changer ? Il est complètement maboul celui-là.
— Laisse-la tranquille. Ça fait beaucoup à digérer, crétin, continua la même voix de femme.
Merci madame, peu importe qui vous êtes, vous êtes un ange dans un cauchemar.
— Saluuuuut mes pouuuules ! s'enthousiasma Lev en entrant dans la maison.
— Lev, va chercher Syssy, s'il te plaît, je voudrais qu'elle mange mon plat... demanda Ivan tristement.
Il ne me laissera pas respirer cet enfoiré.
— Elle sait ? questionna Lev.
— Que pensiez-vous en lui cachant la vérité sur votre vie ? remarqua la femme toujours avec eux.
Oui, allez-y, dites-lui. Que pensiez-vous en me cachant la vérité ?
— C'était pour la protéger ! Vous croyez quoi, tous ? Que j'allais me présenter à elle comme un mercenaire : "Ouais ma girl, je tue des gens et je gagne de l'argent en retour. Je trempe aussi dans le trafic de drogue et d'armement, mais ne prends pas peur, je veux ton bonheur" ? gueula Ivan énervé.
— Hausse le ton encore une fois, jeune homme, et c'est chez les Lunas que tu vas finir, certifia la femme. Je vais aller lui donner son plateau repas. Ne la force pas, elle te repoussera d'autant plus, mon garçon, confia-t-elle.
Les Lunas ? C'est quoi, ça, encore ?
Puis Ivan, il veut quoi avec son humour bancal ?
Je ne veux voir personne, j'ai le droit de ne vouloir voir personne. Je veux juste rentrer chez moi.
La femme toque à ma porte, me sortant de mes pensées.
— Je peux entrer, ma grande ? demanda la personne juste derrière. Je t'ai apporté un plateau-repas, il faut que tu te nourrisses pour reprendre des forces, dit-elle.
Je ne réponds pas, je ne veux aucun contact avec aucun membre de cette famille.
Noor et Elio, sont-ils comme eux ?
Comment est-ce possible que je n'aie rien vu ?
Après, j'aurai dû me douter de quelque chose. Ivan rentrait à chaque fois avec des blessures au visage ou sur le torse, ses mains étaient constamment abîmées.
Il m'a menti durant une année, j'étais en coloc avec un monstre. Un monstre qui tue des gens et qui gagne de l'argent en faisant ça. Putain, mais que je suis stupide. Je me suis mise en danger en voulant croire qu'Ivan pouvait être honnête et en cohabitant avec lui. STUPIDE.
Assise sur ce lit, j'écoute attentivement ce qui se passe de l'autre côté. Je ne compte absolument pas ouvrir la porte. N'avoir aucun contact avec ces personnes me procure un sentiment de sécurité.
— Bon, ma grande, je mets le plateau-repas par terre, je vais partir pour te laisser le prendre, m'informa-t-elle si gentiment.
Lorsque j'ouvre la porte, le plateau est bel et bien par terre et il n'y a personne dans le couloir. Sur le plateau-repas, il y a une assiette de pâtes au pesto avec du poulet, un grand verre d'eau et des cachets pour la douleur.
À mon avis, c'est Ivan qui a cuisiné.
Est-ce que je peux y manger ou vont-ils m'empoisonner ?
Non, je pense que je peux manger le plateau sans crainte. S'ils avaient voulu me tuer, ils l'auraient fait depuis bien longtemps.
Du moins, je crois.
Une fois le plateau fini, je le remis par terre devant la porte, en faisant exprès de la faire claquer en la fermant. Il m'a dit ce qu'il était, mais il ne m'a pas dit pourquoi nous nous sommes fait mitrailler, ni pourquoi j'avais perdu mon appartement, mon foyer ?
Mille et une question me trottent en tête. Pour me protéger ?
Si tu voulais me protéger, enfoiré, il fallait me laisser en dehors de ta vie !?
STRONZO !
— Je crois qu'elle a fini, pouffa Lev derrière la porte.
Arès pousse un grognement de mécontentement. Lev ricane, et Ivan ne s'est pas encore prononcé.
— C'est une gamine, lâcha Arès froidement. Je t'avais dit de ne pas t'en enticher.
— Je t'emmerde, rétorqua Ivan.
— Je n'ai pas que ça à foutre de faire du babysitting, ce n'était pas ça la mission ! Cracha Arès sèchement.
Un coup résonne dans le couloir. Ivan murmure des mots incompréhensibles en polonais. Arès vient de dire "mission" ?
"Ce n'était pas ça la mission".
J'ouvre la porte en furie, tombant sur les trois hommes plantés devant moi. Mon regard enragé se pose sur Ivan.
— Explique-moi pourquoi nous nous sommes fait mitrailler et pourquoi l'autre gorille de merde vient de dire "ce n'était pas ça la mission" ? hurlais-je.
Ivan bégaye, ne sachant quoi me répondre. Lev reste silencieux, préferant observer ses pieds, devenus nettement plus intéressants. Arès prend la parole :
— La mission était de décrocher des informations sur toi, ton passé, ta vie. II n'était pas question de s'attacher, mais l'un de nous a préféré sa bite à son esprit.
Je n'étais qu'une mission à leurs yeux ?
Pourquoi ?
Trop de questions assaillent mon cerveau, il m'est impossible de réfléchir calmement.
— Et nous nous sommes fait mitrailler, car nous essayions de te protéger, murmura Lev faiblement.
— Ferme ta gueule avec cette excuse de protection, sifflais-je entre les dents. Qu'est-ce que j'ai avoir avec vous ?
— Une personne veut te vendre, crache Arès comme si c'était quelque chose de banal. Ce que je ne comprends pas, c'est que tu n'as rien d'intéressant. Si tu veux faire la gamine, il n'y a pas de soucis, fait l'enfant, je m'en branle, tout le monde s'en branle. On nous a ordonné de te protéger et on nous a plutôt bien payés pour cette mission, et nous allons la tenir ! Que tu sois heureuse ou non, finit-il par lâcher.
— Me vendre ? On vous a payés pour... Répétais-je, incrédule.
— Tu as de bonnes oreilles, lâcha Arès en me coupant la parole.
Il nous laisse, Ivan, Lev et moi, sur le palier de ma chambre. Des personnes veulent me vendre ! Et personne n'a jugé bon de me le dire ? Personne ne s'est dit que ce serait bien de me tenir au courant ? Non, personne ne s'est dit que ce serait logique...?
Il t'a retrouvée et veut finir ce qu'il a commencé.
Il m'a retrouvée ? Non, il l'aurait déjà fait et ne m'aurait pas vendue, il est bien trop fier pour laisser quelqu'un d'autre me briser.
— Mais ne panique pas, tu es en sécurité avec nous, rassura Lev en souriant.
— En sécurité ? Avec des hommes qui sont rémunérés pour ôter la vie d'autrui de façon barbares et sanguinaire ? dis-je en me crispant. En sécurité avec vous ? Vous n'avez même pas songé à me dire que j'étais en danger, ni même à me révéler votre vraie identité ? On vient de mitrailler ma ma maison, mon refuge, et tu me dis que je suis en sécurité avec vos vieilles faces de rat ? Formulais-je agacé.
— Euh... oui ? dit-il, peu sûr de lui, un semi-sourire dessiné sur ses lèvres.
Un rire froid sort de ma gorge. Je leur claque la porte de la chambre au nez. Voir leurs gueules m'insupporte, être dans cette maison m'insupporte. Rien n'allait. Le monde que je venais de me créer venait de s'effondrer et mon putain de téléphone était défoncée !
Superficiel ça...
— Cinaphée... On ne pouvait pas te révéler notre identité, sinon tu ne nous aurais pas laissé faire notre job... Énonça Ivan calmement.
Le laisser faire son job.
Bien sûr que je ne les aurais pas laissés m'approcher. Je ne serais encore moins allée dans cette putain de boîte en soirée avec des putains de monstres, mieux je ne me serais pas mise en coloc avec lui, j'aurais du aller sur le campus.
Non mais honte à toi d'être aussi conne.
Alessia avait raison depuis le début, Arès est un putain de monstre qui tue sans avoir de peine envers ses victimes ! Lev et Ivan, avec leurs airs enjoués, ne sont que des façades pour mieux t'amadouer !
Ils se sont bien joués de toi...
— Cinaphée... Princesse... Supplia Ivan derrière la porte.
Je suis coincée dans cette maison, remplie de tueurs sanguinaires, qui n'ont pas réfléchi. Je suis bloquée dans une maison qui n'est pas la mienne, avec des personnes que je ne connais pas ou du moins une que je pensais connaître.
Mais en réalité, je ne suis qu'une bouffonne. J'ai mal au cœur de cette trahison. J'ai mal à la tête à force de réfléchir. Peut-être qu'un peu de repos ne me fera pas de mal. Je prends la peine de fermer la porte à clé pour me sentir un minimum en sécurité.
Couchée sur ce grand lit king size, j'observe le plafond, me plongeant dans mes pensées et me laissant bercer par les bras de Morphée.
M'en sortirai-je vivante de toute cette histoire ? Qui les a payés pour me protéger ?
Pourquoi en savoir plus sur moi ?
En quoi ça va me protéger de connaître mon passé ?
Ça veut dire qu'ils sont au courant ?
J'ai donné toute ma confiance à Ivan, je me suis confiée à lui. M'a-t-il trahie ?
— Cosa avete ? (Qu'est ce que vous avez fait !) cria la voix d'une femme, me sortant de mon sommeil.
En plus d'être dans une maison remplie de sanguinaires, il est impossible d'y dormir sans que quelqu'un ne finisse par gueuler.
Bande de bâtards mal finis.
Je me levai et, mollement, me dirigeai vers le grand dressing où étaient rangés méticuleusement tous mes vêtements. Ça, ce n'est pas Ivan, lui, il aurait tout rangé en vrac, ce connard. Je pris un pull noir et l'enfilai rapidement.
Une douleur vive provenant de mon bras me ramena tristement à la réalité : je m'étais fait tirer dessus dans mon propre chez-moi.
Fallait-il que je parte ?
M'avait-il retrouvé après cette longue année ? Non, c'était impossible, j'avais tout fait pour disparaître. Pour ne laisser aucune trace.
J'avais peut-être fait une erreur en recontactant Alessia, elle avait peut-être parlé de moi à quelqu'un. Ce serait terrible si elle l'avait fait, elle m'aurait trahie aussi et, actuellement, je ne suis plus sûre de savoir à qui je dois faire réellement confiance autour de moi.
J'enfilai un pantalon sans me brusquer pour éviter de ressentir un nouveau tiraillement dans le bras. J'ouvris la porte que j'avais prudemment fermée à clé avant de m'endormir.
En entrebâillant celle-ci, je pus entendre clairement une femme d'un certain âge, je suppose, s'énerver, sûrement contre les garçons. Elle ne se fait pas prier pour les traiter d'idiots, d'incompétents, et j'en passe, ainsi que pour les insulter en italien, ce qui me décrocha un sourire en entendant ma langue natale.
Je ne sais pas ce qui se passe en bas, je n'ai aucune visibilité sur eux, mais ce dont je suis sûre, c'est que cette dame est en train de leur passer un mauvais savon.
Pourquoi je trouve ça si drôle que des mercenaires se fassent engueuler comme des enfants de 12 ans qui auraient volé des bonbons dans la supérette en face de chez eux ?
C'est drôle parce que j'imagine bien les garçons alignés devant cette femme, en train de se faire sermonner, la tête baissée.
— Et vous osez vous étonner, bande d'idiots, qu'elle ne veuille pas vous adresser la parole ? questionna la voix irritée de cette bonne femme.
— Mais... commença Lev.
— Non. Pas de mais, pas d'explications à la con. Bande de crétins, cracha la femme, empêchant Lev de finir sa phrase, ce qui me fait rire.
Des bruits provenant du couloir se firent entendre, les pas se rapprochant dangereusement de moi. Minutieusement, je refermai la porte de ma chambre.
Je me dirigeai vers mon lit et me mis face à la baie vitrée. Il y avait un balcon que je n'avais même pas remarqué auparavant. Avec toutes les nouvelles qu'il y a eues, je n'ai pas pris la peine d'observer correctement cette pièce, ni même de visiter la maison. Je me dirigeai vers le balcon.
La vue donnait sur des collines et une magnifique piscine se trouvait juste en dessous. La vue était juste magnifique. Je pus constater que nous étions vraiment abandonnés au beau milieu de nulle part.
Le paysage était vert, le ciel bleu, les oiseaux chantaient pendant que mon esprit se perdait encore, plongé dans ses multiples pensées.
— La vue est magnifique, dit une voix féminine derrière mon dos, me faisant sursauter.
Lorsque je me retournai, je pus voir une très jolie femme, d'environ une quarantaine d'années. Elle était vraiment magnifique, avec de beaux cheveux bruns retombant sur sa belle peau mate et des iris verts, d'un vert si pur et si beau, un vert perle vraiment magnifique.
Je me répète, mais cette femme, pour son âge, était sublime. Elle avait un visage d'ange, mais en était-elle réellement un ? Est-ce que je pouvais lui faire confiance ?
— Je ne voulais pas te faire peur, reprit-elle. La porte était ouverte alors je me suis dit que j'allais passer voir si tu te sentais bien, finit-elle.
Je me retournai vers le paysage qu'il m'était donné de voir depuis ma chambre. Je n'ai aucunement envie de m'adresser à elle, non pas que je sois malpolie, ni que je ne sois pas respectueuse, mais je ne sais pas si je peux lui faire confiance, je ne sais pas qui elle est, ni même ce qu'elle est pour le reste du groupe.
— Tu n'es pas obligée de parler, Cinaphée. Tu peux aussi rester silencieuse et continuer d'observer ce magnifique paysage. Mais je sais que tu ne pourras pas faire la sourde, alors tu peux simplement m'écouter et me laisser m'expliquer à la place des zouaves en bas, dit-elle.
En observant la forêt dense qui parcourt les collines, je hoche la tête, lui signifiant que je suis apte à l'écouter.
Peu sûre de lui répondre, mais je l'écouterai, ce sera déjà bien.
— Bien, très bien. Alors, je me présente, je suis la mère d'Arès, commença-t-elle. Youhou, je suis avec la créatrice du gorille. Angelica Vitale. Ils t'ont dit dans quelle affaire nous trempons, toute la famille, mais il faut savoir que nous ne tuons pas sans raison et que nous ne faisons pas que dans l'illégalité, reprit-elle calmement.
Un rire froid sort de ma gorge. Nous ne tuons pas sans raison. Parce qu'il y a des raisons pour enlever la vie d'une personne ?
— Au moins, tu as encore des réactions humaines, c'est bon à savoir, dit-elle. Plus sérieusement, je sais que tu dois avoir mille et une question et que tu n'as pas les réponses. Je me trompe ? demanda Angelica.
Je l'observe attentivement, elle m'observe également de ses perles vertes. Elle m'analyse, elle attend sûrement que je lui réponde, mais aucun mot ne sort. J'ai mille et une question, elle ne se trompe pas, mais je suis incapable de lui répondre.
Je ne peux émettre aucun son; on m'a menti en me regardant droit dans les yeux. Je... je ne peux pas faire semblant. Je n'ai plus envie de l'écouter. Je me sens terriblement mal, avec un goût amer de trahison dans la gorge que je n'arrive pas à faire disparaître.
Je croyais m'être fait un ami sincère, quelqu'un qui m'aimait pour ce que j'étais, pas pour ce que je pouvais offrir... Ivan, Ivan représentait pour moi la force, le courage, la gentillesse.
Aujourd'hui, je n'arrive pas à effacer l'image de lui capable de tuer une personne, innocente ou non, sans hésitation, simplement parce qu'on le lui a ordonné...
Il s'est approché de moi sur ordre, avec pour mission de me connaître. Je lui ai confié mon passé en France, sur cet homme, ces hommes qui m'ont brisée.
Je lui ai fait confiance, et il m'a trahie.
Il m'a trahie, il m'a trahie...
Il n'a jamais été sincère avec moi. Je n'étais qu'une "mission".
— Tu en sais beaucoup, ils t'ont pratiquement tout dit alors qu'ils ne le devaient pas, dit-elle d'un ton posé. Tu sais, pour Ivan, tu étais bien plus qu'une mission. Il a comme conviction de te protéger quoi qu'il en coûte. Que tu veuilles encore de lui ou non, crois-moi. Arès, mon fils, il est un peu difficile à apprivoiser, continua-t-elle.
Elle connaît tellement bien son fils qu'elle utilise le mot "apprivoiser" comme pour les animaux. On n'apprivoise pas un animal sauvage.
Et je ne compte pas l'apprivoiser, je m'en tape un rein, madame.
— Lev est un gentil garçon et Elio et Noor aussi, ma puce. Tu fais partie de ce monde depuis que tu as commencé à fréquenter... commença-t-elle.
— Alors vous savez pour lui !? hurlais-je en me tournant vers elle. Vous savez tout ce qui s'est passé dans ma pitoyable vie !? criais-je encore.
Mes cris avaient sûrement alerté le petit monde qu'il y avait dans le salon, les menant immédiatement dans la chambre où nous nous trouvions.
— Alors vous savez tous à quel point je ne suis qu'une pauvre conne ! Vous savez tous à quel point ma vie est merdique ! Je... non... je ne veux plus rien entendre. Laissez-moi !? hurlais-je, à chaude larmes.
En me précipitant vers la sortie, je bousculai Angelica. Je pus entendre Arès jurer après moi et s'inquiéter pour sa mère.
Qui s'inquiète pour moi ?
Qui se soucie réellement de moi ?
Je courus jusqu'à l'extérieur de cette maison. L'air frais et la douce chaleur des rayons du soleil caressant ma peau me ramenèrent tristement encore une fois à la réalité. Je vais devoir m'habituer rapidement à cette nouvelle vie qui n'est pas la mienne pour pouvoir survivre.
— Toi aussi tu te caches d'eux ? s'enjoua une petite voix enfantine.
Dans un petit parc non loin d'une serre, une petite fille s'amusait sur les jeux se trouvant à sa disposition. Elle valsait entre le cheval à bascule et le tourniquet. Cette scène me fit sourire. Comment une âme aussi pure peut-elle se retrouver dans cette vie si impure ?
— Moi aussi, je viens ici quand je ne me sens pas bien, car on m'embête à l'école, continua la petite fille en me souriant de toutes ses petites dents.
Elle avait l'air si innocente, si joyeuse, sa chevelure blonde lui donnait un petit air angélique. Tout le contraire des personnes que j'ai rencontrées dans cette maison, elle ne ressemble à aucun d'entre eux.
— Tu... tu es triste ? demanda-t-elle innocemment.
— Oui, je suis triste, répondis-je dans un souffle.
— Pourquoi tu es triste ? me questionna-t-elle.
— Et toi, pourquoi es-tu toute seule ici ? esquivais-je sa question.
— Parce que mon frère veut que j'aille vivre chez ma marraine et mon parrain. Il veut m'abandonner, commença-t-elle, la moue triste. Mais moi, je ne veux pas partir, je veux rester avec maman, papa et lui ! finit-elle.
Je m'approchai d'elle. Cette petite fille me rappelait de doux souvenirs de mon enfance et voir sa bouille toute triste me peinait un peu. J'aimerais la rassurer, mais je ne sais pas qui sont ses parents dans cette famille, ni qui est son grand frère.
— Tu ne parles pas beaucoup, dis donc ! annonça-t-elle gentiment en m'observant de ses beaux yeux grisâtres.
Ses yeux gris...
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Bonjour, bonsoir.
Bon je m'étais dit que je le posterais le 23/05. Seul bémole le chapitre fait déjà 4330 mots, et si je continuais à écrire, le chapitre ferait plus que 14 page.🥹
En espérant que ce chapitre vous plaise, lorsque je referais la réécriture il y aura surement des changements.
Qui est réellement Angelica ? Est-elle si douce qu'elle ne le prétend ?
Et cette petite fille ? Qui est-elle ? 🥹
Allez je retourne écrire le chapitre 7 😘
Loove mes lunes.
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