Chapitre 37 : Obsessions
Tw : Certaines scènes à caractère sexuel ou violentes peuvent heurter la sensibilité de certains. Je demande donc à ceux qui sont sensibles à différents type de violence de prendre en considération.
(Scarification, Torture, meurtre, violence, viol)
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Mia Regina.
Arès Kyle Vitale.
Je me réveillai avec une douleur lancinante dans tout le corps, chaque respiration m'arrachant un grognement de douleur. Mes yeux papillonnèrent, luttant pour s'adapter à la lumière crue de la chambre d'hôpital.
La première chose que je vis fut le visage inquiet de Jonavan, suivi de près par celui d'Ivan, puis de ma petite sœur Anita, ses grands yeux gris débordants d'inquiétude.
Angelica et Alexeï, mes parents, se tenaient en retrait, leurs visages fermés, sévères.
Je déglutis difficilement, essayant de rassembler mes pensées brouillées. Massimo n'était pas dans la pièce, mais je sentais sa présence dans le couloir, une ombre menaçante prête à frapper au moindre faux pas. Pourtant, son absence n'était qu'un détail parmi tant d'autres.
— Qu'est-ce que vous faites tous ici ? demandai-je d'une voix rauque, les mots me coûtant plus que je ne l'aurais voulu.
— On est venu te voir, bien sûr, répondit Ivan avec une tentative de sourire rassurant, mais il était clair que quelque chose le tracassait.
Je plissai les yeux, cherchant à déceler ce qu'il essayait de me cacher.
— Et Cinaphée ? Est-ce que vous êtes allés la voir ? Elle... elle était avec moi quand c'est arrivé.
Un silence pesant s'installa, aussi oppressant qu'un ciel avant l'orage. Personne ne répondit tout de suite, et cela fit monter en moi une vague d'angoisse mêlée de colère.
— Eh bien ?! Répondez-moi ! Est-ce que vous êtes allés voir Cinaphée ?! m'écriai-je, ma voix résonnant dans la petite chambre.
Angelica fut la première à rompre le silence, mais ses mots furent comme un coup de poignard en plein cœur.
— Non, nous n'y sommes pas allés. Elle t'a laissé là, Arès. Elle t'a abandonné, te laissant te vider de ton sang.
Je sentis la colère monter en moi comme une marée noire, envahissant chaque fibre de mon être. Mon regard se posa sur chacun d'eux tour à tour, des étincelles de rage dans les yeux.
— Quoi ?! Vous... Vous me dites que vous n'avez même pas pris la peine de vérifier comment elle allait ?! rugis-je, ne pouvant plus contenir ma colère. Comment pouvez-vous être aussi aveugles ?! Elle n'a pas voulu m'abandonner ! Elle était terrifiée, et ses moi qui lui ai dit de fuire !
Anita recula légèrement, effrayée par mon explosion, mais je n'étais pas d'humeur à calmer les choses. Je me tournai alors vers Jonavan, celui que j'avais toujours protégé, pour que sa sœur ne s'inquiète pas, celui qui, apparemment, préférait être aux côtés de son « patron » plutôt qu'auprès de sa propre sœur.
— Et toi, Jonavan... Comment peux-tu être ici, avec moi, alors que ta sœur est seule, blessée, sans personne pour la soutenir ?! lançai-je, ma voix vibrante de déception.
Jonavan baissa la tête, incapable de soutenir mon regard, et cela ne fit qu'ajouter à ma frustration.
— Vous êtes tous des lâches ! Vous parlez de loyauté, de famille, mais vous laissez Cinaphée souffrir seule, alors que tout ce qu'elle a fait, c'est essayer de survivre à cet enfer ! Vous ne comprenez rien ! Rien du tout ! continuai-je, ma voix se brisant sous l'émotion.
Angelica tenta de dire quelque chose, mais je levai la main pour l'interrompre.
— Non, je ne veux rien entendre. Je vais aller la voir, moi. Parce que, que vous le vouliez ou non, elle a besoin de moi. Et moi, j'ai besoin d'elle.
À ce même moment, la porte de ma chambre d'hôpital s'ouvrit brusquement. Massimo entra, son visage fermé, son regard acéré se posant immédiatement sur moi. Il avait tout entendu. La colère qui m'animait un instant plus tôt vacilla face à son expression impassible, presque froide.
— Tu n'as pas le droit de bouger de ce lit, Arès, grogna-t-il, son ton aussi tranchant qu'un couperet. Tu es à peine capable de te tenir debout, alors ne pense même pas à te lever.
Avant que je puisse répliquer, il attrapa Jonavan par l'oreille, le tirant vers lui avec une force brute. Il laissa échapper un cri de surprise et de douleur, essayant de se dégager de l'emprise de Massimo, mais ce dernier ne le lâcha pas.
— Toi, tu es un crétin fini, continua Massimo, sa voix grondant comme un orage lointain. Laisser ta sœur seule après ce qu'elle vient de traverser ? T'as quoi dans le crâne, hein ?
Il relâcha un peu la pression, juste assez pour que Jonavan puisse tourner la tête vers moi, ses yeux suppliant une intervention. Mais je n'étais pas d'humeur à le défendre. La déception me serrait trop fort la gorge.
Massimo reporta son attention sur moi, ses yeux durs plantés dans les miens.
— Écoute, je vais aller voir Cinaphée, dit-il d'un ton qui ne souffrait aucune contradiction. Toi, tu restes ici. T'es dans un état pitoyable, Arès, tu ne tiendrais même pas deux minutes debout sans t'effondrer.
Il se pencha un peu plus près de moi, son visage à quelques centimètres du mien, son souffle chaud et énervé.
— Ne sois pas stupide, Arès. Tu ferais plus de mal que de bien en essayant de jouer les héros. Repose-toi. Laisse-moi m'occuper d'elle.
Laisser Massimo aller là voir ne m'enchante pas mais je savais qu'il avait raison. Je sentais la faiblesse dans mes muscles, la douleur à chaque mouvement. Mais l'idée de laisser Massimo aller à sa place, de le laisser entrer dans la vie de Cinaphée comme si c'était son rôle, me rendait fou.
Pourtant, je n'avais pas vraiment le choix. Je n'étais tout simplement pas en état de faire quoi que ce soit d'autre que rester allongé là, à bouillir de rage et d'impuissance.
Massimo se redressa, tirant de nouveau sur l'oreille de Jonavan.
— Toi, tu viens avec moi. Tu vas aller voir ta sœur, et tu vas lui montrer que t'es pas un imbécile complet. Allez, bouge-toi !
Jonavan me lança un regard désolé, presque coupable, avant de suivre Massimo hors de la chambre, toujours traîné par l'oreille. La porte se referma derrière eux avec un claquement sec.
Je restai un moment à fixer la porte, le bruit du claquement résonnant encore dans mes oreilles. Une partie de moi voulait se lever, les suivre, forcer mon corps brisé à ignorer la douleur. Mais je savais que c'était impossible.
Mes muscles étaient faibles, ma tête bourdonnait, et je pouvais sentir le sang battre douloureusement dans mes tempes. J'étais inutile dans cet état.
Je suis inutile dans cet état.
Je pris une profonde inspiration, essayant de calmer la colère qui bouillonnait en moi. Mon regard se posa sur Anita, ma petite sœur, qui se tenait près de la fenêtre, ses grands yeux inquiets fixés sur moi.
Elle n'avait pas dit un mot depuis que Massimo était entré, et maintenant, elle me regardait avec une peur silencieuse. Ma colère se dissipa un peu, remplacée par une vague de tendresse et de culpabilité.
— Anita, murmurai-je en tendant la main vers elle.
Elle hésita un instant, puis s'approcha lentement, ses petits pas résonnant sur le sol. Lorsqu'elle fut assez près, je l'attirai doucement contre moi, sentant la chaleur de son petit corps contre le mien. Elle tremblait légèrement, et je pouvais sentir son souffle rapide contre ma poitrine.
— Je suis désolé, soufflai-je en caressant doucement ses cheveux. Je ne voulais pas te faire peur.
Anita leva la tête, ses yeux remplis de larmes contenues.
— J'ai eu si peur pour toi, Arès, murmura-t-elle. Quand tu t'es énervé... Je ne veux pas que tu te fasses encore plus mal.
Je serrai les dents, retenant une grimace de douleur alors que je la serrais un peu plus fort contre moi.
— Je vais m'en sortir, Anita, je te le promets. Mais tu dois être forte, d'accord ? Pour moi et pour Cinaphée.
Elle hocha doucement la tête, enfouissant son visage contre ma poitrine. Mon cœur se serra en réalisant à quel point elle avait grandi, à quel point elle avait dû grandir trop vite dans ce monde où la violence et la peur étaient omniprésentes.
Je relevai les yeux et croisai le regard d'Ivan. Il se tenait à l'écart, le visage grave, mais je pouvais voir la tension dans ses épaules, la lutte intérieure qui se jouait en lui. C'était toujours difficile pour lui de gérer ces situations, de jongler entre son rôle de frère d'armes et celui de meilleur ami.
— Ivan, dis-je doucement, attirant son attention.
Il releva la tête, ses yeux fixant les miens avec une intensité que je n'avais pas vue depuis longtemps.
— Tu devrais aller la voir, continuai-je. Elle a besoin de toi, maintenant plus que jamais. Elle est ta meilleure amie, et elle n'a pas le droit de penser que tu l'abandonnes.
Ivan resta silencieux un moment, puis il hocha lentement la tête.
— Tu as raison, Arès, répondit-il finalement. Je vais aller la voir.
Il se dirigea vers la porte, mais avant de sortir, il se tourna une dernière fois vers moi, une lueur de détermination dans les yeux.
— Repose-toi, Arès. On va s'en sortir, tous ensemble.
Je lui adressai un faible sourire en guise de réponse, puis il quitta la pièce, me laissant seul avec mes parents et Anita. Ma mère, Angelica, s'approcha de moi, posant une main réconfortante sur mon épaule. Son visage, pourtant marqué par la sévérité habituelle, était assombri par l'inquiétude.
— Repose-toi, mon fils, murmura-t-elle. Laisse-nous nous occuper du reste pour l'instant.
Je hochai la tête, trop épuisé pour répondre autrement. Tandis qu'ils quittaient la pièce, me laissant seul avec Anita, je sentis la fatigue m'envahir à nouveau.
Mais avant que le sommeil ne me prenne, une pensée me traversa l'esprit : Cinaphée. Il fallait que je la retrouve, que je m'assure qu'elle allait bien. Parce que malgré tout, je savais que sans elle, rien n'aurait plus de sens.
Je ne pouvais pas m'endormir. Chaque fois que je fermais les yeux, son visage me hantait. Мой сладкий. Elle était partout dans mes pensées, et je ne pouvais pas m'en détacher. C'était comme si elle était gravée dans mon esprit, dans mon âme. Même la douleur lancinante de ma blessure ne pouvait la chasser.
Je l'aimais. Non, ce mot n'était pas assez fort. Ce que je ressentais pour elle, c'était plus qu'un simple amour. C'était une obsession, une brûlure constante qui me consumait de l'intérieur. J'étais accro à elle, à sa présence, à sa douceur qui contrastait si violemment avec ce monde brutal dans lequel nous vivions.
Je me souvenais de ses yeux, de cette lueur innocente mêlée à une détermination farouche. Une dualité qui me rendait fou. Elle était à la fois mon sanctuaire et ma malédiction, un ange dans un monde de démons, et je n'arrivais pas à comprendre comment une créature aussi pure avait pu se retrouver entraînée dans les ténèbres de ma vie.
Sa beauté me captivait, me hantait, me rendait esclave. Les courbes de son corps, la douceur de sa peau... Chaque détail, chaque imperfection la rendait parfaite à mes yeux. Elle était mon vice, et je savais que je la détruirais si je m'approchais trop près, mais l'idée de vivre sans elle m'était encore plus insupportable.
Je repensai à ces moments où nous étions seuls, quand elle riait, insouciante, ou quand elle se confiait à moi avec cette vulnérabilité qui me donnait envie de la protéger, de la garder rien que pour moi. C'était plus fort que moi. Personne d'autre ne devait l'avoir, personne d'autre ne pouvait comprendre à quel point elle était précieuse.
Mais au-delà de son apparence, c'était sa gentillesse, sa générosité qui m'obsédaient. Cinaphée était tout ce que je n'étais pas. Elle voyait la lumière là où je ne voyais que l'obscurité. Elle était la seule à me voir tel que j'étais, à voir l'homme brisé derrière le masque impassible. Elle m'acceptait, même avec mes défauts, mes failles, mes ombres.
Et cette pensée me terrifiait autant qu'elle me fascinait. Parce que je savais que je n'étais pas assez bien pour elle. Je n'étais qu'un monstre, un homme consumé par la violence, par la haine, par les ténèbres. Mais avec elle... avec elle, je voulais être meilleur. Je voulais être l'homme qu'elle méritait, même si je savais que je ne le pourrais jamais.
Je l'imaginais, seule, effrayée, peut-être même en colère contre moi pour l'avoir laissée tomber. L'idée qu'elle puisse croire que je l'avais abandonnée me tuait. J'étais prêt à tout pour elle, à tout sacrifier, même ma propre vie. Parce que sans elle, il n'y avait rien.
Sans elle, le monde pouvait bien brûler, que j'en aurais rien a fouttre.
Je sentis ma respiration s'accélérer, mon cœur battre plus fort. Il fallait que je la voie, que je lui dise tout ce que je ressentais, que je lui montre à quel point elle comptait pour moi. Peu importe ce qu'il m'en coûterait. Cinaphée était ma lumière, ma raison de vivre, et je ne laisserais personne me l'enlever. Pas même moi-même.
Je l'aimais. D'un amour fou, dévastateur. Un amour qui me consumait de l'intérieur, qui me laissait vulnérable et impuissant. Un amour qui, je le savais, finirait par nous détruire tous les deux si je n'y prenais pas garde. Mais pour l'instant, tout ce que je voulais, c'était être près d'elle. La sentir, la toucher, lui murmurer à quel point elle était précieuse, indispensable.
Et alors que je luttais pour rester éveillé, la douleur et la fatigue prenant le dessus, une seule pensée restait gravée dans mon esprit : je ne pouvais pas vivre sans elle.
Et je ne le ferais pas.
Cinaphée Héra Tarantino.
Je me redressai sur le lit, surprise en voyant la porte s'ouvrir brusquement. Je m'attendais à voir une infirmière ou peut-être Ivan, mais certainement pas Massimo. Et encore moins avec Jonavan, qu'il tirait par l'oreille comme s'il s'agissait d'un enfant pris en faute.
— Mais qu'est-ce que... ? commençai-je, mes yeux écarquillés.
Massimo entra dans la chambre avec sa démarche habituelle, arrogante et assurée, traînant un Jonavan visiblement mal à l'aise derrière lui. Son attitude présomptueuse, ce petit rictus moqueur sur son visage, tout en lui m'agaçait profondément. Comment pouvait-il toujours se comporter de cette manière, même dans un moment pareil ?
— Regarde qui j'ai trouvé en train de jouer les lâches, lança-t-il d'un ton qui se voulait léger, mais qui transpirait le mépris. Ton petit frère, qui préfère rester planqué plutôt que de venir te voir. Oui ce putain de morveux préféré rester au chevet de son patron que de sa sœur.
Il allait bien, il est vivant.
Jonavan, la tête basse, ne disait rien. Il se sentait visiblement coupable, et son visage exprimait une honte profonde. Je pouvais voir ses joues rougies, ses yeux fuyant les miens.
Une part de moi voulait le réconforter, lui dire que tout allait bien, que je ne lui en voulais pas. Mais une autre part, plus sombre, se sentait trahie. Il m'avait abandonnée, lui aussi, alors que j'avais tant besoin de lui.
— Massimo, tu peux le lâcher, dis-je en essayant de garder une voix calme, même si la colère grondait en moi.
Massimo leva un sourcil, mais finit par relâcher l'oreille de Jonavan avec une moue dédaigneuse.
— Il mérite bien pire que ça, grogna-t-il avant de croiser les bras sur sa poitrine, se plantant là, au milieu de la chambre, comme s'il était le roi de l'endroit.
Jonavan ne bougeait pas, toujours aussi mal à l'aise, ses yeux refusant de croiser les miens. Il semblait minuscule, écrasé par le poids de sa culpabilité et de la présence oppressante de Massimo.
— Pourquoi es-tu là, Massimo ? demandai-je en essayant de garder un ton neutre, même si l'agacement était palpable dans ma voix.
— Pour te rendre service, évidemment, répondit-il avec un sourire narquois. Je me suis dit que tu apprécierais un peu de compagnie... et surtout de rappeler à ce crétin qu'il a une sœur.
Mon regard se tourna vers Jonavan, mon cœur se serrant en le voyant si désemparé. Il était mon petit frère, celui que j'avais toujours protégé, et le voir ainsi me faisait mal. Mais il devait aussi comprendre que je ne pouvais pas supporter d'être abandonnée par ceux que j'aimais, surtout dans un moment aussi difficile.
— Jonavan... soufflai-je, cherchant mes mots. Pourquoi tu n'es pas venu plus tôt ?
Il se mordit la lèvre, son visage se tordant sous l'effet de la culpabilité.
— Je... je ne savais pas quoi faire, Cinaphée. Je suis désolé, je... je me suis senti perdu. Mais je suis là maintenant, je... je veux m'excuser.
Ses mots étaient sincères, et je pouvais sentir toute la douleur qu'il ressentait à l'idée de m'avoir laissée tomber. Mais avant que je puisse répondre, Massimo intervint, sa voix coupante.
— Des excuses ? Des excuses ne suffisent pas, Jonavan. Tu devrais savoir ça maintenant.
Je me tournai vers Massimo, la colère montant en moi.
— Ça suffit, Massimo ! Ce n'est pas à toi de décider de ça, ni de le traiter comme tu le fais.
Il haussa les épaules, son arrogance toujours intacte.
— Peut-être pas, mais quelqu'un devait le faire, non ?
Je soupirai, épuisée par cette confrontation inutile. Tout ce que je voulais, c'était que Massimo parte et me laisse régler ça avec mon frère, sans sa présence écrasante.
— Va-t'en, Massimo. Laisse-nous, ordonnai-je d'une voix ferme.
Massimo roula des yeux, mais finit par se diriger vers la porte.
— Très bien, très bien. Je vais voir comment va Arès. Après tout, lui aussi a besoin de quelqu'un de solide à ses côtés.
Massimo venait à peine de quitter la pièce que je sentis déjà la tension revenir, plus forte que jamais. C'était comme un poison qui s'infiltrait dans chaque recoin de mon être, alimenté par sa simple présence.
Je n'avais même pas eu le temps de reprendre mon souffle avant qu'il ne soit de retour, sa silhouette imposante se dessinant dans l'embrasure de la porte.
— Qu'est-ce que tu veux encore, Massimo ? lâchai-je, agacée.
Il entra dans la pièce sans répondre, refermant la porte derrière lui. Ses yeux sombres fixés sur moi, un rictus moqueur étirait ses lèvres.
— Tu sais, Cinaphée, si tu continues à bouger comme ça, tu vas finir par te faire plus de mal que de bien, dit-il en se rapprochant de mon lit, sa voix suintant d'ironie. Arès n'est pas nécrophile, tu sais. Il préfère les femmes vivantes, pas celles avec un pied dans la tombe.
Je serrai les dents, luttant contre la douleur qui me vrillait le corps à chaque mouvement. Sa remarque acerbe me fit l'effet d'une gifle, attisant encore plus ma colère.
— C'est bien le frère d'Arès, lançai-je d'un ton sec. Vous êtes exactement pareils, tous les deux.
Un éclat de colère traversa son regard, mais il le dissimula rapidement derrière son masque habituel d'arrogance.
— Pareils ? Vraiment ? fit-il, s'approchant davantage, son regard se faisant plus perçant. Parce que je ne crois pas qu'Arès t'aurait laissée te vider de ton sang si c'était vraiment le cas.
Sa remarque me blessa plus que je ne voulais l'admettre. Il appuyait là où ça faisait mal, encore et encore, comme s'il prenait un malin plaisir à raviver mes blessures.
— Massimo, arrête, murmurai-je en fermant les yeux, essayant de chasser les larmes qui menaçaient de couler. Tu n'as aucune idée de ce qui s'est passé.
— Peut-être, répliqua-t-il en se penchant légèrement vers moi. Mais ce que je sais, c'est que tu te détruis pour lui. Et tu penses vraiment que ça en vaut la peine ?
Ses mots étaient durs, mais je pouvais presque percevoir une pointe d'inquiétude derrière son ton moqueur. Presque.
Massimo s'installa dans le fauteuil près de la fenêtre, me tournant presque le dos, comme s'il cherchait à se distancer de la conversation qui venait d'avoir lieu. Pourtant, je savais qu'il restait là pour une raison. Il n'était pas du genre à s'attarder sans une intention précise.
J'avais à peine le temps de digérer ce qu'il venait de me dire que la porte de ma chambre s'ouvrit à nouveau. Ivan entra en premier, un sourire doux mais un peu forcé sur les lèvres. Derrière lui, Angelica et Alexeï suivirent, leurs visages marqués par l'inquiétude.
— Cinaphée, murmura Ivan en s'approchant de mon lit. Comment tu te sens ?
Je tentai de répondre, mais ma gorge était serrée, encore affectée par l'échange avec Massimo. Je hochai simplement la tête, essayant de montrer que ça allait, même si ce n'était qu'un mensonge.
Angelica s'avança, son regard scrutant chaque détail de mon visage. Il y avait de la douleur dans ses yeux, une douleur qui me fit mal au cœur.
— Tu es si pâle, ma chérie, dit-elle doucement en me caressant la joue. Nous avons tous été très inquiets.
Massimo rigola d'un rire froid et sec, à la limite d'un rire terrifiant. Me faisant comprendre qu'elle mentait. Je ne peux pas leurs en vouloir.
Alexeï, toujours aussi stoïque, se tenait près de la porte, s'appuyant sur sa canne. Il ne disait rien, mais ses yeux étaient fixés sur moi, comme s'il essayait de lire dans mon esprit, de comprendre ce que je ressentais vraiment.
Je les observai un à un, tentant de trouver du réconfort dans leur présence. Mais au lieu de cela, je me sentais encore plus oppressée. C'était comme si leur inquiétude, leur amour, ne faisaient que souligner ma propre faiblesse, ma propre incapacité à protéger ceux que j'aimais.
Où leurs mensonges m'angoisser. J'aimerais êtres au côté d'Arès.
Massimo, toujours assis dans le fauteuil, émit un léger bruit de désapprobation, attirant l'attention de tout le monde. Ivan se tourna vers lui, son expression passant de la bienveillance à l'agacement en une fraction de seconde.
— Qu'est-ce que tu fais là, Massimo ? demanda Ivan, le ton plein de reproches. Tu crois vraiment que ta présence ici est nécessaire ?
Massimo haussa les épaules, une nonchalance calculée dans son attitude.
— J'étais déjà là, alors autant rester, répondit-il d'une voix traînante. Et puis, il fallait bien que quelqu'un s'assure que notre chère Cinaphée ne fasse pas de bêtises.
Je sentis la tension dans la pièce monter d'un cran. Ivan serra les poings, ses yeux lançant des éclairs.
— Massimo, tu ne fais qu'empirer les choses, gronda-t-il. Si tu n'as rien de mieux à faire que de jouer les provocateurs, alors tu ferais mieux de partir.
Angelica, voyant la tournure que prenait la conversation, intervint rapidement.
— Calmez-vous, tous les deux, dit-elle d'une voix autoritaire. Ce n'est ni le lieu ni le moment pour régler vos différends.
Alexeï, qui n'avait pas dit un mot jusque-là, s'avança finalement vers Massimo. Son regard était froid, calculateur, mais il y avait aussi une pointe de désapprobation.
— Massimo, je pense que tu as dit ce que tu avais à dire. Maintenant, laisse-nous avec Cinaphée, s'il te plaît, ordonna-t-il.
Massimo resta un moment silencieux, scrutant le visage de son père comme pour y déceler une faille. Puis, avec un soupir exagéré, il se leva lentement du fauteuil.
— Très bien, je m'en vais, dit-il en se dirigeant vers la porte. Mais n'oubliez pas, je suis toujours là si vous avez besoin de quelqu'un pour dire les choses telles qu'elles sont.
Sans un regard en arrière, il quitta la pièce, laissant derrière lui une atmosphère lourde, presque suffocante. Une fois la porte refermée, je me laissai aller contre l'oreiller, fermant les yeux un instant, essayant de calmer le tumulte dans ma tête.
Ivan s'assit à côté de moi, prenant doucement ma main dans la sienne.
— Ne l'écoute pas, Cinaphée. Il ne fait que projeter sa propre colère sur toi, dit-il d'une voix rassurante. Tu n'as rien fait de mal.
Je rouvris les yeux, les plongeant dans ceux d'Ivan. Il était sincère, je le savais, mais les mots de Massimo continuaient de résonner dans mon esprit, semant le doute et la peur.
Angelica et Alexeï restaient silencieux, partageant un regard inquiet entre eux. J'aurais voulu leur dire que tout allait bien, que je m'en sortirais, mais les mots me manquaient. Au fond de moi, je n'étais pas sûre de pouvoir croire en ces paroles moi-même.
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Bonjour, bonsoir mes petites lunes.
Comment allez-vous aujourd'hui ?
Une famille bien hypocrite au final, vous ne trouvez pas.
Jonavan c'est un petit con vous pouvez le dire même Massimo le pense. Et pourtant Massimo il n'a pas forcément de cœur, il est même plutôt hautain, arrogant, sur de lui, et solitaire.
Bon moi j'ai kiffer l'écrire... après ce que vous en pensez c'est autre chose...
En espérant que ce chapitre vous est captivé, et en vous souhaitant une agréable journée ou une douce nuit.
Loove mes lunes.
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