Chapitre 35 : Confrontation explosive.
Tw : Certaines scènes à caractère sexuel ou violentes peuvent heurter la sensibilité de certains. Je demande donc à ceux qui sont sensibles à différents type de violence de prendre en considération.
(Scarification, Torture, meurtre, violence, viol)
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Mia Regina.
Le lendemain matin, la lumière douce du soleil traversait les rideaux, projetant des ombres délicates sur le sol. Je me réveillai lentement, encore enveloppée dans la chaleur du moment de la veille. Mais quelque chose était différent. Arès n'était plus allongé à mes côtés. Je me redressai, les draps glissant de mes épaules, et mon cœur se serra en constatant son absence.
Je me levai, enfilant rapidement une robe légère avant de sortir de la chambre. Un étrange sentiment d'appréhension pesait sur moi alors que je me dirigeai vers le salon. Là, je le trouvai, debout près de la fenêtre, son regard perdu à l'extérieur. Il était déjà habillé, prêt pour la journée, mais quelque chose dans sa posture m'alerta. Il était distant, presque froid, comme s'il s'était enfermé dans une coquille que je ne pouvais plus atteindre.
— Arès... ? murmurai-je en m'approchant de lui.
Il se tourna lentement vers moi, mais son regard semblait ailleurs, comme s'il était déjà parti, même en étant là.
— Cinaphée, dit-il simplement, sa voix dénuée de la chaleur que j'avais ressentie la veille.
Je cherchais des réponses dans ses yeux, mais il n'y avait que du vide, une distance que je ne comprenais pas. La paix que j'avais ressentie s'évapora rapidement, remplacée par une inquiétude croissante.
— Est-ce que... est-ce que tout va bien ? demandai-je, espérant briser cette barrière invisible entre nous.
Il hocha la tête, mais son expression restait fermée.
— Oui, tout va bien. J'ai juste besoin de me concentrer sur certaines choses aujourd'hui.
Je voulais le croire, mais la froideur dans sa voix me fit comprendre qu'il y avait plus que cela. Quelque chose l'avait changé pendant la nuit, et je ne savais pas si j'avais la force de le confronter. Alors je le laissai partir, sans un mot de plus, le cœur lourd et l'esprit confus.
Plus tard dans la journée, je trouvai Ivan seul dans la salle à manger, feuilletant distraitement un livre qu'il ne semblait pas vraiment lire. Son visage était marqué par la fatigue, et je savais que lui aussi souffrait, peut-être de façon différente, mais tout aussi profondément.
Je m'approchai de lui, hésitante, avant de prendre place à ses côtés. Nous restâmes silencieux un moment, chacun perdu dans ses pensées, mais il finit par poser son livre et tourner son regard vers moi.
— Cinaphée, je suis désolé de tout ce qui est arrivé... de ce qui arrive encore, dit-il doucement, sa voix remplie d'une sincérité qui me toucha.
Je secouai la tête, sentant les larmes menacer de couler à nouveau.
— Ce n'est pas ta faute, Ivan... Je crois que... Je crois que tout cela était inévitable, murmurai-je, ma voix à peine audible.
Il posa sa main sur la mienne, un geste de réconfort qui m'apporta un peu de chaleur dans ce monde devenu si froid.
— J'aurais dû faire plus. J'aurais dû protéger tout le monde, mais je n'ai pas su le faire. J'ai échoué.
Je le regardai, voyant la douleur dans ses yeux, la même culpabilité qui me rongeait depuis des jours.
— Nous avons tous échoué, Ivan. Nous avons tous fait des erreurs... mais nous devons continuer à avancer, malgré tout, dis-je, ma voix se brisant légèrement.
Il acquiesça, le silence s'installant à nouveau entre nous. Puis, presque sans y penser, je laissai échapper une phrase que j'avais lue autrefois, une phrase qui semblait résumer parfaitement ce que je ressentais à cet instant.
— Merci pour les roses, merci pour les épines.
Ivan me regarda, surpris par mes mots, avant de hocher lentement la tête, comprenant l'ampleur de ce que je voulais dire. Les moments de beauté, de bonheur, étaient inextricablement liés à la douleur, à la perte. C'était notre lot à tous, et il fallait l'accepter pour pouvoir avancer.
— Merci, Cinaphée, répondit-il doucement, et pour la première fois depuis longtemps, je vis une lueur d'espoir dans ses yeux, une étincelle qui me rappela qu'il y avait encore de la vie en nous, même au milieu de toute cette douleur.
Nous restons ainsi, main dans la main, partageant ce moment de réconfort silencieux, chacun trouvant un peu de force dans la présence de l'autre. Le chemin devant nous était encore long et parsemé d'obstacles, mais pour la première fois depuis longtemps, je me sentis un peu moins seule face à l'avenir.
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L'après-midi était lourd, imprégné de l'odeur du métal et de la sueur. Ivan et moi étions dans la salle d'entraînement, un espace vaste, aux murs tapissés d'armes et de cibles.
C'était un endroit où le silence était rarement perturbé, sauf par le bruit sourd des coups portés, des balles tirées, ou des respirations rapides. Le monde extérieur semblait lointain, presque irréel, ici.
Ivan se tenait face à moi, le regard concentré, ses mains fermement agrippées à ses armes. Nous avions passé la matinée à tirer, peaufinant nos compétences avec des cibles mouvantes, enchaînant les séries de tirs jusqu'à ce que nos bras deviennent lourds et que nos corps commencent à protester contre l'effort constant.
— Encore une série, dis-je en plaçant un nouveau chargeur dans mon pistolet.
Ivan hocha la tête, prêt à me suivre. Le bruit des balles fendant l'air remplissait la salle tandis que nous tirions, l'un après l'autre, le rythme cadencé des détonations créant une sorte de musique macabre. Chaque impact, chaque trou percé dans les cibles semblait me soulager d'une fraction de la tension accumulée depuis des jours.
Lorsque nous terminons, Ivan se tourna vers moi, essuyant la sueur de son front.
— T'es en forme, princesse, remarqua-t-il en souriant légèrement, son ton empreint d'un mélange d'admiration et d'épuisement.
— Il le faut bien, répondis-je, tentant de cacher la fatigue qui pesait sur mes épaules.
Nous passons ensuite au combat au corps à corps, échangeant des coups, des prises, testant nos réflexes, notre force, notre endurance. Il n'y avait pas de mots entre nous, juste une compréhension tacite, une synchronisation née de la nécessité de survivre.
C'est alors qu'une voix cassante brisa notre concentration.
— Ivan, c'est bon, tu peux dégager maintenant.
Je levai les yeux pour voir Massimo appuyé contre l'entrée, un sourire arrogant accroché aux lèvres. Ses yeux brillaient d'une lueur moqueuse, et je sentis immédiatement le sang bouillonner dans mes veines. Il n'était jamais là pour de bonnes raisons.
Ivan, bien qu'exaspéré, garda son calme. Il échangea un regard avec moi, hésitant à obéir à l'ordre déguisé de Massimo, mais je lui fis un signe de tête. Je pouvais gérer ça.
— Fais attention, murmura-t-il avant de quitter la salle, ses pas résonnant dans le couloir.
Le silence tomba, lourd et pesant, après son départ. Massimo me fixait, ses bras croisés sur sa poitrine. Il dégageait cette aura de supériorité qui avait le don de m'irriter au plus haut point.
— Tu comptes continuer seule, ou t'as besoin d'un vrai adversaire ? lança-t-il, l'ironie suintant de sa voix.
Je pris une grande inspiration, replaçant une mèche de cheveux derrière mon oreille.
— Tu veux te battre, Massimo ? Très bien, lançai-je en m'avançant vers lui.
Mais ne viens pas te plaindre quand tu seras au sol.
Son sourire s'élargit, se transformant en un rictus cruel. Il retira sa veste, la jetant négligemment sur une chaise, révélant ses bras musclés et tatoués. Il se plaça en position, me faisant signe d'approcher.
— On verra bien qui finira au sol, rétorqua-t-il, sa voix dégoulinant de mépris.
Nous tournons autour de la salle, nous jaugeant, cherchant le meilleur angle d'attaque. Puis il bougea, rapide comme l'éclair, mais je fus plus rapide encore. J'esquivai son coup, le narguant du regard. La colère se peignit sur son visage, et il se jeta de nouveau sur moi, ses coups devenant plus brutaux, moins calculés.
Et si il y a bien un truc que Arès ma appris c'est de toujours calculer les mouvements de son adversaire.
Il me provoquait, murmurant des insultes à chaque fois que je parvenais à l'esquiver ou à riposter.
— Tu n'es qu'une gamine, Cinaphée. Tu penses vraiment pouvoir me battre ? cracha-t-il, le regard fou de rage.
Mais ses mots, loin de me déstabiliser, ne firent qu'attiser le feu qui brûlait en moi. Il sous-estimait ma force, ma détermination. Et cela allait être sa plus grande erreur.
Je bloquai un coup avec mon avant-bras avant de pivoter, lui envoyant un coup de coude dans les côtes. Il recula en grognant, mais revint à la charge.
Cette fois, je ne lui laissai aucune chance. D'un mouvement fluide, je le fis trébucher, utilisant son élan contre lui, et le plaquai au sol, mon genou appuyant sur sa poitrine pour le maintenir en place.
— C'est tout ce que tu as, Massimo ? susurrai-je, mon visage à quelques centimètres du sien, mon souffle rapide.
Il lutta pour se libérer, mais je ne bougeai pas. Ses efforts désespérés ne faisaient que renforcer ma détermination.
— Écoute-moi bien, Massimo, continuai-je, ma voix basse et menaçante. La prochaine fois que tu me provoques, que tu me cherches, je te jure que je te tue de mes propres mains. Et crois-moi, je n'en aurai rien à foutre de ce que pense ta famille.
Ses yeux s'élargirent légèrement sous l'effet de la surprise, peut-être même de la peur. Je le relâchai brusquement, me redressant alors qu'il restait au sol, haletant et visiblement choqué par mon explosion de colère.
— Tu mèneras tout le monde vers leurs pertes. Je sais la vérité. Je sais ce que Ambroise, Mathias et Vladimir vous on fait. Cracha-t-il haletant et son regard perçant.
Je restai figée, le souffle coupé. Les noms qu'il venait de prononcer résonnaient dans ma tête comme une menace obscure. Ambroise, Mathias... Je ne les connaissais pas, mais Vladimir, lui, je le connaissais bien.
Un frisson glacé parcourut mon échine à la simple évocation de ce nom. Comment Massimo avait-il pu être au courant de ce que j'avais vécu avec Vladimir ?
Il n'était pas présent lorsqu'ils nous ont torturer !
— Qu'est-ce que tu sais, Massimo ? demandai-je, ma voix plus tremblante que je ne l'aurais voulu.
Il se redressa lentement, un rictus narquois aux lèvres, savourant manifestement le pouvoir qu'il détenait en ce moment.
— Je sais plus que tu ne le penses, Cinaphée. Les secrets ne restent jamais cachés bien longtemps. Et ceux que tu caches finiront par détruire tout ce que tu essaies de protéger.
Mon cœur battait à tout rompre dans ma poitrine, et je luttai pour ne pas laisser la panique prendre le dessus. Massimo n'était pas là quand tout s'est passé.
Il n'était pas avec nous dans cette salle, plongée dans l'obscurité, où chaque seconde semblait durer une éternité. Il n'a pas entendu nos cris, il n'a pas vu la douleur dans nos yeux.
Alors comment pouvait-il savoir ? Comment pouvait-il comprendre ce que nous avions traversé, ce que nous avions enduré ?
Mon esprit était un tourbillon de pensées contradictoires, de questions sans réponses. Massimo était-il au courant depuis longtemps, ou venait-il seulement de découvrir la vérité ? Et si c'était le cas, qui d'autre savait ? Le simple fait qu'il puisse utiliser cette information contre moi, me mettait hors de moi.
Je devais comprendre. Je devais savoir qui lui avait parlé, qui l'avait informé de ce que nous avions subi. Parce que cela ne faisait aucun doute : quelqu'un avait trahi notre confiance, quelqu'un avait partagé des secrets qui auraient dû rester enfouis à jamais.
Je me forçai à respirer profondément, à retrouver mon calme, même si tout en moi bouillonnait de rage et de peur. La panique ne m'aiderait pas à résoudre ce mystère. Je devais rester froide, calculatrice, comme je l'avais toujours été.
— Tu te crois malin, Massimo ? Tu penses que tu as du pouvoir sur moi avec ce que tu sais ? le défiai-je, bien que ma voix trahisse à peine la tempête intérieure qui m'habitait.
— Ce n'est pas une question de pouvoir, Cinaphée, c'est une question de vérité. Et la vérité, elle finit toujours par éclater, murmura-t-il, ses yeux sombres remplis de cette arrogance qui me donnait envie de lui mettre mon poing dans la figure.
— Tu crois me faire peur avec tes insinuations ? Tu n'es qu'un lâche, Massimo, un sale lâche qui n'a même pas été là quand tout s'est passé, crachai-je en me rapprochant de lui, laissant ma colère transparaître dans mes mots. Et toi ? Hein ? Pourquoi tu as été bannis de ta propre famille ?
Mon cœur battait à tout rompre, la tension dans l'air palpable alors que je me tenais face à lui, mon regard brûlant de colère et de défi. Massimo, toujours aussi arrogant, esquissa un sourire narquois, mais je pouvais voir qu'il était déstabilisé par mes mots. Il n'aimait pas qu'on le confronte, qu'on mette en lumière ses faiblesses.
— Tu veux jouer à ça, Cinaphée ? me défia-t-il, sa voix se faisant plus froide, presque tranchante. Mais derrière cette façade, je pouvais sentir l'ombre de quelque chose de plus sombre, une colère refoulée qui bouillonnait sous la surface.
Je n'avais pas peur de lui, pas après tout ce que j'avais vécu. Je refusais de me laisser intimider par un homme qui n'avait même pas eu le courage d'affronter son propre passé, son propre héritage.
— Oui, je veux jouer à ça, répondis-je en avançant encore d'un pas, réduisant l'espace entre nous. Parce que tu vois, Massimo, toi et moi, on n'est pas si différents. On a tous les deux nos démons, mais la différence, c'est que moi, je ne fuis pas. Toi, tu n'es qu'un lâche, un type qui préfère manipuler les autres plutôt que de faire face à ses propres erreurs.
Il se tendit, ses yeux lançant des éclairs alors qu'il serrait les poings. J'avais touché une corde sensible, je le savais. Mais je n'étais pas là pour le ménager, pas après tout ce qu'il avait osé dire.
— Pourquoi tu as été banni de ta propre famille, hein ? demandai-je, ma voix se faisant plus dure, plus accusatrice. Qu'est-ce que tu as fait de si terrible pour que même ta mère et ton père ne veuillent plus de toi ? Parce que je doute que ce soit juste une question d'orgueil.
Son sourire s'effaça, remplacé par une expression de colère froide. Il me fixait avec une intensité qui aurait pu faire trembler n'importe qui, mais je ne flanchai pas. J'étais déterminée à le pousser dans ses retranchements, à voir jusqu'où il pouvait aller.
— Tu ne sais rien, Cinaphée, murmura-t-il, sa voix à peine audible, mais chargée de menace. Tu crois que tu me connais, que tu connais mon histoire, mais tu n'as aucune idée de ce que j'ai vécu, de ce que j'ai dû faire.
Je levai un sourcil, pas impressionnée le moins du monde.
— Alors éclaire-moi, Massimo, dis-je avec un sarcasme à peine voilé. Parce que de ce que je vois, tu n'es qu'un pauvre type qui essaie de jouer les durs alors qu'au fond, tu n'es qu'un gamin perdu, effrayé par son propre reflet.
Son visage se crispa, une veine palpitant à sa tempe. Il semblait sur le point d'exploser, mais au lieu de ça, il ferma les yeux un instant, comme s'il tentait de reprendre le contrôle de ses émotions.
— Tu es plus naïve que je ne le pensais, souffla-t-il en ouvrant les yeux, son regard désormais chargé d'une froide détermination. Mais tu vas apprendre, Cinaphée. Oh oui, tu vas apprendre. Et quand ce jour viendra, tu regretteras chaque mot que tu viens de prononcer.
Il s'éloigna d'un pas, rompant enfin le contact visuel, mais je pouvais voir qu'il était encore agité, ses poings toujours serrés comme s'il se retenait de faire quelque chose qu'il pourrait regretter. Moi, je restai là, immobile, le défi toujours présent dans mes yeux, mais avec une pointe d'inquiétude qui grandissait en moi. Massimo était dangereux, je le savais, mais je venais de comprendre qu'il l'était plus que je ne l'avais imaginé.
L'atmosphère était devenue irrespirable, chargée de tension et de non-dits. La colère en moi ne faiblissait pas, mais une nouvelle émotion s'insinuait lentement : l'appréhension. Qu'est-ce que Massimo savait vraiment ? Et jusqu'où était-il prêt à aller pour me faire payer ce que je venais de dire ?
La haine qui brûlait entre nous était presque palpable, mais elle cachait autre chose, quelque chose de plus profond, de plus destructeur. Peut-être que je venais de libérer une force que je ne pourrais plus arrêter. Mais il était trop tard pour reculer.
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Le reste de la journée s'était déroulé dans une étrange torpeur. Les heures semblaient s'étirer à l'infini, rendant chaque minute plus insupportable que la précédente. Une fois la nuit tombée, je me retrouvai dans le salon, en pyjama, recroquevillée sur le canapé avec un bol de céréales, zappant machinalement entre les chaînes. Rien ne retenait vraiment mon attention jusqu'à ce que je tombe sur un vieux dessin animé, Totally Spies. Un sourire nostalgique apparut sur mon visage malgré moi.
Je me laissai emporter par les aventures des trois espionnes, me perdant dans cette bulle de légèreté, bien loin du chaos de ma vie réelle. C'était comme si je cherchais désespérément un refuge dans l'innocence de mon enfance, dans ces moments où tout semblait plus simple, plus sûr. Mais même les rires enregistrés et les couleurs vives ne parvenaient pas à me faire oublier ce qui s'était passé plus tôt dans la journée avec Massimo.
Un peu plus tard, je basculai sur Le Grinch, cherchant encore une fois à m'échapper de la réalité, mais je n'arrivais pas à me concentrer. Les paroles de Massimo résonnaient dans ma tête, me rongeant de l'intérieur. Qu'est-ce qu'il savait ? Pourquoi semblait-il si sûr de lui ? Et qu'avait-il fait pour être banni de sa propre famille ?
Plongée dans mes pensées, je n'entendis pas tout de suite les pas d'Arès qui approchait. Ce n'est que lorsque je sentis sa présence à côté de moi que je levai les yeux de l'écran. Il se tenait là, les bras croisés, le visage fermé.
Il était évident qu'il n'était pas venu pour discuter de dessins animés.
— Tu as l'air à l'aise, dit-il d'un ton sec, ses yeux gris devenant noirs perçant les miens. C'est bien, parce que moi, je ne le suis pas du tout.
Je fronçai les sourcils, me redressant légèrement sur le canapé.
— Qu'est-ce que tu veux dire ? murmurai-je, même si je savais pertinemment ce qui allait suivre.
— Ne joue pas les innocentes, Cinaphée. Tu sais très bien de quoi je parle. J'ai entendu parler de ta petite confrontation avec Massimo aujourd'hui.
Je déglutis, une pointe de culpabilité traversant mon esprit, mais je n'étais pas prête à lui donner raison. Pas après la façon dont Massimo m'avait provoquée.
— Il l'a cherché, Arès, répliquai-je, la colère revenant en moi. Il n'avait aucun droit de me parler comme ça. Et puis, tu sais très bien qu'il n'est pas clair. Il m'a lancé des menaces, des insinuations...
— Et toi, tu as sauté dans son jeu. Tu t'es laissée emporter par tes émotions, et ça, c'est dangereux, Cinaphée. Avec des types comme lui, tu dois être plus maligne, plus froide. Pas te laisser dominer par la colère.
Son ton était glacial, presque cassant, mais je pouvais sentir l'inquiétude sous-jacente dans ses mots. Il ne me reprochait pas seulement d'avoir cédé à la provocation, il s'inquiétait pour moi, pour ce que cette confrontation aurait pu engendrer.
— Il ne mérite pas que tu te mettes en danger pour lui, continua-t-il, adoucissant légèrement sa voix. Mon frère est imprévisible, et il ne recule devant rien pour obtenir ce qu'il veut.
Je soupirai, me passant une main dans les cheveux, essayant de relâcher la tension qui s'accumulait en moi.
— Alors dis-moi ce qu'il a fait, Arès, lâchai-je enfin. Pourquoi a-t-il été banni ? Pourquoi tout le monde le craint autant ?
Il resta silencieux un moment, comme s'il pesait ses mots avec précaution. Puis, après une longue inspiration, il s'assit à côté de moi, ses épaules se détendant légèrement.
— Massimo a toujours été différent des autres. Plus impitoyable, plus ambitieux... et plus dangereux. Il a trahi notre famille, Cinaphée. Il a vendu des informations à nos ennemis pour son propre bénéfice. Il a mis en danger la vie de ceux qui comptent le plus pour lui. Et lorsque sa trahison a été découverte, il n'a pas montré une once de regret.
Je restai figée, absorbant cette révélation avec difficulté. Je savais que Massimo était un homme à ne pas sous-estimer, mais l'entendre de la bouche d'Arès rendait la situation encore plus alarmante.
— C'est pour ça qu'il a été banni, repris Arès, sa voix teintée d'une tristesse que je ne lui connaissais pas. Non seulement parce qu'il a trahi sa famille, mais parce qu'il n'a jamais été digne de confiance. Il n'a jamais cessé de croire qu'il était au-dessus des autres, au-dessus des règles.
Le silence s'installa entre nous, lourd de sens. Je comprenais mieux maintenant pourquoi Arès était aussi dur avec moi, pourquoi il me mettait en garde. Massimo n'était pas simplement un provocateur, il était une menace bien réelle, quelqu'un capable de tout pour atteindre ses objectifs.
— Je suis désolée, murmurais-je enfin, mes épaules s'affaissant sous le poids de la culpabilité. Je n'aurais pas dû m'emporter.
Arès posa sa main sur la mienne, son contact à la fois rassurant et apaisant.
— Ce qui est fait est fait. Mais promets-moi de ne plus te laisser entraîner dans ses jeux. Massimo n'est pas quelqu'un qu'on peut manipuler ou ignorer. Il est dangereux, Cinaphée.
Je hochai la tête, prenant à cœur ses paroles. Je savais que ce qu'il disait était vrai, mais une partie de moi refusait de céder totalement. Je voulais prouver que je pouvais me défendre, que je pouvais faire face, mais à quel prix ?
Arès se leva doucement, se préparant à partir, mais avant qu'il ne quitte la pièce, je lui murmurai un dernier mot :
— Merci, Arès.
Il me regarda un instant, puis hocha la tête avant de disparaître dans l'ombre du couloir. Le silence revint, plus lourd qu'avant, et je me retrouvai seule avec mes pensées, réfléchissant à tout ce qui venait de se passer, et à tout ce qui m'attendait encore.
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Bonjour, bonsoir mes petites lunes.
Comment allez-vous aujourd'hui ?
Cinaphée aime bien jouer au feu avec Massimo, va-t-elle se bruler les ailes ou alors devenir meilleur ami avec cet individu complètement taré ?
Je sais pas vous mais moi je l'aime bien Massimo. Je me suis attaché à sa présence, un truc de malade quoiii !
Bon bref....
En espérant que ce chapitre vous est captivé, et en vous souhaitant une agréable journée ou une douce nuit.
Loove mes lunes.
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