Chapitre 16 : L'ombre du doute.
Tw : Certaines scènes à caractère sexuel ou violentes peuvent heurter la sensibilité de certains. Je demande donc à ceux qui sont sensibles à différents type de violence de prendre en considération.
(Scarification, Torture, meurtre, violence, viol)
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Mia Regina
La nuit était tombée sur la villa, enveloppant chaque pièce d'une obscurité profonde. Allongée sur mon lit, les yeux rivés au plafond, je fus hantée par les révélations apprises dans la journée.
Les visages des hommes de la propriété se mêlaient à mes pensées, maintenant voilés de doute.
Je me redressai lentement, l'esprit en ébullition. Il était temps d'agir. Mais par où commencer ? Mes souvenirs fragmentés et incertains semblaient désormais dérisoires face à la réalité brutale qui se dessinait devant moi. Je devais trouver des réponses, même si cela signifiait briser les illusions qui avaient construit ma vie jusqu'à présent.
Je quittai ma chambre silencieusement, me faufilant dans les couloirs déserts. Tous étaient endormis, ce qui était parfait pour moi.
Mes pas étaient légers, comme si chaque bruit pouvait trahir ma quête de vérité. J'atteignis enfin l'endroit où tout avait commencé, dans la cour.
Le ciel sombre, parsemé de nuages qui voilaient les étoiles, diffusait une douce lumière de la lune me permettant de voir clairement mon environnement.
Je remarquai des armes à feu et des armes blanches rangées près d'un mur. Je m'emparai d'une dague que je cachai dans ma chaussette, ainsi que d'un pistolet que je glissai dans mon dos, entre l'élastique de mon pantalon, dissimulé sous mon t-shirt.
Après avoir pris une grande inspiration, je me dirigeai vers la bibliothèque, un vague souvenir me revint en mémoire, comme si j'avais l'habitude de trouver refuge dans cette pièce.
Les étagères chargées de livres offraient une aura de sérénité, mais ce soir, elles abritaient aussi des mystères à dévoiler. Je parcourus les titres des ouvrages, cherchant des indices, des réponses dissimulées entre les lignes.
Rien ne semblait évident, rien ne révélait la vérité que je cherchais désespérément. Puis, mes yeux s'arrêtèrent sur un livre ancien, presque caché dans un coin sombre de l'étagère. « Histoire de la mafia : secrets et légendes », lus-je sur la couverture poussiéreuse.
Mon cœur battit plus fort tandis que je l'attrapai avec précaution. Pourrait-il contenir des informations sur le monde obscur où semblaient évoluer Lev, Ivan et Arès ? Je l'ouvris avec précaution, feuilletant les pages jaunies par le temps.
Les chapitres défilaient, révélant des histoires de trahison, de pouvoir et de manipulation. Des noms surgissaient, des alliances secrètes étaient dévoilées. Je m'arrêtai sur un passage décrivant des mercenaires opérant sous une couverture, échangeant des vies contre de l'argent.
Mon esprit fit le lien avec ce que m'avaient dit Sergei et Vladimir.
Soudain, je sentis que je n'étais pas seule. Une présence dans l'ombre attira mon attention. Je tournai lentement la tête pour voir Arès, son regard perçant me fixant à travers la pénombre. Je retenais mon souffle, ma main passant derrière moi, effleurant le manche de l'arme qui dépassait de mon pantalon.
Avant que je ne puisse parler, avant de poser les questions qui brûlaient mes lèvres, Arès prit la parole.
— Que cherches-tu, Мой сладкий ? demanda-t-il d'un ton grave.
Je le fixai, essayant de déchiffrer ses intentions, ses mots résonnaient en moi, éveillant des sentiments contradictoires. Je pris une profonde inspiration, rassemblant mon courage.
— Je veux des réponses. Je ne me souviens plus de vous, de ce que vous faites, ni de ce que je fais ici, ni pourquoi mon petit frère est ici ! Je veux savoir ce qui se passe vraiment ici, qui vous êtes et pourquoi je suis mêlée à tout ça, dis-je enfin, ma voix ferme malgré la peur qui serpentait en moi.
Arès s'avança, sortant des ombres pour se tenir à la lueur vacillante de la lampe. Ses yeux étaient intenses, scrutateurs.
— La vérité, murmura-t-il, en regardant le livre posé sur la table. Parfois, elle est plus dangereuse que les mensonges.
— Je préfère la vérité, quelle qu'elle soit. Je veux me rappeler... répliquais-je avec plus de conviction.
Arès soupira, passant une main dans ses cheveux.
— Tu peux retirer ta main de ton arme pour commencer, grogna-t-il sèchement.
— J'ai le droit de savoir ! Parle-moi de vous tous ! Qu'est-ce que vous me cachez ? insistais-je, mes yeux ancrés dans les siens.
Arès s'approcha de moi avec une froideur dans le regard que je n'avais jamais vue auparavant.
— Tu veux savoir ? Très bien, tu veux la vérité, alors écoute-moi bien, dit-il, sa voix basse, presque comme un grondement.
Je retirai lentement ma main de mon arme, sentant l'intensité de son regard traverser mon être.
— Lev et Ivan sont des mercenaires. Ils tuent pour de l'argent, c'est aussi simple que ça. Et tu veux savoir, ils sont bons dans ce qu'ils font, c'est leur domaine s'ils sont encore en vie c'est grâce à sa, reprit-il, sa voix tranchante comme un rasoir.
Un frisson me parcourut, mais je ne détournai pas le regard.
— Et toi... ? demandais-je, ma voix tremblant légèrement.
— Moi ? ricana-t-il sans joie. Je suis un mafieux. Je fais ce qu'il faut pour maintenir le contrôle. Les alliances, les trahisons, les morts, les trafics, tout cela fait partie de ma réalité quotidienne.
— Et moi ? Pourquoi suis-je ici ? Pourquoi suis-je mêlée à tout ça ? questionnais-je, ma voix tremblante plus que je ne le voulais.
— Tu étais une mission. On devait te surveiller pour te protéger, puis cette fusillade a eu lieu et cela nous arrangeait que tu viennes vivre à la maison. Une simple mission. Mais les choses ont changé, tu es devenue une complication, cracha Arès en se penchant vers moi, son visage à quelques centimètres du mien.
Une vague de colère et de douleur monta en moi. Fusillade... Des flashs me revinrent, douloureux, mais je pouvais nous apercevoir dans un appartement où une fusillade avait éclaté. Je massai mes tempes du bout des doigts dans un mouvement circulaire.
— Une complication ? C'est tout ce que je suis pour vous ?
Arès serra les dents et ses yeux se durcirent.
— Tu es plus qu'une complication, tu es un putain de risque. Tu représentes une faiblesse pour Ivan, pour Lev et pour Noor, tonna-t-il, sa voix résonnant dans toute la bibliothèque.
Ses mots me percutèrent, me heurtèrent, m'assommèrent. Noor ? Qui était-elle ? Une faiblesse ?
— Noor ? soufflais-je, perplexe.
— C'est vrai, tu ne te souviens pas non plus d'elle, râla Arès.
— Qui vous a demandé de me protéger ? demandais-je faiblement, la voix brisée.
— Il ne veut pas qu'on te le dise, répondit-il sèchement.
Je baissai les yeux, sentant les larmes monter.
— La vérité, Мой сладкий, c'est que tu baignes dans un monde où la moralité n'a pas sa place. Tu es entourée de tueurs et de manipulateurs. Tu ferais bien de t'habituer à cette idée. Et de te concentrer sur le retour de ta mémoire, termina-t-il d'un ton sec.
Arès me laissa finalement seule dans cette pièce, entourée des étagères chargées de livres. Ses paroles et ses explications résonnaient en moi.
Je devais retrouver cette maudite mémoire pour découvrir qui se jouait de moi. Qui voulait me protéger ? Sergei et son ami avaient-ils raison ? Arès venait-il de cracher des nouveaux mensonges à mon visage ?
Je m'affaissai dans un fauteuil, la tête entre les mains, essayant de trier les fragments de souvenirs qui flottaient dans mon esprit. Chaque visage, chaque nom, chaque détail pourraient m'aider à débloquer mes souvenirs.
Le temps passait lentement, et la solitude de la bibliothèque devenait de plus en plus oppressante.
Finalement, je décidai de sortir et de marcher pour me dégourdir les jambes. Peut-être qu'une promenade m'aiderait à clarifier mes pensées. En sortant de la villa, je fus immédiatement frappée par l'air frais de la nuit.
Je me dirigeai instinctivement vers le jardin, où se trouvait un petit parc de jeux pour enfants, un endroit que je semblais connaître sans vraiment m'en souvenir.
Alors que je marchais, une silhouette émergea à l'ombre des arbres. C'était Lev. Il me regarda avec une expression indéchiffrable, ses yeux scrutant chaque mouvement que je faisais.
— Tu ne devrais pas être ici toute seule, déclara-t-il doucement, mais avec une fermeté qui ne laissait pas de place à la discussion.
— J'avais besoin de prendre l'air, répliquais-je, tentant de paraître plus sûre de moi que je ne l'étais vraiment.
— Je comprends. Mais tu dois faire attention, il y a beaucoup de choses que tu ne connais pas encore, dit-il en s'approchant.
— Alors dis-le moi, demandais-je, presque en suppliant.
Lev soupira et s'assit sur le banc en face des jeux, me faisant signe de le rejoindre.
— Ce n'est pas si simple, sissy. Tu as perdu la mémoire et personne ne sait comment t'aider, pas même ton petit frère, Jonavan. On a aucune envie de te brusquer également au vu de ta mémoire...
— Arès m'a dit beaucoup de choses dans la bibliothèque. Je voulais des réponses, mais maintenant, j'ai encore plus de questions, dis-je avec détermination.
Il me regarda longuement avant de reprendre la parole.
— Très bien, je vais répondre à tes questions, répondit-il, sa voix posée et lointaine.
Mon cœur battait la chamade. Allais-je enfin obtenir des réponses concrètes ?
— Pour commencer, avant de répondre à tes questions, oui, la moitié d'entre nous sont des mercenaires. Elio est le bras droit d'Arès, mais malgré son air de rigolo, c'est le plus redoutable d'entre nous. Et oui, nous avons une multitude d'ennemis, finit-il calmement.
— Qui me protège ? murmurais-je.
— Il... Il ne veut pas qu'on te dise qui il est pour le moment. Ce n'est pas faute de lui avoir demandé, mais il ne veut pas. Et nous lui rendons ce service, car nous avons tous une dette envers lui, et te protéger, c'est notre manière de le rembourser.
— Mais pourquoi ? Cette personne a-t-elle fait cela pour vous ? demandais-je, confuse.
— Parce que cette personne a cru en nous... Il nous a donné une chance de 'rédemption' dans notre domaine, de trouver une cause juste. C'est pourquoi nous ferons tout pour te protéger, même si cela signifie te mentir parfois, répondit Lev.
Je restai silencieuse, absorbant ses paroles. Tout ce que j'avais appris aujourd'hui n'était-il qu'une partie de la vérité ou bien un mensonge amplifié ? Qui, d'Arès ou de Sergei et Vladimir, disait vrai ?
— Comment ça, une rédemption dans votre domaine ? soufflais-je, peu sûre de comprendre où il veut en venir.
— Eh bien... Nous enlevons la vie des gens qui font du mal à d'autres, commença-t-il prudemment. Nous tuons les violeurs, les personnes qui infligent des violences physiques à leurs femmes, leurs copines ou à leurs enfants, termina-t-il en m'expliquant.
Ses explications me laissèrent sans voix. Ils sont du mauvais côté de la vie, mais ils se battent pour des causes justes, et cela me touche plus que je ne l'aurais cru.
— C'est formidable de votre part... avouais-je.
— Bien sûr, nous ne touchons pas aux femmes. Personne dans notre équipe n'est capable de lever la main sur une femme, même si c'est une sous-race, continua-t-il, sa voix emplie de rage.
— Et cette Noor ? demandais-je, curieuse.
— Elle ne fait que des missions d'infiltration. Elle n'a pas de sang sur les mains et elle a interdiction de toucher aux armes, prononça-t-il en hochant la tête, un léger sourire aux lèvres.
Nous restâmes là, dans le jardin, le silence pesant de mille questions sans réponse, mais avec une nouvelle résolution. Je retrouverai ma mémoire, et je découvrirai qui dit la vérité et qui me ment, peu importe le prix à payer.
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Ce matin, je me réveille avec une détermination renouvelée. La fatigue n'a pas complètement disparu, mais l'envie de retrouver mes souvenirs est plus forte. Je descends pour prendre un café bien chaud avec une cuillère de miel que j'y ajoute, espérant que la caféine m'aidera à éclaircir mes pensées.
Alors que je m'installe à la table à manger, une silhouette familière s'avance dans le salon. Sergei est dans la villa. Une fois que mon cerveau le reconnaît, je m'étouffe avec une gorgée de mon café et ouvre grand les yeux. Mais qu'est-ce qu'il fait là... Il va se faire tuer !
Nos regards se croisent un court instant avant qu'il ne se dirige vers une pièce qui ressemble à un bureau. Curieuse, je m'approche à pas feutrés de la porte du bureau où j'entends une conversation entre Arès et lui, concernant un transport de marchandises.
— Cette cargaison doit arriver sans encombre. Nous ne pouvons pas nous permettre d'échouer cette fois-ci. La réputation de tout le réseau est en jeu, dit Arès, sa voix basse mais autoritaire.
Sergei est un soldat d'Arès. Sergei ? Sergei, à qui mens-tu ? Il acquiesca.
— Je comprends. Mais soyons réalistes, la sécurité doit être renforcée. Les patrouilles autour des points de contrôle sont devenues plus fréquentes.
Arès soupire, visiblement contrarié.
— Je le sais, mais cette cargaison est importante. Nous n'avons pas le choix, les armes doivent passer. Sans elles, nous sommes vulnérables. Tu sais ce que cela signifie pour notre organisation.
— Très bien, je vais mobiliser des hommes supplémentaires, répondit Sergei tel un automate.
— Les conséquences peuvent être désastreuses. Cette opération est cruciale !
Je recule lentement, tentant de digérer ce que je viens d'entendre. Des armes ? Une opération cruciale ? Je savais qu'ils étaient impliqués dans des affaires dangereuses, sans morale. Mais entendre tout cela confirme mes pires craintes.
J'ai un besoin irrépressible de prendre l'air. Je me dirige machinalement à l'extérieur de la villa. Le temps est pluvieux. Il pleut des cordes et la pluie est fraîche. L'eau coule le long des parties dénudées de ma peau.
Je ne ressens que l'eau qui ruisselle le long de mes joues, trempant mes cheveux. Chaque goutte qui tombe semble emporter un peu de mon angoisse. La pluie tambourine doucement sur le sol, créant une mélodie apaisante qui résonne dans le jardin.
Je lève mon visage vers le ciel, laissant la pluie envahir chaque parcelle de mon être. L'air frais, empli de l'odeur de la terre mouillée, m'apaise, chassant les pensées sombres et les inquiétudes.
La sensation de l'eau froide qui glisse sur ma peau nue est à la fois vivifiante et purificatrice. Elle efface, ne serait-ce que pour un instant, le poids des secrets et des mensonges qui m'oppressent.
La pluie devient mon refuge, un moment de paix volé au milieu du chaos. Je ferme les yeux et inspire profondément, savourant cette parenthèse de tranquillité.
Les gouttes martèlent mes épaules, mes bras, mes mains, chaque contact apportant un soulagement bienvenu. La nature semble me rappeler qu'il existe encore des moments de pureté et de calme malgré tout.
Peu importe ce qui m'attend à l'intérieur de cette villa, peu importe les vérités et les mensonges qui se cachent derrière ses murs, ici et maintenant, sous cette pluie bienfaisante, je trouve une paix fugace. Pour un instant, le monde cesse de tourner, les problèmes s'évaporent, et il ne reste que moi, seule avec mes pensées, sous cette averse.
Je reste là, immobile, savourant la sensation de la pluie qui s'infiltre jusqu'à mes os. Chaque goutte qui frappe ma peau est comme une promesse de renouveau, une invitation à laisser le passé derrière moi et à embrasser l'inconnu.
Mes vêtements sont trempés, collants à mon corps, mais je ne bouge pas. Je veux prolonger ce moment autant que possible, m'imprégner de cette sérénité inattendue.
Un éclat de rire m'échappe, léger et libérateur. Je n'ai pas ri depuis ce qui me semble une éternité. La pluie, ce simple phénomène naturel, parvient à me faire ressentir une joie que j'avais presque oubliée. Je tourne sur moi-même, les bras écartés, accueillant chaque goutte comme un cadeau.
Je ne suis plus la femme perdue et effrayée ; je suis simplement une âme trouvant refuge dans une pluie apaisante. Je me perds dans cette danse avec la pluie, mes soucis s'éloignant avec chaque tourbillon.
Je sais que je devrais retourner à l'intérieur, retrouver la réalité dans cette villa pleine de mystères et de dangers, mais pour l'instant, je choisis de m'abandonner à ce moment de grâce.
Finalement, les rires s'éteignent et je ralentis, reprenant mon souffle. La pluie continue de tomber, ses gouttes martelant le sol avec une régularité apaisante.
En traversant le jardin pour retourner à l'intérieur, je perçois une silhouette sombre au loin. Mon cœur se serre en reconnaissant Arès.
Il s'avance vers moi, sa démarche contrastant avec la tempête intérieure que je ressens. L'air semble se charger d'électricité entre nous. Arès s'arrête à quelques mètres de moi, ses yeux gris qui s'étaient assombris se plantant dans les miens.
La tension est palpable, chaque goutte de pluie résonne comme un coup de tonnerre dans le silence pesant.
Je le fixe, cherchant à déchiffrer ses intentions. Une colère sourde monte en moi, nourrie par la confusion et la peur. Je ne me sens pas en sécurité en sa présence, et pourtant une partie de moi me dit qu'il ne me ferait jamais de mal.
Sans un mot, je sors l'arme que j'avais préalablement dissimulée dans l'élastique de mon pantalon, derrière mon dos.
Mon arme pointée sur son front, Arès ne fléchit pas d'un pouce. La pluie coule sur nos visages, et je sens la tension atteindre son paroxysme. Nous nous toisons, deux adversaires sur le point de s'affronter.
Ses yeux ne quittent pas les miens, sa main opposée à celle de la mienne, tenant mon arme, mime une arme pressée contre mon front.
— Je ne vous fais pas confiance ! crachais-je.
— Ça tombe bien, moi non plus je n'ai aucune confiance en toi, répliqua-t-il.
Son regard est aussi glacial que la pluie qui nous enveloppe. Ses mots frappent aussi fort que des coups de poing.
— Tu penses vraiment pouvoir me menacer, Мой сладкий ? dit-il, sa voix remplie de mépris.
Je sens la colère monter en moi, une colère que je n'avais jamais ressentie auparavant. Je serre le manche de mon arme dans ma main, déterminée à ne pas fléchir.
— Peut-être. Tout ce que je veux, c'est retrouver la mémoire. Je ne me sens pas en sécurité avec toi. J'ai l'impression que tu pourrais me jeter dans la fosse aux lions, même si une petite partie de mon cœur me dit que tu ne me feras aucun mal, du moins pas physiquement. Alors, si cela signifie te tenir tête, soit. répondis-je, les yeux brûlants de détermination.
Arès sourit, un sourire mauvais qui ne parvient pas à atteindre ses yeux.
— Tu es bien présomptueuse pour une amnésique. Mais jouer avec moi pourrait te coûter bien plus que ta mémoire, rétorqua-t-il d'une voix glaciale.
Je plissai les yeux, resserrant ma prise autour de mon arme toujours pointée sur son front, ses doigts également toujours dans la même position, sous cette pluie battante. Je tentai de me donner une contenance que je ne ressentais pas vraiment.
L'atmosphère s'alourdissait autour de nous, chargée de menace. Les paroles d'Arès résonnaient dans ma tête ; il y avait quelque chose de sinistre en lui, quelque chose que même ma mémoire perdue ne pouvait pas effacer.
— Tu as tort si tu crois pouvoir me manipuler à ta guise, dis-je, ma voix tremblant légèrement, mais je refusais de lui montrer ma peur.
Arès ricana, un son rauque et sans chaleur qui résonna dans la pièce silencieuse.
Son regard s'intensifia, sa silhouette se dessinant comme une menace palpable. Une tension électrique s'installa entre nous, créant une frontière invisible. Ses doigts s'enfoncèrent un peu plus contre mon front, me forçant à maintenir mon doigt sur la détente.
— Vas-y, tire Мой сладкий, appuie sur la détente. Si tu en as le cran, gronda-t-il d'une voix rauque.
— Je ne vais pas te laisser me dicter ce que je dois faire. Tu n'as aucun contrôle sur moi, dis-je.
Ma voix tremblait toujours, mais je m'efforçai de la rendre aussi ferme que possible.
Arès s'approcha lentement, me forçant à suivre son mouvement pour que mon arme reste pointée sur son front. Son visage était maintenant si proche du mien que je sentais son souffle contre ma peau, la menace qu'il représentait presque palpable.
— Oh mais tu te trompes, j'ai déjà le contrôle, que tu le veuilles ou non, répliqua-t-il, sa voix basse, un murmure sombre qui fit trembler mon cœur.
Je retins mon souffle, mes doigts serrant l'arme avec une fermeté croissante alors que je luttais pour maintenir ma position.
Mes yeux ne quittaient pas les siens, cherchant à percer son masque d'indifférence pour y trouver une fissure, une faiblesse que je pourrais exploiter.
Mais Arès resta imperturbable, ses yeux sombres me fixant avec une intensité glaciale.
Instinctivement, je reculai légèrement, sentant le mur froid de la villa derrière moi. L'air autour de nous était chargé d'une tension électrique, chaque seconde semblant durer une éternité alors que nous nous affrontions du regard.
Mon arme tremblait légèrement dans ma main, non pas de peur, mais de l'effort nécessaire pour la maintenir stable. Arès esquissa un sourire en coin, une lueur de satisfaction dans ses yeux.
— Tu penses que ton arme te donne du pouvoir ? murmura-t-il sarcastiquement, sa voix presque noyée par le bruit de la pluie.
Il semblait presque apprécier ce jeu de confrontation, comme s'il savourait chaque instant où il me forçait à faire face à ma propre vulnérabilité.
La pluie continue de tomber lourdement, s'infiltrant à travers nos vêtements et collant nos cheveux à nos visages. Les gouttes glaciales se mêlent aux battements frénétiques de mon cœur.
Arès se tient devant moi, l'air impassible malgré l'averse qui nous trempe jusqu'aux os, ses yeux brillant d'une excitation malsaine.
Je resserre ma prise autour du manche de mon arme, essayant de me concentrer malgré l'inconfort de la pluie. Mes vêtements sont lourds et trempés, et le froid s'infiltre jusqu'à mes os. Pourtant, je refuse de laisser Arès voir ma taiblesse.
— Peut-être que ce n'est pas l'arme qui me donne du pouvoir, rétorquais-je, élevant la voix pour me faire entendre au-dessus de la pluie.
Arès éclate d'un rire bref et glacial, un son qui résonne même sous l'averse.
— Je dois te l'admettre, tu pourrais être admirable pour un tas de choses. Mais face à moi, tu n'es rien, tu es faible, répondit-il, en s'avançant encore d'un pas, réduisant encore la distance entre nous.
Je sens mes pieds glisser sur le sol boueux, mais je reste fermement plantée, refusant de reculer davantage contre ce mur. Mon cœur bat à tout rompre, mais je refuse de baisser les yeux. La pluie continue de tomber, comme pour accentuer la gravité de notre échange.
Arès me fixe avec une intensité presque palpable, ses yeux brillants d'un mélange de mépris et de satisfaction. La pluie ruisselle sur son visage, le rendant encore plus séduisant ; il semble à peine la remarquer, totalement concentré sur moi.
— Tu es peut-être courageuse, mais cela ne suffira pas. Le courage sans puissance n'est qu'une bravade inutile, murmura-t-il, sa voix basse se mêlant au fracas de l'averse.
Je serre les dents, sentant la colère monter en moi. Il pense pouvoir m'intimider, me réduire à une simple marionnette à sa merci. Mais je ne suis pas prête à céder, malgré son visage si près du mien.
— La puissance ne signifie rien si elle est utilisée pour opprimer, rétorquais-je sûre de moi, mes yeux ne quittant pas les siens. Ce n'est pas la force brute qui compte, mais la force de l'esprit et du cœur.
— Tu parles comme une idéaliste, mais ce monde n'a pas de place pour les idéaux naïfs. Seuls les forts survivent, les faibles finissent par être écrasés lamentablement, répliqua-t-il sur un ton glaçant.
La pluie continue de tomber, ruisselant sur nos visages et créant des rivières boueuses à nos pieds. Chaque goutte semble accentuer la froideur de ses paroles, mais je refuse de reculer. Je sens ma colère se transformer en une détermination ardente.
— Peut-être que tu as raison, mais je préfère mourir en croyant en quelque chose de plus grand que moi, plutôt que de vivre en écrasant les autres, dis-je en serrant les dents.
Arès éclate de rire, un son tranchant comme un couteau.
— Tes mots sont vides мой сладкий. Tu n'as aucune idée de ce que signifie véritablement se battre, tonna sa voix.
Il avance soudainement, sa main se déplaçant avec une rapidité fulgurante. Avant que je ne puisse réagir, il attrape mon poignet avec une force brutale et tord mon bras, me tirant une grimace de douleur et me forçant à lâcher mon arme. Le pistolet tombe dans la boue, accompagné d'un bruit sourd.
— C'est fini, tu es désarmée et tu es à ma merci, murmura-t-il, son visage si près du mien que je pouvais sentir son souffle chaud malgré la pluie frigorifiante.
Je tente de me dégager, mais sa prise est ferme. Mon cœur bat la chamade, mais je refuse de montrer la moindre trace de peur.
— Tu crois vraiment que désarmer quelqu'un signifie le vaincre ? Tu te trompes, Arès. Tu ne m'as pas encore brisée, crachais-je, ma voix tremblante de colère.
— Oh mais je vais te briser, Mой сладкий. Je vais te montrer ce que signifie véritablement être faible, gronda Arès.
Il me fixe avec une intensité glaciale, ses yeux perçant les miens comme des lames. D'un geste brusque, il me pousse contre le mur, ses doigts toujours enroulés autour de mon poignet.
La douleur irradie de mon bras, mais je refuse de crier. Malgré la menace et la douleur, une chaleur inattendue monte en moi.
La proximité d'Arès, son souffle contre ma peau, crée une tension électrique. Il est impossible d'ignorer l'attirance physique que je ressens contre toute attente pour lui, même si elle est mêlée de danger.
— Tu veux simplement me faire souffrir ? Ça te fait te sentir puissant ? demandais-je avec défi, ma voix à peine un murmure.
Arès ne répond pas tout de suite. Il se contente de me fixer, ses yeux brûlant d'une intensité mêlée de colère et de désir. Ses yeux gris valsent entre les miens et mes lèvres. Il desserre légèrement son emprise sur mon poignet.
Je frémis sous son regard, partagée entre la peur et une attraction irrésistible. Mon cœur bat la chamade, et malgré moi, je sens mon corps réagir à sa proximité.
Sa main quitte mon poignet pour se poser sur ma joue, l'autre vient encadrer ma tête, son pouce caressant doucement ma peau.
Le contraste entre la douceur inattendue et la dureté de ses paroles me trouble.
— Arès, je... commençais-je.
Je m'interromps, incapable de formuler mes pensées. L'attirance physique est palpable autant que l'animosité qui nous lie. Une tension magnétique nous relie, et je sens son souffle chaud contre mes lèvres. L'envie de combler la distance entre nous devient presque insupportable.
— Ne te méprends pas, Мой сладкий, ce n'est ni de l'amour ni même de l'attirance. C'est le besoin de comprendre, de posséder ce qui m'échappe, murmura-t-il, ses lèvres à un souffle des miennes.
Sa déclaration résonne en moi. Je sens la chaleur de son corps contre le mien, la pluie créant un cocon autour de nous. Mon esprit est en ébullition, partagé entre la peur et le désir. Avons-nous été proches avant que je ne perde la mémoire ? Arès incarne tout ce que je devrais haïr, et pourtant, en cet instant, je ne peux m'empêcher de le désirer.
Son regard brûle d'une intensité qui me fait frémir. Je sens mon cœur battre à tout rompre, chaque fibre de mon être tiraillée entre la haine et l'attraction. Mais Arès ne bouge pas, son souffle chaud contre ma peau créant une tension insupportable.
— Pourquoi ? demandais-je dans un souffle.
Il reste silencieux un moment, ses yeux cherchant quelque chose dans les miens. Puis, avec une lenteur presque douloureuse, il se recule, rompant ce contact électrique. La pluie tombe toujours, froide et implacable, une nouvelle distance s'installe entre nous.
— Parce que c'est la seule manière que je connaisse pour avoir le contrôle, répondit-il, sa voix dure et résolue. Ne t'attache à rien, ni à personne, sinon tu te perdras.
Je le regarde, essayant de comprendre cet homme complexe et dangereux. La pluie ruisselle sur son visage, accentuant ses traits. Il fait un pas en arrière, et je ressens immédiatement un vide là où son corps pressait le mien.
— Il faut simplement que tu te contentes de rester en vie, Мой сладкий, c'est tout ce qui compte, murmura-t-il en tournant les talons.
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Bonjour, bonsoir mes petites lunes.
Je vous avous que je perds un peu la motivation... J'ai l'impression que mon histoire ne plait plus autant qu'avant...🥹
Je continue à poster et a écrire n'hésitez pas a me rejoindre sur mon compte tiktok : dolcemeta388 🫶🏼
En espérant que ce chapitre vous plaît 🫶🏼
Loove mes lunes.
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