Chapitre 15 : De l'apaisement à la violence.
Tw : Certaines scènes à caractère sexuel ou violentes peuvent heurter la sensibilité de certains. Je demande donc à ceux qui sont sensibles à différents type de violence de prendre en considération.
(Scarification, Torture, meurtre, violence, viol)
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Mia Regina
Le soleil se lève à peine sur la villa, baignant tout le domaine dans une douce lumière dorée. Pour la première fois depuis une éternité, une certaine paix semblait régner.
Après un petit-déjeuner rapide, je me dirige vers la cour arrière où Arès m'attendait déjà, son regard dur et impénétrable.
Dès le début de l'entraînement, une agressivité inhabituelle dans ses mouvements, une impatience qui ne faisait qu'accroître la tension entre nous.
— Tu es trop lente, gamine. À ce rythme, tu ne seras jamais prête ! hurla-t-il alors que je manque un énième coup.
Je me redresse, essoufflée et en colère.
— Je fais de mon mieux, Arès ! Je ne suis pas une machine ! répliquais-je, la voix tremblante.
Son visage se contracte de frustration et il fait un pas vers moi, les poings serrés.
— Ton mieux ne suffit pas ! Si tu veux survivre à ce putain de monde, tu dois être parfaite, tu dois être mieux que parfaite, tu dois être impitoyable, cracha-t-il, mettant fin à la conversation et à l'entraînement en me laissant seule dans la cour.
Alors que la matinée s'écoulait, je retrouve Ivan pour une session de stratégie, laissant l'interaction avec Arès là où elle est. Assis autour d'une table jonchée de cartes et de plans, nous discutons des différentes tactiques et des meilleures façons de défendre la villa en cas d'attaque.
Ivan, toujours patient et méthodique, m'aide à comprendre les subtilités de chaque mouvement, me donnant un aperçu précieux de son expertise.
— Tu t'améliores chaque jour, Cinaphée. Continue comme ça et tu deviendras une redoutable stratège, dit-il en souriant.
Je lui souris en retour. La journée semble prometteuse et pour la première fois depuis longtemps, je me sens en harmonie avec ceux qui m'entourent. Sauf Arès.
Mais cette tranquillité ne dure pas.
En début d'après-midi, alors que je reviens de la cuisine avec un verre d'eau, j'entends des éclats de voix provenant du salon. Mon cœur se serre en reconnaissant les voix d'Ivan et d'Arès. Je m'approche silencieusement, me cachant derrière la porte entrouverte.
— Qu'est-ce que tu essaies de prouver, Arès ? hurla Ivan, son visage rouge de colère. Pousser Cinaphée à bout comme ça, c'est insensé !
Arès, les poings serrés, se tient face à lui, son expression dure et inflexible collée au visage.
— Elle doit apprendre, Ivan ! Ce monde ne fait pas de cadeaux et tu le sais très bien. Je ne vais pas la ménager pour qu'elle finisse par se briser au premier obstacle, rétorqua Arès.
— Elle n'est pas toi, Arès ! Elle a besoin de soutien, pas de tyrannie ! Tu es en train de la détruire, tu ne vois donc pas ça ? continua Ivan.
La colère montée en moi alors que j'écoute leur dispute. Les mots résonnent profondément, mais la dureté d'Arès me rappelle ma détermination à prouver ma valeur.
Cet homme est bipolaire.
Arès essaie de bien faire, tout comme Ivan, mais les deux réagissent de manière excessive.
— Tu crois que tu sais mieux que moi ? demanda Arès, un sourire amer sur les lèvres. Tu n'as jamais été à ma place, tu n'as aucune idée de ce que cela implique de porter ce fardeau.
Ivan fait un pas en avant, son regard brûlant de colère.
— Peut-être pas, mais je sais reconnaître quand quelqu'un est sur le point de craquer ! Putain, Arès, elle mérite notre aide, pas notre brutalité. C'est toi qui prônais le sommeil, il y a encore quelques semaines de ça ! Laisse-la se reposer, merde, cracha Ivan, à bout de nerfs.
Je ne pouvais plus écouter. Avant que quiconque ne puisse me voir, je m'éclipse de la villa, mon cœur battant à tout rompre. Je ne savais pas où aller, mais j'avais besoin de m'éloigner de ce domaine où je suffoquais.
Je marche rapidement, laissant mes pieds me guider sans destination précise. Les voix en colère d'Arès et d'Ivan résonnent encore dans un coin de ma tête. Leurs disputes alimentent ma confusion.
Après ce qui semble être une éternité, je me retrouve dans une clairière isolée, entourée de grands arbres.
Je m'assois sur un rocher, essayant de calmer ma respiration et de mettre de l'ordre dans mes pensées.
La douleur de la perte de ma mère, la pression de l'entraînement et le conflit constants avec Arès se mêlent en un tourbillon de désespoir.
Les heures passent et la lumière du jour commence à décliner. Je sais que ma disparition a dû commencer à alerter les autres, mais je ne suis pas encore prête à affronter cette réalité.
J'ai terriblement besoin de cet instant de solitude et de ce silence reposant.
Des bruits de pas se font entendre derrière moi. Je me retourne pour voir Lev, son visage marqué par l'inquiétude.
— Putain... Sissi. On te cherchait partout ! dit-il soulagé.
Je me contente d'observer le sol, honteuse de mon comportement.
— Je ne pouvais plus supporter la pression, Lev. Arès et Ivan se disputent à mon sujet, j'avais besoin de m'éloigner, prononçais-je faiblement.
Lev s'agenouille devant moi, prenant mes mains dans les siennes.
— Arès peut être dur, mais il veut seulement te préparer au pire. Ivan, lui, est protecteur parce qu'il tient énormément à toi. Mais, Cinaphée, tu dois trouver ton propre chemin. Personne ne peut décider à ta place, m'expliqua-t-il d'une voix douce et posée.
Je prends une grande inspiration, sentant les larmes monter.
— Je ne sais pas si je peux continuer comme ça, Lev. C'est trop, articulais-je difficilement.
Il serre mes mains plus fort, son regard empreint de douceur.
— Tu es plus forte que tu ne le crois, Cinaphée, dit-il assurément.
Je hoche la tête, décidée à affronter cette situation. Lev se lève et m'aide à me relever à mon tour.
— Allons-y, il est temps de rentrer ; les autres doivent être morts d'inquiétude.
De retour à la villa, Arès et Ivan se trouvaient dans le salon, visiblement préoccupés par ma disparition. Leurs disputes avaient laissé place à de la tension et de l'inquiétude.
Je prends une grande inspiration, consciente que ma disparition avait suscité de l'affolement.
— Mais où étais-tu passée ? s'exclama Ivan, totalement préoccupé par mon moment d'absence.
— Je suis désolée... J'avais besoin de m'éloigner... répondis-je, évitant leurs regards.
— D'éloigner ? Putain, mais Cinaphée, on a des ennemis de partout ! T'es complètement inconsciente ! gronda Ivan, la voix teintée d'agressivité.
Je sens les larmes monter. J'ai horreur qu'Ivan lève la voix sur moi. J'ai horreur que les hommes osent lever la voix sur moi.
— Je ne suis pas inconsciente, chuchotais-je, la voix brisée.
Arès, voyant la détresse dans mes yeux, s'interpose entre nous. Son dos imposant me cache de mon ami qui commençait à s'énerver. Arès reprend son rôle de chef de mafia, parlant à Ivan comme à un soldat et non à son ami.
— Ivan, ça suffit. Lev l'a ramené et la sermonner comme tu le fais est inutile, dupek ! gronda-t-il, la voix ferme.
Ivan prend une grande inspiration, montrant qu'il essaie de maîtriser sa colère. Il se tourne vers moi.
— Je suis désolé, sissi... C'est juste que je me suis inquiété pour toi, dit-il d'une voix plus douce.
Arès se retourne enfin, son visage plus doux, mais toujours empreint de cette dureté caractéristique. Je prends une inspiration, sentant un poids se lever de mes épaules.
Un silence apaisant s'installe, marquant une trêve bienvenue après tant de tensions et de frustrations. Alors que nous nous apprêtons à quitter la pièce, Lev entre, un sourire bienveillant sur le visage.
— Arès, Ivan, Alexeï vous demande, dit-il simplement.
Les garçons s'échangent un regard avant d'acquiescer. Avant que Lev ne se tourne vers moi.
— Cinaphée, viens, on va faire un tour dehors, proposa-t-il doucement.
Je suis Lev à l'extérieur, sentant le poids de la journée s'éloigner lentement. Nous marchons en silence, appréciant la tranquillité du crépuscule. Après quelques minutes, Lev s'arrête et se tourne vers moi.
— Tu sais, Ivan tient à toi. Arès aussi, mais à sa manière, tu l'as bien remarqué. Leurs inquiétudes montrent à quel point tu es importante pour eux, dit-il doucement.
Je soupire, regardant le ciel assombri, contemplant la lune et les étoiles qui l'entourent.
— Je sais, Lev. Mais c'est tellement dur parfois, la pression, les disputes. Je suis totalement consciente que c'est moi qui ai voulu entrer dans cette vie, alors que j'aurais très bien pu vous laisser me protéger et gérer la situation, articulais-je difficilement.
Lev hoche la tête, compréhensif.
— C'est normal. Mais tu es plus forte que tu ne le crois. N'oublie jamais ça, me confia-t-il en posant une main rassurante sur mon épaule.
Nous restons là, en silence, profitant de ce moment de répit avant de reprendre notre chemin. Nous parlons de mes entraînements, de mes progrès.
Il m'explique comment il est entré dans l'organisation, un an après qu'Arès se soit engagé, ne voulant pas laisser son "frère adoptif" tout seul dans cette galère. Ils sont devenus des frères d'armes.
Peu de temps après, nous refaisons le chemin inverse pour rentrer à la villa. Lev m'incite à aller me coucher, mais évidemment, ne trouvant pas le sommeil, je décide d'aller dans la cour arrière, là où nous nous entraînons habituellement.
La nuit est fraîche, et le silence est seulement interrompu par le murmure du vent dans les arbres. La cour est baignée dans une douce lumière argentée par la lune. Je prends une profonde inspiration, appréciant ce moment de solitude.
Je prends une paire de dagues, leur poids familier dans mes mains me réconforte. Je me place au centre de la cour et commence à répéter les mouvements que Lev m'a enseignés.
Chaque geste est précis, chaque coup est calculé. Je me remémore ses instructions : « Laisse les dagues devenir une extension de tes bras », « Utilise ta vitesse et ton agilité ».
Je répète les enchaînements encore et encore, perfectionnant chaque mouvement. La concentration me permet d'oublier momentanément la tension et les inquiétudes de la journée.
Je pivote, tranche l'air avec la dague droite, puis enchaîne avec un coup de la dague gauche.
Lev m'avait répété que l'entraînement avec des armes blanches exigeait non seulement de la force, mais aussi de la finesse et de la précision. Je m'efforce d'incarner ses paroles, de m'imprégner de ses enseignements.
Des bruits de pas feutrés derrière moi interrompent ma concentration. Avant que je puisse me retourner, une douleur fulgurante frappe l'arrière de mon crâne. Ma vue se brouille de points noirs et je m'effondre à genoux.
Un second coup, encore plus violent, me couche complètement, les dagues glissant de mes mains. La personne qui m'a attaquée pousse les lames avec son pied pour m'empêcher de les récupérer.
Je sens du sang couler là où le coup a été porté. J'aimerais hurler de douleur, mais aucun son ne sort. Le monde qui m'entoure devient flou et sombre. La dernière chose que je perçois avant de sombrer dans l'inconscience est une silhouette indistincte s'éloignant dans la pénombre de la nuit.
Quand je reprends conscience, tout est flou et douloureux. Je suis allongée sur le sol froid d'une cour, je n'ai aucune idée d'où je suis, ni comment je suis arrivée ici. Une douleur lancinante pulse à l'arrière de ma tête.
Mes souvenirs sont confus, je lutte pour comprendre ce qui s'est passé. Une voix lointaine appelle mon nom, mais je suis incapable de me souvenir de la personne qui m'appelle. Paniquée, je tente de me lever, mais ma tête tourne violemment, et je retombe lourdement.
Des bruits de pas rapides se rapprochent, et avant que je ne puisse réagir ou fuir, je vois trois hommes se précipiter vers moi. Leurs visages sont déformés par l'inquiétude et la peur, mais il m'est impossible de me rappeler qui ils sont pour moi...
— Il faut la ramener dans la chambre blanche et appeler Anton, s'écria un homme blond s'agenouillant à mes côtés.
Je secoue la tête, essayant de rassembler mes pensées, mais chaque tentative est comme une aiguille plantée dans mon cerveau.
— Qui êtes-vous...? demandais-je, incrédule.
Les trois hommes m'observent avec plus d'inquiétude, ne comprenant certainement pas ma question. L'un d'eux, au visage plus dur, est resté silencieux, ses yeux faiblement éclairés par la lumière, me laissant voir la couleur de ses iris gris. Son regard est froid et calculateur, scrutant les environs comme pour identifier une menace invisible.
— Qui êtes-vous...? répétais-je une nouvelle fois, attendant une réponse de leur part.
Le blondinet et celui qui se tenait à côté de lui m'aidèrent à me relever doucement, me soutenant de chaque côté alors qu'ils m'emmènent à l'intérieur d'une villa. À chaque pas, ma tête me faisait souffrir.
Une fois à l'intérieur, ils me guidèrent jusqu'à une chambre blanche ressemblant à une chambre d'hôpital, où un autre homme aux cheveux roux nous attendait.
— Posez-la sur le lit, demanda le rouquin.
Je fermai les yeux, essayant de me rappeler où j'étais et qui ils étaient. Mais tout ce qui me vint était un vide effrayant, un néant où mes souvenirs devraient se trouver.
Je secouai la tête et des larmes m'échappèrent malgré moi. L'homme aux yeux gris se pencha vers moi, son regard perçant.
— Ne t'inquiète pas. On trouvera celui qui a fait ça et il le paiera cher, promit-il d'une voix glaciale, me procurant des frissons.
Je hochai faiblement la tête, essayant de croire en ses paroles. Mais la peur et la confusion m'enveloppaient. Je souhaitais une seule chose : me souvenir de leurs noms, comme eux se souvenaient du mien... Me souvenir de qui ils étaient...
— Je veux juste savoir qui vous êtes ? redemandais-je, la voix tremblante.
Le rouquin commença à observer ma plaie à l'arrière du crâne, me posant quelques questions tout en vérifiant mes autres sens.
— Sissi, tu te souviens de moi ? Lev... dit doucement l'un des hommes.
Je secouai la tête, les larmes aux yeux, la douleur et la frustration grandissant en moi.
— Suis mon doigt des yeux s'il te plaît, demanda le rouquin, en bougeant son doigt devant mes yeux.
— Bien, maintenant, peux-tu serrer ma main le plus fort possible ? continua-t-il.
Je fis ce qu'il demandait, serrant sa main faiblement encore sous le choc.
— Très bien, ressens-tu une douleur ailleurs ? Des vertiges ? Des nausées ? questionna le rouquin, ses yeux ancrés dans les miens.
— Juste une forte migraine... murmurais-je.
Le rouquin hocha la tête, son expression sérieuse. Il termina de nettoyer et de bander la plaie avant de se tourner vers les garçons.
— Elle a une amnésie, confirma-t-il, d'un ton grave. Je ne peux pas dire si c'est temporaire ou permanent. Nous devons être patients et voir comment cela évolue. Elle se rappelle de son nom, de son âge, de son frère sans doute, mais elle ne se rappelle pas de vous, ni de ce qui s'est passés durant la dernière année.
Le blondinet passa une main tremblante dans les cheveux, tirant sur des mèches visiblement angoissé.
— Et si elle ne retrouve jamais la mémoire ? demanda-t-il, la voix brisée.
— Il ne faut pas penser de cette manière, Ivan. Le cerveau a une capacité remarquable de guérison. Mais elle a besoin de temps et surtout de calme, répondit le rouquin calmement.
L'homme aux beaux yeux, les bras croisés, observa la scène en silence, son visage impénétrable. Enfin, il prit la parole, sa voix basse, mais ferme.
— On fera ce qu'il faut. Merci, Anton, commença-t-il. Nous... Nous allons retrouver celui qui lui a fait ça, termina-t-il, se tournant vers le blondinet et le présumé Lev.
Je les regardai, ces hommes qui me semblaient à la fois si proches et si étrangers. Leurs visages, marqués par l'inquiétude résonnaient en moi comme des piliers de soutien dans cette période troublée. Le blondinet acquiesça, les mâchoires serrées, une lueur de fureur contenue dans ses yeux.
Lev prit une profonde inspiration avant de parler, ses yeux reflétant une tristesse profonde.
— On est tous là. On va surmonter ça ensemble. Hein, ma grande... dit-il doucement, sa voix tremblant légèrement.
— Pour le moment, elle a surtout besoin de repos, prononça le médecin, poussant les garçons hors de la chambre.
Je leur adressai un sourire reconnaissant. Malgré mon amnésie, une certitude grandit en moi : ces hommes faisaient partie de ma vie d'une manière ou d'une autre. Je devais retrouver ma mémoire pour comprendre pourquoi.
Je me blottis sous les couvertures, la tête encore tourmentée par les questions qui surgissaient sans cesse : qui suis-je ?
Pourquoi ces hommes si impressionnants semblent-ils si importants pour moi ?
Des éclats de souvenirs flous et indéchiffrables traversèrent mon esprit, mais rien de concret ne se forma. La frustration monta en moi, mais je refusai de me laisser submerger par l'incertitude.
La fatigue finit par prendre le dessus, et mes paupières s'alourdirent. Je m'abandonnai enfin au sommeil, sachant que cette nuit ne serait pas calme, mais remplie de songes turbulents et de fragments de mémoire fugaces.
Le lendemain matin, la lumière douce du soleil filtrait à travers les rideaux de ma chambre. Je me réveillai lentement, la tête toujours embrumée. Les événements de la veille me revinrent en mémoire avec difficulté. Les visages familiers, les voix résonnaient dans ma tête, tout semblait flou et lointain.
Je me levai doucement et décidai de prendre l'air. La faim n'étant pas présente, peut-être que marcher me ferait du bien, peut-être que l'air frais clarifierait mes pensées embrouillées.
En descendant l'escalier, je me dirigeai vers la porte d'entrée. Avant de pouvoir sortir, j'aperçus un homme apparaître devant le portail de la villa. Il avait l'air sérieux, mais rien de menaçant.
Ma petite voix intérieure me demandait de me méfier. Je le regardai donc avec méfiance, mon cœur battant un peu plus vite. Qui était-il et que voulait-il ?
— Qui êtes-vous ? demandais-je, ma voix trahissant ma confusion.
Il esquissa un léger sourire, presque compatissant...
— Je suis Sergei. Je sais que tu as des questions sur ceux qui t'entourent, sur les hommes dans cette villa. Tu n'es pas à ta place ici. Viens avec moi, je peux t'expliquer beaucoup de choses, répondit-il doucement.
Je restai figée un moment, hésitante. L'idée de découvrir des réponses à mes nombreuses questions était tentante, mais c'était aussi risqué. Les garçons semblaient si importants pour moi... Ils me traitaient comme une reine... Je me sentais désemparée, cherchant une réponse dans les yeux sombres de Sergei qui me fixaient avec patience.
Une douce tension flottait entre nous, comme si le destin retenait son souffle, attendant ma décision.
— D'accord... chuchotais-je, en ouvrant le petit portillon. Avant de sortir, je m'assurai que personne ne me voyait partir avec un inconnu.
L'homme me sourit simplement et me tendit la main. Je la pris, sentant à la fois de l'excitation et une appréhension grandissante. Il me guida jusqu'à une élégante berline noire garée un peu plus loin de la villa. Je me demandai où il comptait m'emmener.
En m'installant sur le siège passager, je ne pus m'empêcher de jeter des coups d'œil nerveux par la fenêtre, vérifiant que personne ne nous observait. Mon cœur battait vite, chaque kilomètre parcouru semblait m'éloigner un peu plus de ce que je connaissais vraiment.
— Où allons-nous ? demandais-je curieusement.
Sergei me lança un regard rapide avant de reporter son attention sur la route.
— À un endroit où tu pourras obtenir des réponses. Un endroit où tu pourras te sentir en sécurité, répondit-il calmement.
Ses paroles me laissèrent perplexe. Tout ce que je savais de lui, c'est qu'il prétendait avoir des réponses, mais je ne pouvais m'empêcher de me demander s'il était digne de confiance. Le silence entre nous était lourd, rempli de mes pensées et de mes doutes.
Après ce qui semblait être une éternité, nous arrivâmes devant une petite maison isolée à la lisière d'une forêt dense. Sergei arrêta la voiture et se tourna vers moi, son expression grave.
— Avant d'entrer, je dois te dire que ce que tu vas apprendre peut être difficile à entendre. Il est important que tu saches la vérité, expliqua-t-il.
J'acquiesçai, tentant de masquer la peur qui grandissait en moi. Nous sortîmes de la voiture et je le suivis jusqu'à la porte. À l'intérieur, la maison était modeste mais chaleureuse, avec des étagères remplies de livres et des photos encadrées sur les murs.
Sergei me guida jusqu'à un petit salon où un homme d'environ vingt-cinq ans, aux cheveux ébène, et aux yeux aussi noirs que le plumage d'un corbeau, était assis dans un fauteuil. Il se leva en nous voyant entrer.
— Je te présente Vladimir Volkov. Il a les réponses à tes questions, annonça Sergei en désignant l'homme assis.
L'homme aux cheveux ébène n'avait rien de rassurant ; son aura était même menaçante. Vladimir se leva et me tendit la main, un sourire qui se voulait rassurant mais ressemblait plus à une grimace terrifiante. Je serrai sa main, essayant de dissimuler mon appréhension.
Sergei hocha la tête et m'indiqua une chaise, m'invitant à m'asseoir.
— Il paraît que vous connaissez la vérité... Je veux juste la savoir... dis-je d'une voix faible.
Vladimir prit une grande inspiration avant de prendre la parole d'une voix grave et tranchante.
— Les hommes, Lev Rosìnkin, Arès Vitale et Ivan Ivanovitch, ce sont des putains de menteurs. L'année qui a suivi, tu as appris qu'Ivan était un mafieux. En réalité, Ivan, Lev et Elio sont des mercenaires. Ils tuent et se font payer en retour. Arès, lui, est un mafieux. Il a fait semblant de te dire que tu étais une mission, commença-t-il.
Je fronçai les sourcils, essayant de comprendre et d'assimiler tout ce que cet homme me disait.
— Attends... Tu veux dire qu'Ivan et les autres me mentaient ? demandais-je, la voix tremblante.
— Oui, ma jolie. Ils t'utilisent et te manipulent pour leurs propres fins. Tu es simplement une pièce maîtresse dans leur plan, expliqua-t-il d'un ton grave.
Mon esprit se brouilla davantage. Chaque mot de Vladimir résonnait comme un coup de marteau dans ma tête.
— Mais... Mais pourquoi ? Pourquoi moi ? Je ne suis personne d'important, répliquais-je, cherchant un sens à tout cela.
Sergei prit la parole, sa voix douce mais ferme.
— Tu n'es pas personne, Cinaphée. Ils essaient de faire tomber Eden Andrea Tarantino, dit-il calmement.
Mes yeux s'écarquillèrent en entendant ce nom. Eden... Mon grand frère Eden faisait partie de ce monde cruel et impitoyable... Il était là... Je me pris la tête entre les mains, essayant de rassembler mes pensées.
— Mon grand frère ? Il est quoi ? C'est un mafieux lui aussi ? demandais-je, la voix tremblante.
Sergei et Vladimir échangèrent un regard avant que Sergei ne prenne la parole.
— Ton frère Eden est un mafieux... Oui... Un mafieux redoutable et impitoyable. Il essaie de démanteler l'organisation d'Arès. C'est pour ça qu'il est mêlé à ces affaires. Ils cherchent à le faire tomber car il est une menace pour eux, expliqua Vladimir.
Je me sentis soudainement submergée par une vague d'émotions : de l'angoisse, car mon grand frère Eden était du mauvais côté, mais aussi de la peur et de l'incertitude face à la dangerosité de sa mission.
— Donc, tout ce qu'ils ont fait, c'était pour atteindre Eden ? Ils m'ont utilisée pour le faire tomber ? murmurais-je, essayant de comprendre l'ampleur de la situation.
Sergei hocha la tête.
— En partie, oui. Ils espéraient que tu pourrais les mener à lui ou au moins leur donner des informations utiles. C'est pour ça qu'ils t'ont gardée près d'eux et qu'ils se sont rapprochés de toi, dit-il fermement.
Je pris une profonde inspiration, essayant de digérer cette nouvelle.
— Sergei, tu devrais la ramener avant qu'ils ne déclarent la guerre. Et toi, il ne faut rien que tu dises, ni que tu mentionnes que tu nous a vus, à personne. Méfie-toi d'eux ! ajouta-t-il, sur un ton menaçant.
Après sa phrase, je suivis Sergei jusqu'à la voiture, envahie par la peur. Sur le chemin du retour, il me lança des regards inquiets, sans prononcer un seul mot. Lorsque nous arrivâmes à la villa, il se gara au même endroit que tout à l'heure, un peu plus loin de la maison. La tension était palpable.
— N'oublie pas, ne dis rien à personne, fais comme si de rien n'était, murmura-t-il avant que je ne sorte de la voiture.
Je pris une grande inspiration, observant les alentours, essayant de paraître naturelle. Je me rapprochai de la villa ; les trois hommes se trouvaient dans le salon avec deux autres personnes, un homme et une femme qui se ressemblaient. Je forçai un sourire, me rappelant les instructions de Sergei.
— Où étais-tu ? demanda l'un d'entre eux.
— Juste une petite promenade pour clarifier mes pensées. Désolée de vous avoir inquiétés, dis-je, espérant que mon ton paraissait convaincant.
Leurs expressions se détendirent légèrement, mais je sentais toujours une tension sous-jacente.
— Je vais aller me reposer, j'ai la tête qui tourne un peu... prononçais-je avant de me diriger vers ce qui semblait être ma chambre.
La tempête qui se déroulait entre ma raison et mon cœur me secouait, me tourmentait et me maltraitait au plus haut point. Je refermai la porte derrière moi, m'appuyant contre elle en fermant les yeux.
Les révélations de Sergei tourbillonnaient dans ma tête, menaçant de m'engloutir. Comment faire confiance à ceux qui m'avaient menti depuis le début ? Et si tout cela n'était qu'un piège ?
Je m'effondrai sur le lit, les larmes brouillant ma vue. Je pris une grande inspiration, essayant de calmer les battements affolés de mon cœur. Je devais garder la tête froide, trouver un moyen de confirmer les dires de Vladimir et de Sergei sans éveiller les soupçons... Mais comment ?
Mon esprit fatigué commença à formuler un plan, fragile et incertain. Je savais que je devais être prudente, mais je ne pouvais pas rester dans l'ignorance, je ne pouvais pas rester avec cette amnésie !
Je devais trouver des réponses plus claires et discerner le vrai du faux. J'essayai de trouver le sommeil même si cela semblait impossible dans ce tourbillon de doute et de secrets...
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Bonjour, bonsoir mes petites lunes.
Comment allez-vous aujourd'hui ?
On avance petit à petit dans l'intrigue. En ce moment je ne vais pas vous mentir que c'est un peu le brouillard dans mon esprit.
Qui ment dans cette histoire, Vladimir ? Arès ?
Est-ce que ce qu'on apprends un peu plus sur Eden ?
Est-ce qu'il est véritablement dangereux ?
En espérant que ce chapitre vous ai plus !
Allez zoubizou, je retourne écrire.
Loove mes petites lunes.
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