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10 | PROBLÈMES TECHNIQUES & MEMBRES DU GROUPE STRESSÉS

𝐸́𝑙𝑖𝑒 𝐵𝑜𝑢𝑟𝑔𝑒𝑜𝑖𝑠

EN RÉALITÉ, LE FABULEUX PLAN DE BARNABÉ NE S'ÉTAIT PAS AUSSI BIEN DÉROULÉ QUE PRÉVU.

La microphone de Céleste avait été le premier à ne guère vouloir coopérer : il n'avait fait que de s'éteindre et de se rallumer sans arrêt, assourdissant malencontreusement les touristes souhaitant se relaxer. Et bien que la jeune femme n'eut cessé de se confondre en excuses — elle était tout de même allée jusqu'à chanter le morceau favori d'une sexagénaire accompagnée de ses petits-enfants — le gérant n'avait pas arrêté de leur jeter des regards mauvais.

Malheureusement, alors qu'ils venaient d'achever leur deuxième chanson, Let it be des Beatles, un autre problème était survenu et il fallait dire qu'à côté de lui, le micro entêté ne faisait pas le poids. Un nid de frelon s'était subitement décroché d'un arbre avant de s'écraser contre la berge, déversant sur son passage une nuée de bestioles peu commodes. Les Alphapabêtes avaient alors décidé de partir sur le champ, laissant leurs affaires près du snack-bar, pour se réfugier de l'autre côté du lac, au Royaume Glacé.

De là où il se trouvait, Élie pouvait apercevoir les pompiers occupés à sécuriser les lieux avec une sorte de gaz endormant. Le Tahitien frissonna alors que l'image de l'essaim lui revenait en tête, ce qui attira l'attention de Céleste qui lui demanda si tout allait bien.

— Oui t'inquiète. C'est juste que je repense au frelon de tout à l'heure : on a vraiment eu de la chance de pas se faire piquer ou pire encore, répondit le garçon aux lunettes rondes.

— Je crois qu'on peut officiellement dire que mon plan est un échec total, se lamenta Barnabé en mordant dans son sorbet à la mangue. Faut croire que le ciel était contre nous depuis le début.

Élie hocha de la tête en soupirant. Ce qui était dommage dans tout cela, c'était que l'idée de Barn' n'était pas si mauvaise à la base. Bon, peut-être ne seraient-ils pas arrivés à entièrement vider le stand de glaces de ses clients, mais au moins ils auraient peut-être permis à Aloïs de finir une demi-heure plus tôt, ce qui était déjà bien. Et les voilà maintenant qui revenaient comme de petits chiots apeurés, la queue entre les jambes. Heureusement qu'Aloïs n'était pas au courant de leur stratagème : il aurait été fortement déçu de constater qu'il n'avait abouti à rien.

— Les pompiers ont bien dit qu'ils allaient faire en sorte d'amener directement nos instruments chez le maire ? demanda à nouveau Céleste d'un air contrarié.

— Ouais, c'est ce qu'ils ont dit, la rassura Delphine en terminant son cornet au citron. Mais en tout cas, je peux vous dire que je ne suis pas prête à refaire un concert clandestin avant un bon moment. Reste plus qu'à espérer que la soirée d'anniversaire de la fille du maire ne tourne pas elle aussi au vinaigre.

— Tant qu'il n'y a pas d'essaim suicidaire, on est sauvé ! lança Barnabé en riant légèrement.

Le jeune Blanchard était beaucoup plus détendu dorénavant et se permettait même de plaisanter sur ce sujet, comme si rien ne s'était passé. Élie ne pouvait cependant pas en dire autant et par moment, il lui semblait encore entendre les bourdonnements de ces viles bestioles. 

— Au fait, le maire vous a envoyé la liste des chansons à jouer ? demanda Aloïs après s'être arrêté près de la table qu'occupait ses amis.

— Prépare-toi à entendre du Aya Nakamura, du Ed Sheeran, du Jonas Brothers et tout le tintouin, prévint Élie avec un sourire en coin. On va s'é-cla-ter.

— C'est sûr que quand c'est pas du IZ y a plus personne, se moqua Delphino en esquivant le coup de coude du Tahitien.

— Pff... Comme si j'écoutais que ça ! Puis pour ta gouverne, IZ il est hawaïen, pas tahitien, et tout le monde sait que Tahiti c'est mieux que Hawaï. 

Personne ne répondit à la remarque du jeune homme, ne souhaitant guère le contrarier bien qu'Élie savait pertinemment l'île américaine était leur préférée. Katia ne tarda pas à héler Aloïs aux abords du comptoir et le rouquin se vit obligé de rappliquer à toute vitesse, sous peine de réduction de salaire. Les clapotis de l'eau sonnaient comme une mélodie aux oreilles d'Élie, une symphonie harmonieuse et des plus relaxantes. Le soleil commençait doucement sa descente et disparaissait peu à peu derrière les collines lointaines, teintant la voûte céleste d'un ravissant orange.

Les pédalos jaunes canaris filaient sur l'eau alors que les derniers nageurs regagnaient difficilement la berge. Certains courageux escaladaient toujours les plongeoirs glissant, se jetant dans l'onde mouvante. Une délicieuse odeur de pin chatouillaient les narines du Tahitien et lorsqu'il ferma les yeux, les doux rayons de l'astre d'Apollon caressèrent les lignes de sa mâchoire. Un murmure presque inaudible lui parvenait aux oreilles et Élie se rendit compte qu'il s'agissait de Céleste qui fredonnait un air familier.

Somewhere over the rainbow, bluebirds fly. And the dreams that you dream of dreams really do come true. 

Le grand moment était enfin arrivé et Élie n'aurait su dire qui était le plus stressé. Tout d'abord il y avait Céleste, qui fidèle à ses habitudes, marchaient de long en large le long de la terrasse de Monsieur Guibon, testant son microphone toutes les cinq secondes. Puis il y avait Barnabé qui fumait comme un pompier car parait-il que cela "le faisait décompresser". Delphine se rongeait les ongles en inspectant les moindres interstices de sa batterie, ayant trop peur de tomber sur un ou deux frelons mutants, et Aloïs nettoyait avec ardeur son métronome, le lustrant à l'aide de son t-shirt. Enfin, Élie tapait du pied, une boule au niveau de la gorge, inspectant les alentours d'un air angoissé.

La maison du maire tenait plus de la villa que de la gentille maisonnette de campagne. Située en contrebas de Saint-Lac, à la lisière de Montdesbois, la demeure des Guibon s'étendait sur deux étages. Un balcon ouvragé parcourait le premier, surplombant la terrasse en bois, et qui offrait une vue imprenable sur les collines saint-lacoises. La villa de pierre était dans un style ancien des plus ravissants, les volets olives contrastaient sur le crépis crème dont étaient enduites les pierres, et les rayons du soleil reflétait sur la façade Ouest, la surface mouvante de la piscine creusée. Il y avait un grand jardin entouré de remparts où bégonias, violettes et hortensias côtoyaient les luxuriants palmiers et oliviers qu'avaient planté Monsieur Guibon et sa femme. 

Pour le maire d'un petit village du Var, il fallait tout de même préciser que Monsieur sourire Colgate vivait plutôt bien. Peut-être même trop bien pour que tout ceci soit honnête.

— Vous savez quand la soirée commence ? interrogea Céleste en reposant — enfin — son micro sur la table de la terrasse. Parce que bon, c'est pas que je m'ennuie mais un peu quand même.

— Aucune idée, répondirent Aloïs et Delphine en chœur. 

— Si seulement on pouvait piquer une tête avant de débuter le concert, soupira Barnabé en écrasant un énième mégot de cigarette sous sa chaussure, qu'il s'empressa d'aller jeter dans le cendrier que Madame Guibon lui avait prêté. Juste barboter cinq minutes ce serait déjà le rêve total.

— Je suis plutôt d'accord avec toi, renchérit Élie en lorgnant les flots turquoises. On pourrait au moins se délasser avant d'attaquer le plus gros.

Hélas, leur petite discussion fut interrompue par l'arrivée de Madame Guibon, précédée d'un jeune garçon aux mèches cendrés qui paraissait avoir leur âge, bien qu'Élie ne sache absolument pas de qui il s'agissait. La femme du maire était beaucoup plus naturelle que son mari et beaucoup plus enjouée à l'idée d'effectuer une telle surprise à sa fille. C'était une femme plutôt grande, vêtue d'un jeans sombre et d'un chemisier à manche courte de couleur crème. Ses courts cheveux étaient retenus en arrière par un foulard coloré qui venait s'échouer sur ses épaules, et ses prunelles grisonnantes respiraient la gentillesse.

— Je vous présente Romain, mon aîné, annonça Madame Guibon et le garçon émit un vague "salut". Il rentre en terminale cette année au lycée Saint-Edgard. Romain voici les Alphapabêtes, un groupe de musicien du lycée de Montdesbois : c'est eux qui se chargent d'animer l'anniversaire de Fleur. 

Son fils lui adressa un regard agacé, du genre "raconte pas ma vie maman, steplaît". 

— Toujours est-il que si vous avez un problème avec quoique ce soit, n'hésitez pas à vous référer à lui. Mon mari et moi allons passer la soirée en compagnie d'un couple d'amis, nous reviendrons aux alentours de deux heures du matin. 

Les Alphapabêtes hochèrent la tête suite aux paroles de Madame Guibon. Et pendant que cette dernière se lançait dans les dernières recommandations du genre "faites attention avec la piscine", "pas d'alcool" et "je vous ai accroché tous les numéros nécessaires dans la cuisine", Élie se dit que c'était dommage que Monsieur et Madame Guibon ne restent pas pour l'anniversaire de leur fille. Certes, Élie pouvait comprendre qu'à cette âge on sortait de l'adolescence et qu'on souhaitait commencer à s'émanciper, mais c'était toujours bien de fêter quelque chose avec sss géniteurs, surtout que Madame Guibon avait l'air plutôt cool comme mère.

La famille avait toujours été la plus importante des choses pour le jeune homme, d'autant plus que ses parents ne leur rendaient visite que quelques fois par an à sa soeur et à lui. C'était peut-être pour cela qu'Élie trouvait dommage que la fille des Guibons ne souhaite pas de la présence de ses parents, car contrairement à elle, le Tahitien aurait donné n'importe quoi pour qu'ils soient là.

Il était un peu plus de dix-neuf heure trente lorsqu'une voiture — probablement celle du maire de Saint-Lac — se gara le long de la villa, juste à côté de la deux chevaux rubis. Madame Guibon claqua une dernière bise contre la joue de son fils — lequel grimaça lorsqu'elle le serra dans ses bras — avant de se diriger à grands pas vers le SUV couleur charbon. La portière arrière s'ouvrit au même instant et une jeune fille sortit de la voiture. Sa mère l'embrassa à son tour et la collégienne se tourna vers les cinq bacheliers.

— Si vous voulez mon avis, elle tient plus de la Brittany que de la Fleur, marmonna Barnabé et tous acquiescèrent avec gravité.

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