CHAPITRE DIX-NEUF ~Nori~
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— Riiinaaaaa pitié !
— Destress ! Je paris qu'il n'a pas ouvert un œil ! Ils nous auraient prévenus. Alors pas la peine de te presser là
Je ne lui répondis pas parce que clairement, j'en doutais complètement de pouvoir rester polie ! Et s'il s'était éveillé, même un peu et qu'il était juste bien trop vaseux pour réellement tenir une conversation ? Alors oui dans ce cas, personne n'aurait prévenu non ? Ce n'est pas comme s'il était entre la vie et la mort... Alors oui, j'avais terriblement envie de le rejoindre vite ! Même s'il dormait, il pouvait se réveiller à tout instant, et je voulais simplement être là, aux premières loges lorsqu'il se réveillera...
Je piétinais alors à l'entrée, refilant mon sac sur l'épaule. Il allait surement avoir besoin de quelques petites choses, et je me faisais un plaisir de le lui apporter, comme une parfaite petite femme d'intérieur, que je ne voulais pas forcément être au passage ! Mais j'étais malgré tout contente d'être celle qui prévoyait de lui ramener des caleçons propres et de quoi s'occuper ! C'était à présent mon devoir...
Je m'habituais à mon nouvel environnement et j'avais surtout hâte de le partager avec lui.
— Oh que penses-tu de Maki ? J'adore ce prénom !
— ... Ça me donne faim ! J'aurais l'impression de dévorer ma fille...
— Les bébés ont les joues potelées après tout !
Je ris doucement, me poussant pour laisser ma belle sœur enfiler ses talons. Depuis la veille, alors que j'avais dit l'air de rien qu'Eijiro était persuadé qu'il s'agissait d'un garçon, et donc ne cherchait que des prénoms masculins, Rina s'était donné le rôle totalement inverse, estimant que nous aurions une fille...
Prise dans l'effervescence, et suite ont tout ce stress, Liz avait pressé ses collègues de maternité de me surveiller. Aussi je venais de passer une écho surprise pour m'assurer que tout allait bien. À ce stade, nous pourrions largement savoir le sexe, et j'avais demandé de ne pas me le dire, pas tant que le papa se la jouerait Belle au bois dormant en tout cas. Mais apparemment mon bébé avait résolument respecté mon souhait, ne se montrant absolument pas. Résultat, tout allait bien, mais nous ne savions pas plus ce qu'il en était...
— Reina ?
— Oh si, c'est joli tu as raison !
Et enfin on pouvait se mettre en route...
Ses talons claquèrent sitôt dans le couloir, me laissant verrouiller la porte, pour tomber nez à nez, ou presque, avec Izuku qui semblait rentrer dans l'appartement voisin.
— Oh ! Izu-kun !
— Nori-chan ! Justement on attendait des nouvelles ! Comment va Eijiro kun ?
— Aux dernières nouvelles, toujours endormis. Je n'en sais pas plus encore, je te tiendrais au courant dès que j'en sais plus !
— Ce serait gentil, Katchan tourne en rond, je ne...
— QUI TOURNE EN ROND NERD À LA CON !
Apparaissant avec son habituelle et tonitruante envie de hurler sur tout le monde, Katsuki semblait avoir beaucoup à redire de son petit-ami, faisant éclater de petites explosions dans l'une de ses paumes que je me retins d'éteindre. Mais « le nerd » ne réagit pas plus que ça, montrant à tel point tout ceci était simplement usuel pour lui, et je souris malgré tout. C'était un couple hors norme, je ne pouvais pas le nier !
Ces gens étaient des personnes incroyables, et Katsuki était l'une des personnes les plus loyales que je connaisse sous des airs grognons et mécontents.
— Boumboum-chan !
La sulfureuse femme qu'était Rina interrompit cependant la scène, s'avançant rapidement vers Bakugo, le noyant dans sa poitrine alors qu'elle lui caressait la tête. Nous restions tous interdits, ne sachant pas réellement comment réagir, encore plus devant Izuku ! Après tout, et même si Katsuki réagit directement en houspillant de le lâcher, elle ne semblait éprouver aucun scrupule à se montrer si « proche » du héros très bruyant.
— Rina ! Suppliai-je finalement.
Heureusement, Deku était une bonne patte, me lançant un simple regard qui me fit comprendre qu'il ne la connaissait pas, contrairement à Katsuki.
— Désolée, vraiment ! Je te présente Rina Kirishima, c'est la sœur ainée d'Eijiro. Par contre je ne peux pas t'expliquer... ça !
— Il n'y a rien de « ça » ! Mon petit boum boum s'en fiche bien de mes seins non et il est si mignon quand il s'énerve...
— Tout de même, devant son petit ami...
— Oh !
Enfin, elle relâcha son étreinte, se tournant enfin vers Izuku qui continuait de conserver un self-control étonnant.
— Pardon, toutes mes excuses, je suis Kirishima Rina. J'ai l'habitude d'embêter mon petit boum boum-chan, c'est comme mon petit frère ! J'espère ne pas t'avoir froissé !
— Oh non, non, pas du tout ! Je suis Midoriya Izuku, ravi de faire votre connaissance !
— Ça ne te dérange pas que je continue d'embêter boum boum-chan comme ça ?
— Non pas du tout ! Il n'y a aucun souci ! Je vous remercie pour votre prévenance.
Et durant toute cette conversation incroyable, Katsuki s'époumonait qu'il n'était absolument pas d'accord, foutrement ignoré par les deux autres...
Nous étions ensuite repartis, arrivant finalement devant l'hôpital tout en promettant de donner rapidement des nouvelles d'Eijiro et de son état à ses amis. Mais qu'importe qu'on ait retiré le traitement la veille, monsieur dormait encore !
J'étais frustrée, moi qui pensais déjà au moins l'entendre ou sentir sa main se serrer dans la mienne depuis la veille, il ne semblait pas près d'ouvrir un œil. Le médecin nous a assuré qu'il n'y avait pas de quoi s'inquiéter, que son corps estimait avoir besoin de ce temps, mais que tout était OK pour le reste et qu'il fallait se montrer patient.
J'étais patiente !
Depuis trop longtemps voilà tout...
— Bon, bah apparemment, on en a encore pour un bon moment ! Je vais me chercher un café, tu veux quelque chose ?
— Mmmmh... Un café au lait ?
— Pas de caféine !
— Du thé ?
— Ça marche, je te ramène de l'eau...
Je la regarde, désabusée tandis qu'elle s'éloigne vers la porte, la mine complètement satisfaite.
— À quoi ça sert de me demander ?!
Mais elle ne me dit rien, prenant la poudre d'escampette. Je savais pertinemment pourquoi elle descendait si vite ! Elle ne se contentait pas du simple distributeur, mais par contre, le caissier du Konbini en face était, d'après elle "délicieux" !
De mon côté, je m'attelai à ranger un peu ses affaires, son transfert étant toujours à l'ordre du jour même si on attendait qu'il se réveille d'abord. Mais réunir les quelques affaires lui appartenant me donnait quand même l'impression que c'était imminent. J'en profitais aussi pour envoyer un message à mes beaux-parents, même mon père, ainsi qu'à Bakugo.
— Je ne pense avoir oublié personne !
Et j'eus la réelle sensation d'un travail fièrement accompli, mes yeux se posant un instant tout autour de moi.
Le peu d'affaires était soigneusement emballé dans un coin, attendant sagement d'être déplacé. Il fallait simplement être patiente, même si j'avais l'impression de devenir folle à force de me le répéter. Personne n'était venu nous voir depuis mon arrivée, et Eijiro dormait encore et encore... Rina n'était toujours pas revenue, rendant la chambre particulièrement calme. Un peu trop sans doute...
Ce fut pile à cet instant qu'une étrange sensation de malaise m'assaillit...
Personne n'était venu, justement, ce qui n'était largement pas habituelle. Quand bien même l'état de santé d'Eijiro n'était pas préoccupant, le médecin faisait toujours ses visites du matin, sans parler des infirmières qui venaient vérifier sa tension régulièrement...
Et sincèrement ce silence me désarçonnait...
Je passais une main sur mon ventre, comme pour rassurer son occupant qui pourtant ne devait avoir pas conscience de mon trouble. Et après un dernier coup d'œil sur l'occupant du lit, je me levai. Ouvrant doucement la porte, je jetai un coup d'œil dans le couloir désert.
Le service des soins intensifs était grand, et la chambre de mon héros était complètement au bout, là où il n'y avait que quelques chambres dans un autre angle de couloir... Je ne voyais rien d'ici ! Et tout me hurlait de rester discrète voire même de me cacher. J'en avais la chair de poule...
Je m'avançais doucement, ne faisant aucun bruit, et surveillant partout autour de moi. Arrivée à l'angle du couloir je jetai un coup d'œil dans la longue allée qui grouillait toujours de vie, mais pas de celle à laquelle je m'attendais... Je restais figé devant un spectacle que je comprenais sans pouvoir savoir quoi faire de l'information.
Les médecins et infirmières étaient tous là, assis dans le couloir froid, les mains à plat sur le sol. Un bip retentit, semblant inquiéter le personnel qui suppliait un homme qui les tenait en joue de les laisser intervenir... Mais l'homme criait de se la fermer, sectionnant le calme du service d'un ton menaçant, et se pencha sur son épaule pour parler...
Talkie-walkie !
« la cible est introuvable au deuxième étage, ils ont dû l'évacuer. »
« Putain ! T'as eu accès à son fichier ? Ça doit être écrit ! »
« Ouais ! C'est bien mis qu'il doit se trouver en service général, mais on a fouillé toutes les chambres. »
Les deux voix qui me parvenaient de ma pseudocachette me glaçaient le sang, et je compris tout de suite ce qu'il se passait. Je devais absolument prévenir quelqu'un !
« Fouillez une seconde fois vos étages, que chaque groupe fasse pareil. Les Héros ne sont pas encore au courant, l'opération est une réussite pour l'instant alors on poursuit. Fouillez chaque chambre, objectif : Red Riot ! Il ne doit surtout pas parler, vous avez trente minutes ! »
Je m'apprêtais à retourner doucement dans la chambre d'Eijiro histoire de téléphoner, et mon cœur se mit à tambouriner comme jamais. Ce qu'ils veulent lui faire me semble si clair, et je rebroussai chemin. Il ne fallait pas qu'ils nous trouvent !!
Je récupérais le dossier laissé dans le porte-document accrocher à la porte, et refermais doucement la porte, éteignant les lumières. J'allais tout planquer quelque part, cherchant à faire croire que la chambre était inoccupée.
Rapide et silencieuse, je n'écoutais pas la peur qui braquait mon estomac dans tous les sens, et ramenais toutes les affaires d'Eiji dans la salle de bain. Je revenais ensuite vers lui, éteignant tout le matériel auquel il était branché en sachant qu'il n'y avait rien de vital. Je le dégageais ensuite et trainais comme je peux, lui aussi, jusqu'à la salle d'eau.
— Tu pèses une tonne bordel !
Je n'avais pas pu me retenir ce commentaire, le regardant désespérément alors qu'il poursuivait sa sieste ! Il ne bougeait pas d'un pouce alors que je le ballotais sans ménagement, et le laissant complètement avachis sur lui-même dans un coin de la petite pièce.
Mais je n'avais pas le temps d'installer monsieur ! Il faut que je donne l'illusion de...
Alors je m'occupais des draps, les jetant pêle-mêle dans l'une des armoires, laissant le matelas vide. Il fallait que ça marche ! Je m'assurais une dernière fois de ne rien avoir oublié, et filais moi aussi dans la salle de bain, fermant la porte...
Je ne pouvais rien faire de plus, et la peur me tapait les tympans au point de me donner l'impression d'être à moitié sourde ! J'étais incapable de nous défendre ! Encore moins dans mon état... Et notre bébé ?! Par pitié...
Je sortis mon téléphone, et je compris tout de suite le souci... Aucun de mes messages n'était parvenu à son destinataire, je n'avais aucun réseau ! C'était évident que garder un hôpital aussi grand le plus silencieux possible, ça ne pouvait pas se faire comme ça... Mais il était certain aussi que quoiqu'il se passe, ils ne pouvaient pas perdre de temps et devaient absolument agir vite ! Je devais compter là-dessus... Frustrée et apeurée, je serrais mon portable contre mon cœur, comme s'il pouvait nous aider...
Les prières les plus folles fondaient dans ma tête, et je suppliais en silence qu'on ne nous trouve pas !
Je remerciais mentalement les médecins de ne pas avoir parlé, le courage qu'il fallait pour tenir tête me rendait admirative, mais inquiète. Après tout, il suffisait que l'un d'eux change d'avis... soutenir que non, ils ne savaient rien alors que nous étions au bout du couloir... Je fermais les yeux, suppliant que Rina sois toujours dans le Konbini et non pas coincé ailleurs...
— C'est vraiment le bon moment pour te réveiller si tu veux mon avis !
Je lui murmurais mon stress, ne pouvant me retenir de lui jetais des coups d'œil désespérés, le cœur battant à tout rompre sans pouvoir trouver de quoi apaiser mes inquiétudes. Eijiro était dans mon dos, son corps chaud soufflant juste là, me montrant complètement ce que je devais protéger ! D'un autre côté, j'avais replié mes jambes devant mon ventre, faisant barrage du mieux que je le pouvais.
Quoiqu'il se passe, que rien ne lui arrive... Pas mon bébé...
Ce fut la dernière pensée plus ou moins cohérente qui me targua l'esprit avant que je n'entende la porte de la chambre s'ouvrir brutalement, me coupant le souffle.
— Fouillez quoi putain, je paris qu'ils ont transféré ce putain de héros de putain et qu'il a fuit la putain de queue entres ses putains de jambes !
La voix d'un homme me parvenait de là, et je me figeais, les mains devant moi, prêtes à faire usage de mon Alter. Peut-être que je pourrais le coincer suffisamment longtemps pour le retenir...
J'entendais ses pas lourds. Il ne devait pas forcément marcher fort, mais j'étais tellement sur les dents, que j'avais terriblement l'impression qu'il marchait en tapant des pieds comme un éléphant... Et je l'écoutais se déplacer dans la pièce, ne sachant pas du tout ce qu'il faisait !
— Allez, casse-toi, y'a personne ici tu vois bien...
Comme une formule magique, je murmure si bas ces mots que je ne suis pas sûre que j'ai réellement produit un son, simplement bougeant les lèvres. Mais ça ne me rassure mine de rien, me donnant la force de rester alerte, concentrée sur le moindre mouvement de poignée de porte...
Elle n'était pas fermée à clé ! Je voudrais l'avoir par surprise, alors s'il comprenait que je me cachais ici... J'avais peur qu'il fasse feu à travers la fine cloison...
— Eijiro...
Je suis mortifiée, sentant les pas circuler une fois de plus, s'approchant inexorablement de nous.
Mes doigts étaient humides, un cumulus déjà bien visible. Je le sentais, au moindre signe suspect, et je déclencherais mon Alter sans réfléchir !
Les pas étaient juste là, le talkie crachant des ordres que ma panique me rendait incompréhensibles, et la voix de l'intrus me figea.
Il était tellement proche... À ce stade, j'avais l'impression qu'il se tenait juste en face de moi, le laissant m'entendre respirer !
« Je n'ai rien en secteur SI »
Juste devant la porte !
Les larmes envahissaient mes yeux, mortifiés. Qu'on ne me prend pas ce que j'avais de plus précieux, pas ma famille...
La poignée bougea, et la porte s'ouvrit, donnant sur un homme qui sembla surpris de nous voir. Je ne lui laissais absolument pas le temps de réagir d'une façon ou d'une autre, sous mes phalanges un nuage d'un bleu marin et compact le prit de court, le coinçant contre le mur.
Je devais le tenir aussi longtemps que possible, c'était tout ce temps que je pourrais faire pour protéger ma famille ! Il fallait que quelqu'un arrive, maintenant ! Par pitié !
Tout était flou autour de moi, et mon souffle fou ! Les larmes coulaient sur mes joues, m'empêchant de voir ma cible, et je ne retenais plus mes pleurs, absolument incapable de rester calme et silencieuse. Pourtant je le devrais, car il ne devait pas être seul dans le service, et je ne pourrais pas supporter cette pression très longtemps, alors sur d'autres personnes...
Le Talkie sembla devenir fou bien, qu'il fut incapable de cracher ses messages à présent qu'il s'imbibait d'eau du nuage, noyant l'appareil. Mais l'horrible tintamarre qu'il fredonnait était affreux, me rendant folle alors que tout autour de moi sembla finalement tanguer. L'homme avait une arme putain accrochée à sa ceinture... Il ne fallait surtout pas que je lâche ! J'avais un enfant, je ne pouvais pas !
— Je suis enceinte ! Vous ne pouvez pas me faire de mal !
L'homme me fixait, furieux, semblant complètement se fiche de ce que je pouvais lui dire. Je voyais terriblement que mes mots n'auraient aucun effet sur lui, et qu'il était, dans tous les cas, bien trop en colère pour écouter, ou me prendre en pitié ! D'autant plus que je me tenais pile devant sa cible...
— Pitié pas lui, ne faites pas ça...
Ma voix tremblait et mes bras tiraient affreusement. Sans parler de mes deux mains qui me donnaient l'impression d'être plongé dans un nid d'orties... Je n'avais jamais utilisé mon pouvoir comme ça, je n'avais aucune raison de forcer les choses jusqu'à présent ! Je savais terriblement que j'allais lâcher tout très vite, incapable de tenir plus longtemps. Ma vision devenait même trouble, et je n'étais plus sure de pouvoir parler. Les bruits dans le couloir semblaient incessants et me terrifiaient, ses renforts étaient là, c'était trop tard pour espérer quoique ce soit !
Tout était incroyable fort, chacun de mes organes pulsant à travers mes cotes, et je me crispais de partout, poussant au maximum de tout. J'étais terrorisée, mon esprit divaguant fugacement sur tous les moments de bonheur qu'on allait m'arracher. J'avais juste espéré pouvoir vivre une jolie histoire avec lui à mes côtés, j'allais juste me retrouver seule si seulement je m'en sortais...
— Je t'aime Eiji !
Je n'étais pas certaine d'avoir réellement réussi à parler, mais ce n'était franchement pas grave. Glacée, les doigts à vifs et même dans ma propre urine, je ne pouvais que suppliais mon assassin...
Parce que d'un coup, tout fut terminé...
Mon nuage explosa dans un stupide PLOP boueux, et l'homme était libre de mon emprise ! Relâché et armé, menaçant face à moi, juste épuisé et sans défense ! Je n'arrivais même plus a plier les doigts, repliant juste mes jambes devant mon ventre dans un dernier geste de protection. Surtout pas ça... Pourtant il me fallut un temps fou pour comprendre que l'homme n'avait pas bougé ni qu'il ne me regardait pas du tout...
Eijiro était là, le poing refermait sur sa gorge qui semblait bien trop fragile entre ses doigts durcis et tranchants. Le message était clair ! "Ne bouge pas" ! Mais le vilain ne semblait pas l'entendre de cette oreille, remarquant sans doute les jambes flageolantes de mon homme. Eijiro tenait debout par un miracle presque insolent, le corps complètement groggy. C'était là sa chance, c'est ce que l'homme semblait penser, tentait donc de se défaire de la prise du héros. Mais ce dernier n'était pas à court de ressources, réagissant vivement à la soudaine brusquerie. Bien qu'il ne put conserver sa prise sur le cou de la menace, Eijiro lui fit une clé de bras, tentant de l'immobiliser de nouveau.
L'assaillant essaya de nouveau de se soustraire de sa poigne, tentant même de lui décrocha un coup de poing au visage. Mais Eijiro ne bougea pas, ne cherchant pas à esquiver, et je compris pourquoi quand le vilain hurla soudainement de douleur alors qu'un craquement sinistre se fit entendre. Et dans une autre prise, mon amoureux lui cala le bras dans le dos, le cognant lourdement contre le mur pour le maintenir.
Ses deux pieds nus et durcis plantés dans le sol, il le maintenait de la sorte, s'assurant que l'homme ne puisse absolument plus bouger ou nous atteindre... Il était une montagne inébranlable, ou du moins c'est l'image que j'avais de lui ! Pourtant, je le voyais affreusement, il avait l'air sur le point de tomber dans les pommes.
— Nori...
Sa voix était cassée, me faisant presque peur, et il a désarmé l'homme, resserrant sa prise d'une main. Il m'a ensuite tendu l'arme, au cas ou je suppose, et tout était bien trop fou pour que j'arrive à me calmer ou réfléchir. Alors sans réfléchir, j'avais attrapé l'objet, ne me laissant même pas surprendre par le poids de celle-ci. Je ne voulais pas vraiment regarder cette chose, encore moins avoir à m'en servir, aussi je préférais relever le regard vers le bouclier qu'était mon amoureux. Je me savais ridiculement faible, mais mon instinct me hurlait que c'était bien le moindre de mes soucis actuellement. Mon cœur me hurlait presque de supplier Eijiro de mettre fin à tout ça, qu'importe que je le voyais mal en point lui aussi. J'étais affreuse de réagir de la sorte, aussi je me mordais les lèvres pour garder mes pitoyables sanglots pour moi.
L'homme qui menaçait ma famille haletait horriblement, la douleur devant certainement lui être compliquée à gérer, mais je m'en foutais bien sûr. Je n'arrivais pas à me retirer l'idée du revolver entre mes doigts, le métal si froid semblant même apaiser mes doigts toujours engourdis. Je fixais le dos de l'intrus comme la peste, ne me retirant pas l'idée de ce danger bien trop proche de mon bébé.
— Il a voulu te... c'est toi qu'ils veulent...
J'articulais comme je le pouvais, sans savoir si ça en valait la peine ni si Eijiro l'avait déjà compris. D'ailleurs, il n'était peut-être pas en état de prêter attention à mes mots, trop concentré à nous défendre.
— Nori !
Difficilement j'arrivais à dériver les yeux vers lui, sa force cinabre m'enveloppant alors que les sanglots repartaient de plus belle. Je me sentais vidée, les jambes humides de ma propre faiblesse, et honteuses de ne pas réussir à l'aider.
Il avait l'air à bout, peut-être sur le point de tout lâcher lui aussi. Son visage aminci me frappa soudainement, et j'arrivais enfin à retrouver un semblant de vie. Je me redressais légèrement, esquissant un geste pour le rejoindre lorsque des gerbes de glace vinrent emprisonner le vilain.
— Shotou...
Je regardais derrière et vis effectivement Todoroki en tenue de Héros, avertissant « Ils sont là » avant de nous rejoindre.
— Vous avez mis un temps putain de merde Todoroki ! Ma femme est juste là !
Je retombais une fois de plus sur mes fesses, lâchant complètement. La voix soudainement furieuse de mon amoureux me faisait reculer, comme si j'étais incapable d'y faire face quand bien même je n'étais nullement la personne sur qui il s'époumonait de sa voix enrouée. Dans un sens, sa colère me montrait qu'il allait suffisamment bien...
Je lâchais l'arme toujours glaciale, la posant doucement sur le sol, et posaient mes deux mains sur mon ventre crispé.
— Occupe-toi de ça.
Eijiro ne me semblait plus faible sur ses pieds, pourtant il devait l'être. J'en suis sure, mais il y avait cette étincelle dans ses yeux, celle du devoir, qui exhortait son corps de suivre sa volonté. Et alors il tenait debout, droit et fier, sans donner l'air de flancher ! Shoto ne lui avait pas répondu, comme s'il acceptait ses reproches, ou comprenait sa colère. Le héros en fonction prit en charge le danger sans se préoccuper du reste, acquiesçant gravement lorsque mon petit-ami cita un nom que je ne reconnus pas.
Mais ce n'était pas important, Shoto était là, donc les héros étaient arrivés à temps... Seigneur, tout était fini ! Eijiro s'accroupit soudainement devant moi, me bloquant la vue de tout le reste, et nos regards s'amourachèrent automatiquement. De son côté comme du mien, on cherchait terriblement le moindre mal chez l'autre, fouillant à travers nos rétines, le moindre indice...
Puis mon héros sembla suffisamment satisfait, et soupira d'un air rassuré. Je savais ce qu'il pensait ! Il semblait horrifié à la simple idée d'être intervenu trop tard ! Et maintenant qu'il avait vérifié qu'au moins, je n'étais pas blessée, il voulut me porter. J'imagine qu'il voulait qu'on m'examine, cela me semblait évident, mais dès qu'il s'approcha pour m'attraper, mes jambes poisseuses me revinrent brutalement en tête et je l'en empêchais, honteuse.
— Non... S'il te plait je... je me suis...
— Je sais ma belle, ce n'est rien, on va te laver, et te changer. On va s'assurer que vous alliez bien d'accord, laisse-moi m'occuper de vous...
Il se fichait bien d'être sali de ma faiblesse écœurante, me collant à lui tandis qu'il embrassait le haut de mon crâne.
C'était les derniers souvenirs que j'avais... Après ça, je m'étais juste endormie...
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