Katsuki ~ Vous avez envoyé un message !
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Artiste : ?
✿ஜீ۞ஜீ✿•.¸¸.•*'*•.•ஜீ☼۞ Katsuki ۞☼ஜீ•.•*'*•.¸¸.•✿ஜீ۞ஜீ✿
Les oreilles lui bourdonnaient, incroyablement fort même.
Les bruits de la ville de Tokyo étaient à ses yeux une sorte de mystère qu'il n'arrivait absolument pas à comprendre ! Une espèce de puzzle dont il n'avait strictement aucune envie d'assembler les pièces, préférant largement les lancer au loin, le plus possible de lui d'ailleurs. Ce n'était pas impossible d'envisager de s'acclimater à cette ambiance folle qui animait les rues de la capital, il était même parfaitement capable de s'adapter partout où il irait. Après tout, il était ce genre de personne justement... Mais en vérité, il savait au plus profond de lui qu'il n'avait pas du tout envie de s'habituer à tout ça...
Alors il regardait, de son regard sanguin clairement maussade, les voitures hurler leurs tintamarres ainsi que les bruits quasi constants des sirènes qui intervenaient toujours à tel endroit de la ville qu'il avait fini par reconnaitre. C'était devenu si naturel, qu'en fonction de l'endroit, il pouvait souvent deviner la nature de l'intervention, après tout, c'était presque toujours pareil !
Insupportable !
Mais il y avait bien pire, sans conteste même.
Il y avait toutes ces horribles lumières l'obsédant presque. Des panneaux publicitaires géants qui clignotent sans cesse, créant de larges ombres sur le sol, accentuant si fort cette impression d'insécurité. Les phares de ces maudites voitures aussi ! Et il affirmait sans sourciller que ces flashs incessants l'empêchaient de se prélasser sur son balcon alors que son appartement se trouvait au septième d'un quartier tranquille. En fait, il aurait pu, il aurait même dit que ça l'empêchait de dormir...
Que ce soit le bruit ou les lumières, ce n'était rien en comparaison avec le brouillard de pollution qui entourait la ville. Ce n'était qu'un infâme tas de mélasse affreux et bien souvent trop odorant qui formait une espèce de brume dégueulasse qui l'empêchait de voir les étoiles ! Un bazar sans nom qu'était tout ce foutoir, presque aussi graisseux qu'il aurait pu s'en poisser les doigts.
Une chose était certaine, Katsuki Bakugo n'aimait pas la ville de Tokyo...
Pourtant il était ici de son plein gré, c'était même de sa faute s'il devait réellement mettre les bons mots là-dessous. Car oui, il était sincèrement coupable de sa propre déchéance...
Après tout, il avait décidé de déménager ici ! Il avait tout fait pour en arriver là ! C'était ce qu'il avait longtemps appelé son rêve et oui, il n'avait reculé devant rien pour y parvenir ! C'était donc horriblement perturbant de se dire qu'il s'était trompé...
Katsuki savait ce qu'il était ! Il n'en avait jamais douté ni n'avait eu du mal à l'accepter d'ailleurs. Il était gay, d'accord ! À partir du moment où ça ne l'empêchait pas d'attraper son rêve et de s'y accrocher fermement, alors ça n'avait aucune importance. Il savait pourtant que, qu'importe le siècle qui avait tant évolué, les héros étaient un exemple, et on ne parlait pas d'homosexualité dans le milieu ! Surtout pas au Japon dont les politiques s'inquiétaient de la chute du taux de natalité, entrainant alors un silence légèrement gênant sur cette partie de la population dont il faisait alors partie... Alors il s'était tu, tout simplement ! Devenir un héros, c'était bien plus qu'un besoin pour lui et si son orientation l'en empêchait alors il resterait seul !
Après tout, buté, tout tournait autour de la même idée ! Obtenir cette première place qu'il n'aurait jamais s'il devait se battre pour le droit d'aimer ! Il n'était donc pas question de se tirer une balle dans le pied, qu'importe les décibels que pouvait produire sa mère à ce sujet, hurlant à travers toute la maison qu'elle n'aurait jamais de beau-fils...
Tant pis !
C'était franchement ce qu'il s'était dit tout au long de ses années d'apprentissage ! Renfermant dans une boîte dont il avait totalement détruit la clé, toute sorte d'attirance ou potentielle expérience. Son corps plein d'hormones d'ado, il allait tout simplement suivre le pas et ça, bien malgré tous les coups d'œil dont il pouvait faire l'objet.
Il avait un but et il l'atteindra ! C'était terriblement ce qu'il y avait de plus important.
Pourtant il avait grandi dans un milieu tolérant, une mère qui connaissait son imbécile de gamin, lisant si clairement entre les lignes. Elle en avait directement parlé avec son mari et ensuite son fils. Il se souvenait parfaitement de cette conversation et n'avait pas du tout cherché à leur mentir, bien que ça ne servait à rien avec le radar à connerie que semblait contrôler sa vieille. Cependant, il n'était pas d'accord avec ses parents ! Mitsuki était claire, il ne serait pas heureux s'il choisissait de s'ignorer de la sorte ! Il lui manquerait toujours quelque chose. Bien sûr, elle avait tenté d'embarquer Masaru dans le débat, mais son père, plus neutre, il n'avait aucune envie de se mêler de la vie sentimentale de son fils. Mais qu'importe qu'elle ait des alliés ou pas, sa daronne n'en démordait pas ! Et son côté têtu, il le tenait d'elle...
Et il avait levé les yeux aux ciels, totalement gavé de ces absurdités...
Mais après tout elle le verrait bien d'elle-même ! Et c'est bien dans cette idée qu'il a intégré Yuei, le plus grand lycée de Héros ! Son rêve était en marche et il ne pouvait nier qu'il était fier...
Et il était littéralement l'un des meilleurs ! Il avait tout mis là-dedans, sans jamais regarder derrière ! Pas à un seul moment il ne pensait que toutes ces convictions seraient totalement écrasées.
Il a tout fait selon les règles, se faisant des potes. Des vrais potes.
Et un ami.
C'était en tout cas la définition très particulière qu'il n'aurait donnée qu'à lui, à bien des égards. Mais il ne l'avait pas fait en pensant que la situation lui échapperait !
Il avait tellement voulu garder Eijiro à distance de son coeur, qu'il ne l'avait sans doute pas vu entrer ! Ou tout du moins, il l'avait vu taper si fort contre cette boite, celle qu'il avait prévu d'enterrer sous une tonne de grognements et souvent de colère, et il ne pensait pas que "cela" puisse arriver !
Pourtant c'était un fait !
Parce que "cela" était arrivé et il n'avait rien fait pour l'arrêter ! Et quand Eijiro, son "meilleur pote" lui avait avoué ses sentiments, la seule l'idée qui l'avait envahie était la conviction qu'il le perdrait... Il avait repensé, il s'en souvenait très bien, à tous ces moments ou il s'était senti bien, à juste jouer aux vidéos dans sa chambre ou a tenté de lui faire entrer quelque chose dans le crâne pendant une session devoirs forcés. À tous ces moments durant les entrainements, où il avait pu se lâcher, car après tout, son meilleur ami était pile ce qu'il lui correspondait pour forcer toujours plus loin...
Mais il avait eu peur de ne plus pouvoir le voir lui sourire férocement tout en rougissant si leurs mains se touchaient sans qu'ils ne le veuillent vraiment. Ou ces fois où il l'avait aidé à refaire sa colo, juste parce que cet ami avait admis qu'il adorait sentir ses doigts dans ses cheveux.
Il n'y aurait rien, plus d'Eijiro assis à côté de lui.
Pour le coup c'était simple ! Il pouvait bien vivre quelque chose avec Eijiro. Donc il l'avait embrassé...
Alors en secret, ils ont vécu cette incroyable aventure, doucement, construisant pas à pas quelque chose de fort auquel il s'était fortement raccroché... Eijiro s'était fait sa place dans tout, dépassant sur chaque trait de sa vie, enlaçant simplement ses craintes le soir venu, pour lui murmurer qu'"ils avaient le droit".
Et c'était vrai dans le fond ! Si ça ne restait que dans le domaine du privé, qu'est-ce qui pourrait mal se passer ? Sa mère aurait son foutu beau fils, lui ne serait pas seul, et s'ils jouaient parfaitement leurs cartes, le public n'apprendra rien de leur relation plus qu'ambiguë, il aurait cette place si chère à ses yeux !
Ils pourraient vivre cette idylle...
Et Katsuki a construit cette relation avec cette idée tatouée au fer rouge dans ses convictions et son petit ami était d'accord, ils en avaient parlé. Jamais, d'ailleurs, le futur héros explosif ne s'était pas montré franc. Il était prêt à lui laisser beaucoup de place, mais surtout pas celle-là ! Et le roux le savait et il l'avait accepté...
Katuski avait tout un programme qui le mènerait droit à la victoire et il avait la chance d'avoir trouvé cette personne si chère qui l'accompagnerait ! Car Eijiro était cette personne et tout au long de leurs années lycée, jamais son petit ami ne l'avait lâché. Toujours à ses côtés, l'encourageant d'un simple signe de tête qui pourtant le regonflait à bloc. Ils s'étaient trouvés, et tout était parfait !
Mais si Katsuki en était là, à cracher amèrement la fumée de sa cigarette, l'esprit en vrac, c'est bien parce que le "mais" existe dans cette histoire !
Eijiro était d'accord, au départ, pour vivre cette histoire en privé. Ils n'en avaient parlé à personne, s'appréciant juste l'un pour l'autre. Ils étaient d'ailleurs tellement conscients de la force de cette relation ! Et Katsuki avait commencé à le sentir, très insidieusement, au plus profond de lui... Un sentiment qu'il ne visualisait que comme quelque chose de dégueulasse et qui n'avait surtout pas lieu d'être. Quelque chose qu'il ne voulait pas du tout voir et encore moins ressentir...
Ça a commencé quand il l'a présenté de manière plus officielle à ses parents et vice versa. Leurs deux familles ont toutes les deux accepté la nouvelle et Mitsuki était au paradis ! Elle adorait Eiji... Mais Katsuki a commencé à voir dans cette relation, quelque chose de trop vrai...
De trop, tout simplement...
Il se souvenait, totalement honteusement, avoir eu peur à plusieurs reprises des conséquences de cette relation. Pourtant, elle était forte et fiable et quelque part il savait qu'il pourrait toujours se reposer sur Eijiro. Mais tout cela devenait si vrai, prenant tellement de place et s'installant parfois au-dessus de ses objectifs... Alors cette graine morbide s'était plantée toute seule, s'arrosant seule de chacun de ses moments ou il aurait du profité de pouvoir le serrer contre lui... Il avait peur pour sa future carrière ! Et même s'il savait son coeur totalement épris de cet ami si particulier, il n'avait pas pu l'accepter...
Et ce matin-là, dernier jour à l'internat, tout a brutalement basculé...
Ils s'étaient éveillés ensemble, comme presque tout le temps de toute façon. Et ils voulaient juste profiter de cette dernière fois, s'apaisant de l'ambiance si particulière des dortoirs de Yuei qui les avaient accompagnés pendant trois ans. Une grande page se tournait pour eux, ils en étaient tellement conscients. Et dans l'idée, ils avaient juste l'intention de profiter de ce moment ensemble, leurs affaires déjà emballées...
Juste un moment pour dire au revoir au lieu, Eijiro embrassant, simplement sans doute, la nuque de son homme qu'il tenait en cuillère, le nez dans ses cheveux blond cendré qu'il avait trop laissés pousser... Cette nuit-là, ils avaient terriblement peu dormi, s'amusant à faire trembler les murs une toute dernière fois, profitant de l'absence des voisins déjà partis la veille. Et ce matin, ils étaient fatigués, le pouce du héros roux palotant en somnolant la cicatrice sur le ventre de Katsuki. Il faisait silencieux, il était encore tôt, et tout était comme cela était depuis des mois. Et puis finalement, le blond s'était retourné, se couchant sur le dos, invitant son petit ami un peu plus près de lui, passant son bras sous sa tête. À son tour, il avait humé l'odeur des bois sous la pluie qui se dégageait de ces mèches rouges, fermant les yeux, heureux. Son coeur battait contre l'oreille d'Eijiro, et si lui pouvait l'entendre, alors tout allait bien finalement...
Mais il y avait cet absurde sentiment, totalement lourdingue d'ailleurs, qu'ils avaient parfaitement devinés. L'un comme l'autre. Et alors que le héros-bouclier prit son courage à deux mains, il posa la question.
Il était certain que cette question devait tarabuster le roux depuis un moment ! Il avait sans doute tellement dû hésiter avant d'oser se lancer ! Après tout, il connaissait très bien son petit ami... Et en toute franchise, Katsuki était persuadé qu'il savait très bien ce qui allait se passer.
"Kat's, il va se passer quoi ensuite ?"
Il y avait bien trop de choses d'éconduites dans cette question. Un lourd passif qui commençait plus que certainement à peser dans le coeur du garçon au sourire carnassier. Katsuki l'a de suite senti ! Il savait d'avance ou conduirait cette conversation et son coeur s'était emballé, soudainement inquiet de devoir donné ce qu'il n'était pas prêt !
"Même si je t'aime, je ne peux pas me cacher, tu sais. Ça ne peut pas être "que" ça."
Et comme un coup de vent automnal qui balaie d'une bourrasque un tas de feuilles jaunit, tout s'était arrêté...
Il savait ce qu'il aurait dû dire ! Eijiro s'inquiétait du futur de leur relation et après tout, Katsuki aussi ! Mais alors qu'Eiji devait certainement se demander s'il y avait un futur, le blond continuait d'avoir peur de perdre de vue son objectif... Alors il n'avait rien dit, rien pour le retenir et le rassurer en tout cas. Il avait grogné, la respiration sans doute coupée, affirmant une nouvelle fois qu'il ne changerait pas...
Il avait fait une erreur, qui l'avait pourtant tellement soulagé sur le moment. C'était horrible ! Il pouvait bien tenter de se mentir ou le cacher, mais sur le moment, il s'était senti soulagé. Ça le rendait malade d'avoir pu envisager son mec comme un poids... Mais ce soulagement s'était très vite retourné contre lui, le grignotant insidieusement à présent, le rendant malade devant ses propres souvenirs qu'il ne pouvait oublier. Il avait dit à la personne qu'il aimait qu'il ne pouvait pas donner plus sachant que celle-ci s'éloignerait. Il le savait... Il aurait pu donner quelque chose à Eijiro ! Il était certain que lui demander de vivre avec lui était ce qu'il attendait si chèrement... Et en toute connaissance de cause, Katsuki avait pris la décision de tout planter là.
Il avait choisi sa carrière !
Ils s'étaient séparés ce jour-là et il n'avait strictement rien fait pour le retenir...
- Tain'
L'homme, à peine adulte à présent, ondula doucement des épaules, tentant surtout de contenir l'incommensurable détresse qu'il le dévastait intérieurement, acclamant son impulsivité de prendre le dessus et de taper fort dans le mur...
Il fallait tellement qu'il évacue tout ça ! Il en avait besoin...
Ça s'était passé il y a tout juste trois mois ! Trois putains de mois et, alors qu'il était persuadé que le temps l'aiderait à faire son œuvre, l'aidant a passer outre et sans doute oublier, mais ce fut bien le contraire ! Et pourtant il avait essayé...
Enfin... Sans doute pas !
Il pensait sincèrement qu'il se mentait totalement à ce sujet, car dans tous les cas il détestait ne pas penser à Eiji ! S'il lui arrivait de passer une matinée sans se demander comment il allait ou ce qu'il faisait, le sentiment de trahison pouvait le clouer sur place ! C'était bien plus fort que le manque de lui, noyant sa loyauté envers l'homme qu'il aimait sous un amas de regret et impitoyablement, il se retrouvait à se lamenter son pardon...
C'était presque ridicule ! En plus d'être l'auteur de la situation, il n'était pas de ceux à se montrer si faible ! Il avait pris sa décision depuis le début, son rêve avant tout ! Alors ouais son foutu coeur pouvait bien se serrer d'effroi de simplement savoir que, non, ce soir non plus, il ne le rejoindra pas finalement sous les draps.
Mais même si cet unique oreiller glacé, trônant moqueusement au centre de son lit, le hantait la nuit, il y avait cette image de lui, le poing haut dans le ciel, fier ! Son sourire conquérant éclatant collé aux lèvres trônant à la première place qui après tout, était à lui !
Il voulait tellement vivre ça.
Mais ce qu'il n'avait pas remarqué, c'est que depuis un temps déjà, cette vision, qu'il avait pourtant toujours imaginée dans sa tête, s'était légèrement modifiée... Car depuis peu, il ne se voyait plus de n'importe où, mais bel et bien du regard ému de son pilier ! C'était à travers les yeux incarnats de cet homme flamboyant que cette scène semblait pouvoir exister ! Son ex s'imposant alors si fort juste à ses côtés, partageant cette victoire, la rendant justement tellement plus forte et importante.
Il ne l'avait pas vu... Il pensait si bêtement que cette consécration ne pouvait pas se vivre de la sorte.
Démuni face à ce terrible constat qui le brulait d'un fort sentiment d'échec, et il écrasa alors la cigarette dans le pot de fleurs qu'il avait laissé crever qui trainait là et il soupira lourdement, se décidant finalement à rentrer dans son appartement.
Il était tard, pas forcément trop non plus, juste assez pour passer à table et aller se coucher dignement pour être frais la journée du lendemain. Mais il savait pourtant que malgré les affres du sommeil que subissait son corps, il n'arriverait pas à y succomber. C'était habituel de toute façon !
Alors il s'installa dans son canapé, passant son regard sur l'ensemble du living où régnait une intense sensation de fouillis qui ne lui ressemblait pas.
Katsuki était un homme d'ordre qui aimait que les choses soient à leurs places ! Une bonne hygiène de vie était primordiale ! C'était une telle évidence si on était réellement motivé qu'il s'était bien évidemment assuré de suivre ce mantra à la lettre, après tout c'était l'une des clés de la réussite !
Alors il avait caché son côté maniaque derrière cette conviction, justifiant alors toutes ses petites manies. Évidemment, il était bien conscient que nombre de ses proches tiquaient à ce sujet, mais son côté largement colérique le tenait à l'écart des commentaires désobligeants.
Donc jusqu'ici, il s'était toujours assuré d'étudier et rendre ses devoirs en temps et en heure, prenant même toujours de l'avance. Il faisait son lit le matin, plongeant dans les vêtements qu'il avait pris soin de préparer la veille. Il faisait attention à son alimentation, surveillant assidument sa consommation de produits sucrés ou favorisants sincèrement le fait maison...
C'était un fait ! Il était organisé et même plus... Il ne supportait terriblement pas que sa vie ressemble à un capharnaüm... Pourtant c'était clairement comme cela qu'on aurait pu définir son espace de vie !
Il ne faisait plus aucun effort...
Pourtant, cette flamme qui l'énervait prodigieusement face aux manques d'organisation et de propreté était toujours là. Il se sentait profondément irrité par son propre intérieur qui se foutait bien de savoir qu'il était si mal en cet instant. Le pire était qu'il savait qu'il lui suffirait de ranger pour se délivrer de ce poids. Mais la bonne question était plutôt ; n'était-ce pas mieux ainsi ?
Au fond, la panière débordante de linge propre qui trainait sur son canapé et qui lui servait actuellement de garde-robe, n'était pas une façon pour lui de se punir ? Lui qui, sitôt lessive faite, s'assurait de bien tout ranger. Depuis son arrivée, il se contentait d'enfiler le premier truc au-dessus de la pile, vidant et remplissant cette même panière avec ces mêmes vêtements... Juste inlassablement.
Et la vaisselle qu'il ne remettait jamais a "plus tard" et qui à présent, s'entassait dans son évier, recevant le même traitement, nettoyant sa tasse juste avant d'en avoir besoin pour la redéposer sur le tas, exactement au même endroit d'ailleurs, sans plus s'en préoccuper ?
Tout était dans cette idée de désordre et d'abandon, et il avait affreusement l'impression de voir ces clichés de vieux gars divorcé dans ces téléfilms pourris, qui, fraichement mis à la porte par madame, se retrouve incapable de prendre soin d'eux même. C'était terriblement con pour quelqu'un comme lui qui, justement, ne supportait pas l'impression d'être redevable même envers sa propre mère qui lui déposait le linge sur son lit lorsqu'il était enfant...
Il savait parfaitement prendre soin de lui et son quotidien, et ce depuis toujours ! Mais il ne le voulait pas...
Non pas parce qu'il souhaitait se punir, ce n'était pas réellement ça. En vérité, s'il voulait explique, il dirait qu'il cherchait juste à provoquer une situation ou il serait plus mal encore. La perte d'Eijiro lui égorgeait le coeur, éclatant sans pitié son bien-être qui de toute façon, n'était qu'un lointain souvenir. Il crevait de mal, chaque jour lui bouillotant sans gêne chaque fibre de son corps dans son indifférence la plus totale. Mais rien ne fonctionnait ! Qu'importe ce qu'il faisait pour avoir mal, ce manque étourdissant qui lui filait la nausée surpassait tout simplement tout.
Il avait beau s'acheter ce satané paquet de clopes une fois par jour, regarder les fleurs que sa mère avait apportées, pour égayer tout ça selon elle, crever dans tous les coins ou dormir dans un lit dont il ne tirait plus les draps... Même manger ces foutues nouilles instantanées au curry dont il ne supportait plus le goût, ou laissant bien trop souvent cette barbe de quatre jours lui piquer les joues... La sensation de dégout était si faible par rapport à cette lame rouge qui s'amusait continuellement de ses entrailles, que finalement, il se retrouvait incapable de changer ces mauvaises habitudes, coincé dans un cercle infernal atroce.
Ça ne servait plus à rien !
Eijiro était devenu bien trop fort et important, il était primordial et il avait tout gâché...
- Tain ! répéta-t-il en donnant un coup de pied sur la table basse
Il poussa un large soupir, regardant son téléphone, apparemment posé trop près du bord, s'éclater sur le sol, allumant l'écran. Il fixait l'objet l'agresser de cette satanée photo qu'il n'arrivait pas à changé, l'agressant de tant de pixels aux milles nuances andrinople.
Il ne pouvait détacher son regard des 7 pouces, ne pouvant réprimer le violent frisson qui l'assommait presque, lâchant une plainte sauvage qui lui arrachait la gorge. Ce visage qu'il aimait si fort et dont il pensait si effrontément pouvoir supporter l'absence... Juste savoir qu'il s'était privé de ce sourire tranchant qui lui avait si souvent imprimé la peau...
Putain d'imbécile...
C'était terriblement ça, il se retrouvait juste implacablement jugé par cette photo qu'il n'avait même pas mise lui-même, ce qui aurait pu l'irriter, mais en vérité ça lui avait plu. Voir Eijiro lui lancer cet impérieux regard, piquant à bien des égards, et bourrés d'un soupçon d'assurance que son homme avait finis par avoir, ça lui avait horriblement plu. Pendant tout ce temps, alors qu'il n'était pas à ses côtés, il avait eu à juste allumé son écran pour se sentir mieux, juste tellement apaisé, même s'il ne le méritait pas.
Aujourd'hui il ne pouvait que lui hurler son pardon en attendant que son portable s'éteigne de nouveau...
Et une nouvelle fois, cette insidieuse obsession s'engouffra, dévorant toutes ses idées, jusqu'à lui faire oublier tout ce qu'il était. Il y avait d'abord ce picotement, semblant palper chaque centimètre de son corps pour s'incruster si fort au bout de ses doigts, comme pour les convaincre de céder.
Il fallait terriblement qu'il l'entende, qu'il le lise ou qu'il le voie. Il avait besoin d'Eijiro...
Son téléphone n'était alors qu'une source de stress supplémentaire qu'il pouvait totalement s'infliger ! Totalement soumis face à ce stupide appareil qui prononçait son procès à chaque fois, le laissant bien trop souvent imaginer le message qu'il taperait. Et bordel, il en mourait d'envie, d'au moins essayer, juste une fois.
Et il le voulait tellement fort et si égoïstement... Il voulait son homme ! Mais il s'était retiré ce droit...
Alors comme à chaque fois qu'il sentait sa conviction vaciller, il attrapait son maudit téléphone, le déverrouillant rapidement, pour appeler sa mère, son actuel soutien et bien trop souvent conscience. Il avait encore une fois besoin qu'elle soit à ses côtés, qu'elle le materne comme seule elle le pouvait.
Après tout, qui mieux que cette femme qui l'avait bercé, pouvait bien le comprendre en cet instant ? Car elle avait fortement contesté cette décision ! Quand elle avait appris ce qu'il avait fait, elle l'avait même giflé... Pourtant, quand, après deux semaines seul à Tokyo, il l'avait appelé, totalement déboussolé, elle n'avait rien dit... Alors qu'il était en train de lui montrer ce visage juste cassé, elle avait joué sa carte tendresse, accueillant virtuellement chaque crainte de son enfant, acceptant tout de lui comme une véritable maman.
Et encore une fois, il avait besoin de s'absoudre auprès d'elle ! De la voir silencieuse, écoutant sans le juger ou l'abrutir d'un "je le savais !". Elle était sincèrement là pour lui, lui accordant tout le temps dont il avait besoin, restant bien souvent au téléphone jusqu'à ce qu'il s'endorme comme lorsqu'il était enfant et qu'il n'osait lui dire qu'il avait peur du monstre planqué sous son lit.
Parfois son père prenait le relais. Il savait par-dessus tout que sa détresse atteignait sa mère, ne lui permettant parfois pas de cacher son désarroi, trop touché par son fils. Alors Masaru arrivait en renfort et Katsuki regardait son père lui lancer ce sourire si paternel qui lui réchauffait le coeur alors qu'il le voyait bouger le bras, sa main, sans l'ombre d'un doute, dans les cheveux de sa femme alors qu'elle avait sa tête sur ses genoux.
Oui, le fier héros Dynamight ne pouvait pas nier qu'il était totalement dépendant de sa famille, abusant de ce lien si fort dont finalement il n'avait jamais douté.
Alors il appelait sa mère, tentant de se redresser un minimum tout en passant une main dans ses cheveux, qu'il venait de laver, comme pour s'assurer qu'il n'avait pas trop l'air misérable, histoire de ne pas trop l'inquiéter.
Et ce soir-là ne fit pas exception, il en avait besoin ! Comme tous les soirs depuis maintenant plus d'un mois...
" Comment vas-tu mon fils ?"
Il lança un sourire un peu crispé, pas sincèrement à l'aise, mais ne savait pas réellement comment exprimer qu'il n'était pas au meilleur de sa forme. Et alors le visage de sa mère se fendit d'un large sourire doux, le berçant presque de son soutien inconditionnel et il se sentit mieux.
Un peu.
Juste ce qu'il faut pour respirer !
"Tu as mangé ?"
"Pas encore, flemme !"
"Katsuki, tu dois manger !"
"Je n'ai pas dit que je ne le ferais pas, c'est bon !"
"Dépêche-toi alors, on t'attend..."
Et comme presque tous les soirs alors, il se motivait à lever son horrible carcasse et rapidement, il rinçait son bol fétiche noir arqué de bande orange qu'il avait depuis petit et dont il s'était largement inspiré pour son costume de héros.
"Tu as fait quoi aujourd'hui ?" demanda son père, apparaissant soudainement en remontant ses lunettes
"On était sur une enquête, on a réussi à arrêter un petit trafic ! on les a arrêtés ce matin"
"C'est super ça, fils ! Je suis fier de toi, Katsuki !"
Le blond ne répondit rien, ajoutant un blanc de poulet bien mérité sur ses nouilles instantanées qu'il agrémenta aussi d'ail et de piment, doublant même la dose après réflexion. Après tout ça n'était jamais assez fort et brulant ! Il mit son bol aux micro-ondes, lançant enfin un sourire un peu plus vivant à son père, réellement satisfait, lui aussi, d'avoir pu intervenir sur cette enquête.
"Il y a un gars qui a voulu s'échapper, mais ils ne m'échappent jamais bien longtemps..." ricana-t-il, un peu honteux de réclamer ainsi les félicitations et l'approbation de son père.
"Ça, je n'en doute pas, fils !" rit doucement Masaru, sa douce expression gonflant si facilement l'égo de son gamin
Et alors oui, il se retrouvait un peu mieux, oubliant partiellement qu'il était sur le point de faire une connerie ! Il finissait simplement par manger en compagnie de ses parents, discutant un peu de tout et de rien, souvent en gardant le silence, tout comme sa mère finalement, alors que son père racontait sa journée. Comme lorsqu'il était encore au collège bien que du haut de ses presque vingt-ans, il écoutait réellement cette fois.
Drôle d'habitude, alors qu'il avait déménagé ! Si loin d'eux en plus, bien que finalement, trois heures de trains n'étaient pas si éloignées de sa ville natale. Mais ça renforçait les liens étrangement forts de cette famille habituellement si bruyant. Le temps d'un repas, ça remplissait l'incroyable néant qui se creusait calmement un peu plus tous les jours, chassant son apathie solitaire. Une pause dans sa douleur auto-infligée... Car une chose était irrévocablement certaine, il ne pouvait pas oublier Eijiro et ça ne s'arrêterait jamais !
C'était pourtant le plan ! Depuis si petit, avec cet imbécile de Deku clouait au basque, ça n'avait jamais fluctué. Il en avait fait des erreurs au cours de sa courte vie. Ce n'était pas une chose facile à admettre pour lui, et c'était si peu de le dire. D'ailleurs auprès de son vieux pote d'enfance, il pouvait même affirmer qu'il avait franchement déconné. Mais ce qu'il avait fait a Eijiro, selon lui, il n'y avait rien de pire ! Après tout, son mec lui avait continuellement tendu la main, acceptant tout de lui sans jamais attendre qu'il en fasse pareil ! Un putain d'égoïste...
Katsuki Bakugo, actuellement héros dans l'une des plus grosses agences du Japon, était en réalité une véritable enflure ! Que ses fans, de plus en plus nombreux d'ailleurs, lui crache dessus à présent, c'était tout ce qu'il méritait ! Qu'importe le nombre de fois où son nom ou sa photo apparaissait dans les journaux, dessinant un peu plus la notoriété montante de ce rookie qui, en à peine trois mois, inscrivait un nombre hallucinant d'interventions à son actif tout en grimpant dans les sondages d'avant classement... Il n'en restait pas moins la pire ordure qui soit.
Il s'était détourné de celui qu'il aimait, le définissant même comme une sorte de poids, un obstacle devant son foutu rêve de gosse... Mais il le savait maintenant, rien ne valait Eijiro Kirishima.
Pourtant, il n'y avait rien à faire, il se renvoyait comme un imbécile, profitant de la faveur de la nuit, admirant cet homme qui l'avait soutenu sans jamais faillir, endormi dans son lit, totalement nu, sa marque possessive se dessinant déjà à la base de ses cheveux incarnats.
Il savait parfaitement qu'il revendrait ses espoirs de première place de podium sans l'ombre d'un doute si cela lui permettait de revivre une seule fois l'un de ces instants...
Un moment où le blond pouvait profiter de lui alors qu'il rêvait dans ses bras. Le vent filtrant doucement par la fenêtre du dortoir, chatouillant bien souvent une de ses mèches vermeilles sur sa joue, le faisant inconsciemment grimacer d'une moue adorable d'où ressortait son rire aiguisé. Là où il pouvait respirer à plein poumon cette fragrance sauvage d'une feuille d'érable trempée sur le sol, dissimulant une touche d'orange légèrement citronnée qui relevait incroyablement l'ensemble. Et il savait qu'il ne pouvait que se calquer sur sa respiration, douce et apaisée, claquant si chaudement sur la peau de torse dont il se servait pour oreiller, l'empêchant même de bouger. Sauf s'il se penchait un peu, juste en tendant le cou, se rassurant bien souvent de suivre l'agitation de son rêve derrière ses yeux clos, s'amusant de cette contradiction où l'homme qu'il aimait dormait paisiblement contre lui, mais semblait vivre un tas d'aventure. Alors dans ces moments là, à l'abri de tous les jugements, il se surprenait bien souvent à poser innocemment un baiser sur son front, voulant simplement le rejoindre dans ses songes si cela signifiait d'être a ses côtés...
"Katsuki ?"
Il sursauta presque, fixant le regard inquiet de sa mère qui avait repris le téléphone. Il se rendait bien sûr compte de toutes les nuances brûlantes d'inquiétude qui passait sur le visage de sa vieille, la voyant se pincer fortement les lèvres, dessinant invariablement une ride dont elle ne reconnaissait pas l'existence, lui manger le visage.
"Je vais bien", dit-il, ne souhaitant clairement pas en dire plus
" Tu n'iras jamais bien !" dit-elle comme une évidence
Il le savait. Elle n'avait pas besoin de le formuler pour qu'il en soit cruellement conscient. Il grogna alors, abandonnant le fond de ses nouilles, l'appétit coupé, pour retourner sur le balcon. Il lui fallait une cigarette, encore.
"Il faut que tu fasses quelque chose" dit-elle
Cette fois il fronça clairement les sourcils en ouvrant la porte coulissante, ignorant les protestations de sa mère contre cette foutue mauvaise habitude qu'il avait pris loin d'elle.
"Tu veux que je fasse quoi exactement ?"
Sa mère ne répondit pas de suite, attendant sagement de son côté alors que son fils s'installait sur la rambarde, s'accoudant une nouvelle fois face au spectacle désolant de Tokyo, s'allumant son plaisir cylindrique interdit. Et puis finalement, alors qu'il avait pris le temps de rapprocher son cendrier de fortune, il se rendit compte qu'elle ne répondait pas et il crut un instant avoir perdu la communication. Il lança alors un regard vers le téléphone, s'étonnant de tomber sur le regard déconfit de Mitsuki.
"Qu'est-ce que t'as la vieille ?"
Pour cette fois, elle ne l'engueula pas de cette insubordination, une de plus de toute façon, continuant de supplier son fils de ses mêmes yeux cinabre qu'elle lui avait légué, alors qu'elle pesait étrangement ses mots. Il savait alors qu'il n'allait pas du tout apprécier cette conversation, mais pour autant il n'y couperait pas. Il la connaissait si fort, s'il ne l'écoutait pas, elle viendrait le lui dire en personne, n'hésitant pas à prendre sa voiture pour arriver vers chez lui en plein milieu de la nuit, qu'il travaille le lendemain ou pas. Elle s'en fichait bien...
"Maman, crache le morceau !"
Il savait qu'employé son pseudonyme officiel n'était pas rien, et il le vit directement à son air, quand elle se crispa, abandonnant bien des barrières pour faire face à son fils.
Mitsuki Bakugo n'était pas une femme patiente ou douce. Elle était de ces personnes à rester obstinément debout en pleine tempête, juste pour montrer qu'elle pouvait parfaitement s'en sortir. Et en cet instant, elle laissa tout ça, lâchant du bout des doigts cette fierté qui la définissait tellement et qu'elle avait tout autant fait héritage à son gamin, rendant bien souvent la communication incroyablement assourdissante entre ces deux-là !
"Je suis si inquiète pour toi... Katsuki s'il te plait, fais quelque chose. Je n'en peux plus de te regarder dans cet état et ne rien faire."
"Je vais..."
"S'il te plait mon fils, appelle-le ! Tu dois mettre toute cette histoire au clair sinon tu n'avanceras jamais ! Je... mon tout petit... "
Il la regardait, si misérable, miroir de lui-même, et il ne pouvait dignement répondre à la détresse de sa mère.
"Maman. Je ne sais pas."
Il ne pouvait pas dire autre chose. Il se sentait sacrément paumé ! Il avait tellement conscience qu'il n'était plus lui même ! Pour dire, il avait parfois hésité à contacter Deku pour discuter !
Lui ?
Discuter ?
Avec Deku par-dessus le marché !
Ce n'était pas comme s'il n'avait pas d'autres potes en plus, mais il se contentait de quelques SMS échangés avec Denki et Hanta, parfois même Mina et étrangement Tsuyu. Mais pas Deku... Et surtout, personne ne lui parlait d'Eijiro.
"J'ai fait le con. Il a du tourner la page et je... J'ai pas le droit de lui faire ça !"
"Fils, j'aime Eijiro-kun, tu le sais n'est-ce pas ? Je l'aime très fort, mais si en cet instant il est ta chance de te relever, alors je me fiche bien de ce que ça peut lui faire !"
"Il est hors de question je lui fasse subir ça, encore moins après ce que j'ai fait !"
"Katsuki ! Je ne te dis pas de faire quoique ce soit contre sa volonté. Si tu ne veux pas l'appeler, envoie-lui un message. Il y répondra que s'il le veut. Mais toi... "
"Je vais y réfléchir !" la coupa-t-il, alors préférant largement ne pas se faire plus convaincre.
Car il cédait, il le savait !
Sa mère n'ajouta plus rien, lâchant un soupir contrit. Il lui lança un signe de main avant de couper la communication, retombant alors dans ses méandres d'avant, sans doute encore plus durement maintenant qu'il affrontait encore mentalement les mots de sa mère. Il savait qu'elle avait dû prendre sur elle pour lui dire cela, ayant peur de le voir prendre ses distances à présent, et ne plus les appeler le soir. Mais il avait compris. Il entendait très bien les peurs de cette femme qui le supportait...
Alors il fit une chose qui le démangeait depuis des semaines, se l'interdisant jusqu'ici. Il voulait tant les relire, ces folles conversations qu'ils avaient échangées. Bien souvent des choses banales, un article qui l'avait fait rire, parfois simplement un média. Souvent il lui demandait s'il était dans sa chambre, car il voulait le rejoindre et les autres il lui demandait s'il voulait qu'il lui rapporte quelque chose du distributeur.
Il n'y avait rien dans ces messages qui donnaient l'impression que ces deux hommes partageaient leurs draps, connaissant parfaitement tous les points sensibles de l'autre. Pourtant il n'avait pas le droit de se nourrir de ceux-ci, après tout il l'avait trahi... Mais ce soir, il envoya paitre cette conviction, descendant les quelques personnes avec qui il échangeait sur LINE pour finalement le trouver lui.
"Kirishima Eijiro"
Il en grogna de satisfaction, si rassuré finalement de le trouver là où il l'avait laissé ! C'était évidemment assez stupide de penser que tout se serait effacé sans son accord, mais il se savait con de toute façon. Il ne contrôlait plus rien ! Putain qu'il détestait ça...
Alors il ouvrit finalement cette conversation, se ridiculisant presque de se sentir tremblant devant la si banale annonce qu'il avait en dernier. Presque sans intérêt, mais qui venait sans l'ombre d'un doute rendre tout son univers totalement gris, lâchant une véritable bourrasque pleine de nuance érubescente.
"ça marche, à ce soir"
- à ce soir... Répéta-t-il, brisé.
C'était tout ce qu'il était ! Juste vidé de tout ce qui était lui et la seule façon de se sentir à nouveau, c'était avec cette touche d'Eijiro ! Et il ne pouvait que fixer misérablement ces mots, laissant ses émotions déborder, une fois de plus...
Il détestait pleurer et bien souvent il se l'interdisait.
Même seul, sans que l'on puisse le voir plier, il n'aimait pas ça ! Mais c'était indéniable maintenant, il l'avait tellement mérité et juste voir ça, ces quelques pixels noircis d'un message bien trop facilement tapé, ne pouvait que le pousser dans le vide, une fois de plus. Sa vue se brouillait laissant une goutte de son supplice s'écraser sur son écran, il venait simplement de s'effondrer...
- Tain ! se plaignit-il encore de sa voix cassée, menaçant le sanglot qu'il retenait de trop se faire remarquer
il rentra alors dans son appartement, clope en bouche et cendrier improvisé dans une main, incapable de faire face à la ville qui représentait un peu son péché. Il se réinstalla dans son canapé, les yeux saturés et il abandonna.
Tant pis pour sa lâcheté !
"Je suis tellement désolé !" Tapa-t-il avant de l'envoyer
il ne pouvait plus rien cacher... C'était trop tard maintenant ! Et il ne pouvait sans doute plus faire marche arrière. Il ne le voulait plus non plus !
"Est-ce qu'on peut parler ?" demanda-t-il alors
Il tenta bien sûr de pousser un large soupir, essuyant rageusement ses larmes qu'il ne voulait pas admettre et s'adossa au fond du divan, tentant de reprendre le contrôle de sa respiration alors qu'il prenait paradoxalement une bouffée sur sa cigarette.
Et ça fonctionnait ! Il se calmait...
Mais quand il se rendit une nouvelle fois compte du silence affreux qui régnait partout dans son appartement, il s'apprêta à s'abrutir sous la sensation néfaste et habituelle de sa solitude. Mais non. Pas cette fois en tout cas. C'était bien plus doux, surtout plus facile.
Il avisa l'écran, se demandant un tout ! Mais rien, Eijiro ne l'avait pas vu... Et peut-être même qu'il ne prendrait même pas la peine de l'ouvrir en voyant le destinataire ! Après tout pourquoi le ferait-il ? Il l'avait abandonné, il méritait bien son silence... Même si Red Riot était un homme bon, même terriblement gentil, il avait plus que largement dépassé les limites et ce, même s'il savait qu'Eiji avait une bien piètre opinion de lui alors qu'il lui semblait inébranlable...
Il tira une dernière fois sur cette satanée mauvaise habitude et écrasa le mégot dans le pot, lâchant son soufflant nauséabond, imbibant ses vêtements propres de cette vieille odeur de tabac absolument immonde qui, il le sait, lui collera à la peau toute la journée. Tant pis ! Ça n'avait pas trop d'importance, il l'avait fait ! Il lui avait envoyé un message...
Et toujours berné par cet incroyable silence trop apaisant, il éclata soudainement de rire...
Sans doute était-il devenu totalement fou, à bien y repenser !
Le voilà qu'il riait à gorge déployée face à sa consternante douleur qui imbibait son regard grenat. Mais même s'il savait qu'il pleurait en même temps, ce rire lui faisait un bien fou ! C'était terriblement libérateur en cet instant de pouvoir tout lâcher ! Après tout, il connaissait tout le contour de sa putain de responsabilité sur ce qu'il pouvait bien évidemment appeler la plus belle connerie de sa vie, maintenant il avait fait un pas !
Juste devant lui !
Il estimait alors que c'était à Eijiro de voir et de prendre sa décision. Il ne pourrait certainement pas lui en vouloir...
Et quand ses côtes lui firent mal, il arriva finalement à arrêter de rire, lâchant un souffle trempé de soulagement et jeta à nouveau un regard vers son téléphone, bien plus sur à présent.
Il remonta alors un peu sa conversation, pliant de contentement devant ces échanges qui lui manquaient. Mais juste de savoir que tout ces mots et ses attentions lui avait été adressé, même s'il parlait au passé, ça le requinquait un peu finalement. Alors il passa sa nuit à tout relire, comme un abruti transi d'amour. De toute façon, c'est exactement ce qu'il était ! Mais le lendemain il se sentait certes fatigué, pas au top pour attaquer une nouvelle journée à courir partout sous le signe de l'héroïsme, mais l'énorme pierre semblait marcher à ses côtés, ayant finalement lâché son estomac.
Alors ouais, il avait compris finalement. Même si Eijiro avait tourné sa page, ça l'aidait, lui, de pouvoir lui parler, même si c'était en faisant semblant...
Donc tous les soirs, après son travail, Katsuki prit un autre train-train. Il se douchait, prenant soin de bien nettoyer après son passage et réchauffait un plat qu'il se préparait pour lui-même durant ses jours de perms. Il appelait toujours ses parents pour manger avec eux, mais les conversations lui semblaient plus naturelles, plus bruyantes aussi et pourtant aucun des trois n'en avait reparlé.
Il vivait un peu... Reprenant peu à peu des habitudes plus saines, se les permettant enfin.
Mais tous les soirs, sans exception, il se noyait dans ce nouveau besoin. Il se couchait dans son lit aux draps frais, s'apitoyant de ne pas y trouver son odeur et bien souvent des cheveux, mais sortait son téléphone et alors il lui racontait.
Tout ce que Katsuki lui aurait dit s'il n'avait pas fait l'abruti ! Il expliquait à quel point il l'aimait, parlant bien souvent de ses journées au boulot. Il parlait de ses collègues qui le gonflaient, des rues de Tokyo dans lesquelles bien souvent il imaginait le retrouver. Parfois il s'amusait à décrire son appartement, avouant en souriant qu'il se laissait aller, mais qu'il tentait de se redresser.
Mais il terminait toujours par lui dire la même chose, primordial selon lui. Même s'il avançait, il lui restait seul et unique. Il n'hésitait pas à lui rappeler à quel point il ne pourrait jamais cesser de l'aimer...
C'était comme ça qu'il vécut trois autres longs mois, bien souvent stressé de voir ses messages soudainement refusés ! Et à chaque fois que la notification "Envoyé" brillait dans le noir de sa chambre, il savait alors qu'il pourrait dormir paisiblement, bien plus en tout cas que depuis qu'il l'avait quitté.
Impossible de savoir combien de temps ce petit manège aurait duré...
À l'infini sans doute, si on écoutait Katsuki qui ne pouvait plus se passer de cette roue de secours. Cette idée que quelque part, il pouvait encore partager quelque chose avec le mec qu'il aimait. Mais c'est un soir où il rentrait crevé, plus tard que d'habitude en plus, que tout s'écroula sous ses pieds...
Lui qui venait d'être mentionné comme l'un des plus prometteurs de l'année, se classant d'entrée de jeu dans les vingt premier. Lui qui avait tant sacrifié pour ce qu'il désirait.
Mais surtout lui qui restait conscient de ce qu'il serait prêt à faire pour Eijiro, même s'il n'espérait plus du tout un jour se faire pardonner.
Ce fut ce soir de printemps, ou il balança son sac en rentrant, sortant par automatisme son téléphone de sa poche pour se gonfler de courage pour achever sa journée qu'il le vit.
C'est "..." dansant en dessous de cette conversation, comme une valse inquiétante qui s'apprêtait à l'embarquer dans des méandres tourbillonnante qu'il ne souhaitait absolument pas revivre... Eijiro écrivait !
Il lui répondait...
Alors il se laissa tomber sur le sol, incapable de comprendre et d'assimiler la situation, bien qu'il remerciait si fort d'être seul et de pouvoir se lâcher un peu. Et il attendit, les lèvres froides d'une peur qu'il n'aurait sans doute jamais pu décrire. Après tout il pouvait lui demander d'arrêter ! Et il n'était pas certain de pouvoir le supporter...Mais ce ne sont pas des mots durs qui apparurent finalement sur son écran. Après des mois où le blond se parlait presque à lui seul, noyant sa messagerie d'une centaine de messages, un peu comme un journal intime, c'était presque trop simple ! Pourtant c'était tout...
"J'ai tout lu" dit simplement Eiji de l'autre côté, le reliant si soudainement à Katsuki
Tellement peu, mais si fort ! Tellement qu'il tapa son poing sur le sol, s'appuyant sur le mur derrière lui, y tapant même sa tête. Parce qu'il ne rêvait pas ! Et malgré tout ça, malgré le coup ou le fait que le téléphone s'était remis en veille, rien n'avait changé ! Le message était toujours là, vibrant même fort sous ses doigts. Il poussa un cri, stupide sans doute, mais libérateur. Et sans attendre, à son tour, enfin, il envoya un nouveau message...
~~~~~~ >w<~~~~~~
BON ! Ce texte corrigé à la va vite et sans personne pour me relire, POUAH ! L'angoisse finalement, comme quoi on s'habitue bien trop vite a avoir ses filets de sécurité >w<
Bref ! J'ai tout donné pour le poster a temps pour l'anniversaire de notre Eijiro, meilleur perso sachez le. J'espère ne pas avoir trop laissé d'erreur ou de répétition, ma plus grande faiblesse XD
J'espère quand même que la lecture peut être agréable ! <3
Sur ce : Bon anniversaire Eiji <3
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