Liam observait le ciel avec un peu d'angoisse. Deux bras le ceinturèrent alors et il sourit à Gustave.

— Tu as l'air serein, dit celui-ci en le serrant dans ses bras. Notre lien fonctionne mieux que prévu.
— J'en suis le premier surpris, répondit Liam. Si j'apprécie que votre magie fasse tampon avec ma colère, je ne pensais que cela allait également fonctionner sur les effets néfastes de la pleine lune.

Liam fit face au vampire.

— Je ne dis pas que c'est totalement efficace, mais je suis beaucoup plus serein, c'est une évidence.

Le vampire sourit et l'embrassa doucement. On se racla alors la gorge et Liam sourit à Stiles.

— Désolé...
— Vous êtes ici pour surveiller les jeunes, dit-il. Pas pour un rendez-vous galant.
— Tu es si rabat-joie, Stiles, soupira Liam.

Il s'assit sur un tronc d'arbre renversé et Gustave l'observa un moment. Quand il croisa le regard de Stiles, il préféra ne rien relever et se contenta d'indiquer qu'il allait voir comment se portait la troupe dans les mines... Il y trouva Scott, assis sur le sol, jouant aux cartes avec une jeune femme. Un peu plus loin, Derek et Jared discutaient avec deux autres garçons.

— Tout va bien ici ? demanda Gustave.
— Oui, tout est tranquille. Comment c'est dehors ? répondit Scott.
— La lune est sur le point de se lever, les prochaines heures vont être difficiles.
— Comment va Liam ?
— Pour le moment, ça va, mais je le sens tendu quand même. Il est inquiet.
— Le lien fonctionne donc...

Gustave regarda Derek qui s'approcha. Jared plissa les yeux pour le vampire qui montra brièvement les dents avant de retourner à sa discussion avec les deux autres garçons.

— Est-ce que cette magie existe chez tous les vampires ? demanda alors Derek.
— Oui. Mais mes frères et sœurs s'en servent plus ou moins bien, tout dépend de leur envie de rendre leurs repas meilleurs possible... Se nourrir sur un humain sans l'assommer un peu rendra son sang très amer, la peur n'a pas bon goût. Le meilleur c'est quand ils sont en extase, que ce soit physique ou non...

Derek plissa le nez en comprenant le sous-entendu et Scott esquissa un sourire. Il secoua ensuite la tête et Gustave retourna dehors, mais il ne trouva plus personne devant la grotte et renifla l'air. Il capta l'odeur de Stiles toute proche, mais pas celle de son compagnon et quand le premier revint en se lavant les mains dans une linguette, il l'interrogea du regard.

— Il vient de partir, il doit rentrer ; apparement, ses parents sont en ville...

Gustave fronça les sourcils et tira son portable. Il avait eut un peu de mal à se faire à cette technologie, mais désormais il en reconnaissait volontiers les praticités.

— C'est moi, tu es où ? dit-il quand Liam décrocha. Non, je ne m'inquiète pas, mais plus tu t'éloignes de moi, moins le lien est efficace... Oui, Stiles m'a dit. Non, je... Chéri, écoute-moi une seconde tu veux ? Bien. Je reste aux mines, occupes-toi de tes parents et reviens vite. La lune sera levée dans une heure, si tu n'es pas revenu d'ici là, je viens te chercher. D'accord ? OK, à tout à l'heure, alors.

Le vampire raccrocha puis se tourna vers Stiles.

— J'ignorais qu'il avait des parents... dit-il en s'asseyant sur le tronc. Il ne m'en a jamais parlé.
— Ils sont partis il y a un peu plus de dix ans, quand ils ont commencé à prendre peur des loups qui se multipliaient bien trop vite à leur goût. De plus, ils en veulent beaucoup à Scott pour leur avoir volé leur fils, de ce fait, ils ont préféré l'abandonner et envoient des ordres de paiements à Beth, pour qu'elle s'occupe de Liam à leur place...
— Ce n'est pas Anise qui s'occupe de cela ?
— Elle est arrivée trop récemment, de plus, elle n'est pas sa mère.

Gustave renifla.

— Oh, je le sais, néanmoins, il la considère comme telle. Et votre mère n'est pas non plus celle de Liam, Stiles.
— Certes, mais non. Sa mère a beaucoup plus confiance en Beth, je pense, même si elle risque de sauter sur place en découvrant que le Shérif a été transformé en loup...

Gustave esquissa un sourire. Stiles sembla suivre sa pensée et grogna. Sa montre émit soudain un bip et il leva machinalement les yeux vers le ciel dépourvu du moindre nuage. Il soupira en constatant que la lune n'était pas encore levée et proposa du café à Gustave.

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En ville, cependant, et bien que la soirée soit déjà avancée, Liam attendait ses parents sur le quai de la gare routière. Ils allaient arriver d'un instant à l'autre et il ne comprenait pas pourquoi ils revenaient après avoir fui la ville à cause des loup-garous... Enfin, le car s'annonça et Liam commença à éprouver de l'anxiété. Ce n'était pas le bon moment pour lui faire des surprises, il était à fleur de peau avec la pleine lune et voilà que ses parents débarquent ? Pour quelle raison ? Était-ce à ce point important qu'ils ne pouvaient pas le lui dire par téléphone ? Il ne les avait pas vus en vrai depuis dix ans...

— Il est là ! Liam !

Le jeune homme sursauta et observa les deux adultes qui venaient dans sa direction, agitant un bras. Le grand homme à la peau noire, son beau-père, Marcus Geyer, était médecin et avait épousé sa mère Lilian, après son divorce d'avec son père, Arthur Dunbar, quand Liam était encore bébé.(1)
Le Dr Geyer l'avait élevé comme son fils et il l'aimait beaucoup, mais quand l'homme l'enlaça chaleureusement, Liam demeura un peu tendu et recula rapidement.

— Qu'est-ce que vous faites ici ? demanda-t-il comme sa mère l'enlaçait à son tour, peut-être un peu rudement.
— Nous voulions te revoir, c'est tout, sourit Lilian. Cela fait dix ans que nous sommes partis et...
— Ne me prenez pas pour un idiot, maman, vous n'êtes jamais revenus depuis votre départ et maintenant vous vous pointez comme une fleur, en plein milieu de la pleine lune, pour me "voir"? Désolé, je n'y crois pas.

Il fouilla ses poches et sortit un trousseau de clefs.

— Installez-vous à la maison, je dois retourner aux mines avec Scott et les autres. On se reverra demain.

Il tourna les talons dans la foulée et ses parents restèrent plantés là, abasourdis. Quand le jeune homme eut disparut dans la foule, Lilian perdit son air surpris.

— Il se doute de quelque chose, dit-elle en prenant les clefs de la main de son mari.
— C'est un loup-garou, chérie, pas un télépathe...
— Il l'a senti. Je t'avais dit qu'on aurait dû tout faire à distance. Allez, allons-y, on a rendez-vous avec l'agence demain matin.

Marcus opina et ils récuperèrent leurs valises dans la soute du car avant de monter dans un taxi pour se rendre dans leur ancien quartier.

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Assis sur un tronc d'arbre, Gustave leva la tête quand une brise lui apporta l'odeur de son amant. Il le vit sortir du chemin menant aux mines quelques secondes plus tard et lui fit signe.

— À sentir ton agacement, le retour de tes parents ne te plaît pas, dit-il.
— Ce n'est pas normal... Ils reviennent après dix ans, comme ça, sans en avoir parlé avant avec moi... Quelque chose cloche mais je ne sais pas quoi.
— Tu as vérifié que ce ne sont pas de change-forme ?

Liam leva les yeux vers Anise et secoua la tête.

— Je l'aurais senti, répondit il. Qu'est-ce que tu fais ici ?
— J'ai apporté à manger aux loups et du café, répondit la jeune femme en indiquant les trois thermos posés près du feu. Stiles est rentré dormir alors je le remplace un moment.
— Okay...
— Va à l'intérieur, dit alors Anise. Parle avec Scott de ça, peut-être qu'il est au courant ?
— Non, je ne pense pas sinon il m'en aurait parlé... Je peux rester ici ?
— Je dois aller me nourrir, répondit Gustave. Je t'emmènerai bien avec moi, mais tu pourrais prendre peur et me voir d'une autre manière...
— Il va rester avec moi, sourit Anise. Pas besoin d'ajouter un traumatisme à ses souvenirs, n'est-ce pas ?

Liam rigola doucement et hocha la tête. Se levant, Gustave l'embrassa une longue seconde puis détala dans les bois. Avec un soupir Liam se tourna vers Anise.

— Qu'est-ce que tu en penses, toi, du retour surprise de mes parents ?
— Honnêtement, je ne les connais pas assez pour savoir quoi répondre, cependant je pense que tu as raison. Ce n'est pas normal qu'il ne t'aient pas contacté ; en général les parents font cela quand ils sont proches de l'endroit où vit leur enfant...
— Ouais, surtout que j'ai toujours eu de bonne relation avec eux, excepté quand Scott m'a transformé, mais là c'était pas ma faute...
— Je dis peut-être une bêtise, mais tu vis toujours dans votre maison, n'est-ce pas ?
— Oui, elle est à ma mère, pourquoi ? Ils m'envoient simplement de quoi faire les courses et payer les factures.
— Ils sont là-bas, là ?

Liam fronça les sourcils. Soudain il se redressa et Anise haussa les sourcils.

— Ils ne vont quand même pas... Non, pas sans m'en parler d'abord, enfin !
— N'oublie pas qu'ils t'ont abandonné, Liam, répondit Anise. Ils ont fui quand Scott a pris l'ascendant sur la ville et que les loups ont commencé à se multiplier... Tu es un adulte à présent et tu vis chez eux sans payer de loyer...
— Mais pourquoi ils feraient ça ? Et surtout sans me le dire ! Je vais aller où ?

Anise serra les lèvres. Liam s'excusa alors et partit en courant; la jeune femme tourna ensuite la tête et observa Scott qui sortit des ombres de l'entrée de la mine.

— Il s'installera à la savonnerie avec Gustave, dit-il en s'asseyant près de sa compagne. Si tu as raison, on peut les en empêcher en déposant une main courante chez un juge, arguant qu'il n'a nulle part ou aller, mais j'ai peur que ça ne suffise pas...
— Liam est majeur, répondit Anise. Techniquement, ils ne sont plus obligés de lui fournir le gîte et le couvert...
— Je sais, mais s'ils veulent vendre la maison, la moindre des choses, c'est d'en parler avec l'actuel locataire, tu ne crois pas ?

Anise opina.

— Il n'aura donc jamais la paix ? demanda-t-elle avec une grimace. Toujours quelque chose qui lui tombe sur le pif...
— Il y a des gens comme ça... La malchance n'est heureusement pas contagieuse !

Anise rigola.

— Ça me donne encore plus envie de le protéger, chéri... dit-elle en reprenant son sérieux. Qu'on le veuille ou non, nous sommes ses parents de cœur, c'est à nous de nous assurer qu'il s'en sort.
— Je ne peux pas le privilégier, répondit Scott en secouant la tête. Il est mon lieutenant, d'accord, mais Isaac aussi et...
— Isaac est surtout ton frère, répondit Anise. C'est encore autre chose. Ses parents sont Melissa et Chris et je pense qu'il pourra toujours compter sur eux aussi longtemps que nécessaire.

Scott esquissa un sourire et hocha la tête. Une lueur apparut soudain derrière les montagnes et il grogna.

— C'est l'heure...

Anise hocha la tête et le jeune Alpha s'en retourna dans les mines où des gémissement de douleur montaient déjà. La jeune femme serra les lèvres. Elle vivait à Beacon Hills depuis six mois désormais et avait donc assisté à autant de pleines lunes, que ce soit de loin lorsqu'elle n'était pas encore avec Scott, ou comme ce soir, à être la gardienne humaine de loups en détresse rencognés dans des mines abandonnées pour ne pas terroriser les humains...  Elle songea alors à son futur avec l'Alpha et aux enfants qu'ils allaient avoir. Ils seraient tous des loups, normalement, et allaient donc eux aussi souffrir de la pleine lune...

— Comment je pourrais le supporter ?
— Comme toutes les mères de loup-garou...

Anise sursauta et Gustave apparut, mains levées.

— Vous m'avez fait peur... répondit la jeune femme. D'où revenez-vous, ainsi ?
— Du comté voisin, je suis allé me nourrir. Liam n'est pas revenu encore ?
— Si, mais il est reparti. Nous pensons que ses parents sont revenus pour vendre la maison...

Gustave haussa les sourcils.

— Pourquoi faire une telle chose ?
— Besoin d'argent ou désir de ne plus avoir d'attaches ici ? Je l'ignore. Toujours est-il qu'ils en ont le droit, Liam n'est pas locataire...
— Mais c'est leur fils ! C'est comme si... Comme si Madame McCall décidait de vendre sa maison alors qu'y vivent son mari et ses trois fils...
— Et sa bru.

Gustave esquissa un sourire en inclinant la tête.

— Voilà bien longtemps que je n'avais entendu de mot, s'amusa-t-il.
— C'est vrai qu'il est peu usité, mais je le préfère à belle-fille, au moins même les laiderons sont inclus !

Gustave rigola et Anise rougit légèrement devant son audace. Elle n'ajouta rien et s'assit sur le rondin. Le vampire la rejoignit en soupirant.

— Vous sentez le sang... dit-elle alors.
— Ah oui ? Étrange parce que je suis allé me laver...
— Je suis une laborantine, je connais les odeurs de beaucoup de substances, sourit la jeune femme. Pour en revenir à Liam, si ses parents le chassent de la maison, qu'allez-vous faire ?
— Je n'ai pas d'endroit à moi, je vis à la savonnerie, donc j'imagine qu'il viendra y vivre aussi. Même si je conçois que c'est loin d'être idéal pour un couple.

Anise serra les lèvres.

— Je suis presque sûre que vous avez largement de quoi acheter un appartement ou une maison...
— Plusieurs, même, mais je ne le fais pas parce que je ne sais jamais combien de temps je vais rester dans un endroit. Voilà trois mois que je suis dans cette ville, c'est encore bien trop tôt pour savoir si je vais y rester ou pas.
— J'ai de la peine à croire que le grand Comte Dracula, qui a plusieurs centaines d'années, n'a pas de lieu de vie dans toutes les villes du monde...

Gustave releva le menton.

— Je suis obligé d'admettre que vous avez raison, malheureusement Beacon Hills n'existait pas encore lors de mon dernier passage sur ce territoire. À vrai dire, il y avait encore très peu de constructions en dur, principalement des maisons en bois ici et là, et surtout les campements des indiens.

Anise hocha la tête.

— Je vois. Pourquoi être revenu ?
— Pour suivre ma famille de l'époque, mais comme vous le savez, mon cercueil de transport s'est perdu et je ne me suis réveillé qu'à cette époque...

Le vampire se tut soudain et regarda sa montre de gousset dans la poche de son veston. Anise pencha la tête.

— À quoi venez-vous de penser ?
— Au fait que si les parents de Liam désirent vendre la maison, je pourrais tout à fait la leur racheter au prix fort.
— Oh... Effectivement ce serait bien, mais Liam n'acceptera jamais de vivre dans une maison vous appartenant, surtout si vous n'y vivez pas.
— Mais je n'ai jamais dit cela, sorcière. Si j'achète cette maison, bien évidemment que j'irais y vivre. Le truc est que Liam n'est pas prêt à ce que nous nous installons ensemble.
— Vous croyez ?
— Oui. Cela fait deux mois que nous sommes ensemble et je n'ai jamais mis les pieds chez lui. Je reste à la savonnerie, c'est notre lieu de rencontre.
— Il me semble que vous y êtes allé une fois...

Gustave plissa les yeux, puis afficha un sourire en coin. Anise lui rendit son sourire, saisissant parfaitement l'allusion.

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(1) n'ayant trouvé aucune info sur les parents de Liam, j'ai inventé leurs prénoms, son père, sa mère et son beau-père, mais le Dr Geyer est incarné par un homme noir dans la série/film apparement car j'ai trouvé sa trombine sur le Wikipedia dédié à TW.