Chapitre 78
— Comment ils vont ?
Melissa observa le couple alité, chacun dans un lit mais dans la même chambre, séparés par un rideau.
— Elle a deux côtes cassées, l'épaule gauche démise, des coupures et des bleus des pieds à la tête, mais elle va bien. Ce qui m'inquiète cependant, c'est ses pieds et ses mains. Elle n'a pas d'angelures heureusement, mais sa louve est faible et peine à la soigner.
Scott serra les lèvres.
— Et lui ?
— Là, c'est autre chose... Il a le dos brisé, comme tu le soupçonnait, les vertèbres L2 à L5 dont en miettes, il ne remarchera plus jamais.
— Merde... Il va bien autrement ?
— Étrangement, oui. Un humain serait mort de froid en quelques heures, eux, ils ont tenu presque une semaine et c'est un exploit.
— J'imagine. La femme s'est réveillée depuis son arrivée ?
— Non, pas encore, mais ne t'en fais pas, dès qu'elle sera lucide, tu pourras l'interroger.
— Merci, Maman. Je rentre au hangar.
— Entendu. À ce soir.
Scott opina puis quitta l'hôpital, à la fois rassuré et inquiet pour les parents de Paul. D'ailleurs, quelque chose le dérangeait dans l'histoire du gamin. Mis à part le fait qu'il avait un hématome soudural à la tête pouvant résulter d'un accident de voiture, il refusait de dire quoi que ce soit sur sa famille, ni bien et encore moins du mal. Pourtant, à cet âge, les enfants n'avaient aucun filtre et avaient tendance à dévoiler les secrets de leurs parents sans s'en rendre compte...
Tirant son portable de sa poche, le jeune homme appela Anise et celle-ci décrocha aussitôt.
— Je suis au supermarché, je ne peux pas parler longtemps, annonça-t-elle direct.
— Je ne te dérange pas longtemps. J'ai des nouvelles des parents de Paul, ils sont mal en point mais ils vont vivre. Cependant j'aurai aimé savoir si tu n'as pas un petit tour de magie à apposer sur le gamin, histoire de connaître la vérité ?
— Un charme pour lire dans les pensées, par exemple ?
— Ouais, ça existe ?
— Bah, je pense, mais l'esprit d'un gamin est très chaotique, on trouvera rien d'intéressant... Je crois qu'il existe un moyen d'entrer dans la tête d'une autre personne, cependant, littéralement, mais je ne suis pas du tout assez formée pour le faire.
— Tu peux te renseigner ? Au pire on demandera à la famille de Dany et...
— Pas question qu'un magicien lance un sortilège de Salem, chéri, c'est beaucoup trop risqué. Je vais voir ce que je peux faire et je te tiens au courant.
Scott hocha la tête puis observa son téléphone dans sa main avant de soupirer. Quand il releva les yeux, son regard tomba sur le commissariat et il hésita. Après tout, qui de mieux placé pour faire des recherches sur quelqu'un qu'un policier ? Haussant les épaules, le jeune homme traversa la large avenue et gravit les marches du perron deux à deux.
.
— Faire une recherche sur une personne ? Ouais je peux, mais il me faut une raison officielle.
Jordan Parrish contourna son bureau et déposa un dossier devant son ordinateur tout en s'asseyant.
— Le dossier est déjà là, ma mère est passée il y a quelques jours, pour déposer une main courant concernant Paul Ruthers et ses parents.
— Ouais, mais comme on les a retrouvés vivants, elle a été fermée. Tu voudrais que je fasse quoi, exactement ?
Scott se redressa.
— C'est un gamin adorable, dit-il. Mais j'ai le sentiment qu'il nous cache quelque chose. Il avait cet hématome au cerveau qui pourrait résulter d'un accident de voiture, mais mes loups ont retrouvé la voiture et elle n'est pas accidentée au point de provoquer de telles blessures à trois personnes. Donc soit le gamin ne dit pas la vérité, soit il l'a dit avec ses mots. En espérant que ses parents aient une histoire plus complexe à nous servir...
— Écoute, je vais voir de que je trouve sur cette famille et je reviens au courant, répondit Parrish.
— Super, merci, je te le revaudrait.
— Avec intérêt !
Scott rigola puis quitta le commissariat et demeura un moment sur l'escalier, pensif, avant de retourner à sa voiture pour rentrer au hangar.
.
— Salut !
— Salut, Scott.
L'Alpha jeta sa veste sur un vieux canapé défoncé et observa Liam assis à une table devant son café.
— Tu es tout seul ? lui demanda-t-il en s'approchant de la cafetière.
— Isaac n'est pas encore arrivé et Gustave dort.
— Ça va, il se remet ?
— Ouais. Ça va mieux chaque jour. Grâce à Anise et aux autres Salems qui ont accepté qu'elle puise dans le pouvoir collectif pour le soigner.
— Tant mieux alors.
Scott se servit du café et vint s'asseoir ensuite près de son premier lieutenant.
— Dis... Est-ce qu'on peut discuter de ce qu'il s'est passé avec Anise, dans le Nevada ?
Liam baissa aussitôt le nez et serra les doigts autour de sa tasse.
— Liam, je n'ai pas l'intention de te faire la moindre réprimande, mais je dois savoir. Tu as des parents, tu...
— Des parents qui m'ont abandonné ! répliqua le jeune homme en bondissant sur ses jambes. Depuis le jour où je leur ai dit que j'étais devenu un loup-garou, ils ont eu peur de moi et avec tout ce qu'il s'est passé après, ils ont décidé de se barrer !
— Du calme, répondit Scott.
— Je suis calme... Je ne peux plus me mettre en colère comme avant grâce à Gustave, mais je suis amer, je suis furieux aussi, parce qu'ils m'ont tourné le dos, ils m'ont abandonné alors que j'avais le plus besoin d'eux...
Liam soupira alors en passant ses mains sur son visage. Quittant sa chaise, Scott le prit dans ses bras un instant.
— Je sais qu'on a que quatre ans d'écart, Scott, dit alors le plus jeune reculant. Je te considère bien plus comme mon père que le mari de ma mère... Tu m'as tout appris et je ne pourrais jamais te rendre la pareille.
— Je sais déjà tout ça, répondit Scott. Et on ne parle pas de moi ici, mais d'Anise. C'est ma femme, Liam, elle va devenir la louve Alpha dès que nous serons mariés et...
— Et je l'aime, Scott. Je l'aime autant que je t'aime toi, vous êtes la figure parentale dont j'ai besoin, dont j'ai toujours eu besoin sans jamais la trouver...
Scott ferma les yeux et je reprit dans ses bras une longue seconde.
— Et moi ? demanda alors une voix. J'ai droit à un câlin aussi ?
Liam recula avec un sourire et Isaac s'approcha. Il eut droit à une accolade brutale qui les fit exploser de rire sous le regard doux de Scott. Il songea alors à sa mère et à Christopher Argent, comment elle lui avait annoncé qu'ils sortaient ensemble depuis quatre mois et qu'ils avaient décidé de s'installer ensemble. Au début, Scott et Isaac avaient été surpris, puis ils avaient peu à peu accepté l'homme dans leur vie, ils lui avaient confié la vie de leur mère, la sécurité de leur famille et ils ne le regrettaient pas puisque deux ans après le mariage, Timothy voyait le jour, ajoutant un troisième fils à Melissa...
— Les gars. Où sont Derek et Stiles ?
— Chez eux je pense pourquoi ? répondit Isaac.
— Maman a pensé qu'ils pourraient adopter Paul, n'est-ce pas ?
— Ouais, mais c'était avant qu'on retrouve ses parents. Maintenant, il va rentrer avec eux dès qu'ils seront remis.
Scott serra les lèvres.
— Tant qu'on ne sera pas certains que c'est leur fils, il restera chez moi, répondit-il.
— Okay, mais quel rapport avec Stiles et Derek ? Ils ne voudront jamais adopter un gamin ; Derek veut un enfant issu de lui pour pouvoir transmettre le gène du loup originel.
— Justement. Je vais dire à Maman qu'elle garde Paul jusqu'à nouvel ordre. Et si vraiment, on le mettra dans un autre foyer.
Isaac plissa le nez.
— Tu penses qu'ils ne sont pas ses parents ?
— La femme n'a même pas demandé après lui quand elle s'est réveillée à l'hôpital... grimaça Liam. C'était comme si elle avait oublié qu'elle avait un fils... Or, on oublie pas ce genre de chose, normalement.
— Non, clairement pas. Des nouvelles concernent Dany, sinon ?
Isaac secoua la tête.
— Non, l'oncle n'est jamais revenu et le bébé est toujours chez les Stilinski. Je crois même que Beth serait tentée de l'adopter. Il me semble que Stiles en avait parlé.
— Connaissant Beth, ce ne serait pas étonnant, répondit Scott. Bon, allez, commençons la journée si vous le voulez bien.
Les deux opinèrent puis Scott se rassit à la table pour finir son café.
.
A l'autre bout de la ville, justement, Dany était au cœur de la discussion entre Noah et Beth Stilinski alors qu'ils prenaient leur petit-déjeuner.
— Tu crois vraiment pouvoir t'en occuper à plein temps ?
— Je le fais depuis un mois, dit remarquer la femme en se détournant de la cuisinière.
Elle déposa la cafetière au centre de la table et s'assit en face de son mari.
— Ce petit garçon ne sera jamais aussi bien que chez nous, dit-elle. Ils vont le placer dans une famille qui n'entend rien à la magie et au surnaturel et il sera rejeté quand ses pouvoirs se manifesteront.
— Parce que tu penses être capable de le gérer ?
— Je suis mariée à un loup-garou, mon fils est en couple avec un loup-garou originel, son meilleur ami est l'Alpha le plus puissant jamais connu et sa femme est une sorcière de Salem... Je continue ?
Noah plissa le nez.
— Très bien, je vais me renseigner pour faire avancer l'adoption si nécessaire. Tu as raison sur le fait que nous sommes les mieux placés pour l'aider à grandir convenablement, cependant les services sociaux de cette ville se fichent bien de savoir de quelle race est un bébé qu'ils ont à placer.
— Et cela devra changer. Beacon Hills est in sanctuaire pour les créatures surnaturelles, il y en aura de plus en plus dans les années à venir et les humains devront sans doute partir progressivement...
— Tu crois ? Ce n'est pas dangereux de vivre dans une ville où il y a des loups-garous pour patrouiller la nuit dans la banlieue, au contraire, beaucoup de mes concitoyens m'ont assuré qu'ils dormaient beaucoup mieux... Certains ont même sous-entendu qu'il leur arrivait d'oublier de mettre leur alarme...
Beth serra les lèvres. Elle servir du café à son mari puis entendit du bruit dans le couloir et souffla par le nez.
— Les filles sont réveillées. On en reparlera quand tu te seras renseigné.
— Entendu. Je te tiens au courant.
La femme sourit et quitta la cuisine pour s'occuper de ses filles afin de les préparer pour l'école.
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