Chapitre 77
Les policiers parcouraient la zone le long du ravin qui faisait office de frontière naturelle entre Beacon Hills et la ville voisine. Ils étaient une cinquantaine à éclairer la zone avec des lampes torches dignes de spots de stade de foot ; des chiens reniflaient le sol et l'air et les loups de Scott en faisaient autant, mais jusqu'à maintenant, rien de neuf.
— RAS ! aboya quelqu'un.
— Secteur 3 bouclé, il n'y a rien, dit un homme dans la radio du Shérif.
— Entendu.
Stilinski barra une zone sur la carte étalée sur le capot de la voiture devant lui. Scott inspira.
— Ce ravin fait vingt mètres de profondeur à certains endroits... Comment on va le trouver et surtout, dans quel état ? dit-il.
— Fais confiance à ceux qui ont vécu ici toute leur vie, répondit le Shérif.
— J'ai vécu toute ma vie ici, rappella Scott.
Il fronça les sourcils et Noah grimaça. Scott s'éloigna alors en direction d'une tente qui avait été montée pour que ceux qui attendaient ou revenaient soient au chaud.
— Tiens, chéri, dit alors Anise.
— Merci...
Scott prit le café que lui tendait la jeune femme et s'assit ensuite sur une chaise pliante.
— Ça fait six heures qu'on est là... dit-il. Il est très certainement mort, maintenant...
— Ce qui m'inquiète le plus, c'est la réaction de la femme quand Isaac lui a parlé de son fils, répondit Derek.
— Elle était en état de choc, affaiblie par des jours de marche dans la neige sans manger, répondit Anise. N'importe qui, même un loup, aurait les idées un peu embrouillées.
— Au point d'en oublier que tu as un fils ?
Anise haussa les épaules. Elle s'assit ensuite sur le genou de Scott qui posa son menton contre son épaule en passant un bras autour de sa taille. Le silence se fit et, assis sur une table, Derek observa le jeune couple. Il tourna alors la tête et Stiles entra sous la tente en retirant son bonnet.
— Alors ? demanda Anise.
— Le secteur cinq a été bouclé, rien non plus. Faut que tu renvoies les loups, Scott, la pleine lune est bientôt levée...
— Sans leur odorat, les policiers ne trouveront jamais Xavier...
— Tu préfères prendre le risque que tes loups s'en prennent aux humains ?
Scott secoua la tête.
— Bien sûr que non, mais...
— Il n'y a pas de mais, le coupa Anise. Stiles a raison, renvoie les plus jeunes chez eux ou aux mines.
— Chérie...
La jeune femme haussa les sourcils et le jeune Alpha soupira par le nez.
— Très bien, dit-il alors. Derek, Jared, allez récupérer les plus jeunes, vous allez aux mines avec eux. Liam, tu vas avec eux.
— Scott, ce n'est pas nécessaire, mon lien avec Gustave...
— Gustave est alité, il a été éventré par une louve Alpha et il est mal en point, coupa Anise. Obéis, s'il te plaît.
— Mais, je... Bon, très bien.
Derek posa une main sur son épaule et l'entraina ensuite en direction du parking, à quelques mètres de là.
— Tu n'avais pas besoin de... commença Stiles en regardant Anise, surpris.
— Je m'excuserai demain, répondit la jeune femme. Mais Scott a donné un ordre, il doit obéir. Il a pris beaucoup de libertés depuis qu'il sort avec Gustave, il faut qu'il revienne dans les clous.
Stiles regarda son meilleur ami qui hocha la tête.
— Les loups doivent obéir aussi bien à moi qu'à ma femme, Stiles, dit-il en se levant. Je ne peux pas me permettre d'avoir des bêtas qui n'acceptent pas ma compagne, qu'elle soit sorcière, louve ou humaine, ce n'est pas possible.
— Oui, mais...
— N'insiste pas, répondit Anise. J'ai été un peu brusque, je sais, je m'excuserai demain.
— Anise, loin de moi l'idée de...
Scott inspira soudain et Stiles releva le menton, comprenant qu'il allait trop loin. Son meilleur ami ne lui ferait aucun mal, il le savait, mais il savait aussi que la pleine lune avait des effets néfastes même sur des Alphas aussi puissants que Derek et Scott... Sans un mot, le jeune homme tourna les talons et rejoignit son père un peu plus loin.
— Tu en fais une tête... lui dit-il.
— Je viens de me faire gronder dessus par Scott et Anise.
— Les deux ensemble ?
— En quelque sorte... Mais ce n'est pas grave. Alors, ça avance ?
Noah secoua la tête.
— Il reste trois zones à fouiller, mais ce sont les plus compliquées d'accès, les chiens ne peuvent pas descendre et les arbres sont très serrés...
— Scott ira.
— Jared est là ?
— Non, il est parti avec Derek aux mines avec les jeunes loups. La lune se lève, il faut qu'ils aillent à l'abri.
Stinlinski hocha la tête.
— On l'a trouvé ! s'exclama soudain quelqu'un dans la radio. Shérif, on a trouvé le gars ! Secteur 9 !
— J'arrive ! répondit celui-ci.
— Je vais chercher Scott, répondit Stiles.
Faisant signe à Parrish, Stinlinski quitta la zone et ils coururent en direction de la zone numéro 9, au nord de leur position. Quand ils
arrivèrent, un impressionnant dispositif de lumières avait été installé par les pompiers. Ces énormes sphères d'hélium luminescentes flottaient à quatre mètres du sol, ancrées au sol par un gros poids en fonte.
— Il est où ? demanda Stinlinski en s'approchant du bord du ravin.
On le saisit soudain par la ceinture et il se figea.
— N'allez pas plus loin, Monsieur, dit Parrish. Le sol semble très instable...
— En effet, répondit l'autre policier. L'homme a dû tomber part ici, le sol s'est dérobé sous ses pieds et hop, en bas de la falaise.
— Il est vivant ?
— Aucune idée, il ne répond pas aux appels de son prénom et il ne réagi pas aux mouvements des lampes et aux aboiement des chiens.
— Elle a dit qu'il était mort, se rappela alors le Shérif. Bon, descendez le chercher.
— Il faut attendre le peloton de montagne, répondit le pompier. Nous ne pouvons pas descendre sans équipement...
— Nous si.
Les trois hommes pivotèrent et Scott traversa le groupe de pompiers et de policiers d'une démarche assurée.
— C'est trop dangereux... tenta le chef des pompiers. Alpha, vous...
— Laissez, répondit Parrish. S'il dit qu'il peuvent y aller, alors c'est vrai.
— Mais... Bon, très bien.
— Éclairez-nous, dit alors Scott.
Tendant les bras vers le sol, il dégaina ses griffes et son visage se transforma. Derrière lui, deux louves et un loup en firent autant.
— Allons chercher notre frère, dit alors Scott.
Les trois autres approuvèrent et le groupe se jeta alors dans le ravin en plantant leurs griffes dans le sol et dans les arbres.
— Lampes ! s'exclama alors le chef des pompiers.
Aussitôt, deux camions braquèrent leurs puissants spots dans le ravin et chacun put alors admirer les quatre loups qui semblaient dévaler la pente abrupte et pleine de rochers et d'arbres comme s'ils effectuaient une promenade de santé.
— Je donnerai cher pour être aussi agile... dit alors le chef des pompiers.
— Croyez-moi, Max, ce n'est pas une vie facile, répondit Stilinski.
— Désolé, Shérif, j'oublie toujours que vous...
Noah souffla par le nez.
— Ce n'est pas non plus comme si je l'avais choisi... répondit-il. Je vais devoir vivre avec et faire de mon mieux pour que cela devienne une part de moi.
Parrish posa une main que son épaule.
— Vous au moins vous avez une meute, dit-il. Moi je suis seul et ce n'est pas drôle d'être le gardien des enfers...
Le chef des pompiers le regarda avec un peu d'inquiétude. Combien de fois ils étaient intervenus en catastrophe ces sept dernières années pour éteindre un incendie que le seul et unique Chien des Enfers au monde avait provoqué en s'énervant un peu ? Trop.
Un éclat de voix résonna soudain et tout le monde reporta son attention dans le ravin.
— Quoi ? demanda Stilinski.
— Il est vivant ! s'exclama une femme.
— Vivant ? Une civière, vite ! répliqua le pompier.
Aussitôt, deux hommes firent glisser une grosse civière coque en plastique à travers les arbres, reliée à une corde et au treuil du camion. Quelques minutes plus tard, deux coups sur la corde indiquèrent au pompier près du camion de remonter le civière qui apparut ensuite sur la route, suivie par les quatre loups.
— Il est conscient, dit Scott. Il nous avait sentis, mais il ne peut pas bouger ni parler. Je crois qu'il a le dos brisé.
Le médecin s'approcha et entreprit d'ausculter rapidement l'homme avant d'ordonner qu'il soit transféré à l'hôpital en toute urgence.
— Merci, Alpha, dit alors le chef des pompiers.
— J'espère qu'il va s'en sortir et qu'il va pouvoir récupérer son fils. Je n'ai aucunement l'intention de le prendre dans ma meute.
Le pompier secoua la tête sans comprendre et Scott tourna ensuite les talons comme la pleine lune apparaissait derrière les montagnes.
— Allez-y, dit Noah.
— Venez avec nous, Shérif, répondit Scott.
— Non, je vais bien...
— Je vais veiller sur lui, répondit Parrish.
Scott hocha la tête puis les quatre loups quittèrent à zone. Une fois l'ambulance partie, tout fut brutalement calme et Stilinski ordonna que tout le monde se mette à ranger ses affaires afin que la police scientifique puisse se mettre au travail rapidement.
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