Chapitre 68
— Soyez prudent.
— Oui, ne t'inquiète pas. Je serais de retour pour la pleine lune, promis.
Liam hocha la tête ; le vampire et lui échangèrent un baiser puis le premier épaula un sac à dos et s'éloigna dans la nuit noire. Une main se posa alors sur l'épaule de Liam qui se tourna vers Beth.
— Ça va aller avec Danny ? demanda-t-il.
— C'est un bébé, il n'est même pas encore conscient qu'il fait partie d'un monde entier, sourit la femme. Tu pourras venir le voir quand tu veux.
— Merci, mais non, je vais profiter de l'absence de Gustave pour faire un peu le ménage dans ma tête.
— Bonne idée. Tu l'aimes ?
— Je tiens beaucoup à lui, de là à ce que soit de l'amour...
Beth esquissa un sourire.
— Tu as la chance d'avoir un homme magnifique, bien élevé, galant, profites-en aussi longtemps que possible, dit-elle. Tu le mérites.
— Madame Stilinski, je...
— Ne dis rien. Je n'ai pas accepté de m'occuper de toi pour rien, mon grand. Ta maman me l'a demandé, d'accord ? Je suis la femme du Shérif, si je ne suis pas présente pour m'occuper de ceux qui ont besoin de moi, alors je ne vois pas à quoi d'autre je pourrais servir...
Liam esquissa un sourire. Ses parents avaient déménagé quelques semaines après le remariage du Shérif avec Beth, et Madame Dunbar avait demandé à celle-ci de garder un œil sur son fils étant donné qu'ils étaient obligés de l'abandonner ici. Quand Beth avait demandé pourquoi ils ne posaient pas la question à Scott McCall, Monsieur Dunbar avait répondu que l'Alpha leur avait volé leur fils, qu'il l'avait transformé en monstre sans même lui demander son avis et que, de ce fait, pour eux, il n'était rien de plus qu'un escroc. Si Beth avait trouvé les paroles un peu dures, elle n'avait rien dit et accepté de garder un œil sur leur fils. Ils avaient ensuite définitivement quitté Beacon Hills et, depuis, elle n'avait plus de nouvelles d'eux que les mandats qu'ils envoyaient à leur fils pour qu'il puisse vivre décemment...
— Tout va bien pour toi ? demanda alors la femme blonde. Je veux dire...
— Oui, je m'en sors. Dès que j'ai terminé l'année, je me trouve du travail et vous n'aurez plus à veiller sur moi.
— Je suis vraiment désolée que tes parents pensent une telle chose de Scott...
— Moi aussi, mais je ne peux pas leur en vouloir... Je suis leur fils unique et un loup-garou me transforme pour m'éviter de mourir... Leur colère est parfaitement compréhensible.
Beth hocha la tête puis, récupérant le panier du bébé et le sac de sport où se trouvaient toutes ses affaires, elle regagna sa voiture. Liam l'observa partir puis souffla par le nez et décroisa les bras. Il observa le sol une seconde puis tourna les talons et retourna en ville.
.
Durant les deux premiers jours de l'absence de Gustave, Liam eut un peu de mal et le cherchait machinalement en entrant dans le hangar de la savonnerie avant de se souvenir qu'il devait sans doute déjà être au Colorado à l'heure actuelle. Les deux jours qui suivirent, il géra mieux son absence et sentit bientôt son esprit s'éclaircir, comme s'il avait été dans le brouillard jusqu'à maintenant. Quand il en parla à Isaac, celui-ci se moqua un peu de lui...
— T'es juste amoureux, vieux, dit-il en lui bourrant le bras alors qu'ils patrouillaient. Ton esprit était embrouillé par l'amour et les sentiments contradictoires que provoque le début d'une relation sérieuse, c'est toujours comme ça.
— C'est ce que les gens appellent le "petit nuage"?
— Exactement. Ça va aller mieux avec les jours, et quand il reviendra, tu y verras beaucoup plus clair.
— Ça risque de changer quelque chose entre lui et moi ?
— Hm, non, je pense pas, tu seras plus tranquille avec lui, moins tendu, mais ça fait des semaines que vous ensemble et il y a toujours ce respect de dingue entre vous... Tu n'arrives même pas à le tutoyer alors que vous couchez ensemble...
Liam grimaça.
— Alors que nous avons couché ensemble... rectifia-t-il.
— Hein ? Ça ne s'est jamais reproduit ?
— Non... C'est aussi surprenant que ça ?
— Un peu ouais ! Les jeunes amoureux en général, ils passent pas une nuit sans faire l'amour et...
Un bruit de verre brisé lui coupa la parole et les deux garçons se turent. En silence, ils contournèrent la grosse maison qui se dressait devant eux, toute éteinte, et qu'ils savaient vide depuis que la vieille propriétaire était morte, la semaine passée.
Sans un bruit, Isaac monta le perron, ce qui déclencha la lumière automatique. Aussitôt, il entendit du bruit à l'intérieur, il y avait quelqu'un. Tirant une clef de sa poche, il ouvrit la porte d'entrée et remercia le fils de la propriétaire pour sa confiance.
— Qui que vous soyez, sortez à la lumière, deux loups vous encerclent.
Isaac entendit une respiration saccadée, et perçut un battement de cœur rapide. Soudain, il sentit quelque chose s'approcher rapidement et il bondit le côté comme une balle de pistolet faisait exploser le coussin du canapé derrière lui.
— Comment...? s'étonna une voix.
— Sortez d'ici, mademoiselle, répondit Isaac. Je vois dans le noir, je sais parfaitement où vous êtes, alors posez cette arme et agenouillez-vous maintenant si vous ne voulez pas mourir.
Le silence se fit entendre, puis il y eut un bruit sourd sur le sol, aussitôt suivi par deux autres qu'Isaac identifia comme les genoux de la femme sur le parquet. Elle poussa soudain un cri et Isaac se jeta sur l'interrupteur pour éclairer les lumières.
— Neutralisée, dit Liam en se redressant.
Il observa la femme à ses pieds, allongée sur le ventre, inconsciente.
— Ce n'était pas la peine de l'assommer...
— Elle est tombée dans les vapes, j'ai rien fait ! sourit Liam. Allez, appelle le Shérif, qu'on se débarrasse d'elle rapidement.
Il leva les yeux et avisa les caméras de surveillance. Il fit un rapide salut militaire puis ramassa la femme et la jeta sur son épaule pour la déposer sur un transat, sous le porche. Des lumières bleues apparurent au bout de la rue et un SUV s'arrêta devant l'allée. Parrish en sortit.
— C'est toi de garde, cette nuit ? demanda-t-il. T'es pas avec ta femme ?
— Elle m'a viré, sourit le Chien de l'Enfer. Je suis trop à ses petits soins, apparement, et elle sature.
Liam rigola. Il expliqua ensuite qu'ils avaient surpris cette femme entrer par effraction dans la maison, qu'elle était armée d'un pistolet avec un silencieux et Parrish alla le récupérer dans la maison avant de revenir.
— Cette maison est vide, dit alors Isaac. Je n'ai vu que la porte arrière de brisée, elle n'a rien eu le temps de toucher.
— Je vais appeler un gars pour changer le carreau, répondit l'adjoint du Shérif. Vous pouvez reprendre votre ronde.
— Sûr ?
— Ce n'est pas comme si je craignais quelque chose d'une humaine, sourit Parrish.
— C'est pas faux... Allez Zac, on repart !
— Je viens d'avoir Scott, il m'a demandé de rester et de te renvoyer à la maison pour la nuit.
— Pourquoi ?
— Je sais rien, mais de toute manière, il est cinq heures du mat', il commence à faire jour, les voleurs vont ficher le camp dans quelques minutes.
Liam hocha la tête, étonné, puis souhaita une bonne journée aux deux autres avant de regagner son appartement, en ville.
Alors qu'il ouvrait sa porte d'entrée, son téléphone sonna et il sourit en voyant le numéro.
— Bonjour... dit-il. Enfin des nouvelles ? Non, vous ne me manquez pas... Héhé, je rigole ! Bien sur que oui... Ça fait bientôt une semaine que vous êtes parti, tout va bien ? Hmhm... D'accord. Vous revenez bien pour la pleine lune, hein ? Oui, non, je préfère vérifier, c'est tout...
Liam referma sa porte et déposa ses chaussures et son blouson. Il gagna la cuisine et mit du café à réchauffer.
— Gustave, tout va bien, dit-il. Je vais très bien, votre absence m'a permis de faire le point sur nous et j'y vois beaucoup plus clair. Non, je n'ai pas l'intention de me débarrasser de vous avant longtemps !
Liam rigola et déposa le téléphone sur le comptoir en appuyant sur l'écran.
— Vous êtes en haut-parleur, dit-il ensuite en s'éloignant.
— J'essaie de rentrer aussi vite que possible, répondit le vampire. Tu me manques énormément...
— À moi aussi, vous me manquez, mais votre lien fonctionne, je n'ai pas eut de saute de colère depuis votre départ, j'ai l'impression que j'arrive mieux à les gérer.
— Tant mieux. Le lien sera encore plus puissant une fois que je me serais rassasié. Les vampires sont toujours beaucoup plus forts quand ils n'ont pas faim.
— Comme les humains...
Gustave rigola. Liam récupéra alors le téléphone et la tasse de thé, et s'écroula dans le canapé en soupirant.
— Tu es fatigué ? demanda Gustave.
— Je rentre de patrouille...
— Alors je ne te retiens pas plus longtemps, va dormir.
— Oui, mais entendre votre voix me fait du bien...
Gustave demeura silencieux une seconde puis promit à son amant qu'il rentrerait dans une semaine, dernier carat, pour la pleine lune. Liam lui souhaita ensuite une bonne journée et la ligne fut coupée. Il observa l'écran un moment et appuya sa tête contre le dossier du canapé.
— Pourquoi je n'arrive pas à vous tutoyer ? demanda-t-il. Est-ce parce que vous êtes le Comte Dracula ? Ou est-ce parce que je n'accepte pas totalement ce qui nous lie ?
Le jeune homme soupira, termina son café puis alla s'effondrer sur son lit, tout habillé. À huit heures, son réveil sonna et il sursauta en de redressant. Maugréant, il prit une douche, se changea, puis quitta l'appartement pour l'université...
.
— Elle arrive quand ?
— À seize heures.
Derek hocha la tête. Attrapant un t-shirt, il l'enfila et Stiles passa derrière lui au même moment. Il lui caressa les flancs et le loup sourit.
— Dis-moi, dit-il alors en s'asseyant au bout du lit pour faire ses lacets. Je vais te poser une question, mais tu es libre de ne pas répondre, d'accord ?
Stiles fronça les sourcils. Il termina de refaire le lit et se redressa.
— Je t'écoute ?
— En fait, ça fait très longtemps que j'y pense et je voudrais ton avis, répondit Derek.
— À quel sujet ?
— Les enfants.
Le jeune homme se redressa, surpris.
— Tu crois que nous sommes prêts ? demanda-t-il. Je veux dire, ça fait quoi, un an que tu es revenu ?
— Environ, oui, mais c'est une réflexion dans le vent, comme ça...
— Écoute chéri, je sais que tu veux des enfants, que tu dois en avoir, ne serait-ce que pour continuer la lignée des Hale, répondit Stiles. Mais je ne sais pas si nous sommes prêts. Un bébé, c'est beaucoup de boulot, il suffit de voir comment Gustave s'en est sorti...
— Gustave a élevé près de deux cents bébés, Stiles, répondit Derek, les sourcils froncés. Il est plus que rodé !
— Certes...
Tendant les mains, Derek prit celles de Stiles et celui-ci baissa le nez.
— On en reparlera plus tard, dit-il. D'accord ?
— Ouais, d'accord. Je vais réfléchir sur le sujet et voir où j'en suis et si je suis prêt à devenir papa.
Derek hocha la tête. Il se leva ensuite et embrassa Stiles une longue seconde avant de quitter la chambre en boutonnant son Jeans. Il tomba nez à nez avec Jared dans la cuisine qui haussa un sourcil.
— Non, je n'ai pas écouté, dit la Panthère. C'était tentant, mais je n'ai rien fait.
— Et t'en pense quoi, alors ?
— Oh, moi, tu sais, les enfants...
Jared esquissa ensuite un sourire et Derek leva les yeux au ciel.
— Tu ne vas pas rester toute ta vie seul, quand même, si ? demanda-t-il ensuite.
— Honnêtement ? J'en sais rien... J'ai encore du mal à accepter que je ne sois plus humain, que je doives m'enfermer ou m'enchaîner quelque part pendant trois jours, tous les mois, alors avoir une femme et des enfants...
— L'isolement de la pleine lune ne dure que quelques mois, répondit le loup. Liam est une exception. Regarde le Shérif, il n'est venu que deux fois, depuis il gère très bien les pleines lunes...
Jared fit la moue. Il tendit ensuite l'oreille et entendit Stiles chantonner sous la douche.
— Si tu n'avais pas dû me tuer, est-ce que tu serais revenu ici ? demanda-t-il.
— Je ne pense pas. Je serais resté avec toi, parce que je m'en serais voulu de ne pas t'avoir protégé. Tu es mon meilleur ami, Jared, et je...
Derek baissa le nez. Jared lui prit la main et sourit doucement.
— Moi aussi, je t'aime, D, dit-il. Mais par respect pour Stiles, je finirai par déménager, dans un mois, dans un an, je ne sais pas, mais je ne resterai pas vivre ici avec vous deux. Et encore moins si vous avez des enfants !
Derek plissa le nez et hocha la tête. L'eau de la douche se coupa soudain et la Panthère regarda la pendule.
— Et merde, je vais être à la bourre !
Il se détourna, ramassa ses affaires d'infirmier et quitta l'appartement en trombe. Derek secoua la tête. Stiles apparut alors en boutonnant sa chemise.
— Tu es bien tout beau, sourit son compagnon.
— Le directeur du DPCS vient s'enquérir de l'état de la nouvelle branche que j'ai créée ici. Je suis obligé d'être tout beau.
— Oh ? Tu m'en avais parlé...?
— Oui, ça faire deux semaines que je t'en parle en fait, mais apparement tu as la tête ailleurs.
Derek grimaça puis sourit.
— Il va penser quoi, à ton avis ? demanda-t-il ensuite.
— Aucune idée, la branche est encore jeune et même si j'ai recensé deux fois plus de races de créatures surnaturelles qu'il y en a Washington, je sais que tout peut basculer demain.
— Si tu fois fermer, tu feras quoi ?
— Aucune idée, j'irais travailler au supermarché...
Derek grimaça puis rigola.
— Un agent du FBI qui bosse à la caisse du supermarché, on aura tout vu !
— Il n'y a pas de sot métier, hein !
— Je n'ai pas dit ça, juste que ce serait très bizarre étant donné que, techniquement, t'es un flic.
Stiles fronça les sourcils puis secoua la tête et enjoignit son compagnon à finir de se préparer, qu'ils allaient être en retard.
— D'ailleurs, ça ne te plairait pas de trouver un petit travail ?
— Moi ? Stiles, je n'ai pas besoin de travailler; j'ai reçu l'héritage de la famille, maintenant mon seul souci serait de ne pas trouver de femme pour avoir un bébé...
— Ouais, je sais bien, mais quand même... Vivre de ses rentes, c'est bien, mais s'aérer la tête et se faire des amis, c'est tout aussi bien. Non ?
Dderek ne répondit rien, se contentant de hausser les épaules. Stiles l'observa un moment puis secoua la tête et entreprit de préparer le petit déjeuner.
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