Chapitre 49
— Derek... Derek, tu es là ?
Stiles arpentait les gravats d'un immeuble partiellement effondré. Il trébucha sur un morceau de béton et tomba sur les genoux en grognant. Sa tête lui lança alors une décharge douloureuse et il porta ses doigts à son front ; quand il les regarda, il constata du sang et soupira. Il entendit alors grogner et son sang ne dit qu'un tour.
— Derek...!
— Stiles...
Le jeune homme pivota aussitôt et, nanti d'un regain d'énergie, il franchit les quelques mètres qui le séparaient de son amant. Celui-ci gisait sur le ventre, sous un bloc de béton.
— Chéri ! souffla Stiles en s'écoulant près du loup. Bon sang, mais qu'est-ce qui s'est passé ?
— Une bombe ? demanda Derek.
— Je ne sais pas... Tu es blessé ?
— Je ne crois pas, mais je suis coincé... Essayé de trouver un loup pour soulever ce truc...
Stiles regarda autour de lui ; il remarqua alors que des dizaines de personnes erraient dans la nuit tombante, choquées, ne sachant pas où aller. Inspirant, Stiles serra les mâchoires en portant une main à son côté. Il n'avait pas l'impression d'avoir été blessé, mais ses côtes tout juste ressoudées avaient pris un coup, apparement... Soudain, des sirènes se firent entendre et des lumières colorées apparurent. Des cris et des aboiements de chien briserent le silence pesant et, avisant un maître chien, Stiles leva les bras.
— Par ici ! Par ici !
Des gens le rejoignirent alors et en découvrant Derek sous un bloc de béton, l'un des hommes saisit un talkie-walkie et appela du renfort.
— Qu'est-ce qu'il s'est passé ? demanda-t-il ensuite à Stiles.
— Aucune idée, on était en train de marcher, on rentrait chez nous et... Et c'est le trou noir, je viens de revenir à moi, j'ai les oreilles qui sifflent et...
Stiles fronça les sourcils.
— Vous êtes blessé à la tête, dit le policier en tirant son mouchoir. Tenez.
— Merci... Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Une bombe ? demanda-t-il alors.
— Pour l'instant, nous n'en savons rien. Peut-être une fuite de gaz, nous verrons une fois que les blessés auront été évacués, mais c'était pas un tremblement de terre, répondit l'un des secouristes. Nous sommes en Californie, tout est sous contrôle ici, la moindre vibration apparaît et nous sommes tous au courant...
Stiles opina. Un gros bruit se fit alors entendre et une dépanneuse apparut. Elle étendit son bras télescopique au-dessus de l'immeuble effondré et les hommes enreprirent de fixer les chaînes autour du morceau de béton afin de le soulever suffisamment pour permettre à Derek de s'en extraire, mais le bloc se brisa en deux et le loup rugit de douleur.
— Laissez-nous faire, dit alors une voix.
— Vous n'avez rien à faire ici, dégagez ! répliqua le secouriste.
Stiles tourna la tête et avisa Scott, nanti d'une partie de la meute. Quand tous les yeux, rouges et jaunes, luisirent dans l'obscurité, des chuchotements montèrent.
— Reculez, dit alors l'un des hommes aux autres humains.
Le chien du maître-chien gronda puis couina et recula de quelques pas en baissant la tête. Scott opina puis eut un mouvement de tête et Liam descendit du bloc de béton, suivi par trois autres loups dont une femme.
— Prêts ? À trois... Trois !
Les quatre loups bandèrent leurs muscles et rugirent au ciel en s'arcboutant sur le bloc de béton qui bougea. Aussitôt, deux personnes tirèrent Derek par les bras pour le sortir de sa prison ; les quatre loups relâchèrent le bloc qui se brisa encore en deux.
— Dispersez-vous, ordonna alors Scott. Aidez quiconque à besoin d'aide, qu'il le veuille ou non. Ramenez tout le monde auprès des pompiers.
— Oui, Alpha.
La meute s'éparpilla aussitôt et un silence pesant s'installa sur la petite place comme Derek se relevait. Sous les yeux ébahis des sauveteurs humains, il replaça l'os brisé d'un mouvement du genou puis la vilaine plaie sur son tibia se referma en quelques secondes.
— Mais vous êtes quoi ? demanda le sauveteur, pâle.
— Des loups-garous, répondit Scott. Je suis Scott McCall, je dirige cette meute et nous veillons sur Beacon Hills depuis bientôt dix ans.
Le secouriste n'avait plus de mots. Scott se tourna alors vers ses amis.
— Tu peux y aller, répondit Derek à sa question silencieuse. On va leur expliquer et on ira ensuite aider les autres.
— Soyez prudents. On ne sait pas de que c'était.
Derek hocha la tête puis s'assit en soupirant et se frotta le visage ; il passa un bras sur les reins de Stiles qui lui frotta le haut du dos en retour...
.
L'aube se levait et il apparut bientôt que l'explosion qui avait ébranlé Beacon Hills était localisée. Le Shérif Stilinski privilégia donc la thèse de la fuite de gaz puisque seuls deux immeubles s'étaient effondrés, heureusement, l'un était des bureaux, l'autre des appartements de grand standing, vides pour la plupart.
— Combien de disparus ?
Noah regarda son adjoint qui récupéra un carnet.
— Pour le moment, douze. C'est peu quand on sait que ces deux immeubles pouvaient abriter plus de trois cents personnes...
— C'est douze de trop, répondit le Shérif en observant lesdits immeubles. Faut faire vérifier les immeubles du bloc tout entier, ajouta-t-il. Et profitez-en pour envoyer la compagnie du gaz faire le tour de toute les installations.
— Ils en ont pour des semaines...
— Je vais vous aider.
Le Shérif se retourna et Scott s'approcha.
— Tu es blessé ?
— Un peu ébranlé, ce n'est rien ; je n'étais pas dans les environs quand ça a explosé. Je peux détecter les odeurs imperceptibles par les humains, je vais donc laisser des loups avec les agents du gaz, ils pourront sentir les fuites avant même qu'elles ne soient détectables.
— Tu as des pertes ? demanda alors Stilinski.
— Non, heureusement. Comme vous l'avez dit, Shérif, nous nous contentons de la banlieue... Et ça nous a sauvé la vie.
Noah plissa le nez sans répondre ; c'était une pique claire et nette. Personne ne releva et l'adjoint indiqua à Scott qu'il lui enverrait un message quand la compagnie du gaz serra arrivée.
Le jeune Alpha se détourna ensuite et pensa soudain à Anise. La communication avait été coupée au moment de l'explosion, pourquoi, il en avait aucune idée et, récupérant son téléphone, il nota qu'il était éteint et il fronça les sourcils. Il le ralluma et essaya de rapeller Anise, sans succès, il n'y avait même pas de tonalité.
— Excusez-moi, dit-il alors en accostant une femme. Est-ce que votre téléphone fonctionne ?
— Mon téléphone ? Eh bien, oui...
— Vous pouvez vérifier ? Je n'arrive à appeler personne...
La femme obtempera et fronça les sourcils en regardant son écran.
— Eh bien, on dirait que non...
— L'explosion à dû endommager quelque chose, répondit Scott.
La femme sembla réfléchir.
— Une antenne, dit-elle alors. Il avait des entennes relais sur l'un des immeubles, il me semble. Elle a du être endommagée pendant l'explosion...
— Sans doute. Merci.
La femme hocha la tête et s'éloigna en direction d'un immeuble. Scott l'observa un moment puis reporta son attention sur son portable avant de retourner auprès de Stilinski et ses adjoints pour leur faire part des dernières nouvelles.
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Anise n'était pas plus inquiète que ça après que sa conversation avec Scott ait été brusquement coupée, cela arrivait. Cependant, quand elle découvrit aux infos ce soir-là, qu'à Beacon Hills, deux immeubles seraient effondrés suite à une explosion due à une fuite de gaz, et qu'il y avait douze victimes, elle commenca à se ronger les sangs...
Baissant son téléphone, la jeune femme soupira.
— Tu vas le consulter encore souvent ? demanda alors une autre femme.
— J'ai le droit d'être inquiète pour mon mec, non ?
— Oui, mais si ça marche pas, le portable, essaie le fixe. Sa mère doit bien avoir un téléphone non ?
— Je ne le connais pas... avoua la jeune sorcière.
L'autre grimaça.
— Ordinateur, dit-elle avant de se détourner.
Anise baissa le nez. Elle n'y avait pas pensé... Elle remonta donc dans sa chambre et attrapa son ordinateur portable ; elle trouva une trentaine de McCall dans la région avant de tomber sur le profil LinkedIn d'un certain Raphael McCall, agent spécial au FBI. La page n'avait pas été mise à jour depuis des années, mais il y avait un numéro de téléphone fixe enregistré à Beacon Hills, Anise décida donc de tenter le coup et composa le numéro sur son portable. La ligne sonna trois ou quatre fois avant qu'un homme décroche.
— Résidence McCall, Christopher à l'appareil, j'écoute ?
— Chris, c'est Anise !
— Oh, Anise ! Mais pourquoi tu n'appelles pas... Oh je sais, tu as vu les infos et tu veux des nouvelles, c'est ça ?
— Je n'arrive pas à joindre Scott ni aucun des garçons, je suis inquiète...
— C'est normal, une antenne relais à été détruite par l'explosion, c'est un peu la panique sur le réseau depuis hier... Mais ne t'en fais pas, tout le monde va bien. Stiles et Derek ont été un peu esquintés, ils étaient dans la rue devant les immeubles, mais ce n'est pas grave. Tu veux que j'aille réveiller Scott ?
— Réveiller ? Oh, non, non, ça ira si vous dites que tout va bien. Il me rejoint pour le week-end, il me racontera tout.
— Tu es sûre ?
— Oui, oui il a sûrement passé toute la nuit à aider les policiers, laissez-le dormir.
Chris finir par accepter et Anise lui souhaita une bonne journée avant de raccrocher, soulagée que tout le monde aille bien. Oh, elle aurait sans doute pu demander des nouvelles des autres, mais aux infos ils disaient qu'il n'y avait que douze morts et une vingtaine de blessés ; ce qui aurait pu être beaucoup plus dramatique si les faits s'étaient déroulés en pleine journée et pas en soirée...
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Quand Scott apprit que sa compagne avait appelé, il voulut la rappeler, mais la personne qui décrocha à Fresno lui indiqua que la jeune femme était en cours et qu'elle ne pouvait pas être dérangée. Il raccrocha donc, un peu frustré, mais se reprit rapidement et retourna en ville pour prêter main forte à la compagnie du gaz et aux soixante agents qui avaient été déployés en catastrophe dans tous les quartiers pour détecter une éventuelle autre fuite de gaz...
— Alpha. Nous avons donc droit au chef suprême ?
Le ton était sarcastique et Scott grogna.
— Ça va, je plaisantais, répondit l'homme en levant les mains. Vous êtes susceptibles, vous savez ?
— Quand des gens que je peux tuer d'une seule main estiment avoir le droit de plaisanter sur mon statut, ouais, je suis susceptible. Au boulot.
L'agent du gaz serra les mâchoires puis se détourna en faisant signe à son collègue de le suivre. Ils étaient deux humains et un loup pour chaque rue de la ville et ils en allaient en avoir pour des jours à tout vérifier ; même si l'aide des loups étaient précieuse et accélérait beaucoup les détections.
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— Quelque chose ici ?
Scott renifla.
— Les canalisations auraient besoin d'être changées, mais sinon pas de gaz.
— Parfait, suivant.
Le trio passa de maison en maison, d'immeuble en immeuble, pendant toute la matinée. Scott nota mentalement tous les endroits qui, s'ils ne présentaient aucun danger immédiat, auraient besoin d'un rajeunissement de tuyauterie et, à midi, ils étaient de retour devant le commissariat. Alors que les deux agents rejoignaient leur camion, l'un d'eux avisa un homme debout non loin, immobile.
— Il est à vous, celui-là ? demanda-t-il.
Scott observa l'homme et fronça les sourcils. Ses yeux devinrent alors rouge et il se mit à gronder sourdement. Aussitôt, Peter s'accroupit, tête baissé et Scott s'approcha à grands pas. Péter se protégea son bras en passant prendre un coup, mais quand Scott tendit le bras pour le remettre sur ses pieds, il fut interrompu.
— Alpha, dit alors un policier en s'approchant. Qu'est-ce qui se passe, ici ?
— Cela ne vous regarde pas.
— Quand deux loups se disputent dans ma ville, ça me concerne. Debout, dit l'adjoint à Peter.
— Il n'en fera rien tant que je ne le lui aurai pas autorisé, répondit Scott, mauvais.
— Écoutez, répondit l'adjoint du Shérif. Je me contrefiche de vos querelles intestines, d'accord ? Tout ce que je fais, c'est pour ma ville. Je suis chargé de la maintenir vivable et sécurisée, alors un loup soumis au milieu de l'avenue, non, c'est hors de question. Debout !
Scott serra les mâchoires puis Peter se releva et s'éloigna de plusieurs pas. Il observa ensuite le policier et les deux agents du gaz qui étaient stupéfiés.
— Vous osez lui parler sur ce ton ? demanda l'un d'eux.
— C'est un gamin...
— Un gamin qui peut vous broyer la gorge d'une main...
L'adjoint renifla avec dédain puis invita les deux hommes à reprendre leur travail. Il chercha ensuite Scott des yeux, mais ne trouva aucun des deux loups dans les environs. Il retourna donc à sa voiture et s'en alla sans un mot de plus.
À quelques mètres de là, cependant, Scott avait poussé Peter dans le hall d'un immeuble.
— Tu es inconscient ou alors complètement désespéré pour oser venir ici en plein jour ! dit-il.
— J'ai des informations pour toi, sur les vampires, répondit l'autre.
Il était mal à l'aise, il n'avait qu'une envie, repartir au plus tôt, mais il savait aussi que Scott et sa meute étaient les seuls à avoir la capacité à l'aider pour retrouver Malia.
— Je sais que je t'ai trahi, du moins que Malia t'a fait du mal en s'attaquant à Anise mais je n'ai jamais cautionné son acte, ni son attitude envers toi. Je l'aime, Scott, c'est mon unique enfant et j'ai réussi à me faire pardonner de l'avoir abandonnée... Je ne pourrais pas la retrouver seul, j'ai besoin de ton aide...
— Tu es un Omega, Peter, tu n'appartiens à aucune meute et même si je pourrais avoir une place pour toi, tu es trop instable pour cela. Quant à ta fille...
Peter baissa le nez. Même s'il n'avait pas éprouvé la solitude pendant les dernières années à faire le tour du monde avec Malia, depuis qu'ils étaient de retour en Californie, se savoir aussi proche d'une meute le rendait malade...
— Je... commença-t-il alors. Je suis désolé pour Malia, je ne la contrôle que très peu, surtout quand tu es dans les environs...
— Ses sentiments me sont égaux, Peter, j'ai une compagne désormais et je l'aime. Il n'y a absolument aucune chance pour que Malia revienne un jour près de moi, ne serait-ce que pour le bien-être d'Anise.
— Je comprends et je... C'est difficile d'être ici, devant toi, après tout ce que je t'ai fait subir, mais j'ai pris le risque de me faire tuer, parce que j'aime ma fille...
Scott serra les mâchoires.
— C'est quoi, tes infos ? demanda-t-il alors.
— Le groupe que je pense être des vampires vit dans les bois, à environ trente kilomètres d'ici, vers le nord. C'est toujours ton territoire, j'ai vérifié.
— Okay. Ils sont combien ?
— Une dizaine, un nid je pense.
— Un nid ?
— C'est comme ça qu'ils semblent appeler leurs familles, qu'elles soient de sang ou pas.
—Je vois... Et ta fille est avec eux ?
— Je n'ai pas pu m'approcher, mais comme ils se sont installés sur ton territoire sans autorisation, peut-être que tu pourrais... aller renifler par là-bas ?
Scott plissa le nez.
— Ces créatures sont capables de nous sentir ?
— Je l'ignore, sans doute, ils peuvent probablement sentit le sang de loin, ou entendre les battements de ton cœur... Honnêtement, je n'ai aucune connaissance sur cette engeance, j'ai un peu cherché sur internet, mais il y a à boire et à manger, alors...
— Je vois. Chris pourra sans doute nous aider, mais je ne sais pas comment il va réagir en te voyant.
Peter grimaça. Il tendit alors une main et Scott l'observa.
— Faisons une trêve, dit-il. Nos querelles n'existeront plus pendant que tu m'aideras à récupérer ma fille. Ensuite, nous partons, pour de bon, loin des États-Unis, tu as ma parole. Deal ?
Scor considéra la main tendue puis s'en saisit brusquement.
— Deal.
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