— Des vampires ? Derek...
— Je sais, mais Peter avait l'air convaincu, limite terrifié et tu sais qu'il lui en faut beaucoup, d'ordinaire...

Stiles serra les lèvres. Derek venait de rentrer de ronde, il était trois heures du matin et il avait travaillé toute la soirée.

— Je peux interroger la base de données du DPCM si tu veux, mais je ne te garantis rien du tout...
— Essaie, pour voir ? Si Peter s'est trompé, alors Malia a sans doute été enlevée par des Chasseurs, à moins qu'elle ait tout simplement fichu le camp.
— Hm. Bon, voyons voir...

Stiles tapota rapidement sur son clavier puis l'ordinateur émit un petit son et le jeune homme fronça les sourcils. Son compagnon s'assit près de lui et observa l'écran.

— Zéro résultat ? Comment c'est possible ?
— Je ne sais pas, aucune créature suceuse de sang n'a encore été recensée, probablement...
— Et les Salem ? Juste pour voir ?

Stiles haussa un sourcil puis obéit et là, une liste longue comme le bras apparut.

— Huit cent soixante-dix sorcières et sorciers de Salem recensés dans tout les États-Unis, répondit-il. Oh, regarde, Anise à été rencensée aussi...
— Quand ?
— Le lendemain de sa naissance. Pourquoi ses parents ne lui on rien dit avant ?
— Faudra lui poser la question en personne, j'imagine, à moins qu'on ne demande à Scott de le faire ce week-end ; cependant, si tu n'as aucun vampire recensé, c'est qu'ils ne sont pas là depuis longtemps.
— Si mes souvenirs sont bons, ces créatures viennes d'Europe, du fin fond de l'Europe... Mais c'est bizarre que le FBI n'ai rien.
— Chéri, franchement, si tu étais un vampire, tu irais sciemment dans un commissariat ou une administration quelconque en disant : "Salut, je viens de faire enregistrer, je suis un vampire, je me nourris de sang humain, je dors le jour dans un cercueil et je chasse la nuit.."

Stiles grimaça, il ferma ensuite le capot de l'ordinateur et proposa qu'ils aillent se coucher. Jared sortit de la salle de bains au même moment et leur souhaita bonne nuit avant de gagner sa chambre. Cela fit sourire Stiles.

— J'ai l'impression d'avoir un enfant avec Jared qui vit ici depuis des mois... dit-il, amusé.
— Nous avons tous les trois le même âge, ou presque, ce serait difficile, sourit Derek.
— Je sais, mais c'est une drôle d'impression... Un peu comme Scott et Liam, tu vois ?

Derek opina lentement.

— Je crois, oui. Jared n'est plus comme avant depuis qu'il a été transforme en Panthère, outre le fait qu'il ait été tué puis ramené à la vie, être transformé l'a profondément changé.
— En mieux ?
— Non. Le Jared d'avant était comme moi, même gabarit, même grande gueule... Aujourhui, j'ai l'impression d'avoir un demi-Jared et c'est parfois difficile à accepter.

Stiles posa une main sur le bras de son compagnon.

— Tu n'es pas responsable, dit-il doucement. Tu entends ? Ce sont ces Panthères les responsables et tu leur a déjà fait comprendre que Jared n'était pas à elles. Il ne partira pas, et il finira par redevenir comme avant, j'en suis certain.
— Je sais. C'est mon meilleur ami, mais j'aurais aimé qu'il reste mort, mieux encore, humain, comme toi.

Stiles serra les lèvres avec un sourire résigné puis le couple entreprit de passer l'appartement en mode nuit.

.

— Toc, toc.

Anise tourna la tête et sourit à son hôte.

— Tu es bien installée ? demanda Sayaa.
— Oui, oui, c'est parfait. Dis-moi, est-ce que je peux recevoir un garçon ici ?
— Ton loup ? Ta mère m'a expliqué la situation et, en temps normal, je dirais non, mais étant donné que tu n'es pas soumise, il est relégué au rang de petit-ami, donc cela ne me pose aucun problème à condition qu'il garde ses griffes et ses crocs pour lui.

Anise hocha la tête avec un sourire ; Sayaa lui indiqua ensuite qu'elles dînaient aux alentours de dix-neuf heures trente et qu'elle devait prévenir une heure à l'avance au moins si elle ne prenait pas les repas avec le reste du convent.

— Entendu. Je vais noter toutes ces petites choses et...
— Inutile, nous avons un règlement intérieur, je te le ferais porter dans l'après-midi, tu pourras le lire tranquillement, comme ça.
— D'accord.
— Quand est-ce que le loup compte venir ?
— Ce week-end, il restera sans doute de vendredi soir ou samedi, jusqu'à dimanche soir.
— D'accord. Je vais indiquer ça a mes sœurs, pour qu'elles ne prennent pas peur.

Anise plissa le nez, Sayaa la laissa ensuite finir de s'installer et quitta la chambre en fermant la porte. Anisa soupira alors profondément et observa les alentours ; sa chambre était relativement spacieuse, elle avait un lit de bonne taille, une penderie intégrée dans un des murs et elle avait aussi des étagères de partout ! Elle n'aurait sans doute pas à les remplir, elle ne comptait pas rester très longtemps ici, juste le temps nécessaire pour apprendre les bases de la magie des Salem. Elle aurait tout le temps d'apprendre d'autres choses avec les années.

— Ce n'est pas la maison, ni la savonnerie, mais c'est pas mal.
— C'est très bien que tu te sentes chez toi.

Anise sursauta et fronça les sourcils en découvrant un garçon planté devant sa porte.

— Un garçon dans un convent de sorcières de Salem ? Tu ne t'es pas trompé ? répondit-elle, un poil sarcastique.

Le garçon baissa le nez avec un sourire avant de regarder dans le couloir un instant. Il franchit ensuite le seuil de la chambre, main tendue.

— Gideon, dit-il.
— Anise. Et donc, que fais-tu ici ?
— Je suis le fils aîné de Sayaa, en fait, donc non, je ne me suis pas trompé.

Anise plissa un œil.

— Mais, Sayaa n'a que cinq ans de plus que moi... s'étonna-t-elle. Quel âge as-tu ?
— Dix-sept, elle m'a eu à dix-sept ans, je suis un accident de parcours, mais comme je suis un magicien...

Il haussa les épaules et Anise hocha la tête. Pendant une seconde, elle avait craint que ce garçon ne veuille tenter sa chance avec elle, malgré le fait qu'elle ait le double de son âge, mais elle connaissait désormais son âge et était rassurée ; Scott n'aurait à effrayer personne pour la garder...

— T'es la femme du loup, c'est ça ? demanda alors Gideon. L'Alpha dont tout le monde parle...?
— Oui, c'est ça, je suis sa copine pour le moment, mais j'ai bien l'intention de rentrer à Beacon Hills et de m'y installer, répondit la jeune femme.
— D'accord. Ça fait pas peur d'être un humain dans une meute ?
— Au début, si, mais j'ai réussi à surmonter ma peur, notamment en réalisant que j'étais amoureuse de Scott, mais aussi parce qu'ils ont beau être de puissants loups, ils restent fragiles à beaucoup de choses et conservent leur humanité...

Gideon hocha la tête ; on le héla soudain du bout du couloir et il s'excusa auprès de la jeune femme pour aller voir de quoi il retournait. Anise souffla ensuite et son téléphone vibra soudain ; elle s'en empara, pensant à Scott, mais elle fronça les sourcils en voyant le nom de Derek sur l'écran.

— Hey... dit-elle en décrochant. Tout va bien ?
— Salut, la belle... Oui tout va bien, t'en fais pas. Scott est en parfaite santé, personne n'est blessé.
— Okay... Pourquoi tu m'appelles alors ?
— Je n'ai pas le droit de prendre des nouvelles de ma meilleure amie ?

Anise se mordit la lèvre. Aussi surprenant que cela puisse paraître, Derek et elle étaient devenus bien plus proches que jamais et ce, en quelques mois seulement, alors qu'avant cela, elle n'avait jamais entendu parler des loups-garous...

— Je vais bien, répondit la jeune femme avec un sourire. Et toi ? Ça va, avec Stiles ? Et Jared ?
— Oui, on va bien, tous les trois. Dis-moi, j'aurai une question à te poser en fait. Tu peux peut-être y répondre, ou alors une Salem autour de toi...
— Je suis à Fresno, là, dans un convent de Salem, pour continuer ma formation et être plus proche de vous tous. Qu'est-ce que tu veux savoir ?
— Sans référence moderne, est-ce que tu as entendu parler de vampires, dans les environs ?

Anise fronça les sourcils. Elle afficha soudain la caméra de l'appel et découvrir le visage de Derek.

— Des vampires ? demanda-t-elle. Comme Spike ou comme Klaus ?

Derek sembla perdu un instant.

— Comme Spike ! s'exclama la voix de Stiles en arrière plan.

Anise rigola et Derek fit une grimace, n'ayant pas la référence puis il reporta son attention sur son l'interlocutrice.

— Là comme ça, jamais entendu parler, repondit-elle. Je vais demander à Sayaa ce soir au dîner, elle sait peut-être si ça existe pour de vrai, pourquoi ?
— Malia, à disparu, Peter dit qu'elle a été enlevée par des créatures folkloriques, mais j'ai de la peine a le croire ...
— Vous en êtes aussi, rappela la jeune femme.
— Je sais, mais je n'ai jamais entendu dire qu'il existait des créatures nocturnes qui se nourrissaient du sang des humains... grimaça Derek.

Anise opina. Elle demanda ensuite des nouvelles de toute la meute et Derek passa le téléphone à Stiles en annonçant qu'il allait à la savonnerie.

.

— Des vampires ? Si ça existe ? Bien évidemment, voyons !
— Vous vous moquez de moi...

Sayaa regarda la jeune femme.

— Sache que je ne plaisante jamais avec les créatures surnaturelles, Anise, répondit-elle alors. Je suis l'une d'entre elles, et toi aussi, et ton homme aussi...
— Ouais, d'accord, mais des vampires ?! Allons...
— Je suis conscience que cela paraît gros, mais je te promets qu'ils existent. Oh, ils ne sont ni aussi ridicules que Spike ou Angel, ni aussi dangereux et anciens que Niklaus Mikaelson et ses frères, mais ils existent bel et bien. Et tu sais quoi, je pourrais même t'en faire rencontrer un !

Anise haussa les sourcils. Sayaa et elle étaient en train de dresser le couvert pour le dîner qui allait rassembler par moins de trente personnes, principalement des femmes.

— Vous voulez dire qu'il y a vraiment, en ce moment même, des vampires en Californie ?
— Oui, bien sûr. Il y a un clan, enfin une famille, comme ils s'appellent, répondit la sorcière avec un haussement d'épaule. Ils sont environ cent cinquante et ils vivent un peu partout où il n'y a pas d'autre créature surnaturelle qui leur soit dangereuse...

Anise plissa les yeux.

— Ne me dites pas que la morsure d'un loup-garou...?

Sayaa esquissa un sourire et déposa une des assiettes quelle avait les mains.

— Tu crois que les idées de développement d'une série télévisée sur les vampires et les loup-garous vient d'où ? Nous avons conseillé les équipes de tournage pour que tout soit le plus véridique possible ; ou tout du moins crédible aux yeux des téléspectateurs qui eux, pensent que tout est de la fantaisie.

Anise secoua la tête. Une poignée de fourchettes dans une main, elle en déposa une à droite de l'assiette, pensive, et Sayaa claqua des doigts sous son nez.

— À gauche, la fourchette ! dit-elle.
— Oh, pardon !

La jeune femme corrigea aussitôt son erreur puis termina d'installer les couverts. Elle laissa ensuite Sayaa finir et remonta dans sa chambre, mais en voulant joindre Stiles, elle tomba sur le répondeur, pareil pour Derek. En désespoir de cause, elle décida d'appeler Scott.

— Salut, chérie, ça va ?
— Ah ! Enfin quelqu'un répond ! répliqua la jeune femme.
— Oh là, sourit Scott. Qu'est-ce qui se passe ?
— J'ai des nouvelles concernant les vampires et...
— Comment tu sais ça ?
— Derek m'a téléphoné ? Il n'aurait pas dû ?
— Si, si, non c'est pas la question, c'est juste que je n'en savais rien...
— Ah, ouf, pendant une seconde, j'ai cru qu'il avait mal fait.

Scott eut un rire. Il y eut ensuite un bruit de tissu et Anise grimaça.

— Qu'est-ce que tu fais, ça fait bien tant de bruit dans le téléphone...
— Je m'habille...

Anise haussa les sourcils et jeta un coup sur son radio réveil.

— Pour aller où, en ronde ?
— Non, d'abord, on va dîner, c'est l'anniversaire de mariage de ma mère et de Chris, il nous a invités au restaurant.
— Derek et Stiles aussi ?
— Non, non, juste Isaac et moi. Je ne sais pas où sont Stiles et Derek, mais jamais bien loin l'un de l'autre, répondit Scott. Tout va bien pour toi ? On se voit toujours ce week-end ?

Anise opina.

— Oui, bien sûr ! J'ai hâte, si tu savais. Sayaa m'a autorisé à te faire venir parce que je ne te suis pas soumise, et quand bien même, je ne pourrais jamais l'être, donc...
— Une bonne nouvelle, ça !

Anise rigola.

— Tu me manques, Scott... Je ne pensais jamais dire ça un jour, et encore moins en si peu de temps, mais...
— Je sais, t'en fais pas. Je comprends ce que tu ressens, mais ça ne va pas durer, dans trois ou quatre mois tu seras de retour à la maison et...

Le jeune homme se tut.

— Et ? demanda Anise. Scott, tu es toujours là ? Scott ?

La ligne fut alors coupée et Anise regarda l'écran de son portable en fronçant les sourcils. Elle rappuya aussitôt sur le bouton d'appel, mais la ligne sonna dans le vide. Elle raccrocha puis réessaya, toujours rien.

— Il n'a sans doute plus de batterie, soupira la jeune femme. Un jour il va oublier sa tête quelque part...

Posant le téléphone sur sa table de nuit en le branchant, Anise quitta alors sa chambre en entendant la cloche de rappel pour le dîner.