Chapitre 13
— Griffes ?
Jared ouvrit la main droite et ses griffes, fines et pâles, recourbées comme celles des félins, apparurent dans un chuintement.
— Les yeux maintenant.
Le jeune homme observa son ami et ses iris jaunirent, mais pas du même jaune que les loups Bêtas, et sa pupille s'affina comme celle des chats.
— Les crocs ?
Jared obéit et laissa échapper un feulement. Derek hocha la tête.
— Très bien, tu maîtrises ta panthère en situation calme, c'est bien, dit-il.
— C'est uniquement grâce à toi. Je n'avais jamais fait ça jusqu'à maintenant, du moins, je ne m'en souviens pas. Quand j'ai débarqué dans la tanière de Scott, j'avais aucune idée comment j'étais arrivé là, j'avais faim, j'avais froid et j'étais terrifié.
— En deux semaines, tu as repris du poil de la bête, c'est une bonne chose. La semaine prochaine, c'est la pleine lune, je ne sais pas si les panthères sont affectées par elle, mais tu rejoindras Scott et les Bêtas dans les mines, au cas où.
— Tu y seras ?
— Dehors, pour surveiller les alentours. Ma présence est trop... stressante pour certains loups de Scott.
— Je vois. T'es un peu comme un Dieu en fait, non ?
Derek rigola puis se détourna pour sortir deux bières du frigo. Quand l'interphone sonna, il en sortit une troisième et un instant plus tard, Stiles entrait dans l'appartement.
— Tu ne vas pas me faire croire que tu l'as senti depuis en bas de l'immeuble ! s'exclama Jared, surpris.
— C'est mon compagnon et je ne suis pas humain, je reconnais les gens à leur aura, à leur odeur, à leur façon de marcher, de respirer...
Jared croisa les bras.
— C'est injuste !
— Allons, je suis sûr que les panthères savent faire plein de trucs qui rendraient un loup jaloux, sourit Stiles en jetant sa veste sur le dossier du divan.
Il contourna le jeune homme, puis l'îlot et Derek et lui échangèrent un baiser avant que Stiles ne récupère sa bière et ne s'accoude au comptoir en soupirant.
— Tes côtes sont encore douloureuses ? demanda Jared.
— Seulement quand je passe deux heures assis dans une voiture...
— Et on peut savoir pourquoi ? demanda Derek.
— Beth prépare Noël.
— Ah...
Jared et Derek se jetèrent un regard. Noël allait tomber le lendemain de la pleine lune cette année et Beth voulait que tout soit parfait pour que son mari se remette au mieux des trois nuits éprouvantes qu'il allait passer, enfermé dans une vieille mine de charbon puante.
— Ça se passe comment chez vous, Noël ? demanda alors Jared.
— En famille le vingt-quatre au soir, puis avec toute la clique le vingt-cinq. Et vous deux, vous faisiez Noël quand vous étiez à Oshawa ?
— Sans famille, pour moi, c'est une période qui n'a jamais été agréable, répondit Derek en s'accoudant au bar à son tour.
— Il venait chez mes parents, avec moi, sourit Jared. La première année, il n'a pas voulu, mais j'ai fini par le décider, je n'avais aucune envie qu'il reste tout seul à se morfondre au loft. Il avait déjà rencontré ma sœur et...
— Bien évidemment, quand il y a une jolie fille à portée de crocs, c'est toujours plus intéressant ! répliqua Stiles.
— Ma sœur est lesbienne, souffla Jared.
Stiles se mit à rire tandis que Derek laissait tomber sa tête en avant. Stiles lui frotta le dos, amusé.
— Tu as tenté de séduire une lesbienne ? dit-il, hilare.
— Et comment ! répliqua Jared. C'est une très belle femme, très féminine, n'importe quel mec se laisserait prendre et c'est tombé sur Derek.
— Arrête, quand j'y repense j'en ai encore honte, je n'ai jamais pris un râteau pareil, marmonna le loup.
— Oh, mon pauvre petit loup ! rigola Stiles.
— Heureusement, la soirée a été idéale, ma sœur l'a mis en boîte tout du long, elle sait qu'elle est belle et qu'elle attire les hommes, et ça l'amuse de leur saper le pied en annonçant qu'elle préfère les filles.
— Elle est vraiment si belle que ça ? demanda Stiles en regardant Derek qui avait relevé la tête.
Jared tapota sa poche arrière de pantalon puis regarda autour de lui et s'approcha d'un meuble où il récupéra son portefeuille. Il en tira une petite photo d'identité et la tendit à Stiles.
— Ah oui, elle est sacrément jolie, approuva-t-il. Elle n'a rien à envier à Lydia, hein ?
— Lydia ? demanda Jared.
— Mon ex et mon unique petite-amie, répondit Stiles. Elle est restée à Washington, on s'est séparés il y a six mois, on avait fait le tour, je pense.
— Oh, ce n'est pas cool ça. Elle est jolie ?
— Très, répondit Derek en se redressant. Mais c'est une Banshee.
Jared marqua un temps d'arrêt.
— Une quoi ?
Stiles expliqua alors rapidement par le menu ce qu'étais une Banshee, et la panthère opina.
— Je vois... Ça doit pas être facile tous les jours, surtout dans une ville comme Washington...
— Elle a appris à contrôler son don, les âmes qui errent ne l'embêtent plus pour un rien, mais son don est très utile pour le DPCS, surtout quand ils cherchent une créature disparue.
— Comme ton père ?
— Non, et oui à la fois, parce que mon père n'était pas mourant, mais possédé par un esprit quelconque. Lydia l'aurait probablement senti, et encore, je ne suis pas sûr. Mais laissons Lydia où elle est. Comment tu t'en sors avec ta panthère ?
— Très bien, merci, répondit Jared en récupérant la photo.
Ils prirent leurs bières et s'installèrent au salon.
— C'est Scott qui le demande ? demanda Derek.
— Ouaip. Il a une proposition à te faire, Jared.
— Que je rejoigne la meute ?
— En effet. C'est ton choix, tu n'es pas obligé, mais dis-toi bien que même si tu es un chat, si tu veux vivre à Beacon Hills, tu seras toujours protégé par les loups.
— Un chat, un chat...
— Tu as compris ce que je voulais dire.
— Certes. Dites, cette meute, elle est plutôt atypique, non ? Je veux dire, si j'ai bien compris, le gamin qui est resté avec moi quand je suis arrivé, c'est...
— Le tout premier Bêta de Scott, oui, répondit Stiles. On le considère un peu comme son fils, Liam lui doit énormément et ils sont très proches.
— Et Isaac ?
— C'est un Bêta à moi, répondit Derek. Mais je l'ai chassé de ma meute et il s'est allié à Scott. Il était trop fragile pour être avec moi, mais je vois qu'il est devenu un loup de très bonne condition.
— Liam et Isaac sont les lieutenants de Scott, expliqua alors Stiles. Leurs ordres sont autant écoutés que ceux de l'Alpha.
Jared opina.
— Si je... Si j'accepte la proposition de Scott, est-ce que j'aurais un traitement particulier parce que je suis une panthère ?
— Techniquement non, mais étant donné que tu fais partie des félins et pas des canidés, j'imagine que ça risque de clasher de temps en temps.
— J'essaierai de me faire petit. Je ne peux pas retourner à Oshawa pour le moment, tant qu'on n'a pas prouvé que ma mort était un coup monté ou peu importe comment vous allez tourner ça, je dois rester à l'abri.
— Tu as peur de quelque chose en particulier ? demanda Stiles.
— Il y a des panthères à Oshawa, rappela Derek. Elles ne vivent pas en meutes, mais en bandes qui se font et se défont au gré de leurs humeurs, et je ne pense pas que Jared soit prêt à vivre avec les siens.
— Et je ne le serais probablement jamais. Au moins ici, tu es là Derek, je te connais et je sais que je peux faire confiance à tes amis.
Stiles esquissa un sourire en inclinant la tête. Il tendit ensuite sa bière et les deux autres levèrent la leur.
— À l'amitié ? demanda Jared.
— À la loyauté, répondit Derek.
— À la meute, termina Stiles.
Ils cognèrent les bouteilles puis changèrent de sujet de discussion pour partir sur Noël, puis sur la pleine lune et ce qu'il y avait de particulier à faire pour que les deux événements se passent au mieux.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro