Rituel
Clyde
Ma haine m'avait fait perdre tous mes moyens, oubliant les doyens qui prenaient la fuite. J'avais vu rouge dès lors que mes yeux se sont posés sur Julien et en l'espace de quelques secondes, mes doigts serraient déjà sa gorge.
Je voulais voir son sang couler.
Je voulais le voir raide mort.
J'espérais pouvoir éparpiller sa cervelle partout sur les murs.
J'étais si fou de rage que j'en avais oublié Amélia et les hurlements de Joséphine qui la suppliait de se réveiller.
"-Du sang." Réussit-il à dire tout en essayant de dégager ma main. Je fronce des sourcils lorsque Jos s'exclame une fois de plus :
"-Dios mi os. Elle ne se réveille pas. Clyde. Elle ne se réveille pas. Son cœur.. Son cœur.. Dios.."
En entendant la fin de sa phrase, je sens mes forces me lâcher. Julien retombe au sol alors que les mots de Joséphine résonnent en moi comme un clocher : "Son cœur ne bat plus."
C'était devenu mon plus grand cauchemar dès lors que j'avais rencontré cette fille et me voilà face à ma plus grande peur.
"-Donne-lui du sang. C'est une mélangée. Donne-lui du sang."
Sans même réfléchir, je me trouvais déjà face au corps livide d'Amélia. Son visage, qui avait déjà auparavant la peau claire, était devenu, cette fois-ci, encore plus blanc que la mienne. Je n'avais rien à perdre que d'espérer que Julien dise la vérité. Après tout, c'était lui qui nous avait permis de venir jusqu'ici.
Quelques heures plus tard, dans la nuit, Joséphine avait reçu un SMS de son frère. Il y avait l'adresse exacte de l'église dans laquelle on se trouve avec un message : "Je l'aime. Je vous aime tous. Je ne comptais pas la tuer." Dès lors, j'ai été le premier arrivé sur le lieu. Voyant le feu et le corps d'Amélia non loin soulevés par des hommes de main, je n'ai pas poussé ma réflexion plus loin : je me suis jeté sur l'un des deux. Hugo était le second, il s'est à son tour jeté sur le deuxième. Le cri d'Am m'avait brisé le cœur et déchiré mon âme, ils leur avaient fait du mal. Une mare de sang avait recouvert le bitume, la preuve de sa souffrance. Comment pouvait-on vouloir sa mort ? Elle incarne à elle seule la bienveillance.
Plusieurs minutes après, Jos est arrivée sous forme lupine, glissant au côté de son amie pour lui administrer les premiers secours malgré sa nudité.
J'enfonce mes canines dans mon avant-bras et le plaque ensuite dans la bouche d'Amélia tout en faisant pression sur la plaie pour que le sang coule. Joséphine, elle, faisait un massage cardiaque pour aider son cœur à battre de nouveau.
Le temps semblait filer à une vitesse folle. J'avais l'impression que cela ne marchait pas, que sa vie continuer de quitter son corps et que l'on n'allait pas assez vite, je devais prendre une décision et bien que Julien disait qu'elle était un mélange ; sous le coup de la pression, j'éjectai son amie pour chevaucher le corps sans vie d'Amélia.
Elle n'avait pas le droit de mourir, pas maintenant. Je l'interdisais de partir sans moi. Alors, sans hésiter, je pris le couteau non loin pour me trancher la paume de main, je lui fis pareil, et joignis nos mains ensemble pour qu'un échange de sang ait lieu, espérant ainsi aider son côté vampire à reprendre le dessus.
"-Tu as intérêt à revenir Flacăra mea." Chuchotais-je en accomplissant le dernier rituel ; je descendis ma tête dans son cou pour y planter mes canines qui transperçaient sa peau une nouvelle fois. Je n'aspirais pas son sang, laissant mon venin entrer en elle. Ce que je faisais n'était pas seulement pour transformer un humain en vampire. Cela était comme le mariage, mais au lieu d'une bague, elle aurait en elle toute sa vie, mon sang et moi, j'aurais le sien. Je pourrais ressentir ce qu'elle ressent, certains entendent même les pensées de son compagnon.
Je ne pouvais pas accepter sa mort. Cela m'était inconcevable. Elle n'avait pas le droit de m'abandonner. Je ne lui avais pas encore dit ce que je ressentais pour elle, mis à travers la bague, et peut-être bien qu'elle n'avait pas vu la gravure ou qu'elle n'ait pas eu le temps de chercher sa traduction. Je devais lui dire moi-même.
Je devais lui dire à quel point je l'aimais, même si elle le savait sûrement déjà. Je devais lui dire de vive voix et non à travers un anneau.
C'est en me redressant que j'ai pu voir ses yeux bleu cerise me regarder. Ses iris avaient changé de couleur, me montrant ainsi que sa vraie nature faisait surface, malgré tout, j'entendais encore son cœur battre encore plus fort. Julien avait raison, elle est originaire d'un mélange.
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