Amélia

Je pensais que c'était la fin, que cette fois-ci, il ne serait pas là pour me sauver. Je ne pensais qu'à lui lors de ma chute. Pas à mes parents, ni à Joséphine. Pourtant, je les aimais du plus profond de mon cœur et ceux même si je devais abandonner l'espoir d'une famille aimante. Je tenais à eux, mais c'est à Clyde que je pensais. À celui avec qui j'avais envie de découvrir son monde et ses mystères. Aux regards que nous échangions quelques minutes plutôt, à ce qu'on aurait pu faire si personne ne voulait notre mort..

La chute me semblait si longue, si lente que j'avais fini par fermer les yeux et à me préparer lorsque j'ai senti ses bras, j'ai cru que mon cœur allait me lâcher. Tout mon corps tremblait de soulagement, mais aussi d'une joie immense, il était là. Mon héros. Il m'avait sauvé la vie. Encore une fois.

Lorsque mes pieds touchèrent de nouveau la terre ferme, mes jambes se mit à trembler et je m'écroulai sur Clyde. Je voulais le remercier. Lui sourire, dire que j'allais bien, mais je n'étais pas capable de sortir un seul mot de ma bouche.

"-Clyde!" Hurle hugo derrière moi.

Je n'eus quelques secondes pour regarder derrière moi et voir un revolver dans notre direction avant que le corps de Clyde ne se retrouve face à moi. Ses bras autour de mon corps, il me serra si fort que j'en ai eu le souffle coupé. Trois coups résonnèrent dans mes oreilles qui se mirent à siffler. Mon sang ne fit qu'un tour lorsque je me rendis compte de ce qu'il venait de se passer.

Clyde s'écroula au sol. Je ne voyais plus ce qu'il se passait autour, mais je savais que Joséphine et Hugo s'occupait des monstres. Mon regard s'attarda sur les deux taches rougeâtres qui étaient en train de se former, l'un au niveau de son ventre, l'autre à l'épaule. Il grimaça en appuyant sur sa plaie. Le voyant faire, je m'empresse de faire de même pour la deuxième.

Comment c'est possible ? Si survivre dans son monde impliquait de perdre des personnes, je préférais mourir que de devoir faire face à la tombe d'un être cher.

Comment pouvais-je ressentir autant de douleur à l'idée de le perdre ? Je ne le connaissais que depuis si peu de temps, mais mon cœur est sur le point de se briser à la vue d'autant de sang, je le sens se serrer, se rétracter et battre comme s'il s'apprêtait à sortir de ma poitrine. J'étais indéniablement attirée par ce vampire, mais comment pouvais-je être prête à donner ma vie pour ne pas qu'on enlève la sienne ?

Sans même m'en rendre compte, mes larmes avaient dévalées mes joues par centaines et ma respiration devenait incontrôlable. Le prénom de mon ami sortie de ma bouche dans un cri douloureux, emplie de désespoir. Je mettais tout mon poids contre sa plaie, mais cela ne servait à rien, j'avais l'impression que sa vie quitter son corps par cette plaie.

"-Joséphine ! Hugo !" Criais-je encore plus fort en me mettant à sangloter.

Le visage de Clyde était déformé par la douleur et sa peau prenait une couleur similaire au ciel. Sa main glacée qu'il déposa sur ma joue me fit revenir, difficilement, sur lui. Ses yeux étaient plantés dans les miens, inscrivant son prénom dans mon cœur pour toute ma si courte vie. Ses lèvres se retroussèrent dans un sourire désolée, qui semblait être destiné à m'apaiser.

"Ça va aller. Ne t'inquiète pas. Ça va aller Flacăra mea geamănă." Dit-il dans un soupir avant que sa main ne retombe durement sur le sol en béton.

À ce moment précis. La douleur était telle que j'avais l'impression que quelqu'un me cassait chaque membre de mon corps. Tout mon être me faisait mal. Atrocement mal et la seule chose qui me venait en tête lorsque je cherchais du regard les seules personnes en mesure de l'aidée, mais qui m'étais impossible de trouver, c'était de lui donner tout ce qu'il demandait depuis si longtemps.

Mes yeux se posèrent sur un bout de verre qui provenait de la fenêtre que j'avais traversée quelques minutes plus tôt. Je n'étais pas sûr de mon choix, ni de comment je devais procéder, mais ce dont j'étais sûr, c'est qu'il m'était maintenant impossible de concevoir ma vie sans lui. Qu'il fasse partie ou non de la mienne, je refuse de le savoir enterré quelques parts, ça me serait tellement plus douloureux que de le savoir seulement loin de moi.