Amélia

Nous n'avons eu aucune tentative de meurtre depuis maintenant deux mois, sois depuis le départ de Clyde. J'ai repris un train de vie assez tranquille, avec une routine plutôt ennuyante même si la présence de Joséphine, Hugo et Julien rendait ma vie animée. Pour cause, leurs disputes incessantes qui n'avaient jamais de fin.

J'ai appris à connaître Julien. Qui n'était ni un vampire, ni un loup-garou, mais un druide. Ce que je ne connaissais pas jusqu'à maintenant. Il n'est pas très doué en magie, mais très habile de ses mains pour cocotter des potions. Dû à son manque de pouvoir, sa famille lui as tournée le dos, un peu comme la mienne, et il a été recueilli par les vampires. D'après Jos, c'est quelque chose de très étonnant car ils n'avaient jamais été capables d'une quelconque alliance entre eux.

Mon regard se dirige vers le salon, plus décoré et chaleureux. Comme pour la base où nous étions avant, j'avais pris la décision de redécorer toute la maison, de la peinture, jusqu'à certains meubles. J'ai accroché des cadres, des souvenirs de mon ancienne vie, de notre amitié avec mon amie. J'ai aussi rajouté quelques plantes et des décorations simple qu'il n'y avait pas comme les rideaux ou bien encore des sets de table, des plaides, des coussins.. Ce qui m'a occupée pendant les deux mois ici, m'évitant de penser à Clyde.

Malheureusement, je reviens toujours au même point. À lui. À ce qu'il faisait, à comment pouvait-il se sentir, s'il était heureux. Mes yeux se posent sur la belle vitrée qui donne sur le jardin, là où il me fit la promesse de revenir. Il m'avait pris dans ses bras et m'avait embrassée une dernière fois. Depuis, plus personne à des nouvelles.

Et comme à chaque fois que je repense à lui, les larmes me montent. Son absence se fait de plus en plus difficile, de plus en plus douloureuse. Alors je remonte silencieusement dans ma chambre que je partageais avec Joséphine. Il n'y avait que trois pièces à coucher et étant donné que nous étions proche, c'était logique de la partager avec elle et laissée les garçons avoir leurs intimités. Ceux qui rendaient Jos heureuse, car elle pouvait le rejoindre en pleine nuit.

Je pousse un long soupir lorsque je m'assois au bord du lit. J'aperçois le téléphone de mon amie, sur la table de nuit. Mon sang ne fait qu'un tour et sans même réfléchir, je l'attrape et m'enferme dans la salle de bain.

Son écran de verrouillage apparaît. Elle a mis un code, mais la connaissant ça ne peut être que quatre zéros. Bingo. J'aperçois dans les notifications le prénom de celui qui hante mes pensées.

"Comment va-t-elle ?" Clyde.

"Ça pourrait aller mieux." Joséphine.

"Comment ça ?" Clyde.

"Elle ne mange plus beaucoup. Elle reste des heures à fixer la belle vitrée. Dépêche-toi." Joséphine.

"Je fais de mon mieux." Clyde.

Les larmes me piquent. Elle m'avait dit ne plus avoir de nouvelle mais je crois que au fond de moi, j'aurais préféré ne pas le savoir et encore moins d'être tombée sur cette conversation. Elle avait raison. Son absence m'affectait d'une façon anormale. Je le connaissais à peine. Je ne savais rien de lui mais sa présence jouait un rôle important dans ma vie et ça me faisait mal de savoir que mon existence, mon bien-être reposé sur cet homme.

Je prends une grande inspiration avant d'aller sur Internet et de chercher la signification de "flacăra mea". Je fronce des sourcils. Cela signifiait "Ma flamme", c'était du Roumain et je me mis à chercher au plus profond de mes souvenirs pour me rappellait ce qu'il m'avait dit après flacăra mea. Flacăra mea gimana ? Mes doigts pianotes sur le clavier dans l'espoir de trouver quelque chose y ressemblant ce qui ne tarde pas à arriver: Flacăra mea geamănă. Ce qui voulait dire "Ma flamme jumelle". Très vite, je tombe sur un site donnant la signification de cette phrase:

"Une flamme jumelle est une connexion intense de l'âme avec quelqu'un que l'on pense être l'autre moitié d'une personne, parfois appelée « âme miroir ». C'est basé sur l'idée que parfois une âme est divisée en deux corps."

Les deux coups à la porte me font sursauter et arrêter ma lecture. Très vite, j'entends Joséphine.

"-Tu as pris mon téléphone Amélia?" Dit-elle en forçant sur la poignet. Je m'éclaircis la voix avant de lui répondre:

"-Oui. Désolée. J'avais besoin de faire une recherche sur Internet." Dis-je en me levant pour lui ouvrir. La connaissant, elle serait capable de m'enlever la porte pour que je ne puisse plus m'enfermer. Elle m'arrache le téléphone des mains puis après quelques coups d'œil:

"-Pourquoi t'es sûr ça ? Tu es seulement allé sur Internet ?"

"-Oui et parce que Clyde m'a dit à plusieurs reprises quelque chose en roumain et je voulais connaître la signification. Il me disait ma flamme jumelle, mais je n'arrive pas à comprendre ce que ça signifie."