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7e Bougie : La Décision

– Lola ? Vous m'entendez ?

          Le chuchotement angoissé vibra jusqu'à sa conscience en demi-sommeil. Elle criait après lui depuis des heures, sans parvenir à parler, son corps ne répondait pas. Lola percevait bien sa voix qui essayait de former le prénom de Sébastien, sans grand résultat.

– Vous devez vous réveiller ! Faites quelque chose, Lola ! Je ne peux pas vous emmener à l'hôpital... Ouvrez les yeux, bon sang ! Utilisez votre pouvoir s'il le faut !

          Son pouvoir ? Il parlait de celui d'arrêter les objets en l'air ? Ou... Elle sentit soudain une chaleur inhabituelle dans l'ensemble de son corps. Une panique indescriptible lui vrilla ses pensées et sa peur se transforma en terreur vivante. Que se passait-il avec elle ? Pourquoi ne parvenait-elle pas à s'éveiller, à parler ? Et pourquoi avait-elle l'impression de se voir comme si elle était sortie de son propre corps ?

– Lola ! Je suis là ! Réveille-toi !

          Elle essayait ! Tellement... Son envie de pleurer se mua en colère face à cet état de fait. À cet instant, la douce chaleur d'une main sur la sienne l'incita à replonger dans les sensations de son corps. Sébastien possédait des doigts longs et chauds, rassurants. Il se tenait là, juste à ses côtés, comme d'habitude. Pourquoi cette fois, entendit-elle sa voix comme celle d'un homme sincère ?

– Reviens vers moi, Lola, lutte ! Utilise tous les moyens qu'il faut !

          Il la tutoyait... Une envie de rire et une joie ineffable s'entremêlèrent dans son esprit. Son corps chauffa de nouveau, mais elle ne combattit plus cette sensation, cette fois. Lola entreprit au contraire de la canaliser vers lui. Elle mit toutes ses forces dans ce projet. Se réveiller. Mais pour cela, il lui fallait de l'énergie. Autant en puiser chez lui, non ?

           La sensation d'un poids lourd sur sa poitrine la fit gémir légèrement. Après l'accident de car, alors qu'elle se trouvait coincée sous un morceau de taule, elle avait déjà ressenti cette pression sur elle. Mais il s'agissait d'événements différents, à l'époque elle avait mal, cette fois, non. D'abord, l'objet semblait mou. Ensuite, il respirait aussi. Enfin, son odeur masculine ne laissait aucun doute sur son propriétaire.

– Sé... bas... tien... t'es... lourd...

           Aucune réaction.

– Hé... Tu...

           Non sans trembler un peu, elle leva sa main jusqu'à sa tête qu'elle tourna sur le côté sans ménagement en lui empoignant ses cheveux bruns. Il dormait ! Sur elle ? Dans son lit ? La jeune fille fronça les sourcils. Son délire lui aurait imaginé Sébastien en train de lui parler une seconde plus tôt ? Pas logique. Lola entreprit de se tortiller afin de se redresser un peu. Sa technique aurait réveillé même l'ours le plus paresseux en plein hiver, mais l'agent restait inerte.

– Tu n'dors pas, hein ?

           D'un geste inquiet, elle passa sa main chaude jusqu'à son cou, afin de sentir son pouls, lent et régulier. Il n'était pas mort. Sébastien était vivant ! Un profond soupir secoua ses épaules face à ce soulagement imprévu. Peu à peu, ses souvenirs des dernières minutes revenaient, plus clairs : elle ne parvenait pas à se réveiller, il lui avait pris la main, elle avait songé « emprunter » de son énergie et la voilà fraîche et dispose tandis qu'il comatait sur son lit. La conclusion paraissait simple...

– Je suis devenue un vampire...

           Oui, elle ne buvait pas le sang, elle aspirait juste la force vitale des gens, mais quelle différence ? Lola se plongea dans ses pensées noires jusqu'à ce que le portable de Sébastien se mit à vibrer sur le sol comme un fou. Un appel ? Devait-elle décrocher ? Dans une autre contorsion digne d'une danseuse exotique, elle parvint à sortir de son lit, où il se vautrait toujours, pour ramasser le petit objet noir qui brillait comme une lampe torche. « Gaël Tréménec » s'inscrivait sur l'écran.

          Elle n'osa pas répondre et attendit que l'appareil s'éteignît avant de rallumer le portable d'une main froide. Avec fébrilité, elle s'en alla voir les derniers appels passés par Sébastien, pour découvrir que ce « Gaël » y était mentionné. Non sans quelques remords, elle s'en alla dans « Contacts » jusqu'au profil de cet homme pour lire les informations. Il faisait partie du groupe « Bureau » et portait le surnom « Geek boulet » ainsi qu'une note : « Le tenir informé. »

           L'appareil se remit à vibrer et « Gaël Tréménec » apparut sur l'écran une fois encore. Cette fois, Lola décrocha non sans frémir face à cette audace. Mais elle se sentait perdue...

« Professeur X ? Qu'est-ce que tu fous, ça fait trois plombes que j'essaye de te joindre ! Il faut que tu... »
– Ce n'est pas Sébastien...

          Un long silence lui répondit avant qu'il reprit la parole, la voix entre deux tons :

« Tiens, la marmotte s'est réveillée, au final ? »

          Il savait !

– Oui. Maintenant c'est Sébastien qui dort... Et... Je crois que c'est de ma faute...
« Ah. Vous avez fait les vases communiquant... Je vois... Il respire ? Il semble aller bien ? »
– Euh... oui. Oui, je pense. Il a un pouls calme, comme s'il dormait simplement.
« Mais c'est pas un "simple" sommeil, j'me trompe ? »
– Je n'sais pas trop... Je suis perdue... Qu'est-ce que je dois faire ?

          Un autre silence s'abattit entre eux, durant lequel Lola s'inquiéta une seconde des conséquences de cette conversation. Avait-elle raison de faire confiance à cet homme ? Après tout, il faisait partie du bureau qui la surveillait depuis l'attentat...

« OK. Pose le téléphone de Seb à côté de sa main. Et puis laisse-le dormir, tiens. Ça lui fera pas de mal. Va en cours normalement. Si ce soir il n'est pas encore réveillé, reprend le portable et contacte-moi, d'accord ? »
– Oui. Je...

          Comment lui demander si elle pouvait réellement compter sur lui ?

« T'en fais pas. J'dirai rien au taf. Bon courage ! »

          Avant même que Lola n'ait réagi, il avait raccroché. Elle fixa le téléphone plusieurs minutes en silence, comme une plongeuse en eau profonde qui remontait lentement des abysses. Quelle bourde ne venait-elle pas de commettre ? Son regard pivota vers un Sébastien toujours dans les vapes. D'un geste rempli de regrets, elle déposa le smartphone non loin de sa main, avant d'aller se préparer pour aller en cours.

          Elle récupéra naturellement son propre cellulaire sur lequel elle découvrit l'amère vérité : nous étions mardi, pas lundi matin, comme elle le pensait. Elle avait dormi vingt-quatre heures ! Et sa mère avait appelé dix-neuf fois ! Lola pâlit et la contacta aussitôt. Elle devait la rassurer et lui parler...

           Il flottait dans du sirop à la menthe lorsque son esprit émergea des limbes de l'inconscience. Il retrouva immédiatement toutes ses fonctions et une panique indicible le secoua des pieds à la tête ; Lola ! Sa main attrapait son téléphone par automatisme quand une feuille blanche, posée sur le lit non loin de sa tête, attira son regard. Il la prit non sans craindre le pire.

« Suis partie en cours. Je vais bien. À ce soir. Lola. »

           Sébastien poussa un soupir de soulagement digne d'un coureur de marathon. Il vérifia l'heure par automatisme, elle n'allait pas tarder à sortir des cours. Un appel le réveilla de ses pensées et il décrocha encore préoccupé par les deux derniers jours.

– Sébastien Oster, j'écoute.
« L'échantillon de sang paraît normal. J'ai commencé les analyses plus approfondies, mais je n'vois pas ce qui cloche... »

          La voix traînante de l'ami chercheur de Gaël résonna dans le combiné. La musique psychédélique derrière lui ne laissait aucun doute sur son identité. Ce type paraissait vraiment vivre dans une autre planète !

– Ah, merci. Vous découvrirez peut-être plus en...
« OK, j'vous recontacte. »

          Il venait de lui raccrocher au nez ! Sans déconner ? Sébastien fixa son téléphone d'un regard halluciné durant plusieurs secondes. Un second appel le fit vibrer de nouveau. Cette fois, il prit le temps de lire le nom avant de répondre.

– Oui, Gaël ?
« Cool, t'es réveillé. C'est un peu la folie, par ici, je suis rassuré si t'es d'aplomb, car tu risques de recevoir un appel du boss... »
– Pourquoi ? Que se passe-t-il ?
« Une alerte attentat... Rien qui te concerne, mais tu connais la procédure... »
– Et donc, comment tu savais que je dormais ?
« Ta copine m'a répondu, elle s'inquiétait de te voir HS... faudrait p't'être... »
– OK, ferme-la. Merci d'avoir appelé, à plus tard.

          Cette fois, c'était son tour de raccrocher au nez de quelqu'un. Mais il s'en fichait ! La petite idiote ! Et si Gaël n'avait pas été de leur côté, elle aurait alerté tout le bureau ! Il s'en alla enfiler son blouson non sans pester contre elle. D'un geste rageur, il récupéra ses clefs après s'être chaussé et sortit de l'appartement tout en maugréant sur les sales gamines qui n'en faisaient qu'à leur tête...

           Ils se disputaient depuis la sortie du lycée. Lola répétait inlassablement qu'elle avait vérifié avant de parler à Gaël, mais Sébastien continuait de la houspiller sur son attitude trop légère. Elle en était arrivée à la conclusion qu'il refusait obstinément d'admettre avoir tort. Elle l'avait traité de « vieux ringard » et de « gros imbécile » s'était enfermée dans sa chambre. Elle y passa toute la soirée et déclina le dîner malgré tous les essais de ce type à la convaincre. Il gratta à sa porte des heures avant d'abandonner. Pourquoi Lola ne se sentait-elle pas soulagée de sa victoire ?

          De son côté, il l'avait traitée d'irresponsable et de sale gamine immature. Vu qu'elle refusait de manger, ne lui avait-elle pas donné raison sur ce dernier point ? Elle boudait, après tout. Mais c'était de sa faute à lui, il n'admettait pas qu'elle n'avait pas agi sur un coup de tête !

           Elle sortit en catimini vers les onze heures afin d'aller chercher de quoi grignoter. La voix de Sébastien depuis la chambre d'ami porta jusqu'à elle. Curieuse, elle se rapprocha en douce de sa porte et écouta...

– Je comprends, monsieur, mais si cette jeune fille ne possède aucune capacité, nous envoyons une gamine à l'abattoir...

           Est-ce qu'il parlait d'elle ?

– Non, bien sûr... Mais elle se trouvait sur place, lors du précédent attentat... Oui... D'accord.

           Précédent ? Ce serait-il déroulé une autre tragédie ? Lola se sentit se raidir et trembler. Une peur panique commençait déjà à la secouer quand elle entendit Sébastien raccrocher dans un grognement.

– Comme si j'allais risquer sa vie ! Bande de crétins !

           Un bruit de matelas écrasé l'avertit qu'il venait sans doute de s'affaler de tout son long. De son côté, elle venait d'arrêter de trembler comme une feuille. Une vérité à la fois agréable et déplaisante lui sautait soudain aux yeux : il la protégeait vraiment. D'une grimace dégoûtée envers elle-même et son attitude, elle retourna dans sa chambre et attrapa son téléphone. Non sans craindre le pire, elle chercha « Gaël » dans ses contacts. Elle avait enregistré son numéro dans son cellulaire, juste au cas où... Elle appuya sur « Téléphoner ».

« Normalement je ne décroche pas aux numéros inconnus, alors j'espère pour vous que c'était une erreur... »
– Gaël ? C'est Lola...
« Bordel de merde de... aïe ! Chiotte !... »

          Un grand « boom » suivi du bruit de plusieurs objets métalliques l'avertit qu'il venait sans doute de faire tomber de nombreuses affaires sous la surprise. Elle le laissa cracher des insultes plusieurs secondes avant de l'interrompre.

– Qu'est-ce qu'il se passe ? Sébastien ne voudra jamais me le dire, il me croit en sucre et incapable de réfléchir par moi-même !
« Car t'es pas en sucre peut-être ? » ronchonna Gaël.
– Vous n'allez pas vous y mettre aussi ! Dites-moi !

          Un lourd silence lui répondit. Elle allait s'impatienter et commencer à larmoyer quand il reprit d'une voix très sérieuse :

« Si j'te dis, tu me devras une faveur... D'accord ? »
– Je ne vois pas trop ce que je pourrais vous offrir, mais tant que ce n'est pas un truc cochon, c'est d'accord.

          Le ricanement de Gaël au bout du fil la fit gronder intérieurement, mais ses paroles ensuite la rassurèrent.

« T'en fais pas. Professeur X me permettrait jamais un truc pareil, de toute manière. Bon... Le bureau a appris un risque d'attentat simultané dans plusieurs grandes villes. Nos chefs espéraient te placer dans l'un des bâtiments visés afin de vérifier tes capacités et optionnellement sauver des vies. Sébastien s'y oppose, les pontes râlent, bref, c'est le bordel de notre côté. »

          Une voix émergea de sa mémoire à cet instant précis.

« Et ce sont ces choix qui vont dévoiler qui vous êtes réellement au plus profond de vous. »

– OK. Donnez-moi l'adresse, Gaël.

Publié le 29/03/17

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