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57e Bougie : Silence

          Les secouristes récupéraient tant bien que mal l'enfant encore en vie, lorsque la secousse commença. Les urgentistes s'extrayaient déjà de l'espace effondré où ils avaient apporté les premiers soins, juste à temps pour que Lola pût relâcher tous les pans de murs qu'elle maintenait. Sitôt libérée, elle voulut se pencher pour mieux poser ses mains sur la terre, mais chut à moitié à cause des tremblements.

          Autour d'elle, la majorité des équipes s'échinaient vers leurs véhicules afin d'évacuer en catastrophe la zone, à grands cris pour se faire entendre. Quelques secondes à peine suffirent pour doubler la fréquence de friction et, de ce fait, le grondement assourdissant dans leurs oreilles.

          La jeune fille, désorientée au sol, sentait sa tête sur le point d'exploser tant elle était secouée dans tous les sens. Une main attrapa alors sa cheville afin de l'attirer entre de larges bras protecteurs qui la soulagèrent un peu de son envie de vomir qu'elle contrôlait avec difficulté.

– La... !

          Elle reconnaîtrait Sébastien même les yeux fermés. Et elle se doutait déjà de ce qu'il comptait faire : l'emmener loin d'ici. Face aux autres, il avait feint de la laisser faire ce qu'elle voulait, mais dès qu'une occasion se présentait, il allait sans doute faire tout, afin de la ramener en sécurité. Et c'était elle la tête de mule !

– Non ! hurla-t-elle le plus fort possible.

          Dans un effort qu'elle ne pensait pas pouvoir maîtriser, Lola réussit à se libérer de l'étreinte rassurante pour retourner au sol. L'une de ses mains s'appuya à plat contre le mélange de débris, de bitume défoncé et de poussière, tandis qu'elle essayait tant bien que mal de réunir ses esprits. L'impression d'être assise sur une machine à lavée géante en plein cycle d'essorage lui traversa la tête autant qu'une envie folle de fuir loin d'ici. Ce fut encore une fois Sébastien qui l'aida, malgré elle, en refermant ses doigts sur son poignet, sans doute dans l'espoir de la tirer avec lui vers la jeep qui les attendait. Sa poigne ferme, mêlée à son énergie intérieur immense, propulsa Lola en transe.

...

          La terre tremblait. La seconde d'après, plus rien.

...

          Le colonel Hughes, resté en arrière dans le véhicule, se sentit déboussolé. Il n'avait jamais connu, de sa vie, un tremblement de terre qui passait de « très intense » à « fini » ! Il retrouva vite toute sa tête et ses yeux pivotèrent lentement du côté de l'immeuble effondré, non sans exprimer une peur mêlée de crainte. Lorsque son regard se posa sur les deux silhouettes recroquevillées au sol, son cœur s'arrêta dans sa poitrine et sa bouche s'ouvrit en un « whoua » significatif.

          Au sol, main dans la main, Messiah et un inconnu venu avec elle, rayonnaient d'une lumière blafarde, telles deux bougies perdues en pleine tempête.

– Oh my God !* murmura le militaire.

          La secousse s'était comme mise en pause et une seule pensée le submergea : mais pour combien de temps encore ?

– Faites un appel radio, que tout le monde se dépêche d'évacuer ! cria soudain Smith dans un anglais assez autoritaire pour faire réagir le colonel d'instinct.

          L'appel de Hughes fut reçu sur toutes les ondes, transmis à la chaîne, répété inlassablement :

« Messiah est sur le coup. Elle ne tiendra sans doute pas longtemps. Allez-vous en ; vite ! »

          Dès que la voix du colonel s'interrompit, Ayoub, qui était prostré dans la voiture avec juste le haut du visage de sorti pour contempler le miracle, laissa échapper un murmure, une simple question que les deux autres se posaient déjà sans y avoir trouvé de réponse :

– Et nous, que faisons-nous ?

          Un silence angoissant plana entre eux.

          Lola et Sébastien se contemplaient en silence. Autour d'eux, la grande plaine à l'arbre géant étirait ses bras tandis qu'un vent vif secouait les arbres de la forêt immense tout autour. Les oiseaux ne pépiaient plus et le soleil se cachait derrière de lourds nuages gris, annonciateur d'une pluie que personne n'avait encore jamais vu en Emeth.

– Donc... Que faisons-nous là ? finit par demander Oster, perplexe.

          Face à lui, de grands yeux marron continuaient de le fixer. La jeune fille ne semblait pas l'entendre. Il allongea les bras dans l'idée de la secouer afin de la faire réagir, lorsqu'une voix fluette l'interrompit :

– Ne fais pas ça.

          Surpris, il sursauta avant de reporter son attention vers le nouveau venu. Un mioche, visiblement, avec une coupe de cheveux bizarre et les yeux vairons. Il lui rappelait quelqu'un, mais qui ?

– Pourquoi ?

          L'apparition prit tout son temps pour répondre, non sans avoir laissé son regard aller de l'un à l'autre, d'un air pensif.

– Sais-tu où tu te trouves ? Sais-tu qui tu es ?

          Sébastien sentit soudain l'envie de le secouer, lui aussi, mais préféra faire un rapide tour des lieux d'un coup d'œil avant ; personne. Il se rapprocha alors du gamin et tendit les mains qui ne rencontrèrent que du vide. Elles passaient littéralement au travers !

– Tu...
– N'est pas physique, termina le nouveau venu pour lui.
– Que... Qui...
– Éola ne t'a donc rien dit ? Étrange.

          Ce prénom eut l'avantage de ramener Sébastien à des préoccupations plus urgentes que l'identité de cet inconnu. Il semblait avoir les réponses à ses questions, le reste importait peu, pour le moment.

– Pourquoi sommes-nous là ? Que s'est-il passé ? Le tremblement de terre s'est arrêté ?

          Son interlocuteur mystérieux le contempla un moment d'un visage tourmenté. Il mettait du temps à répondre et dieu seul savait pourquoi.

– Sais-tu ce qu'il se passe lorsque tu remplis trop une coupe ?
– Elle déborde, supposa un Sébastien un tantinet énervé par cette discussion sans queue ni tête.
– Et où va l'eau qui ne rentre pas dedans ? continuait le gamin, imperturbable.
– Je ne sais pas, ailleurs.

          Il approuva et la discussion s'arrêta là. Cette fois, Oster pointa du doigt la jeune fille à ses côtés et haussa le ton.

– Explique moi plus clairement ! J'ai juré de la protéger et je compte bien tenir cette promesse, mais tes énigmes absconses me tapent sur le système !
– Hou là, du calme ! gémit l'enfant qui le fusilla d'un regard marron et vert qui lui rappelait vraiment quelqu'un ; bordel, c'était qui ?
– Sois plus clair, maintenant, exigea Sébastien.

          L'inconnu soupira, se gratta la tête et sembla prendre une décision car il reprit, d'un ton sérieux qui signifiait clairement qu'il n'en avait rien à faire si celui face à lui ne comprendrait rien à ses dires :

– Vous êtes en Emeth car Éola vous y a propulsé à cause d'une torsion trop importante du Destin, ce qui a enclenché une réaction en chaîne. Comme vous étiez connectés au moment des faits, vos consciences se sont liées et ont été envoyées ici, tandis que vos capacités ont suspendu le tremblement de terre. Comme la torsion est trop importante pour être ignorée, le Temps s'est suspendu afin de palier au problème, seulement si Éola est la Gardienne du Destin, tu n'es pas celui du Temps, donc l'effet sera donc de très courte durée. L'autre soucis, c'est que l'Espace ne tiendra pas très longtemps avec une faille temporelle aussi importante que celle-là. Sans compter l'énergie utilisée, trois piliers sur quatre sont touchés, autrement dit, vous avez fait déborder le vase de la réalité.

          Lola avait forcé et avait déréglé l'univers entier ? Bien sûr, bien sûr... Il aurait au moins une bonne excuse pour lui crier dessus, cette fois, lorsque tout ceci sera terminé. Son esprit encaissait les informations avec lenteur, mais son corps avait compris immédiatement : il tremblait et son coeur serré trahissait ses émotions.

– Donc... Que faisons-nous ?

          Un silence de plomb s'abattit en Emeth.

« ... Un silence absolu s'est créé sur l'ensemble de Los Angeles et de nombreux américains retiennent leur souffle à ces images étonnantes. Comme vous pouvez le voir, Messiah et Sébastien Oster, son bras droit, sont toujours statufiés et toutes les personnes qui ont essayé d'aller leur porter assistance se sont figées les unes à la suite des autres à leur tour. D'après les spécialistes, il pourrait s'agir d'un champ de dilatation temporelle, mais aucun d'entre eux ne souhaite s'exprimer officiellement à ce sujet. En effet, ce serait admettre que nous vivons un événement digne d'un film de science-fiction ! »

          Les images s'interrompirent et la télévision se coupa sur la frimousse souriante de la présentatrice qui continuait d'expliquer la situation. Le monde entier semblait aussi fasciné que suspendu aux derniers événements. John Smith soupira avant de sortir une cigarette de sa poche. Dire qu'il avait réussi à arrêter de fumer... Il s'en voulait de recommencer, il détestait cette saloperie, mais c'était plus fort que lui. Seule la nicotine parvenait à descendre son stress actuel qui crevait les plafonds.

          Quelqu'un frappa à la porte. Il l'invita à entrer dans un grognement indistincte. Monsieur Lemoine, consul général de France à Los Angeles entra dans le bureau. Son ambassade avait été relogée temporairement à plusieurs centaines de kilomètres, hors zone à risque sismique.

– Où en sommes-nous ? demanda Smith, fataliste.

          Son interlocuteur referma soigneusement la porte, d'un visage grave qui n'augurait rien de bon. Il se rapprocha ensuite de lui, la mine de plus en plus soucieuse et gênée, ce qui annonçait les mauvaises nouvelles.

– Aucun changement sur place, commença monsieur Lemoine d'une voix posée.
– Mais...? insista Smith qui sentait venir la suite, moins réjouissante.

          Le consul général soupira. Il ne pensait pas devoir dire ça un jour dans sa carrière.

– Tout le quartier est interdit d'accès jusqu'à nouvel ordre, mais nous n'avons rien pu faire, ils reprennent le déblaiement et les travaux viendront ensuite. Ils disent qu'ils ne peuvent pas rester ainsi indéfiniment...
– Merde ! Bande d'abrutis ! ragea l'envoyé présidentiel non sans frappa du poing sur la table.
– Mais enfin, monsieur Smith, ça fait plus d'une semaine que...

          Il fut incapable de continuer. Son regard pivota lentement vers celui de son interlocuteur.

– Vous l'avez senti, vous aussi ? demanda le consul.
– Oui...

          Smith bondit sur sa télécommande et ralluma la chaîne des informations.

« ... comme vous pouvez le voir sur ces images, la terre semble avoir des tressautements. »

          La présentatrice s'interrompit le temps d'écouter à son oreillette quelque chose avant de reprendre, un large sourire aux lèvres.

« La nouvelle vient de tomber : le dernier secouriste à s'être approché de Messiah vient d'être libéré de son immobilité. Il semblerait donc que l'espace autour d'elle diminue ! »

– Merde ! Monsieur le consul, il faut immédiatement avertir le gouverneur de Californie ! reprit Smith, survolté.
– De quoi ? Je ne saisis pas...
– Si mon instinct ne me trompe pas, le tremblement de terre va reprendre...

          Le silence éloquent de monsieur Lemoine l'aurait presque fait sourire en temps normal. Même sa course précipité vers le plus proche téléphone avait de quoi être hilarant. Mais pas aujourd'hui. 

          Le gamin aux yeux vairons posait sur Sébastien une expression de contentement de celui-qui-sait face au pauvre petit être qui-ne-sait-rien. Du moins, c'était l'impression de l'homme face à ce mioche moitié moins grand que lui, mais qui réussissait à le toiser malgré tout.

– Je t'ai déjà dis que tu m'faisais penser à quelqu'un ? finit-il par lui demander.
– Non, mais cela ne m'étonne pas. C'est le contraire qui m'aurait paru bizarre...

          Encore des énigmes... Il préféra ignorer celle-là, pour le moment. Il revint à ses préoccupations plus pressées.

– Nous sommes censés attendre combien de temps ? Et pourquoi je devrais attendre ? Je déteste ça.
– Je le sais, oui...
– Donc...

          Une fois encore, l'enfant se remit à le regarder de haut, même s'il devait lever la tête pour le regarder en face. Il était doué...

– Qui es-tu ? relança Sébastien, incapable de tenir cinq secondes sans parler.
– Je t'ai déjà dis que je ne répondrai pas, hein ? répliqua le gamin, ironique.
– Pourquoi ? Ce serait si grave de me donner un prénom ? C'est pourtant pas bien compliqué de donner son nom, bon dieu !

          Seul un silence gêné lui répondit.

– Comment pourrait-il vous donner un nom s'il n'en possède pas ? interrogea une voix masculine dans son dos.

          Sébastien se retourna d'un bloc pour se retrouver nez à nez avec...

– Yann Becquerel ?

*"Oh mon Dieu !" > Je trouvais la réplique plus amusante dans sa langue maternelle et - à priori - assez facile à comprendre pour la majorité des lecteurs.

Maintenant, si vous m'excusez, je vais aller m'enterrer dans un trou de souris jusqu'à la semaine prochaine, de peur des retombées pyroclastiques de certains lecteurs... *s'enfuit*

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